5ème dimanche de Pâques (B)
Abbé Jean Compazieu | 20 avril 2024Demeurer en Jésus
Pistes pour l’homélie
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En ce 5ème dimanche de Pâques, la liturgie nous parle de l’Église et de sa naissance. Saul, le persécuteur, est devenu Paul, le grand témoin de la foi (1ère lecture). Il lui faudra beaucoup de temps pour se faire accepter car sa présence rappelait trop de mauvais souvenirs. Ne se sentant pas à l’aise dans les milieux conservateurs de Jérusalem, il a choisi de partir vers les grands larges. Grâce à son témoignage et surtout grâce à l’action de l’Esprit Saint, la bonne nouvelle a pu être annoncée au monde païen. Rien n’arrête les progrès de l’Église. Voilà un message d’espérance pour nous chrétiens d’aujourd’hui. L’Esprit Saint ne cesse d’agir pour que notre témoignage donne du fruit.
Le problème c’est notre péché et celui du monde. Trop souvent, nous croyons qu’au point où nous en sommes, rien n’est possible. Mais, nous dit saint Jean (2ème lecture) “si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur”. Si nous fixons notre regard sur Dieu, nous avons la certitude d’être aimés, même si nous sommes de grands pécheurs. Forts de cette certitude joyeuse, nous pourrons à notre tour regarder les autres avec amour. Nous ne nous contenterons pas de paroles creuses mais nous aimerons les autres en esprit et en vérité ; ou plutôt, c’est le Christ qui les aimera en nous et par nous.
L’Évangile de saint Jean insiste sur la nécessité d’être reliés au Christ comme le sarment est relié à la vigne. Jésus se présente à nous comme “la vraie vigne”. Il insiste sur le lien vital qui doit exister entre lui et son disciple. Nous savons qu’un sarment ne peut vivre s’il est coupé du cep de vigne. De même, un disciple qui ne demeure pas en Jésus ne peut rien faire. Il n’a aucune utilité. Mais s’il est bien relié à son Seigneur, il donnera beaucoup de fruits.
Il y a un mot qui revient sept fois en quelques lignes, c’est le verbe “demeurer”, au sens de “vivre avec”. Demeurez en moi, vivez avec moi. Il s’agit pour nous d’être vraiment attachés au Christ par la foi. Croire en lui, c’est une conversion de toute une vie, c’est une communion permanente. L’apôtre Paul nous le dit à sa manière : ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20). Plus simplement, un jeune écrivait sa relation au Christ en disant : “Je ne peux plus me passer de lui, de sa présence, de son aide”. On est loin de ceux qui se contentent de quelques vagues gestes religieux.
Alors se pose l’inévitable question : Demeurer en Jésus, oui mais comment ? Comment pouvons-nous être sûrs de le rencontrer ? Cela ne se passe pas comme avec notre voisin de quartier ou de village. On ne rencontre pas Jésus en direct mais par des intermédiaires. Il nous faut trois chemins pour cela : Celui de la Parole de Dieu, celui de la prière et des sacrements et celui de la vie quotidienne.
Le chemin de la Parole de Dieu : Pour demeurer dans le Christ, il nous faut demeurer dans sa Parole. Il faut se donner du temps pour l’accueillir. Cette Parole de Dieu nous est donnée par la Bible, l’Évangile, une revue, un livre religieux, une radio chrétienne ou une émission religieuse de la télévision. Et bien sûr, nous n’oublions pas celle qui est proclamée au cours de la messe du dimanche. Nous devons nous interroger ? Est-ce que nous nous donnons du temps pour accueillir cette Parole ? On ne dira jamais assez l’importance du catéchisme pour les enfants, d’une aumônerie ou d’une équipe de réflexion pour les jeunes. Et pour nous, adultes, c’est aussi important de prendre le temps d’une réflexion, seuls ou avec d’autres, sur cette Parole de Dieu.
Le deuxième chemin pour demeurer dans le Christ, c’est celui de la prière et des sacrements. Pour demeurer en sa présence, il faut lui parler et l’écouter. C’est la prière fidèle, régulière et fréquente, pas seulement une “petite prière” de temps en temps. On s’entretient avec Jésus pour lui confier quelqu’un ou pour lui dire merci ou encore pour lui demander d’éclairer notre vie. Mais quand on parle d’entretien, c’est aussi la maintenance, par exemple l’entretien de sa voiture. La prière nous aide à maintenir l’évangile en état de marche dans notre vie. Et enfin, dans la prière, on “s’entre-tient”, on se soutient les uns les autres; on prie les uns pour les autres, les uns avec les autres.
La prière nous aide donc à rester en communion avec le Christ. Cette communion se réalise aussi par les sacrements, en particulier l’Eucharistie. Nos évêques nous l’ont souvent rappelé : elle est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. Elle nous donne d’être unis au Christ, de faire corps avec lui. Nous y recevons son amour pour en vivre dans notre vie de tous les jours.
Troisième chemin, celui de la vie quotidienne : Pour demeurer dans le Christ, il n’est pas question de quitter notre vie de tous les jours ni de fuir ce bas monde. Ce qui nous est demandé c’est de nous y enraciner et de porter du fruit. Ce qui fait la valeur d’une vie, ce n’est pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’accueil et de solidarité.
En ce dimanche, Seigneur, nous nous sommes rassemblés pour nous nourrir de ta Parole et de ton Eucharistie. Tu ne cesses de rejoindre les communautés réunies en ton nom. Garde-nous vraiment reliés à toi pour que notre mission porte les fruits que tu attends de nous.
Télécharger : 5ème dimanche de Pâques
Les saints du jour
Évangile et méditation du jour
Sources : Revue Feu Nouveau, Lectures liturgiques d’un vieux prêtre de Montpellier, Homélies pour l’année B (A. Brunot), Les entretiens du dimanche (N. Quesson), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), dossiers personnels.
Bonjour et merci beaucoup pour ce grand travail que vous faites pour l’église.
Proposition : Pouvez vous ajouter des prières universelles à chaque article de chaque dimanche en rapport avec les textes et les commentaires ?
Je me propose de vous aider en cas de besoin
Sylvain