14 septembre : La Croix glorieuse
Abbé Jean Compazieu | 13 septembre 2010Oui, bien sûr, mais cette croix, c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants : je pense à celle qui s’appelle longue maladie, exclusion, accusation et condamnation injuste. Les médias nous parlent régulièrement des catastrophes et des accidents spectaculaires. On nous dit que telle personne a été transportée à l’hôpital, puis on n’en parle plus. Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui portent une lourde croix dans les Centres de rééducation, et ça dure des mois et des années.
Cette croix si douloureuse pour beaucoup, Jésus l’a portée avant nous. En voyant cet instrument de supplice, nous pensons à la souffrance morale, l’accusation injuste, la haine. Les évangiles nous décrivent le mépris des accusateurs, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon des disciples.
Mais en ce jour, l’évangile de saint Jean nous invite à regarder au-delà. Il nous montre Jésus élevé sur la croix. Cette élévation n’est pas seulement physique. Ici, c’est de son exaltation et de sa glorification qu’il s’agit. Nous regardons la croix non pour y voir l’horreur subie par le condamné mais la glorification du Messie.
Pour nous aider à comprendre cela, l’évangile un événement très connu de l’Ancien Testament. Au cours de leur traversée du désert, les Hébreux se sont plusieurs fois révoltés contre Dieu. Or voilà qu’ils se sont trouvés dans une région infestée par des serpents venimeux. Il y eut de nombreux morts. Alors le peuple pense que la colère de Dieu s’est abattue contre eux et qu’ils sont punis à cause de leur péché. Ils demandent alors à Moïse d’intervenir en leur faveur auprès de lui.
Moïse leur propose de la part de Dieu un geste symbolique : Faites-vous un serpent de bronze que vous mettrez au bout d’un étendard ; celui qui aura été mordu et le regardera avec foi sera sauvé. Entendons-nous bien : Ce n’est pas l’objet qui les sauvait mais Dieu vers qui ils se tournaient. Ils étaient invités à laisser de côté leur révolte et à renouveler leur confiance en Dieu sauveur et libérateur.
Cet évangile nous rejoint aujourd’hui. Nous sommes tous plus ou moins malades, mordus par le péché, tentés par le serpent de la Genèse qui détourne l’homme de Dieu. Mais nous pouvons être guéris et sauvés en nous tournant vers la croix du Christ. Bien sûr, ce n’est pas un geste magique mais une démarche de foi et de confiance envers le Christ Vainqueur. Désormais, rien ne peut nous séparer de son amour. Avec lui, il n’y a pas de situation sans issue.
Il arrive que, parfois, nous sommes désespérés ; nous n’avons plus la force ni l’envie de prier. C’est alors que nous pouvons nous arrêter bien simplement devant la croix du Christ et la regarder en silence. Et nous découvrons alors qu’elle nous rééduque spirituellement. Elle nous renvoie au courage du Christ mourant. Mais cette contemplation nous révèle aussi notre médiocrité d’enfants gâtés qui réclament toujours plus à Dieu. Devant le crucifié, le cœur de l’homme apprend à dire oui là où le pécheur dit non. Notre Dieu n’est pas le comptable d’une facture que nous pourrions lui remettre. Il n’a aucun compte à nous rendre.
Simplement, il nous aime d’un amour passionné et il veut nous combler bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer. Il attend de nous une réponse libre, accueillante et aimante. Il nous attire à lui par le rayonnement de son amour, mais il respecte notre liberté. La décision nous appartient et personne ne peut la prendre à notre place. En regardant cette croix, nous apprenons à imiter le Christ. Lui-même nous a aimés jusqu’au don total de sa vie. C’est sur ce chemin du don de soi que nous sommes invités à le suivre jusqu’au bout. C’est à cette condition que nous pourrons prendre part à son exaltation et à sa glorification.
Alors oui, prenons le temps d’accueillir cet amour fou de notre Dieu. Il n’a pas envoyé son Fils pour juger et condamner le monde mais pour le sauver. Jésus savait ce qu’il y avait dans le cœur de l’homme et lui seul pouvait juger. Mais on ne juge pas, on ne condamne pas ceux qu’on aime. Cette découverte nous renvoie à nous-mêmes : pourquoi nous acharner à vouloir condamner ce monde que nous disons pourri ? C’est vrai qu’il y a des pourris dans notre monde. Il y a aussi de la pourriture dans le raisin. Ça n’empêche pas de faire du bon vin. C’est ainsi que Dieu fait appel à ce qu’il y a de meilleur en nous.
Quand nous traversons un désert de souffrances, de peurs et de doutes, arrêtons-nous devant croix du Christ. A travers elle, c’est Dieu qui nous fait signe et nous invite à la confiance. En fêtant la Croix glorieuse, nous fêtons la résurrection de Celui qui s’y trouve suspendu. Cet instrument de torture et d’horreur est devenu Arbre de Vie.
Photo : Christ Roman du 12ème siècle à Salles la Source (Aveyron – France)
Quel Dieu j’adore ? – 19 septembre 2010 – 25ème Dim
En quel Dieu nous-mêmes et notre monde mettons adoration et espérance ? C’est la question posée ce jour dans la liturgie dominicale. Face au Dieu unique et véritable elles sont nombreuses les idoles offertes à l’adoration des foules. Elles ont pris autrefois des noms bien divers et ont conduit à des cultes complètement débauchés, parfois extrêmement condamnables par leurs sacrifices humains. Guidées par des hommes à la conscience perverse, dans un passé assez proche, elles se sont traduites par l’adoration d’idéologies dont les résultats furent des guerres aux conséquences désastreuses avec d’épouvantables massacres humains, pensons à la Shoah !Ces idoles, idéologies, sont loin d’avoir toutes disparues. Il en existe toujours de nombreuses. Elles attirent des esprits et peuvent conduire, éloignées de la paix et du calme souhaités, à la haine, la violence, aux suicides, à quantité de manifestations néfastes pouvant gagner jusqu’à des enfants !
Dans la 1ère lecture le prophète Amos, instruit par le Seigneur, condamnait l’attitude de ceux qui exploitent les pauvres, « les humbles du pays », pour asseoir leurs richesses et assouvir leurs désirs les plus pervers.
« Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits » assure Dieu.
Le Psaume 112 révèle le comportement divin : « il siège là-haut », bien au-dessus de l’humanité dont il est créateur, « mais abaisse son regard vers le ciel et la terre ». Il n’est pas insensible à la vie des humains, à leurs joies et leurs douleurs. Il « retire le pauvre de la cendre », « pour qu’il siège parmi les princes de son peuple ». Pensons au Magnificat de Marie : « il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles ».
St Paul (2ème lecture) dans sa lettre à Timothée et sa mission de « messager et d’Apôtre » sollicite des « prières de demande, d’intercession et d’action de grâce », « pour tous les hommes, les chefs d’Etat, ceux qui ont des responsabilités » afin de « mener une vie dans le calme et la sécurité », « prières sans colère ni mauvaises intentions ». Nous n’ignorons pas l’importance des décisions prises par les personnalités, les groupes, les associations, aux hautes responsabilités, pour conduire à plus de justice, de paix et véritable fraternité. St Paul précise : « Dieu, notre Sauveur, .. veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité », une vérité qu’ « il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : le Christ Jésus ». « Il s’est donné en rançon pour tous les hommes ».
Chrétiens nous croyons au Christ ressuscité pour le salut et le bonheur de l’humanité entière. Dans l’Evangile (Luc 16, 10-13) il note ce qui se passe dans les conduites humaines : « celui qui est digne de confiance dans une petite affaire est digne aussi dans une grande » ; pour le trompeur c’est le contraire ! et ajoute : « Si vous n’avez pas été dignes de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? »
De fait l’argent est trompeur pour bien des personnes qui n’hésitent pas à créer de coupables situations pour s’enrichir. Sans donner une liste exhaustive citons : exploiter la nature sans tenir compte des pauvres et populations en place – détruire des forêts vu le bon rapport du bois – les réserves de pétrole exploitées sans s’occuper des pollutions produites en mer ou en rivière – bénéfices exagérés de chefs d’Etat ou directeurs d’entreprises sans tenir compte des citoyens du pays ou des ouvriers serviteurs – création de jeux d’argent avec tentations de sommes importantes (vous avez gagné !) – achats de belles voitures, beaux bateaux … pour époustoufler les voisins ou le monde entier …
Dans un monde où l’Argent est Roi, idole adorée, l’orgueil est présent. N’adorons aucune personne, aucune vedette du sport, du cinéma, de la chanson … Jésus nous dit : « Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’Argent ». Faisons le bon choix et demandons à Marie, si près de nous, de nous aider à le faire et à y rester fidèles.
Merci beaucoup pour cet article. J’ai eu l’occasion de voir que vous faisiez de la création de site, de notre coté, nous faisons du référencement
Oui j’ai fait quelques sites d’amateur. Mais je ne veux pas entrer dans le système d’échange de liens autres que religieux. C’est pour cela que j’ai supprimé votre lien