25ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 12 septembre 2010
25ème dimanche du temps ordinaire
Journée du patrimoine
19 septembre 2010
Textes bibliques : Lire
L’évangile de ce jour nous présente un gérant qui gaspille le “patrimoine” de son maître. Avec ce récit, nous sommes en plein dans le sujet de cette journée. Le christianisme est à l’origine de très belles œuvres d’art, des cathédrales, des églises, des sculptures, des peintures, des musiques, des objets de culte. Nous avons tout-à-fait raison d’en être fiers. Le problème, c’est que pour beaucoup, ces journées du patrimoine se limitent à de simples visites culturelles. C’est vraiment dommage de ne pas voir le but premier de ces œuvres d’art. En visitant une église, nous devons comprendre ce qui a motivé les efforts financiers considérables des chrétiens des siècles précédents.
C’est bien que des gens de passage puissent visiter des églises. Mais elles n’ont pas été construites pour être des lieux touristiques. Elles sont d’abord là pour l’Eucharistie. Les chrétiens de l’époque avaient bien compris que la messe est le moment le plus important de la semaine. Elle est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. C’est là que le Seigneur rejoint les communautés réunies en son nom. Alors, ils ont voulu du beau et ils y ont mis les moyens. La beauté a toujours été un chemin pour rencontrer Dieu. Tout doit être orienté vers lui.
En admirant nos églises, nous devons essayer de nous placer du point de vue de Dieu. Ce qui l’intéresse en premier, ce n’est pas des bâtiments, aussi beaux soient-ils. Son vrai patrimoine c’est des hommes, des femmes, des enfants. Chacun fait partie de son bien le plus précieux, en particulier ceux qui souffrent à cause de la précarité, du chômage, de l’exclusion et du mépris. Comme le gérant dont nous parle l’évangile, nous aurons à rendre compte de nos responsabilités. Le Seigneur nous demandera : “qu'as-tu fait de ton frère ?”
Si nous voulons être en communion avec le Christ, il nous faut avoir le même regard que lui sur tous ceux et celles qui nous entourent. L'évangile de dimanche dernier nous rappelait qu'il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut tous les rassembler autour de lui et il compte sur lui pour participer à cette mission. Nous devons y mettre la même ardeur que ceux qui rassemblent des objets anciens menacés de disparition. Nous sommes envoyés pour leur transmettre le vrai patrimoine qui est celui de la foi. Nous croyons en Dieu qui est amour. Et cela change tout dans notre vie.
C'est pour répondre à cet amour de Dieu que les communautés chrétiennes sont invitées à se rassembler chaque dimanche dans une église. Elles se nourrissent de la Parole de Dieu et du Corps du Christ. Cette nourriture leur est offerte pour les aider à grandir dans la foi. Ce don de Dieu, nous avons à le transmettre à nos enfants à l'intérieur de la famille, au catéchisme mais aussi en les aidant à trouver leur place dans les célébrations du dimanche. C'est là aussi notre mission et notre responsabilité. Depuis des années, nous souffrons tous de l'absence des enfants et des jeunes aux messes dominicales. La foi des générations passées serait-elle devenue caduque ? Mettre des églises en valeur c'est bien et il faut le faire. Mais si nous oublions pourquoi elles ont été construites, nous passons à côté de l'essentiel. Nous sommes comme le gérant de l'évangile qui n'a rien compris à ce que son maître attend de lui.
Aujourd'hui, le Seigneur nous demande de faire preuve de la même habileté que “les fils de ce monde”. Quand des intérêts matériels sont en jeu, ils savent être très habiles ; les fausses factures, les délits d'initiés, les abus de biens sociaux et autres magouilles sont souvent à l'actualité. Tout cela était en son temps dénoncé par le prophète Amos ; il avait des propos très durs contre les riches “qui achètent le pauvre pour une paire de sandales”. Ce qui nous surprend dans cet évangile c'est la conclusion : le maître fait l'éloge de l'habileté de ce gérant et il nous demande d'être aussi avisés que lui pour nous faire des amis en vue du Royaume. C'est vrai que ceux qui se réclament de Jésus font souvent preuve de peu d'imagination pour mettre en pratique les exigences de l'Evangile. Vivre en “fils de lumière” c'est tout faire pour rechercher l'amitié de Dieu. Il est notre richesse suprême qui nous permettra d'être accueillis “dans les demeures éternelles.” N'oublions jamais qu'en dehors de lui, nous n'aurons plus d'autres trésors.
Voilà donc cet évangile qui nous ramène face à nos vraies responsabilités. Le Christ n'apprécie pas ceux qui dilapident leur vie. Il n'apprécie pas davantage ceux qui se laissent vivre, sans imagination. Le Seigneur nous demande d'être inventifs dans la vie de famille, dans nos quartiers et nos villages. Il compte sur nous pour que nous soyons des gérants habiles de son patrimoine. Nous sommes créés pour servir Dieu. Disciples du Christ, nous sommes conviés à être des enfants de lumière aussi habiles que les fils de ce monde. Dieu nous fait confiance et il compte sur notre fidélité.
Ensemble, nous nous tournons vers toi, Seigneur ; nous te rendons grâce pour cette confiance que tu nous fais. Garde-nous fidèles à la mission que tu nous confies. Donne-nous de mettre nos cœurs et nos intelligences au service de ton Royaume. Amen
D'après diverses sources
Photo : Église Romane du 12ème siècle à Salles la Source (Aveyron, France.)
car nous sommes les pierres vivante de ce temps ,dans le Tarn une chapelle est en train de RE VIVRE grâce a des personnes de tous horizons
cela ne vous rappelle rien mon père
un seul peuple une seule nation
et quand depuis le promontoire v la chapelle protéger par un immense chêne séculaire un vaste promontoire
ce vaste horizon fait de villages et de collines et de champs aux diverses couleurs
on touche là le seuil de l’invisible et de l’Éternité source de paix
Merci d’avoir réagi aussi vite. Je suis tout à fait d’accord avec vous. C’est vrai que des personnes de tous horizons contribuent à la restauration de nos églises. Je le vois pour celle de mon village qui est en chantier. Bonne semaine
je suis chargée de rédiger un ptit mot d’accueil au début de l’office et évidemment j’ai demandé (en priant MARIE) à être aidé
voilà le mot:aidez-moi si vous pensez qu’il faut le laisser comme cela ou pas…?
aujourd’hui journée du patrmoine :ici et ailleurs, le christianisme a été à l’origine d’oeuvres d’art extraordinaires: édifices, sculptures, peintures, musique; tout cela a été crée par l’homme inspiré par son amour pour DIEU!
Et nous ne valons-nous pas plus, que ces merveilles?!
DIEU nous a crée lui-même! a son image! alors sculptons, peignons, notre chemin de vie, édifions-le: à la musique de nos prières; d’amour et de foi, harmonisons-le!
La beauté a toujours été un chemin pour rencontrer DIEU!
prions lors de cette célébration pour que le SEIGNEUR nous aide à construire notre beauté spirituelle!
Les faits-divers nous apprennent régulièrement les moyens toujours nouveaux inventés par les filous et les gangsters. Comment piller une joaillerie, percer les coffres blindés, emporter la recette d’un supermarché, cambrioler les maisons les mieux protégées, faire passer des tonnes de drogue par-delà les frontières les mieux surveillées : leur imagination n’a pas de limites. La police déjoue une de leurs ruses ?: ils en inventent une autre. On reste stupéfait de leur imagination, leur audace, leur cran – car ils savent ce qu’ils risquent s’ils se font pincer !! Et il n’y a pas que les gredins de bas étage : de grands messieurs, occupant les sièges les plus élevés de l’Etat ou de la finance, manigancent eux aussi pour obtenir des privilèges indus, détourner des fonds publics, blanchir de l’argent sale, profiter de placements juteux dans des paradis fiscaux. La passion de l’argent n’a, dirait-on, aucune limite.
Or, à notre grand étonnement, voici que Jésus nous donne en exemple un de ces filous !??? En fait évidemment il ne recommande pas le vol mais l’astuce !
LE GERANT FINAUD
Jésus racontait à ses disciples cette parabole : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu’il gaspillait ses biens. Il le convoqua : « Qu’est-ce que j’entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires ».
Le gérant réfléchit : « Que vais-je faire ? Travailler la terre ? Je n’ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte… Ah ! je sais ce que je vais faire pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens qui m’accueillent ».
Il fit venir un par un ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : « Combien lui dois-tu ? – 100 barils d’huile – Voici ton reçu : vite, assieds-toi et écrit 50 ».
Il demande à un autre : « Et toi, combien lui dois-tu ? – 100 sacs de blé – Voici ton reçu : écris 80 ».
Eh bien, ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement il s’était montré très habile ».
Le propriétaire a dû entrer en rage devant cette ultime escroquerie de son gérant mais il n’a pu s’empêcher de reconnaître qu’il avait été vraiment très malin. Au moment où il allait perdre son emploi (sans espoir d’un parachute doré !), il a trouvé le moyen d’assurer son avenir car tous ces débiteurs dont il avait raboté les dettes ne pourraient que lui être très reconnaissants et, par la suite, se devraient donc de l’aider à se replacer dans la société.
Et Jésus termine par un constat amer :
Hélas les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
Oui, les hommes qui n’ont en vue que leurs intérêts ici-bas (« fils de ce monde ») et sont dénués de toute morale se montrent souvent très malins, très subtils pour monter de bons coups, se tirer d’affaire, inventer des subterfuges – tel ce gérant, au bord du renvoi, qui est parvenu à assurer son avenir au détriment de son patron.
Et Jésus constate que les croyants, eux, manquent souvent de cette créativité. Pourtant en tant que « fils de lumière », ils connaissent les véritables valeurs de la vie, ils savent qu’ils ne sont pas propriétaires absolus mais seulement gérants de leurs biens et que Dieu leur demandera compte de leur gestion. Ils savent que nous sommes tous sur des sièges éjectables puisque la vie peut nous être enlevée d’un instant à l’autre. En conséquence, s’ils étaient logiques avec leur foi, ils devraient donc profiter du temps imparti pour assurer leur avenir dans le Royaume du Père, en faisant bon usage des biens, en veillant à leur bonne répartition. Comment ? Jésus l’explique.
ARGENT : UN MOYEN NON UN DIEU
Devant cette lourdeur et ce manque d’habileté, Jésus apprend à ses disciples quel doit être leur comportement :
Eh bien moi, je vous dis : faites-vous des amis avec l’argent trompeur
afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles
Pour entrer dans la Maison du Père, il ne suffira pas d’exhiber un catéchisme, la liste de ses pratiques rituelles, sa bonne réputation, sa culture : ce sont les bénéficiaires de notre amour vrai qui seront habilités à nous conduire en vérité devant Dieu. Les pauvres à qui nous aurons fait des dons deviendront les avocats de notre bonté, les témoins de la sincérité de notre foi.
Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande.
Si vous n’avez pas été dignes de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le Bien véritable ? Et si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, qui vous donnera le vôtre ?
L’argent. Moyen très pratique pour régler les échanges. Moyen indispensable pour mener, avec les siens, une existence digne. Moyen dont Jésus n’a jamais prôné la disparition. Moyen que les apôtres ont toujours utilisé sans complexe. Mais qui ne voit que ce MOYEN tend toujours à prendre des proportions énormes et à devenir une FIN ? Que d’avantages il procure ! Que de facilités il permet ! Que de plaisirs il offre ! De combien d’angoisses devant l’avenir il libère ! Sa force est bien là : sa possession dissipe nos appréhensions, donne de l’assurance, permet un cadre de vie plus confortable, libère de la peur du lendemain. Bref l’argent tend à devenir le fondement de l’existence, la base d’une vie réussie. On peut se fier à lui. La valeur « fiduciaire » de la fortune devient une « FOI ». L’argent, de moyen, est devenu un « dieu » – que Jésus appelle MAMON – un mot de la même racine que AMEN, que FOI !
Les affaires de ce monde revêtent grande importance et il nous est demandé de les gérer avec prudence et compétence. Mais vis-à-vis de l’éternité, elles demeurent « de petites affaires ».
« La grande affaire de la vie » est la constitution définitive de la Famille de Dieu où il n’y a plus d’exclus, d’indigents, d’isolés : elle exige donc de se comporter en ce monde en vue de l’autre, le seul qui demeure. Si nous nous engluons dans la gestion lucrative, dans l’obsession du rendement, Dieu ne pourra nous confier « le Bien véritable ».
L’espérance de la Vie éternelle (qui ne peut être imaginée autrement que comme une Vie d’amour ensemble) oblige à travailler tout de suite pour que cette « vie ensemble » se réalise le mieux possible. L’avarice, qui est méchanceté, oubli de l’autre, n’a aucun avenir. Là est « la grande affaire », l’horizon ultime de nos projets.
Jésus termine par une mise en garde précise :
« Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier et aimera le second ; ou bien il s’attachera au premier et méprisera le second.
Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’Argent ».
Alors que les croyants remarquent tout de suite l’incompatibilité entre leur foi et certains comportements scandaleux (haine, vengeance, impuretés sexuelles…), il n’est pas rare qu’ils demeurent tout à fait aveugles sur le domaine financier où ils s’autorisent des pratiques sans doute légales sur le plan humain mais intolérables sur le plan évangélique. Ils appellent « prudence » ce qui est avarice ; ils brident leur générosité sous mille prétextes ; ils adoptent sans vergogne le style de vie de la majorité sans se rendre compte qu’ils vivent comme des païens. Là est le péril mortel de l’argent : son besoin et son envie s’insinuent « insi-dieu-sement » dans le cœur. Un autre « dieu » le dirige : le vrai Dieu est mis au second rang.
CONCLUSION
Décidément l’évangile selon Luc nous bouscule, il ne nous laisse pas tranquilles sur un domaine où nous aimerions tant ne pas être questionnés. Pourtant l’évolution récente de nos Eglises dans les pays occidentaux réglés par la loi du marché manifeste la justesse du diagnostic de Jésus: en même temps que nous connaissions un bond extraordinaire, l’argent déployait ses promesses, imposait son pouvoir, prouvait sa nécessité devant un avenir incertain. Et le matérialisme a répandu l’indifférence religieuse et la transmission religieuse s’est perdue et les vocations se sont taries. Car si, dans les pays de dictature, la foi est étranglée par la persécution violente, ici, chez nous, elle l’est tout autant, sinon plus, par la séduction du dieu argent.
La sobriété de vie, le refus du gaspillage, la solidarité avec les démunis, la pratique du partage sont des impératifs premiers du témoignage chrétien aujourd’hui.
Raphaël D, dominicain
Jésus nous provoque avec l’histoire du gérant. Il veut nous faire réfléchir. Car Dieu sait combien nottre rapport à l’argent est ambigu. En tout cas, personnellement je n’ai pas besoin de plus d’argent que mes besoins réels, mais hélas je crois quand même que plus j’aurai d’argent, plus je serai heureuse !
POURTANT, JE SAIS PERTINEMMENT QUE PLUS D’ARGENT QUE LE NECESSAIRE EST LE COMBLE DE LA MEPRISE ! L’ARGENT NE DOIT JAMAIS ETRE UN BUT MAIS UN MOYEN !!!
Heureusement, la voie chrétienne remet sans cesse l’argent à sa place car le seul véritable placement c’est l’Amour. Il y a aussi le Pardon qui est une autre considération à prendre en compte.
C’est pourquoi je demande au Seigneur la grâce de me dévoiler la VRAIE valeur des choses, afin de mettre mon coeur , ma confiance et mon amour d’abord en Lui.
Pour ce qui est de la journée du patrimoine, nous devons hélas aller en randonnée. Mais je crois qu’il va pleuvoir, d’après la météo à 5 jours. Alors, qui sait ? Visiterons-nous un beau musée, un beau château ou une belle église ?
PORTEZ VOUS BIEN !
Christiane
Pour tricher en leur faveur, combien d’astucieux ont-ils su agir avec intelligence, habileté et audace ? Les textes de ce dimanche, du prophète Amos, de l’apôtre Luc énumèrent une panoplie de tricherie: diminuer les mesures, augmenter le prix, fausser les balances, acheter tout pour une paire de sandale, vendre jusqu’aux déchets du froment (Amos), créer un réseau d’amis par une série de fausses factures (évangile). La parabole d’aujourd’hui est bien étrange à première vue.
Servir Dieu ou être esclaves des idoles. L’Evangile d’aujourd’hui nous met face à ce choix radical. Servir Dieu, c’est lui ressembler. Et lui ressembler, c’est prendre tous les moyens au service d’une seule fin : entrer en communion avec les autres. Dieu n’a créé le monde et n’est entré en alliance avec Israël et avec l’Eglise que pour nous faire entrer dans un dialogue d’ami à ami, « Le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami » (Exode 33,11). Pour que nous mangions avec lui et lui avec nous : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. » (Apocalypse 3,20). Servir Dieu, c’est se faire des amis, c’est ne pas être seul, c’est accueillir et être accueilli, « trouver des gens pour m’accueillir… »
« Les biens » dont je dispose (argent, maison, biens de consommation,,etc.), servent-ils à la communion, «le bien véritable » ? Ai-je des amis avec qui je peux avoir des conversations de frère à frère, cœur à cœur ?
L’argent n’est ni bon ni mauvais; c’est un moyen. Mais Jésus le qualifie de trompeur car il donne facilement l’illusion que l’on peut s’appuyer sur lui. On court alors le risque de négliger l’essentiel. Il faut se méfier des faux dieux qui nous rendent serviles alors que notre Dieu nous veut libres. En effet, si le but de notre journée est de gagner de l’argent, on en voudra toujours plus, on n’en aura jamais assez, on passera tout son temps et à amasser des biens et on ne sera plus libre de nouer des relations gratuites avec les autres. Jésus connaît ce piège et nous met en garde car il sait que l’argent ne fait pas le bonheur. L’argent n’est pas un but mais un moyen pour vivre sur terre. C’est à nous de le dominer pour ne pas qu’il nous domine. On dit que l’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître.
Ne nous laissons pas tromper, nous dit Jésus ! Que toutes nos ressources soient au service de la relation ! Ne gaspillons pas nos biens pour « des citernes vides qui ne retiennent pas l’eau ! »(Jérémie 2, 13) Quel est ce « bien véritable » dont parle l’évangile sinon la relation vraie que nous avons pour Dieu et pour notre prochain, pour ces relations qui seules donnent du sens et du goût à notre vie. « Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Luc 12,34).
En mourant, ce qui monte à nos lèvres, c’est un prénom aimé, c’est une personne. « Jésus, Jésus » a dit Jeanne d’Arc sur le bûcher de Rouen en écho au « Eli, Eli »(« Mon Dieu, mon Dieu ») de son Seigneur sur la Croix. Montrons-nous habiles à l’image de Jésus lui-même. Lui « qui n’avait pas d’endroit où reposer la tête » (Matthieu 8,20), il ne cessait de se faire accueillir ou d’accueillir… « Zachée descendit et l’accueillit avec joie » (Luc 19,6). Jésus était riche d’amitié, il prenait le temps de la rencontre… Que cela soit avec la Samaritaine au bord du puits ou avec Simon le pharisien. Mammon et les idoles isolent; le vrai Dieu nous met en relation.
Montrons-nous généreux dans ces petites choses que nous n’emporterons pas avec nous à notre mort. Utilisons-les pour enrichir la communion que nous avons avec nos frères. Adoptons peu à peu cette attitude du coeur qui nous ouvre au don : don de nos trésors, don de notre temps, don de tout ce que Dieu nous a confié et que l’on peut partager. Ainsi serons-nous riches de relations et pourrons-nous entendre cette parole : « C’est bien, serviteur bon et fidèle… en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai ; entre dans la joie de ton Seigneur » (Matthieu 25,21).