PENTECOTE 2010
Abbé Jean Compazieu | 16 mai 2010Esprit de Pentecôte.
Textes bibliques : Lire
En ce jour de Pentecôte, nous arrivons à la fin du temps Pascal. C’est le début du temps de l’Eglise. Les apôtres se trouvaient enfermés au Cénacle ; ils sont poussés dehors par l’Esprit Saint pour proclamer les merveilles de Dieu. Saint Luc nous décrit cet événement dans un langage très imagé. Il nous parle de vent et de feu. Comme un vent violent l’Esprit Saint emporte la peur des apôtres. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres et illumine leur nuit. C’est une opération radicale qui s’opère dans les disciples. Ils pourront désormais proclamer dans toutes les langues les merveilles de Dieu. Et la première de ces merveilles c’est la résurrection du Christ. Ils ne craignent plus de l’annoncer au devant même de ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.
Ce qui est merveilleux, c’est de voir que tous ces gens rassemblés autour des apôtres les comprennent dans leur langue maternelle. Il n’y a plus ni grecs ni juifs, ni Crétois ni arabes. L’important n’est pas de parler latin (la langue officielle de l’Eglise) : c’est dans ma langue, avec les mots de ma maman que j’entends la bonne nouvelle. Évangile parle ma langue et il me parle. Il est offert à tous, aux adolescents comme aux scientifiques, aux banlieusards, aux africains et à tous les autres. Il leur dit des mots que chacun peut comprendre. Fini le jargon d’un autre siècle, d’une autre culture, les mots qu’il faut expliquer longuement avant de les comprendre.
Ce nouveau langage de l’Evangile, c’est celui de l’amour. Et il doit être celui de tous les disciples du Christ. Cela se comprend : L’Esprit de Dieu, c’est l’Amour personnifié. Saint Jean nous le dit à sa manière : “Dieu est Amour”. Au matin de la Pentecôte, les apôtres ont été remplis de l'Esprit Saint. L'amour qui est en Dieu les a envahis. Il en est de même pour nous chrétiens baptisés et confirmés : notre capacité d'amour est habitée par l'amour même de Dieu. Nous sommes créés à l'image de Dieu et appelés à lui ressembler. Et constamment, nous sommes en train d'être modelés par lui à son image. Notre ressemblance avec lui s'affine de plus en plus à mesure que nous laissons l'Esprit de Dieu nous transformer.
Cette image de Dieu est souvent salie par notre péché et celui du monde. Les actes de violence, le racisme, la haine et l'égoïsme sous toutes ses formes sont bien présents. Il y a parfois de quoi se décourager et en avoir la nausée. Mais c'est là, quand tout va mal que nous devons nous tourner encore plus vers le Seigneur et le supplier. En communion les uns avec les autres, nous faisons monter vers lui cette prière : “O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.” Cet Esprit d'amour vient nous rappeler que le mal n'aura pas le dernier mot. C'est le feu de l'Amour qui vaincra la mort et le péché.
C'est de cela que nous avons à témoigner dans le monde d'aujourd'hui. Nous avons à lui dire que Dieu l'aime et qu'il veut le guérir et le sauver. En venant à l'Eucharistie le dimanche, nous accueillons cet amour qui est en Dieu pour le communiquer autour de nous. L'Evangile insiste sur cette nécessité absolue de demeurer dans l'amour du Christ. Il nous rappelle le lien profond entre cet amour que nous devons avoir pour le Christ et celui de nos frères : “Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements”. Son commandement, nous le connaissons, c'est de nous aimer les uns les autres. L'amour de Dieu et l'amour des autres sont inséparables. On peut même dire que notre amour pour Dieu se mesure à la qualité de celui que nous avons pour nos frères. “Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?” (Jean 4. 20)
L'Evangile de Saint Jean nous dit aussi que l'Esprit Saint est un “défenseur”. Nous en avons bien besoin, mais pas devant Dieu car Dieu est amour. Nous n'avons donc pas à avoir peur de Dieu. Si nous avons besoin d'un défenseur, d'un avocat, c'est devant nous-mêmes, devant nos réticences à nous mettre au service des autres. Souvent nous disons : “Je ne suis pas capable… je suis trop jeune… ou trop vieux…” Le défenseur est là pour plaider en nous la cause des autres. C'est nous qu'il vient défendre. C'est à nous de nous laisser modeler tout au long de notre vie à l'image de Dieu.
L'Esprit Saint nous assure la présence de Jésus au milieu des siens. Après l'Ascension, Jésus ne se retire pas de l'histoire de l'humanité. Il instaure un nouveau mode de présence. Chaque dimanche, il rejoint les communautés réunies en son nom pour entendre la Parole de l'Evangile et célébrer l'Eucharistie. Il est avec nous “tous les jours jusqu'à la fin du monde. Ensemble nous le prions
“Esprit de Pentecôte, Souffle de Dieu,
Vois ton Eglise aujourd'hui rassemblée,
Esprit de Pentecôte, Souffle d'amour,
Emporte-nous dans ton élan,
Emporte-nous dans ton élan.”
D'après diverses sources
La Pentecôte
ou le début de la fin des temps
Pentecôte : Invasion, infusion, effusion de l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint dans la vie d’un homme, d’une femme, d’un enfant.
Il existe de multiples pentecôtes dans la Bible, mais particulièrement dans le Nouveau Testament.
Pentecôte ne serait-elle pas une attente, une écoute accueillante et incessante des motions, des appels de Dieu?
Mais aussi une écoute de la vie, des événements, des situations, des personnes qui nous entourent à travers qui, à travers lesquels, l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu peut nous interpeller et provoquer pour nous une Pentecôte, une effusion de l’Esprit? Peut-être une remise en cause dangereuse de notre vie ?
Pentecôte n’est-elle pas l’approche, l’expérience spirituelle des témoins des Actes des apôtres et l’enseignement des épîtres et textes du Nouveau Testament ?
Plutôt que de crier vers l’Esprit Saint comme nous y invite les chants, les liturgies, les discours, les homélies, ne serait-il pas urgent de nous mettre en question pour savoir si nous avons ouvert la porte et dressé la table pour accueillir Dieu, L’Esprit Saint, ses motions, ses appels ?
Si nos portes sont fermées, si nous n’attendons rien, nous pouvons crier longtemps pour qu’il vienne !!
Cette prière sera bien inutile et tordue si la porte de notre maison n’est pas ouverte !!
Je déteste vos fêtes qui ne sont que des autosatisfactions, des « autolaudations » dit le Seigneur en Jérémie 6.26.
Edmond Savajol 14 mai 2005
“Les derniers jours sont arrivés ! ” s’écrie l’apôtre Pierre le jour de la Pentecôte juive, à Jérusalem , sept semaine après la mise à mort de son maître ( le cinquantième jour en grec ” pentecoste” ), Pierre proclame à la foule: ” Nous y voilà ! la fin de l’Histoire humaine est là ! Voici le Règne de Dieu annoncé par les prophètes: il commence maintenant , ici !”
” La preuve ? ” continue Pierre, c’est que le Saint Esprit de Dieu, promis pour le temps de la fin, est donné à tous les disciples de Jésus. Ce cadeau est fait à chacun d’eux, quelles que soient sa condition sociale ou son identité politique:
Ce qui se passe ici, c’est ce qu’avait dit le prophète Joël: ” Dans les derniers jours ,” dit Dieu ” je répandrai mon Esprit sur toute créature humaine …. avant l’arrivée du grand Jour du Seigneur, ce jour grand et glorieux. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.” Livre des Actes des apôtres, ch 2 versets 16 à 21
Mais comment sait-on que cet Esprit de Dieu est réellement répandu sur la communauté du Messie ressuscité ?
“Eh bien ” répond Pierre à ses auditeurs , ” vous le voyez et vous l’entendez ” ( verset 33 )
” En effet tout le monde entendait ces premiers chrétiens célébrer Dieu et prophétiser en parlant miraculeusement des langages étrangers” ( verset 1 à 15 )
Mais d’où vient ce Saint Esprit ? Qui le donne ? La réponse est d’une grande importance: Ce n’est pas seulement Dieu qui fait ce cadeau à ses enfants ! c’est Jésus ressuscité qui fait ce cadeau de la part de Dieu: ” Ce Jésus ressuscité, nous en sommes témoins. Élevé ( au ciel ) par la main droite de Dieu, Jésus a reçu du Père le Saint Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez “. ( versets 32 et 33 )
C’est donc à Jésus qu’il faut venir et croire si on veut “revenir à Dieu “, se ” convertir” à Lui, devenir son enfant ” bien aimé “.
C’est donc l’état d’urgence puisque le Sauveur du monde va revenir bientôt sur la terre pour y établir le Règne de Dieu.
En effet, la première Pentecôte a eu lieu il y a des siècles, à Jérusalem, signalant le début des ” derniers temps “.
Nous arrivons maintenant à la fin de ces ” derniers temps “car, selon le programme de Dieu, le monde entier a entendu la bonne nouvelle de Jésus et de sa victoire. Et le Saint Esprit, avec ses multiples pentecôtes, n’a jamais cessé d’être donné à des millions de gens, au milieu de tous les peuples de la terre.
(Georges Siguier pasteur ) mai 2002.
Si nous n’avons pas l’Esprit de Dieu, il vaut mieux fermer les églises et les temples, en condamner les portes, mettre une croix noire dessus et s’écrier :”Dieu aie pitié de nous.”
Si vous pasteurs n’avez pas l’Esprit de Dieu, il vaut mieux vous arrêter de prêcher et dire à vos gens de rester chez eux. Je pense ne pas parler en termes trop forts, quand je dis qu’une assemblée dans le pays sans le Saint Esprit est une malédiction plutôt qu’une bénédiction.
Si vous n’avez pas l’Esprit de Dieu, ouvrier du Seigneur, rappelez vous que vous obstruez le chemin d’un autre. Vous êtes comme un arbre stérile, encombrant le terrain où un arbre portant du fruit pourrait croître. Ceci est un travail solennel: Le Saint Esprit ou rien, même pire que rien….Mort et condamnation à toute église qui n’a pas soif de l’Esprit, qui ne languit pas et ne soupire pas jusqu’à ce que l’Esprit se soit manifesté au milieu d’elle. Il est toujours là. Il n’est jamais reparti depuis qu’il est descendu à la Pentecôte, mais il est souvent attristé et blessé, car il est particulièrement jaloux et sensible et le péché impardonnable a trait à sa Personne.
Par conséquent, présentons nous à Lui avec un coeur brisé, marchons humblement devant Lui, servons-le ardemment, séparons-nous de tout obstacle connu qui risquerait d’attrister l’Esprit, afin qu’il demeure sur nous dés maintenant et à jamais.
Chacun de nous ne serait -il pas interpellé par cette réflexion ?
En Romains 8 14: ” en effet , ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu”
André Spurgeon
L’esprit Saint fait passer du chaos au cosmos, de la confusion à la beauté, à l’harmonie.
Le Saint Esprit est une personne au même titre que le Père et le Fils, veillons à ne pas:
Ignorer le Saint Esprit : (Actes 19 ,2 ) C’est la question que Paul pose à Ephèse aux chrétiens, il pourrait nous la poser à chacun de nous :”Avez-vous reçu l’Esprit Saint, quand vous êtes devenus croyants, Mais ils lui répondirent , nous n’avons même pas entendu parler de l’Esprit Saint.”Et Nous? En avons nous entendu parler?
Résister au Saint Esprit: l’attrister, l’empêcher de nous conduire.(Ephésiens 4,30 ).” N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.”
Éteindre le Saint Esprit : ( 1 Théssaloniciens 5, 19 ) “N’éteignez pas l’Esprit.”
Mépriser, outrager le Saint Esprit : ( Hébreux 10,29 ) “de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce?”
S’opposer au Saint Esprit : ( Actes 7,51 ) . “Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d’oreilles! vous vous opposez toujours au Saint Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi.”
Blasphémer, faire injure , parler contre le Saint Esprit:
( Matthieu 12, 31 à 33 –” C’est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné.” 32 Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.33 Ou dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais; car on connaît l’arbre par le fruit.”
Marc 3,29 -” mais quiconque blasphémera contre le Saint-Esprit n’obtiendra jamais de pardon: il est coupable d’un péché éternel.”
Empêcher directement ou indirectement un fidèle ou un groupe de fidèles de suivre les motions de l’Esprit Saint. ..
– Luc 12, 10 ” Et quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné; mais à celui qui blasphémera contre le Saint-Esprit il ne sera point pardonné.”
mettre sur le compte de Satan ce qui vient du Saint Esprit, c’est le péché contre le Saint Esprit.
“L’Esprit saint, l’éducateur,fuit la fourberie, il se retire devant des pensées sans intelligence.”(Sagesse 1, 5 )
Concrètement:
Arrêtons de supplier l’Esprit Saint de venir, Lui , Il est là, dans le coeur de celui qui l’accueille.
En l’appelant en continue dans nos liturgie , ne se moque-t-on pas de Lui ?
Ne détournons nous pas ceux qui nous entourent, que nous aidons à vivre, d’un véritable enjeu: accueillir l’Esprit Saint dans notre vie quotidienne, au jour le jour et se laisser guider par Lui.
Edmond Savajol
Merci M. Savajol pour ce commentaire. D’accord ou pas d’accord, chacun peut réagir et dire ce que représente la fête de la Pentecôte pour lui.
Vous dites : “Arrêtons de supplier l’Esprit Saint de venir, Lui , Il est là, dans le cœur de celui qui l’accueille.” Oui, il est là, mais si nous le supplions de venir, c’est peut-être pour mieux le reconnaître et l’accueillir.
Vous dites aussi : “Si vous pasteurs n’avez pas l’Esprit de Dieu, il vaut mieux vous arrêter de prêcher et dire à vos gens de rester chez eux. ” Je suis entièrement d’accord. Sans l’Esprit Saint, nous ne sommes rien. Le principal travail c’est lui qui le fait. C’est pour cela que nous avons bien besoin de lui et nous devons le supplier de venir.
Pour ceux qui préfèrent, vous trouverez dans les archives un autre commentaire
Lire ici
Je ressens l’Esprit Saint à chaque fois que je reçois à la maison la famille ou les amis. Il est toujours présent lors de ces réunions et je suis très heureuse à ces moments-là.
A part ces rassemblements festifs, je suis surtout soutenue par Jésus. C’est lui seul qui remplit ma vie par ses grâces quotidiennes. Je prie aussi Marie, bien régulièrement.
Mais, je veux bien invoquer l’Esprit Saint : je lui demande la grâce de m’apprendre à ne pas agir pour mon compte seulement mais je lui demande surtout de devenir une véritable servante de Dieu pour faire grandir en vérité la qualité de mes relations humaines.
J’aime beaucoup cette parole de CASSIEN :
“Alors Dieu sera tout notre amour et tout notre désir, notre étude et notre effort, notre pensée, notre parole, notre respiration”.
Bien sûr, je suis appelée à vivre l’union avec Dieu, mais arriverai-je un jour à vivre presque en symbiose avec Lui, comme l’explique si bien Cassien dans cette belle parole ?
En tous cas, j’ai à chercher comment les mots de Jésus me mettent en route, quelle expérience de la paix qui vient de Jésus je reçois.
Pour finir, je dirais que l’Esprit Saint est le Défenseur, le don du Père et la mémoire de Jésus parmi les hommes.
ET N’OUBLIONS PAS DE DIRE OUI A NOTRE MISSION QUI CONSISTE A ETRE QUELQU’UN QUI EVEILLE LE MEILLEUR CHEZ L’AUTRE ET QUI L’AIDE DE PRENDRE CONSCIENCE DE LA LUMIERE ET DE L’AMOUR QUI L’HABITE.
Je me permets de trouver le commentaire de Monsieur Edmond Savajol un peu sévère mais à part cela, je l’ai trouvé original et intéressant.
PORTEZ-VOUS BIEN !
Christiane
Laisser Dieu nous souffler !
Notre Eglise est sous le choc devant la révélation des scandales. Les médias étalent au grand jour les turpitudes. Eglise souillée.
Que faire ? D’un côté, rendre justice, faire droit aux victimes, punir les coupables. Et puis se recueillir et se taire. (cf. Benoît XVI ci-dessous)
Prendre le temps d’une reconversion. Comme les premiers disciples.
Pendant des mois, tout fiers d’avoir été choisis, ils avaient suivi Jésus le Messie libérateur, la tête pleine de rêves de grandeur. Mais devant le danger, ils s’étaient enfuis comme des lâches, abandonnant celui pour lequel ils prétendaient pouvoir donner leur vie. La honte ! Eglise poltronne !
SE RETIRER DANS LA PRIERE AU CENACLE
Peu de temps après, tous (sauf un) se sont retrouvés quelque part dans une maison de Jérusalem, bouleversés par ce qu’ils viennent de vivre. Impensable ! Tout a été si vite ! Le Maître arrêté, condamné, cloué sur l’ignoble gibet de la croix. L’échec total. Mais soudain le mort revenait. Fantôme ? Hallucination ? Non ! Le Seigneur vivant, sans colère, rayonnant, montrait ses plaies à ses amis et les assurait de son pardon. : ” Paix à vous ! Ayez confiance ! Je ne vous en veux pas: je devais aller seul à la mort. Vous en étiez incapables. J’étais rempli de la Force de mon Père: c’est elle qui m’a permis d’aller jusqu’au bout de mon destin. A présent, priez ensemble et l’Energie divine, le même Souffle de Dieu viendra sur vous et vous transformera”.
Retirés dans cette chambre, les disciples chamboulés partagent leurs émotions, ils retournent sans arrêt ces événements pour tâcher de comprendre. A présent qu’ils ont fait l’expérience de leur fragilité, et qu’ils sont bouleversés par le pardon reçu, ils peuvent enfin être l’Eglise telle que Jésus la voulait. Non une organisation parfaite, un système idéologique, un commando de héros mais une communauté unie dans le Cœur ouvert de Jésus. Si la Force de l’Esprit vient !!
L’INTRUSION DE L’ESPRIT DE DIEU
Soudain “comme” un violent coup de vent dans la pièce, et “comme” des flammes sur chaque tête (Luc souligne le caractère symbolique de la description). Et tous sont remplis d’un Souffle nouveau. Enfermés dans la tombe de la honte et du remords, les disciples en jaillissent subitement. Le silence de la prière cède sous la pression d’un irrépressible flux de paroles. Alleluia ! Le péché nous avait tués: nous sommes ressuscités ! Nous étions enfermés dans la nuit du passé, le présent de l’Esprit nous ouvre à l’avenir !
“Chacun s’exprime selon le don de l’Esprit”: le feu de l’Esprit ne fusionne pas les personnes en un ensemble informe. Chacune reste elle-même, accueille et manifeste un aspect spécifique du même Esprit ( cf. 1 Cor. 12: 2ème lecture)
EFFETS DIRECTS DE L’ESPRIT
Les disciples ouvrent les portes du local où ils s’étaient renfermés. Car s’il fallait d’abord le temps nécessaire du retrait et de la prière, le vent de l’Esprit bouscule les tentations de piété trop paisible et de dévotion égoïste.
Puisqu’ils étaient à l’étage, ils descendent car la spiritualisation n’est pas une évasion dans les sphères éthérées et l’Eglise n’a pas à se pencher sur le monde du haut de sa grandeur.
Et ils sortent dehors , de plain-pied avec les gens, dans la société.
Et que font-ils ? ” Ils proclament les merveilles de Dieu”: cette expression est bien connue des Ecritures où elle désigne les actions prodigieuses que Dieu a réalisées pour sauver son peuple de l’esclavage en Egypte, faire alliance avec lui, lui donner sa Loi et une terre. Ainsi donc, sous le choc de l’Esprit, les disciples comprennent l’aventure qu’ils viennent de vivre: c’est le Nouvel Exode – dont le premier était une figure. Par le sang de leur Seigneur – agneau pascal – , ils sont libérés du péché, du remords stérile, de la culpabilité étouffante tout autant que de leurs ambitions mesquines et de la peur de la mort. Et l’Esprit les introduit dans le nouveau Royaume de la Paix, il met leurs cœurs au large, ils peuvent respirer à pleins poumons et chanter la Grandeur et la Miséricorde du Seigneur.
Le test de la réception de l’Esprit est donc là: non dans l’expérience de phénomènes curieux mais dans une démarche typique de Sortie, d’Exode, de re-naissance. Dans l’expression d’une joie qui naît après la croix !
Telle est la première MISSION !
UNE EGLISE QUI ETONNE
Luc multiplie à plaisir les réactions des spectateurs: ” Ils étaient en plein désarroi…déconcertés…émerveillés…dans leur perplexité…ils ne comprennent pas, ils s’interrogent: ” Qu’est-ce que cela veut dire ?”. Certains même s’esclaffent: ” Ils sont pleins de vin doux” (2, 13).
Plus tard viendra l’Eglise sacrale, hiératique, figeant le peuple dans la dévotion muette; puis l’Eglise pharisienne, multipliant règlements et interdits, torturant les consciences; et l’Eglise janséniste proférant les menaces de l’enfer, attisant les peurs; et l’Eglise infaillible, sûre d’elle-même, étalant ses pompes et ses fastes.
Mais ici, raconte Luc, la première fois que l’Eglise, dans la fraicheur de son premier jaillissement, est apparue sur la scène publique (car auparavant il n’y avait qu’un maître et ses disciples), elle était comme une bande de joyeux drilles qui dansaient dans la rue, en chantant des cantiques si bien même que certains passants les soupçonnaient d’avoir bu un verre de trop !
Au jour même où le peuple d’Israël bénissait Dieu de lui avoir donné sa Loi, les disciples de Jésus exultaient d’avoir reçu l’Esprit. Oui la première Eglise, ébouriffée par le vent de l’Esprit, soufflait les spectateurs ! La mission n’était pas un devoir de propagande mais un rayonnement joyeux !
.PARLER DANS TOUTES LES LANGUES
A l’occasion des fêtes de Pâque et Pentecôte, des Juifs de tous pays étaient montés à Jérusalem et, devant la manifestation, ils sont tout surpris: ” Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?”. On sait que plus tard, dans la communauté de Corinthe, certains chrétiens auront le charisme de chanter des louanges en d’autres langues. Mais l’apôtre Paul les mettra en garde contre la vantardise en n’oubliant jamais que le don essentiel de l’Esprit est la charité ( 1 Cor 12, 10; 14, 26 – cf. 2ème lecture).
Ici Luc entend montrer que, dès sa naissance, l’Eglise remplit sa mission universelle qui déborde toutes les frontières. Dans le mythe des origines, les hommes de Babel avaient cru fonder l’unité des peuples en dressant une tour et en imposant partout une langue unique mais Dieu avait brisé cet impérialisme (Genèse 11). La Pentecôte seule réalise la véritable unité: autour de la croix du Christ, et sous l’animation de l’Esprit, les hommes peuvent s’unir tout en gardant leur langue et leur culture. L’amour respecte les singularités.
ACTUALITE
—- La PENTECÔTE est la réussite du projet de Dieu: rien moins que diviniser des hommes pécheurs. C’est “énorme” !!! Comment lui rendre sa splendeur quand elle est devenue “un week-end de détente” ?????
—- Sans l’Esprit, le christianisme est une morale et l’Eglise une organisation. Tant de chrétiens pourtant en sont encore là ! “Ils font” des cérémonies, “ils font” des réunions, “ils font” la charité, “ils font” des cours de religion….Mais ils n’ont jamais prié vraiment pour accueillir le Souffle, ils ont peur de “se laisser faire” par l’Esprit car il les emmènerait là où ils ne veulent pas aller.
—– Une Eglise qui chante sa joie, qui ne moralise pas, qui ne menace pas, qui ose exprimer son bonheur, qui parle d’un Dieu libérateur : n’est-ce pas cette Eglise originelle ( originale ) que nos contemporains voudraient revoir ?
—- Nous nous plaignons de la désaffection des jeunes mais est-ce qu’ils “entendent proclamer la Bonne Nouvelle dans leur langue” ? Voient-ils une vraie communauté chrétienne sortir, heureuse, de la messe ?
La Pentecôte ! Qu’est-elle ? Pour mieux la comprendre rappelons ce qu’elle était, ce qu’elle est toujours pour le Peuple juif. « Elle commémore l’Alliance du Sinaï entre Dieu et Israël ». Fête de la libération par le Seigneur. Acquise, la liberté après l’esclavage en Egypte ; dictée, la loi d’une Alliance à vivre pour accéder à la Terre promise. Longue marche du Peuple de Dieu, avec ses épreuves, ses tentations idolâtriques, ses défaillances, mais avec toujours, à ses côtés, le Dieu unique qui secoure, relève, pardonne, accompagne un peuple aimé malgré ses nombreuses déviations, ses nombreux péchés.
Pour nous chrétiens, avec Jésus et son Eglise, elle est aussi fête de libération. Nécessité de retracer son déroulement pour en comprendre profondément le sens. De toute façon elle conduit à la joie !
Aujourd’hui l’Evangile (Jean 14, 15-16. 23b-26) situe Jésus avec ses apôtres « à l’heure où il passait de ce monde à son Père ». Il prescrit à ses disciples une loi à vivre absolument pour rejoindre une terre promise qui n’est autre que sa demeure éternelle : longue marche dans un véritable amour. « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements ». Ils sont ceux de l’amour de Dieu et de tous nos frères humains.
Comme pour la marche au désert du peuple hébreu les tentations d’infidélité, d’abandon, seront nombreuses. Seule l’action divine pourra relever, sauver du mal et de la mort. D’où la prière de Jésus au Père pour « un autre Défenseur », nouveau Moïse, « toujours avec vous, l’Esprit de vérité ». En fidélité à la parole de Jésus «Si quelqu’un m’aime … avec le Père nous viendrons chez lui ». « L’esprit Saint que le Père enverra en mon nom vous enseignera tout, vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ».
Dans la lettre aux Romains (2ème lecture), l’Apôtre St Paul, après la Pentecôte, tient à expliciter les conditions de la marche d’amour : « sous l’emprise de la chair on ne peut plaire à Dieu », marche qui, si elle était charnelle conduirait à la mort. Au contraire « si le Christ habite en vous », « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts … donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ». Avec l’Esprit « vous tuez les désordres de l’homme pécheur », « vous vivrez en fils de Dieu ». On peut appeler le Père « Abba », nom ayant chez nous signification de tendresse enfantine : Papa ! St Paul rappelle qu’enfants de Dieu, unis au Christ, nous sommes aussi avec lui, « héritiers », « à condition de souffrir avec lui pour être avec lui dans la gloire », chemin de croix mais aussi de résurrection.
Les Actes des Apôtres (1ère lecture -2, 1-11) énoncent l’événement de la nouvelle Pentecôte « le cinquantième jour après Pâques ». Les apôtres « se trouvaient réunis tous ensemble ». « Soudain vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent » et « comme une sorte de feu qui se partageait en langues et se posa sur chacun d’eux ». Des violents coups de vent, des feux incendiaires, nous connaissons : tsunamis, cyclones, vent de cendres, éruptions volcaniques, orages dévastateurs … l’actualité ne nous en prive guère !
Ici, rien de tel . Dans l’Ancien Testament, au prophète Elie (1 livre des Rois 19, 11-14) réfugié dans une caverne pour échapper à sa mise à mort, est signifié : « le Seigneur va passer ». Survient « un vent fort et puissant qui érodait les montagnes », mais Dieu n’était pas dans ce vent, pas plus que dans le tremblement de terre ou le feu qui suivront. C’est après, dans le « bruissement d’un souffle ténu » qu’Elie reconnaît le passage du Seigneur.
A la Pentecôte le souffle de l’Esprit Saint remplit le cœur des apôtres, permet de « parler en d’autres langues » aux juifs « de toutes les nations » et à une foule de gens attirés par le bruit advenu. Stupéfaction : « nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu ».
A nous tous de comprendre les merveilles que peut accomplir l’Esprit Saint dans les cœurs humains ouverts aux paroles de Jésus : avec l’Esprit de Vérité et d’Amour, c’est l’amour de Dieu découvert, retrouvé, perfectionné, feu qui éclaire et réchauffe ; c’est aussi l’amour d’une humanité entière avec l’Esprit de service et de pardon, la compréhension, la réconciliation, avec un langage d’amour.
Que Marie, en Mère attentive et si proche de chacun, nous aide de plus en plus à parler ce langage, seul valable pour entrer au Royaume de l’Amour.
« O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre » (Psaume 103)
Soyons tous bénis au nom de JESUS dans le feu du Saint Esprit. Ce temps de cénacle que nous vivons est une invite à revoir nos vie après la promesse de JESUS de ne pas nous laisser orphelins. Nous chrétiens pourquoi restons nous toujours dans les ténèbres? Ce JÉSUS que nous avons crucifié nous sauve encore dans sa grande miséricorde qui ne tarit point en nous envoyant une force divine qui est au dessus de toute chose : le PARACLET qui nous soutient dans notre foi et quete quotidien de notre Sauveur. De quoi avons nous peur?. O notre JÉSUS Ressuscité d’entre les morts, toi qui nous a aimé le premier jusqu’à donner ta vie pour nous avance avec nous au large de nos vies en ce temps d’attente de ton Esprit Saint. Nous t’invitons à venir dans nos barques afin d’avancer dans les eaux profondes de la foi pour rester toujours unis et attachés à toi seul Maitre de nos vies.
Envoyé par Kerit.be
Pentecôte C
Le premier don de la Pentecôte est celui de l’émerveillement. Au matin de la Pentecôte, les apôtres réagissent au don de l’Esprit par un chant de louange : « Tous, chacun dans leur langue, chantaient les merveilles de Dieu. » Aujourd’hui, malgré les souffrances, voire les doutes qui nous assaillent, osons bénir Dieu pour la vie qu’il nous donne et ce monde, tel qu’il est ,qu’il nous appelle à transformer.
La Pentecôte, c’est ensuite l’heure l’Esprit qui nous envoie en témoins « au monde entier. Les Actes des Apôtres soulignent que les juifs présents à Jérusalem sont « issus de toutes les Nations qui sont sous le ciel ». Nous sommes envoyés non pas seulement par ce que nous disons ou faisons, mais par ce que nous sommes. Jésus n’a pas tant besoin d’apôtres qui le parlent que de témoins qui le vivent. Dans notre monde souvent abîmé par des passions désordonnées, par un climat de peur et de violence, ce qui rend nos vies contagieuses, comme le dit saint Paul dans l’épître, c’est de nous laisser conduire par l’Esprit au point de devenir des hommes et des femmes libres à l’égard des préjugés ou des peurs pour devenir capables de faire confiance aux autres, à Dieu. La vie chrétienne c’est consentir à aimer Jésus, à accueillir l’amour du Père dans notre cœur et dans tout notre être. Et c’est cela qui touche les cœurs.
La Pentecôte, est encore un don de consolation, grâce à une mystérieuse présence : « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet. » Le Paraclet dont nous parle l’évangile de saint Jean, c’est quelqu’un qui nous vient en aide, c’est un avocat, un défenseur, qui nous conseille et qui nous console. Ce Paraclet, Jésus le nomme encore l’Esprit de vérité. Il est comme une douce lumière d’un soir d’été grâce à laquelle on pressent ce que Jésus est pour son Père, ce qu’il est pour nous, ce que nous sommes pour lui. Le discernement des choses de Dieu ne va jamais de soi. On ne comprend jamais sur le moment. Elles doivent être gardées en mémoire, ruminées dans l’étude et la prière, un peu comme Marie qui gardait tout dans son cœur.
Enfin et surtout l’Esprit demeure au plus secret de nous. Nous ne sommes plus jamais orphelins, perdus mais pour toujours habités. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure. » Ne pensons pas que cette expérience de Dieu soit réservée à quelque mystique. Elle est accordée à tous ceux qui essayent humblement et courageusement de garder la Parole de Dieu et de lui rester fidèles.
Nous sommes appelés à aimer nos frères et sœurs qui partagent l’eucharistie, à aimer nos frères en humanité tous créés à l’image de Dieu. Nous sommes appelés à aimer Dieu d’un amour personnel. Le feu de l’Esprit ranime en nous le feu de l’amour. Cet amour est le roc de nos vies, de notre prière et de notre témoignage.
Homélie audio du Père Daniel Meynen : Télécharger puis Ecouter