14ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 25 juin 2010Appelés et envoyés
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L’évangile de ce dimanche nous présente Jésus entouré de 72 collaborateurs dévoués et fidèles. Il y a de quoi être impressionné. Ainsi donc, à côté des douze, nous avons les 72. Jésus leur confie des missions très particulières et de courte durée. Il s’agit pour eux d’aller préparer sa venue. Pour remplir cette mission, il leur donne le pouvoir d’apporter la paix, de guérir les malades et de chasser les démons. Cette paix qu’ils sont chargés de communiquer, ce n’est pas seulement l’absence de conflit, c’est d’abord la communion que les hommes s’efforcent d’établir entre eux. Cette communion n’est possible que si nous l’accueillons comme un don de Dieu car il est à la source de l’amour.
Voilà donc cette mission des 72. Nous ne savons pratiquement rien sur eux. Ils nous sont inconnus. Et d’abord pourquoi soixante douze ? Il faut savoir que ce chiffre c’est six fois douze ; Il désigne l’universalité. C’est une manière de rappeler aux communautés chrétiennes d’autrefois et à celles d’aujourd’hui que Jésus allait appeler des nouveaux baptisés. De génération en génération, ils auront à marcher devant lui pour lui préparer le terrain et annoncer sa venue prochaine. L’évangile de ce dimanche vient donc nous dire qu’un grand nombre d’entre nous est investi d’une mission semblable à celle des 72. “La moisson est abondante” nous dit Jésus. En écoutant ce texte, nous pensons aux villes et localités d’autrefois “où lui-même devait se rendre”. Mais quand saint Luc écrit son évangile, il voit plus large. Ce champ de la moisson n’est autre que le vaste monde que les apôtres découvriront au lendemain de la Pentecôte.
Comme les soixante douze, nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes envoyés en éclaireurs pour donner un avant-goût de la bonne nouvelle. Nous avons à témoigner de notre foi non seulement à l’intérieur de notre cercle religieux mais au-delà. Les églises ne sont pas les seuls lieux d’évangélisation. Le Seigneur a envoyé ses apôtres dans le monde entier. Pour nous, cela veut dire les lieux de travail, de loisirs, en ville et en milieu rural. Et surtout, nous ne devons pas oublier les plus pauvres, les exclus, tous ceux et celles qui sont accablés, victimes de la crise économique, de la violence et de la dureté des hommes. C’est dans ce monde-là que nous avons à préparer la venue du Seigneur.
Avant de se lancer dans cette grande aventure, les disciples reçoivent un certain nombre de consignes : Tout d’abord, ils sont envoyés deux par deux. A l’époque c’était très important. En effet, un témoignage n’est recevable que s’il est soutenu par au moins deux témoins. Ce témoignage rendu par plusieurs personnes est plus percutant qu’un témoignage personnel. Saint Léon nous dit que si “le Seigneur les envoya deux par deux, c’est pour qu’en enseignant la charité, ils puissent d’abord la pratiquer.” Nous serons reconnus comme disciples du Christ si nous avons de l’amour les uns pour les autres. C’est aussi une manière de dire que toute activité ecclésiale ou missionnaire doit être portée et partagée par une communauté. Pour être efficace, la mission de couples unis, de groupes fraternels et de paroisses soudées.
Il est demandé aux 72 de se présenter les mains vides. Ils ne doivent faire appel à aucun moyen puissant ou sophistiqué pour épater les gens, pas d’argent distribué pour acheter les cœurs. La seule richesse qu’ils doivent présenter c’est celle de leur foi et de leur bonté. Le monde doits savoir qu’aux yeux de Dieu, il n’y a jamais de situation désespérée. C’est de cela que nous avons à témoigner les uns avec les autres.
Jésus prévient les 72 et, à travers eux, chacun de nous qu’ils doivent s’attendre à des résistances. Au moment où saint Luc écrit son évangile, les apôtres ont presque tous donné leur vie pour le Christ. Actuellement, beaucoup de chrétiens sont également persécutés à cause de leur foi au Christ. Dans certains pays, c’est dangereux d’avoir un insigne religieux. Sans aller jusque là, il nous arrive de souffrir de voir l’Eglise catholique tournée en dérision. Mais nous ne devons pas nous décourager. Le Seigneur nous assure que le mal n’aura pas le dernier mot. Et surtout, il nous encourage : “Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux.”
Cet envoi en mission nous est renouvelé chaque dimanche à la fin de a messe. Quand le prêtre nous dit “Allez dans la paix du Christ” c’est un renvoi mais surtout un envoi. Ceux et celles qui sont venus célébrer l’Eucharistie sont envoyés “comme des agneaux au milieu des loups” comme des croyants au milieu des incroyants ou des mal-croyants. Il s’agit pour nous d’annoncer que “le règne de Dieu est tout proche.” Heureux ceux et celles qui prennent au sérieux cette mission qui leur est confiée.
Seigneur, nous t’en prions, que ta parole nourrisse et réconforte ceux qui la reçoivent. Envoie des ouvriers à ta mission pour que ton règne d’amour et de réconciliation s’édifie et se consolide parmi nous. Amen
D’après diverses sources.
Je suis heureux de vos commentaires de dimanche. Je suis du Congo-Kinshasa vivant en Afrique du Sud. Je me sers de vos commentairs pour preparer mes homelies. Dieu vous benisse.
L’envoi en mission représente un des moments phares de la prédicatoin évangélique dans le ministère de notre Seigneur Jésus-Christ. Ce quatorzième dimanche est une inéluctable invite à la prise de conscience de notre envoi en mission de par notre baptême. A côté des successeurs des Apôtres, nos évêques, nous sommes comme ces disciples qui jouissent de la joie de la mission que le Seigneur nous confie. L’agressivité de notre monde suppose l’engouement des chrétiens dans la mission qui est la leur: celle d’être sel de la terre et lumière pour notre monde. Merci.
Je suis, moi aussi et depuis mon baptême, une missionnaire. Mon objectif, c’est de transmettre la paix, au sens biblique. J’essaie de vivre la vie en plénitude, la restauration des relations d’amour entre les hommes et le bonheur pour tous.
L’Evangile de Jésus-Christ s’adresse aussi à moi. Je dois me comporter en missionnaire par le témoignage de ma vie.
J’essaie aussi de me comporter avec humilité et respect.
Ma foi n’est pas un savoir mais un don de confiance fait au Seigneur. Ce n’est pas stupide puisque de multiples petits signes apparaissent à chaque pas de ma vie, montrant qu’IL est et est pour moi : vie, beauté, amour… Alors ma foi devient lumière.
PORTEZ-VOUS BIEN !!
Christiane
Gislain du clergé du diocèse de Porto-Novo au Bénin. Je lis avec grande joie et grand profit vos homélies chaque semaine. Infini merci pour votre fidélité et pour votre sens de l’anticipation quand cela est possible. Cela ne nous rend nullement paresseux dans notre tâche de prédicateur comme le pensent certaines personnes. En consultant une homélie sur le net, on confronte son point de vue à celui d’un autre qui écrit en faisant d’une certaine façon part des particularités de sa communauté et de ses expériences pastorales.
Dieu vous bénisse, Père Jean Compazieu.
Je voudrais remercier toute l’equipe de “dimancheprochain” pour d’enormes efforts que vous fournissez afin de nous aider a travailler. Je suis en Afrique du Sud, venu du Congo Kinshasa.
In corde Mariae, P KAYUKWA