27ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 26 septembre 2010
Augmente en nous la foi.
Textes bibliques : Lire
“Combien de temps, Seigneur, vais-je t'appeler au secours, et tu n'entends pas, crier contre la violence, et tu ne me délivres pas !” C'était le cri de souffrance du prophète Habacuc dans la première lecture. Nous l'avons entendu s'adresser à Dieu : “Pourquoi gardes-tu le silence face à toute cette violence, ces pillages, ces disputes et ces discordes ?” Ce cri du prophète est bien souvent le nôtre. Tous les jours, les médias nous rappellent à quel point le mal et la violence sont bien présents dans le monde. Comme le prophète, nous crions vers le Seigneur : Combien de temps ? Pourquoi ? Pourquoi Dieu reste-t-il silencieux devant la violence, les prises d'otage, le racket et le mépris ?
Mais la suite de cette première lecture nous montre que Dieu n'est pas silencieux : il répond ; il s'engage ; il annonce une promesse de salut qui viendra immédiatement et qui ne décevra pas. Cette promesse de Dieu annonce la perte de l'insolent et la vie pour le juste. Cette bonne nouvelle, il faut l'écrire pour qu'elle puisse être lue par tous. Il est urgent que chacun se mette dans une attitude d'accueil : “Aujourd'hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.” Le psaume 94 nous invite précisément à venir, entrer, écouter. Notre Dieu reste fidèle à son alliance ; il est notre rocher, notre salut. Nous sommes son bien le plus précieux.
Notre réponse c'est celle de la foi. Bien souvent, nous avons l'impression que le salut promis paraît tarder. Il faut toute l'énergie de l'espérance pour le croire possible. C'est pour cette raison que l'apôtre Paul recommande à Timothée et à chacun de nous de réveiller le don de Dieu ; il veut nous aider à de vaincre la peur pour témoigner avec courage de l'espérance qui nous anime. Nous ne devons pas craindre de rendre témoignage à notre Seigneur. L'évangile du Christ doit être reçu et proclamé dans le monde entier de génération en génération.
Mais comme les apôtres, nous avons besoin de nous tourner vers Jésus pour lui adresser cette prière : “Augmente en nous la foi !” Car c'est vrai, il faut beaucoup de foi pour continuer à entreprendre et annoncer le Salut comme une bonne nouvelle. Il y a tant d'imprévus qui tendent à nous détourner de cette mission. L'évangile nous parle de la foi comme d'une petite graine. Mais celle-ci est si minuscule qu'elle finit parfois par se perdre. Il n'est pas facile de vivre en disciple du Christ dans un monde hostile ou indifférent. Comment témoigner de l'évangile quand on ne voit que ce qui va mal dans nos communautés paroissiales ? Comment parler d'un Dieu amour à des hommes, des femmes et des enfants qui vivent dans la misère et qui sont victimes de l'exclusion et du mépris ?
La réponse, c'est Jésus lui-même qui nous la donne par ses paroles mais surtout par toute sa vie. Tout l'Evangile nous le montre en parfaite communion avec son Père. C'est cette foi qu'il veut nous inculquer, une foi qui est confiance totale, y compris sur la croix. Rien n'est impossible avec une telle foi : elle transporte les montagnes. Elle fait surmonter tous les plus grands obstacles. Bien sûr, il n'est pas question de pouvoirs magiques. Avoir la foi, c'est donner toute sa confiance à Jésus malgré les apparences. Jésus nous parle de l'arbre qui se jette dans la mer. Dans la Bible, l'arbre est symbole de vie et la mer symbole de mort. Qu'un arbre aille se planter dans la mer, c'est bien ce que Jésus a fait : il a planté la vie dans la mort, et la mort a été vaincue. Par sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert un passage vers la vraie vie. Nous pouvons vraiment lui donner toute notre confiance car rien ne peut nous séparer de son amour.
L'Évangile insiste aujourd'hui sur la puissance extraordinaire de la foi ; mais en même temps, il nous rappelle que nous n'avons pas à nous en glorifier. Nous avons tout reçu de Dieu sans mérite de notre part. Si notre témoignage porte du fruit c'est parce que Dieu est là. Sans lui, rien ne serait possible. L’évangile nous dit que nous sommes “des serviteurs quelconques.” On pourrait traduire : “Nous ne sommes que des serviteurs.” La tâche qui nous est confiée, c’est quelque chose qui nous dépasse. Nous ne sommes que des subalternes. Heureusement pour nous : Qui pourrait avoir les reins assez solides pour porter la responsabilité du Royaume de Dieu ? En fait, cette responsabilité ne repose pas d’abord sur nous mais sur Dieu lui-même. Et pour nous, c’est un véritable soulagement.
Mais ne disons pas que nous sommes inutiles. Si le serviteur était vraiment inutile, son maître ne le garderait pas. Et si Dieu nous prend comme serviteurs, c’est qu’il compte sur nous. Nous sommes quelconques, mais avec notre petit travail quelconque, il fait sa moisson. Tout cela devrait nous remplir de fierté. Nous n’avons pas à nous inquiéter. Contentons-nous d’être des serviteurs. Lui, il fera le reste. Le responsable c’est lui. Quand un prêtre contacte une maman pour faire le catéchisme, elle dit : “Je ne suis pas capable.” Et c’est la pure vérité. Aucun de nous n’est vraiment capable. Ceux qui croiraient le contraire seraient vraiment dangereux. Quand le Seigneur, nous appelle, il nous fait comprendre que le principal travail, c’est lui qui le fait.
En ce dimanche, c'est le Christ qui nous rassemble. En participant à cette Eucharistie, nous le laissons déposer en nous sa puissance de résurrection : nous le prions : “Augmente notre foi dans la puissance de ton Esprit. Avec toi, nous devenons capables de transformer le monde dans lequel nous vivons et d'y annoncer ton Royaume d'amour et de justice. Amen
D'après diverses sources
C’est vrai, nous avons à demander au Seigneur de croire en Lui, vainqueur de la mort, ressuscité et vivant… mais ne demandons pas à Dieu une réponse magique à tous nos problèmes. Vous dites : “Comment parler d’un Dieu amour à des hommes, des femmes et des enfants qui vivent dans la misère et qui sont victimes de l’exclusion et du mépris ? L’exclusion vient des hommes, pas de Dieu.
C’est vrai, c’est à nous de faire attention à notre frère dans le besoin, mais lui-même doit être actif. Une aide est parfois utile et indispensable, mais une aide qui rende les gens responsables d’eux-mêmes. Par exemple ces micro-crédits…
Prions notre Seigneur pour que tel père de famille trouve du travail… Dieu écoute ! Dieu exauce ! Car le Seigneur a dit : “Cherchez le royaume de Dieu, le reste vous sera donné par surcroît”
Je peux affirmer que, dans l’ensemble, Jésus entend mes cris de désespoir quand tout va mal. Il n’arrange pas la situation, c’est à moi de le faire, mais il m’entoure d’une formidable chaleur. Ainsi je surmonte les aléas de la vie.
Ma vie de foi n’est qu’une poursuite continuelle de Dieu au travers de ce qui le déguise, le défigure et l’anéanti. Et je veux ressusciter le Seigneur que tout le monde méconnaît, abandonne et persécute. Pour cela, il faut toujours que je laisse les ombres qui sont les tentations de ce monde pour courir après le divin soleil qu’est Jésus.
Seigneur, en ce moment, je prie beaucoup pour les gens oubliés que sont les PAKISTANAIS. Il faut penser de tout coeur à eux !!!
Et comme toi, Père Jean, mon plus grand souhait est que ma foi grandisse. C’est un bonheur que j’attends et j’y travaille en me plongeant dans mes diverses revues, et en allant sur les meilleurs sites chrétiens.
C’est la rentrée aussi dans mon village. Peut-être la messe sera-t-elle célébrée dans notre jolie petite église ? Ce serait un grand bonheur pour moi.
Portez-vous bien.
Christiane
Du Père Jean M.
Annonce du Royaume – Providence 3 octobre 2010 – 27ème Dim.
«Annonce du Royaume », expression que le Pape Jean Paul II a insérée dans une nouvelle récitation du Chapelet dite des « mystères lumineux ». Signifiée ainsi son importance ! Le Christ Jésus en fait la mission de ceux et celles qui, en disciples, veulent marcher à sa suite pour rejoindre le Royaume des cieux.
Les Apôtres ont bien compris cette importance. Dans l’Evangile (Luc 17, 5-10) en premier, pour cette annonce, ils saisissent la valeur irremplaçable de la foi : « Augmente en nous la foi !» Il s’agit bien sûr de la foi en Jésus comme Messie, Fils de Dieu et Fils de l’Homme, envoyé par le Père pour sauver l’humanité pécheresse. Leur foi est encore bien faible. Avec l’image décrite de la voir se développer « gros comme une graine de moutarde », c’est une invitation à la voir s’affermir pour accomplir leur mission, d’ordre spirituel, avec des réussites hors de ce monde.
Pour ses disciples Jésus marque également, de mise, l’humilité et l’esprit de service : « nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir ». Pas question de s’en glorifier personnellement : l’appel à servir l’Evangile est un grand honneur qui ne rend pas supérieur aux autres. L’Eglise est une « station-service » avec une constitution qui la rend attentionnée à assister et secourir l’humanité toute entière.
Les autres textes de la liturgie précisent des compléments pour l’exercice de la mission des disciples.
Le prophète Habacuc (1ère lecture) mentionne la nécessité de cette mission pour un monde qui en a bien besoin. Que voit-on ? « pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent ». N’est-ce pas écrit pour notre monde présent ? Que dit aussi le Seigneur ? Il parle d’une vision qui arrivera « à son heure » et dont l’accomplissement « ne décevra pas ». Le juste la vivra « par sa fidélité » … à aimer !
Le Psaume 94 est appel de Dieu à ne pas lui fermer son cœur et à écouter sa Parole. Non pas pour gémir : « Venez, crions de joie pour le Seigneur ». Comment ne pas adorer celui « qui nous a faits » « Il est notre Dieu ! ». Non pas pour vivre désunis, éparpillés : « Nous sommes le peuple qu’il conduit » … à son Royaume, celui de l’Amour !
La lettre de St Paul à Timothée est recommandation de l’apôtre à un chef de communauté chrétienne. Ses exhortations vont plus loin que Timothée. Elles veulent rejoindre tous les disciples de Jésus. Le Concile Vatican II s’exprime dans le même sens. Chaque chrétien doit se sentir « dans la foi et dans l’amour que nous avons en Jésus Christ », « dépositaire de l’Evangile », « réveiller le don de Dieu » reçu au baptême, témoigner sans peur de sa foi jusqu’à être capable de supporter la « souffrance pour l’annonce de l’Evangile ». Il doit s’assurer d’un enseignement solide de sa foi à mettre en pratique dans sa vie « grâce à l’Esprit Saint qui habite en nous ».
En conclusion notons une prière de St Paul à une communauté chrétienne : « que votre amour abonde encore, et de plus en plus, en clairvoyance et en vraie sensibilité pour discerner ce qui convient le mieux. Ainsi serez-vous purs et irréprochables pour le jour de Christ, comblés du fruit de justice qui nous vient par Jésus Christ, à la gloire et la louange de Dieu » (Philippiens 1, 9-11).
En ce mois du Rosaire, dédié à Marie, faisons nôtre cette prière et demandons à Marie avec confiance de nous obtenir la force de l’exaucer.
Du Père Raphaël D
27ème dimanche ordinaire – année C – 3 octobre 2010 – Evangile de Luc 17, 5-10
Petite Foi et Don sans Réserve
Après le chapitre 16 consacré aux sévères avertissements à propos de l’argent (voir les deux dimanches précédents), Luc poursuit par un petit enseignement de Jésus à ses disciples en 4 paragraphes :
17, 1-3a : mise en garde contre les scandales
17, 2b-4 : obligation du pardon répété entre frères
17, 5-6 : force miraculeuse de la foi
17, 7-11 : un service sans prétentions
La liturgie ne rapporte que les deux derniers. Dommage : on aurait pu lire les 4 ensemble !
PUISSANCE DE LA FOI
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ».
Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : Déracine-toi et va te planter dans la mer », il vous obéirait.
Luc est le seul évangéliste à rapporter cette demande. « Les apôtres » désignent les douze choisis par Jésus (6, 13) ; envoyés en mission (9, 1), ils sont revenus rendre compte de leurs activités (9, 10). Pourquoi se distinguent-ils ici des autres disciples ? Probablement parce qu’ils représentent les responsables de communautés ou les missionnaires qui ont reçu une charge beaucoup plus lourde que les disciples ordinaires.
Deux fois de suite, Jésus est appelé « Kurios – Seigneur » – comme souvent chez Luc.
Le mot peut désigner « un maître de maison » comme dans les paraboles, mais également, dans l’Ancien Testament et aussi dans Luc, DIEU lui-même ! Pendant sa vie terrestre, Jésus était appelé «kurios = maître », mais, ressuscité, il est devenu « Kurios = Seigneur Dieu » pour les lecteurs croyants de l’évangile. En utilisant ce titre, Luc nous prévient qu’il ne raconte pas des anecdotes anciennes ; le Seigneur est présent et tout apôtre, conscient de ses limites devant l’énormité de ses responsabilités, doit demander : « Seigneur, augmente en moi la foi ».
Jésus ne répond pas en gratifiant ses apôtres d’un don magique, ce n’est pas à lui à accroître leur foi: au contraire il les renvoie à eux-mêmes. Il les appelle à augmenter leur propre confiance, à développer en eux le dynamisme qui leur permettrait de réaliser l’inimaginable. De même qu’une graine de moutarde, la plus petite des graines, peut devenir un grand arbre qui accueille les oiseaux (13, 18), ainsi leur foi dans le Seigneur, d’abord minuscule, peut s’épanouir et leur faire accomplir ce qui leur paraît d’abord impossible.
A plusieurs reprises, Jésus a révélé que s’il avait pu opérer un miracle, c’était certes parce qu’il était « le Seigneur » mais aussi parce que le demandeur avait osé se jeter dans la foi : « Ta foi t’a sauvé(e) » dit-il à la pécheresse (7, 50), à la femme souffrant d’hémorragies (8, 48), au 10ème lépreux venu rendre grâce (17, 9), à l’aveugle de Jéricho (18, 42). Le résultat le plus surprenant n’est pas l’événement mais l’homme sauvé par sa foi-confiance.
Méditons la 2ème lecture :
« Je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu…Ce n’est pas un esprit de peur mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi… Souffre avec moi pour l’Evangile en comptant sur la puissance de Dieu… » ( 2 Timothée 1, 6-7)
PAS D’AUTRE RECOMPENSE QUE LA JOIE DE SERVIR.
Les apôtres pourraient bien alors se glorifier des grandes choses qu’ils réalisent avec leur Seigneur et être portés à lui demander une « prime pour prestation d’heures supplémentaires » !!
Il les détrompe :
Lequel d’entre vous, quand son serviteur vient de labourer ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs : « Viens vite à table » ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et que je boive. Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour ». Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : « Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir ».
En ce temps-là, les serviteurs-esclaves d’un grand propriétaire terrien trouvaient normal, à la fin de la journée, de se mettre d’abord en tenue afin de servir le patron à table : cela faisait partie de leur travail. De même, dit Jésus à ses disciples-apôtres, appliquez-vous, de toutes vos forces, à accomplir votre service de Dieu jusqu’à l’extrême et c’est précisément ce service total qui constitue votre vocation et votre récompense.
Rien n’est supérieur sur terre à l’obéissance amoureuse de Dieu : car il ne s’agit pas d’un esclavage, d’une pesante observance de préceptes arbitraires, d’une tâche que l’on accepte à contrecœur afin d’obtenir des mérites, mais d’un don de la personne qui s’accomplit, s’épanouit, se perfectionne dans la fidélité à Dieu. Il n’y a rien à quémander au-delà. La joie chrétienne n’est pas une récompense attendue au bout du chemin : elle jaillit à chaque pas du service, elle grandit au fur et mesure de la fidélité.
« Le juste vivra par sa fidélité » ( 2e lecture)
Il n’y a d’autre récompense pour le chrétien que de se donner à son travail car, dans ce don, il se trouve. Et dans son existence fidèle, il comprend, sans du tout en être dépité, qu’il n’est qu’un serviteur « quelconque »??? On traduit par « quelconque » ou « inutile » : ces mots ne conviennent pas puisque le Maître a demandé à ce serviteur de réaliser ce service et il doit donc en être satisfait. Disons donc « non indispensable ».
Le bon serviteur comprend qu’il n’était pas absolument nécessaire: s’il refuse son travail, Dieu peut s’adresser à quelqu’un d’autre. Personne n’a l’audace de dire : « Heureusement que Dieu m’a eu ! Heureusement que j’étais là » ! En tout cas nul saint n’a montré cette prétention.
« Nous n’avons fait que notre devoir » : saint Antoine l’ermite et saint François d’Assise, Saint François-Xavier et sainte Thérèse de Lisieux exultent ensemble, toute jalousie vaincue. Aucun ne cherche à se valoriser au détriment de l’autre. Aucun ne demande une récompense supplémentaire à cause d’une sainteté plus grande. Chacun s’est réalisé en Dieu par le même Esprit. Chacun, différent des autres, se réjouit non de sa propre réussite mais de la beauté du Corps du Christ dont la splendeur résulte de l’effet de la grâce en chaque membre.
CONCLUSIONS.
1) Osons entreprendre ce qui nous déborde. « Comment cela se fera-t-il ? » demandait Marie à l’Annonciation. Il lui fut répondu : « L’Esprit-Saint viendra sur toi… ». Et sans autre appui, elle acquiesça : « Me voici pour servir le Seigneur ». Il suffit de dire oui à l’annonce de l’impossible pour partir en visitation et donner le Christ aux autres.
2) Une paroisse médiocre qui a peur d’en faire trop ne peut que célébrer des Eucharisties moroses, expédiées en peu de temps. Qu’elle se mobilise pour se donner davantage et sa foi, grain de sénevé, s’épanouira en gerbes de louanges allègres et communautaires.
3) Ne nous vantons pas de nos réalisations, ne nous juchons pas au-dessus des autres, n’astiquons pas nos auréoles. Notre grandeur est d’être bonnement et franchement à l’humble service de Dieu.
Raphaël D
«Annonce du Royaume », expression que le Pape Jean Paul II a insérée dans une nouvelle récitation du Chapelet dite des « mystères lumineux ». Signifiée ainsi son importance ! Le Christ Jésus en fait la mission de ceux et celles qui, en disciples, veulent marcher à sa suite pour rejoindre le Royaume des cieux.
Les Apôtres ont bien compris cette importance. Dans l’Evangile (Luc 17, 5-10) en premier, pour cette annonce, ils saisissent la valeur irremplaçable de la foi : « Augmente en nous la foi !» Il s’agit bien sûr de la foi en Jésus comme Messie, Fils de Dieu et Fils de l’Homme, envoyé par le Père pour sauver l’humanité pécheresse. Leur foi est encore bien faible. Avec l’image décrite de la voir se développer « gros comme une graine de moutarde », c’est une invitation à la voir s’affermir pour accomplir leur mission, d’ordre spirituel, avec des réussites hors de ce monde.
Pour ses disciples Jésus marque également, de mise, l’humilité et l’esprit de service : « nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir ». Pas question de s’en glorifier personnellement : l’appel à servir l’Evangile est un grand honneur qui ne rend pas supérieur aux autres. L’Eglise est une « station-service » avec une constitution qui la rend attentionnée à assister et secourir l’humanité toute entière.
Les autres textes de la liturgie précisent des compléments pour l’exercice de la mission des disciples.
Le prophète Habacuc (1ère lecture) mentionne la nécessité de cette mission pour un monde qui en a bien besoin. Que voit-on ? « pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent ». N’est-ce pas écrit pour notre monde présent ? Que dit aussi le Seigneur ? Il parle d’une vision qui arrivera « à son heure » et dont l’accomplissement « ne décevra pas ». Le juste la vivra « par sa fidélité » … à aimer !
Le Psaume 94 est appel de Dieu à ne pas lui fermer son cœur et à écouter sa Parole. Non pas pour gémir : « Venez, crions de joie pour le Seigneur ». Comment ne pas adorer celui « qui nous a faits » « Il est notre Dieu ! ». Non pas pour vivre désunis, éparpillés : « Nous sommes le peuple qu’il conduit » … à son Royaume, celui de l’Amour !
La lettre de St Paul à Timothée est recommandation de l’apôtre à un chef de communauté chrétienne. Ses exhortations vont plus loin que Timothée. Elles veulent rejoindre tous les disciples de Jésus. Le Concile Vatican II s’exprime dans le même sens. Chaque chrétien doit se sentir « dans la foi et dans l’amour que nous avons en Jésus Christ », « dépositaire de l’Evangile », « réveiller le don de Dieu » reçu au baptême, témoigner sans peur de sa foi jusqu’à être capable de supporter la « souffrance pour l’annonce de l’Evangile ». Il doit s’assurer d’un enseignement solide de sa foi à mettre en pratique dans sa vie « grâce à l’Esprit Saint qui habite en nous ».
En conclusion notons une prière de St Paul à une communauté chrétienne : « que votre amour abonde encore, et de plus en plus, en clairvoyance et en vraie sensibilité pour discerner ce qui convient le mieux. Ainsi serez-vous purs et irréprochables pour le jour de Christ, comblés du fruit de justice qui nous vient par Jésus Christ, à la gloire et la louange de Dieu » (Philippiens 1, 9-11).
En ce mois du Rosaire, dédié à Marie, faisons nôtre cette prière et demandons à Marie avec confiance de nous obtenir la force de l’exaucer.