7ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 9 mai 2010La prière de Jésus
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Avec cet évangile, nous sommes à la fin du dernier entretien de Jésus avec ses apôtres, juste quelques heures avant sa mort. Ce long entretien prend maintenant la forme d'une prière. Le Christ prie devant eux ; il les fait entrer dans son intimité. Il leur fait partager ses désirs les plus profonds. Pour lui, la vraie priorité c'est que le monde croie et soit sauvé. Cela ne sera vraiment possibles que si les disciples sont unis : “Que tous soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.”
Ainsi donc, à travers ces lignes, Jésus insiste beaucoup sur les mots amour et unité. S'adressant à Nicodème, il disait : “Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la Vie Eternelle” (Jean 3. 16). L'histoire de Dieu avec les hommes est une grande aventure, une histoire d'amour. Car Dieu est Amour ; il aime passionnément tous les hommes et il envoie son Fils pour le leur dire de vive voix. C'est ce que Jésus dira le lendemain à Pilate, lors de son interrogatoire : “Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité” (Jean 18. 37).
Au moment de passer de ce monde à son Père, Jésus transmet le témoin à ses disciples et, à travers eux, à tous les disciples de tous les temps qui accueilleront sa Parole et croiront en lui. Eux aussi sont envoyés dans le monde. Leur mission, notre mission à tous, c'est d'annoncer que Dieu aime tous les hommes. Nous ne sommes pas chargés de les amener à croire mais de leur dire. La première lecture nous montre que le diacre Etienne a été fidèle à cette mission jusqu'au martyre. Nous, chrétiens d'aujourd'hui, nous pouvons être tournés en dérision, mais rien ne doit nous arrêter dans ce témoignage que le Seigneur attend de nous.
Le drame c'est que le monde refuse d'accueillir cet amour qui vient de Dieu parce qu'il n'a rien compris. Jésus nous en donne l'explication : “Père juste, le monde ne t'a pas connu.” Dans le langage de la Bible, cela signifie : Le monde ne t'a pas aimé. Il n'y a pas entre le monde et toi cette relation d'amour qui nous unit. Mais rien ne peut empêcher Dieu d'aimer ce monde et de vouloir le sauver. Jésus sait très bien qu'il est déjà exaucé et que le mal n'aura pas le dernier mot. C'est pour hâter cette victoire qu'il insiste si fort sur cette consigne d'unité : “Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.”
Cet appel du Christ nous interpelle tous, prêtres, religieux, religieuses et laïcs. Nous aussi, nous sommes tous envoyés dans ce monde pour lui dire que Dieu l'aime. Il faut que cela se voie dans notre vie, que nous soyons des disciples joyeux, unis et fraternels, sinon nous ne témoignerons de rien. Dans les prochaines semaines et tout au long de l'été, des couples vont se marier. Au cours de leur préparation, ils découvrent que leur amour est appelé à devenir de plus en plus à l'image de celui de Dieu pour le monde. Quand on les voit s'aimer, s'écouter, se pardonner, cela nous donne une idée de la manière dont Dieu nous aime, nous écoute et nous pardonne. Mais s'ils ne s'aiment plus, s'ils se déchirent, s'ils deviennent violents, cela devient un contre témoignage.
Comment témoigner d'un Dieu amour s'il n'y a pas cet amour dans notre vie ? Nous vivons dans un monde où beaucoup ne pensent qu'à s'enrichir au détriment des autres. C'est le point de départ de nombreuses injustices et ce sont les plus pauvres qui en sont les premières victimes. Si nous, disciples du Christ, nous agissons de la même manière entre nous, si nous nous conformons à la mentalité du monde, c'est la catastrophe. Nos divisions entre chrétiens devraient nous apparaître encore plus intolérables lorsque nous entendons ces paroles du Christ.
Une dernière remarque : Au cours de son dernier repas, Jésus n'a pas prié pour l'unité entre tous les hommes mais pour celle des chrétiens. Etre un, c'est encore autre chose que de s'aimer les uns les autres. Cela, le Christ nous l'a donné comme un commandement. Mais l'unité, il ne l'ordonne pas. Il l'appelle comme un don de Dieu. Il compte sur nous pour la construire avec Dieu et en Dieu. C'est la communion du Père et du Fils qui constitue la source et le modèle de l'unité à réaliser entre nous.
Chaque dimanche nous sommes rassemblés pour écouter la Parole du Christ, pour partager le pain de l’Eucharistie et pour être envoyés proclamer l’Evangile. Que notre unité dise au monde l’amour dont le Christ nous a aimés. Ensemble, nous le prions : “Que ton Esprit vienne mettre en nous l'amour dont le Père t'a aimé ! Par ton Eucharistie, viens nous unir à toi. Alors, nous serons des artisans de ton Royaume. C'est encore ta prière : en voyant l'amour qui nous unit, le monde pourra croire que le Père t'a envoyé.”
D'après diverses sources
Je dois aussi aller de l’avant pour témoigner de la Bonne Nouvelle en démontrant que la foi n’asservit pas mais qu’elle mène à la vraie liberté.
D’autre part, j’affirme sans aucun doute que le Seigneur m’aime énormément et je le ressens dans ma vie de tous les jours. En effet, absolument chaque jour, j’ai de magnifiques attentions du Seigneur. Mais pour les voir, j’ouvre des yeux neufs quotidiennement et mon coeur tout grand.
Je travaille aussi à former une famille unie avec Henri, Delphine et Jean-Yves. Mais j’avoue que depuis qu’Henri est à la retraite, je vis dans un tourbillon chaque matin, mais heureusement l’après-midi est tranquille et c’est dans ce silence que je peux retrouver le Seigneur.
Le 22 mai, j’aurai 56 ans, et Henri a eu la grande bonté de m’abonner pour un an au PELERIN. Et la cerise sur le gâteau est qu’il apprécie beaucoup cette revue et il la lit après moi.
Et pour la fête des Mères, je désire un abonnement à FAMILLE CHRETIENNE. Nul doute qu’Henri sera d’accord.
Toutes ces belles lectures ainsi que le SERMON SUR LA MONTAGNE, me feront le plus grand bien.
PORTEZ-VOUS BIEN !!
Christiane
Quand Jésus, lui, nous parle de l’unité, elle redevient une espérance, une promesse, une certitude. Car l’unité vers laquelle nous sommes en marche existe déjà en Dieu. Jésus l’a souvent dit : « Je suis dans le Père, et le Père est en moi. Le Père et moi, nous sommes un ». Et le lien vivant de cette union du Père et du Fils, c’est le Saint-Esprit, depuis toujours et pour toujours .
Cette intimité, cette réciprocité d’amour du Père et du Fils, voilà ce que Jésus nous offre comme modèle pour notre unité fraternelle. Dans sa prière, quelques heures avant de mourir, il demande à son Père : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ». Mais l’unité de Jésus avec son Père est mieux encore qu’un modèle. C’est comme un espace où Dieu nous accueille en lui pour y vivre notre unité de chrétiens.
Quand nous cherchons l’unité, en paroisse, en communauté, en famille ou en couple, nous venons en quelque sorte habiter ensemble dans l’amour de Dieu ; nous réchauffons notre amour à l’amour même de Dieu. Mais, direz-vous, même pour nous qui avons la foi, Dieu n’est pas évident ! Il faut le vouloir pour le rejoindre ; il faut un effort pour tourner vers lui notre regard ; il faut à chaque fois un supplément de courage pour réentendre son invitation !
Tout cela, Dieu le sait. Et pour nous conforter sur le chemin de la foi, il nous réserve une aide merveilleuse, une trouvaille de son cœur : il vient vivre en nous son unité. C’est bien en effet ce que dit Jésus : « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.».
Moi en eux … au cœur de la communauté et au cœur de chacun se trouve Jésus, le Vivant. Toi en moi … à l’intime de Jésus se trouve le Père, source de toute vie, origine de toute mission. Voilà le mystère, voilà le cadeau inouï de Dieu : le Père et le Fils, unis par l’Esprit Saint, viennent vivre leur amour dans ce profond nous-mêmes que nous n’atteignons jamais et que nous appelons notre âme, notre cœur, notre liberté.
Dieu est toujours le premier à nous aimer. Cela veut dire que nous ne sommes jamais sans amour, même aux heures les plus douloureuses et les plus sombres, même quand nous sommes visités par la solitude parce que la vie a fait le vide autour de nous, même quand on a vingt ans et que l’on ne sait pas encore avec qui ou même si l’on va partir pour une route de bonheur et de partage.
C’est parce que nous sommes aimés que nous trouvons la force de construire l’amour du couple, sans nous arrêter aux blessures superficielles de l’amour-propre ;que nous trouvons la patience de cheminer avec les enfants, même aux âges difficiles ;que nous abordons ceux et celles que Dieu met sur notre route avec des mains qui ne font jamais mal, avec des mots qui ne ferment jamais le cœur, avec un regard qui ouvre toujours l’espérance.
Certes, il n’est pas facile de garder les yeux fixés vers ces hauteurs alors que tout le poids de l’homme charnel nous attire vers la terre. Comme Etienne, nous avons besoin d’une grâce de force toute particulière pour persévérer dans la droiture et la fidélité, afin de connaître le bonheur de « franchir les portes de la cité », et d’« avoir droit aux fruits de l’arbre de vie » (cf. 2ème lect.).
Dieu est le premier à nous aimer, et surtout il nous aime tels que nous sommes, même. C’est justement parce qu’il connaît notre faiblesse que le Seigneur s’apprête à nous envoyer la force de l’Esprit Saint, qui seul est capable de nous donner accès à notre liberté de fils, de fille de Dieu.
Avec Dieu il n’est jamais trop tard ; avec Dieu on n’est jamais trop loin, parce qu’il vient lui-même pour effacer toute distance, pour écarter toute crainte. Avec Dieu, nous pouvons toujours aller de commencement en recommencement.
Aujourd’hui encore le Christ vient à nous par le signe du pain partagé, pour nous faire passer, tous et chacun, à l’amour du Père qui est toute sa vie. Il vient vivre en nous son amour pour le Père : ouvrons-nous à l’Esprit qu’il nous envoie. Il est le sceau de l’unité du Père et du Fils ; qu’il vienne sceller tous nos gestes de bonté, de patience et d’amour.
Les homélies sur kerit.be
En ce dimanche situé entre l’Ascension et la Pentecôte, nous écoutons la 3ème et dernière partie de la grande prière par laquelle Jésus conclut ses adieux à ses disciples. Après leur avoir longuement révélé ce qu’ils allaient vivre après sa disparition ( chap. 13 à 16 ), Jésus se tourne vers son Père et entre en prière (Chap. 17). Cela signifie donc que Jésus ne se confond pas avec Dieu et qu’il a conscience que ses disciples ne pourront mettre en pratique ce qu’il leur a dit que s’il prie à cette intention.
Si l’Eglise doit prier, si elle doit tout faire pour obéir à la parole de son Seigneur, elle a prioritairement à se confier à sa prière. Avant d’être priante, l’Eglise est “priée” par son Seigneur. L’évangile ne sera jamais une leçon qu’il suffit d’enseigner et d’apprendre.
JESUS PRIE POUR SON EGLISE
A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi:
” Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi: que tous, ils soient UN, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient UN en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé….”
Auparavant ( 17, 9), Jésus a prié pour les apôtres qui l’entourent en ce soir ultime: à présent il étend son intention en faveur des multitudes qui, à la suite de leur prédication, entreront dans la foi au Christ Fils et Seigneur. Dans toutes les dimensions de l’espace et jusqu’à la fin des temps, la prière de Jésus englobe la multitude indéfinie des chrétiens pour en faire une COMMUNAUTE UNIQUE. Quel réconfort ! S’il nous arrive de si peu et si mal prier, Jésus, lui, est en état d’intercession perpétuelle pour nous. Le don total de sa personne sur la croix vaut pour la moindre personne qui croit en lui. L’éternité de sa prière imprègne tout notre temps d’existence !
Pourtant il sait très bien que ceux qui l’entourent sont sur le point de le lâcher (et il ne se fait nulle illusion sur ceux qui les suivront – nous !), mais au lieu de les critiquer et de demander que nous soyons sans défaut ou même parfaits, il prie pour notre COMMUNION.
En effet, cette prière dans l’immense envergure de l’espace-temps a une seule visée: NOUS REUNIR TOUS ! “Comme le Père dans le Fils et le Fils dans le Père”: c’est-à-dire “parce que” Dieu-Père et Jésus-Fils sont UN. C’est leur unité qui fonde la nôtre et la rend possible. Il ne s’agit donc pas pour nous de sympathiser par affinité, par profession, par nationalité, par culture, par théologie.
Il ne s’agit pas de limer nos différences, d’aboutir à un peuple de clones.
Il ne s’agit même pas d’être UN comme Dieu (Islam)
Mais UN comme PERE ET FILS SONT UN. Donc l’UN est réalisé par et dans une relation. L’unité des hommes ne peut être qu’une œuvre divine.
Et cette UNION est indispensable pour que les autres hommes parviennent à croire que Jésus est le Fils envoyé du Père. On peut certes découvrir le christianisme en admirant un “héros” chrétien ( St François, St Vincent de Paul, l’abbé Pierre…) mais l’appel missionnaire retentit principalement dans le fait que l’on voit des hommes et des femmes de toutes origines et de tous les temps et qui s’aiment les uns les autres. Et chacun(e) se sait, avec Jésus, fils et fille du Père.
Trop souvent dans nos paroisses, on s’agite pour de “bonnes œuvres” à faire fonctionner, alors qu’il n’y a pas même de vraies relations entre pratiquants. On veut “faire” sans d’abord “être-un-en-Père et Fils”.
LA FOI EST UN REÇU-Ā-DONNER
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée
pour qu’ils soient UN comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite
Ainsi le monde saura que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Le verbe DONNER est fondamental dans ce chapitre où il revient 17 fois ! Jésus sait que ce qu’il a et ce qu’il est lui a été “donné” par son Père: il se reçoit entièrement de lui. C’est pourquoi il peut se donner aussi entièrement.
Il ne transmet pas un message, il n’accomplit pas une mission de médiation: il est médiateur. Son Père lui a donné de se manifester en vérité dans sa Gloire de Fils: cette Gloire, il n’en a pas fait une renommée, une réputation, une gloriole personnelle mais il l’a toute offerte aux disciples que nous sommes. Et au fond, en vérité, cette Gloire n’est rien d’autre que l’amour qui unit Père et Fils. Si bien que nous sommes bouleversés en découvrant sans cesse que nous sommes aimés de cet amour qui unit éternellement Fils et Père !
L’AMOUR PLUS FORT QUE LA MORT
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée,
parce que tu m’as aimé avant même la création du monde.
Comment l’amour supporterait-il de perdre ceux qu’il chérit, comment ne voudrait-il pas demeurer éternellement? Jésus aime (à la lettre) “passionnément” les siens: il sait que sa Passion toute proche, loin de l’anéantir, l’introduira près de son Père. Mais ce sera tel un premier de cordée: il l’a dit au début de son discours d’adieu – : “je vais aller vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, si bien que là où je suis, vous serez vous aussi” ( 14, 2-3). La prière de Jésus a une puissance telle qu’elle est capable de nous faire traverser la mort pour vivre l’éternité de l’amour.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu
et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton Nom et je leur ferai connaître encore:
pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi je sois en eux”.
Immense est l’humanité (le monde) qui ignore ce mystère de lumière qui fait vivre Jésus et ceux avec lesquels il le partage. Les disciples devront donc tout faire pour le lui révéler:
“car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique …
Il n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui”
( 3, 16-17)
Dans cette mission, ils seront soutenus non seulement par l’espérance de la Vie éternelle mais par la Révélation continue que le Fils leur prodigue: jusqu’à la fin des temps, de façon toujours nouvelle, il leur communiquera la connaissance amoureuse de son Père si bien que, à cette source inépuisable, ils seront comblés de l’Amour du Père et de la Présence du Fils.
“Moi en eux”: ce sont les derniers mots de la prière.
Jésus sort en direction du mont des Oliviers: il sait où il va ! Sa prière devient don-à-mort.
CONCLUSION
Cette page est une des plus célèbres et des plus belles de l’évangile de Jean: sa simplicité ouvre au mystère, son rythme paisible nous emporte dans la contemplation.
En cette “neuvaine de prière” entre l’Ascension et la Pentecôte, nous pouvons relire, méditer cette prière dans son entièreté et nous laisser porter par son élan.
La prière pour l’UNITE DES CHRETIENS doit être une constante de notre vie de foi.
Comme Thérèse de Lisieux, nous pouvons même nous l’approprier, la faire nôtre et prier avec les mots de Jésus pour “ceux que le Père nous a donnés” – notamment les parents pour leurs enfants, les responsables pour leurs communautés.
Raphaël D
Homélie du Père Meynen en MP3