12ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 16 juin 2024Dans nos tempêtes,
passer de la peur à la confiance
Pistes pour l’homélie
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Ce cri de souffrance est toujours d’actualité : des hommes, des femmes et des enfants sont douloureusement éprouvés par la maladie, la pauvreté, la famine. Beaucoup n’ont plus la force de crier vers le Seigneur ; nous pouvons le faire en leur nom. Ce cri est une prière que Dieu entend. La bonne nouvelle c’est qu’il ne nous laisse pas désespérés. Il ne cesse de venir vers nous.
Toutes ces souffrances qui accablent notre monde, le Christ les a prises sur lui ; c’est la grande découverte de Paul : Jésus est mort pour tous les hommes en portant le poids de leur mal ; nous ne devons plus rester centrés sur nous-mêmes mais sur lui qui est mort et ressuscité pour nous. Notre priorité absolue doit être d’accueillir cette vie nouvelle qu’il nous a obtenue par sa Passion et sa mort ; c’est une vie essentiellement caractérisée par un immense amour.
Dans l’Évangile, nous voyons que c’est cet amour qui pousse le Christ vers “l’autre rive”. Pour comprendre cette décision, nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de l’autre côté du lac. C’est d’abord celle du monde païen. Jésus veut le rejoindre là où il en est. Il veut le libérer des puissances du mal et lui annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. C’est une manière de dire qu’il n’est pas venu pour le seul peuple d’Israël mais aussi pour tous les hommes du monde entier. Il veut que tous aient la vie en abondance.
Mais au moment de la traversée, les puissances du mal se déchaînent pour faire obstacle à cette annonce de l’Évangile. Elles veulent engloutir la barque de la Parole pour l’empêcher d’atteindre cette autre rive. Ce qui est étonnant dans cet évangile, ce n’est pas la peur des disciples ni leur crainte quand ils reconnaissent Jésus comme Dieu. Le plus surprenant c’est la question qu’il leur pose : “Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ?
Quand on se trouve sur un bateau mal maîtrisé, face à une violente tempête, on a vite fait d’avoir peur. Quand saint Marc écrit son évangile, il s’adresse à des chrétiens persécutés. L’Église est un peu comme la barque de Pierre en train de couler. Ils ont l’impression que Jésus dort. Alors, ils l’appellent au secours : “Seigneur, sauve-nous ; nous périssons.” Et dans son Évangile, Marc leur rappelle ce qui s’est passé autrefois avec Jésus et les Douze sur la mer. Ils étaient complètement désemparés par la violente tempête qu’ils ont dû affronter. Mais avec Jésus, les puissances du mal n’ont jamais le dernier mot.
Si nous voulons être fidèles au Christ, nous sommes appelés à sortir de notre petit confort et à le suivre vers l’autre rive. De nombreux prêtres, religieux, religieuses et laïcs ont quitté leur famille, leurs amis pour aller vers l’inconnu. Ils ont traversé les océans pour annoncer Jésus à des peuples qui ne le connaissaient pas. Et actuellement, nous voyons des prêtres africains, indiens ou autres qui ont quitté leur famille et leur pays pour venir nous évangéliser. L’Évangile doit être annoncé à tous.
Cet évangile est une bonne nouvelle pour notre Église et notre monde affrontés aux tempêtes de la vie. C’est surtout un appel à la foi. Le Seigneur marche à nos côtés. Il est sur la barque de Pierre. Depuis le matin de Pâques, nous sommes passés sur “l’autre rive” celle de la “recréation” du monde. Désormais, plus rien n’est comme avant. Nous vivons de la vie nouvelle du Ressuscité. Cette vie doit être remplie de solidarité, de partage, de justice. Désormais, nous pouvons vivre comme le Christ, non pour être servis mais pour servir. Nous pouvons affronter les mêmes combats que lui pour maîtriser toutes les tempêtes des hommes, celles du mal et de la haine sous toutes ses formes. Avec lui, nous sommes assurés de la victoire.
Le Seigneur est toujours là au cœur de nos vies. Son Eucharistie nous le rappelle. Quelles que soient les tempêtes, et même s’il semble dormir, il veille sur nous comme sur son bien le plus précieux. Il est proche de nous, en nous. Il est notre lumière et notre salut. Rien ne saurait nous séparer de son amour.
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L’Évangile du jour et son commentaire
Sources : Revues liturgiques Feu Nouveau, Prions en Église, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Ta Parole est ma joie (J. Proux), Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye, site des ADAP,