30ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 17 octobre 2010
Textes bibliques : Lire
L'évangile de ce dimanche nous montre Jésus qui parle en paraboles. L'autre jour au catéchisme, nous avons demandé aux enfants s'ils savaient ce qu'est une parabole. Et bien sûr, la réponse a été immédiate : “C'est pour montrer une image à la télévision.” Ils avaient tout à fait raison. Les paraboles de l'évangile, c'est un peu cela. Mais au lieu de montrer des images, elles révèlent un message. Pour se faire comprendre, Jésus utilise des scènes de la vie de son époque, le semeur, la graine de sénevé, le berger, le fils perdu et retrouvé… Le but de ces paraboles c'est de nous faire passer un message important.
Aujourd'hui, c'est l'histoire d'un pharisien et d'un publicain. Tous deux montent au temple pour prier. Mais dans leur prière, nous voyons deux attitudes différentes : le pharisien ne parle que de lui-même et de ses mérites. Et lorsqu'il évoque le publicain, c'est pour se vanter encore plus. Si Jésus prend cet exemple, c'est pour s'adresser à “certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres.” Ils sont toujours bien présents dans notre monde ceux et celles qui sont atteints par ce virus. Nous en faisons tous plus ou moins partie. C'est à tous et à chacun de nous en particulier que le Seigneur s'adresse.
Et pourtant, il y avait du bon dans la vie de ce pharisien. C'était un homme pieux et fidèle à la loi de Moïse. Son intention était bonne. Nous pouvons prendre exemple sur sa générosité. Ce qu'il dit, il le fait. Mais le problème de ce pharisien, c'est qu'en rejetant le péché, il rejette aussi le pécheur. En agissant ainsi, il se met en opposition avec le Christ qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. La démarche de ce pharisien n'est pas une vraie prière car elle est trop imbue d'orgueil. Au lieu de se tourner vers Dieu, il ne fait que se contempler lui-même. La seule chose qui l'intéresse, c'est de mettre en avant ses mérites.
A l'opposé du pharisien, nous avons le publicain. Voilà un homme détesté de tous à cause de sa collaboration avec les soldats romains qui occupent le pays. Sa mission est de collecter les impôts pour l'occupant. Et nous savons aussi que ceux qui exerçaient ce métier en profitent pour s'enrichir sur le dos des plus faibles. Jésus nous montre cet homme qui vient aussi pour prier. Il révèle son cœur tel qu'il est et il supplie Dieu de lui pardonner : “Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis”. Comme ce publicain, nous appelons le Seigneur à notre secours. Nous ne détaillons pas nos fautes ; il les connaît mieux que nous. Nous confions notre misère à sa miséricorde et nous nous en remettons à son amour.
Ces deux personnages sont inventés par Jésus. C'est une parabole, une histoire qui vient nous montrer un message de la plus haute importance. Il est absolument essentiel d'entendre la question du Seigneur : de quel côté nous situons-nous ? Comment nous sentons-nous, pharisiens ou publicains ? Nous pouvons reconnaître qu'en chacun, il y a un peu les deux, du bien et du mal, des moments de générosité et d'autres où nous sommes renfermés sur nous-mêmes. Nous n’avons surtout pas le droit de nous servir de ce texte pour l’appliquer aux autres. Il y en a parfois qui se servent des versets de la Bible pour dénoncer l’hypocrisie des autres. Cette attitude est une insulte grossière à Dieu qui est amour.
Cette parabole nous est racontée pour nous révéler une bonne nouvelle : elle veut nous faire découvrir que Dieu est pardon. Son amour est offert en plénitude à celui qui est humble et sincère devant Dieu et devant les autres. Celui qui se croit supérieur aux autres n'a rien compris : comment pouvons-nous nous adresser à Dieu si nous n'avons que du mépris pour les autres ? Si le Christ a donné sa vie sur la croix, c'est pour la multitude. Il ne veut en perdre aucun. Nous devons donc les aimer tous come des frères et les porter dans notre prière.
Finalement cette parabole nous invite à nous décentrer de nous-mêmes. Nous rendons grâce à Dieu pour toutes les merveilles qu'il réalise dans nos vies. Si nous réalisons quelque chose de bien, ce n'est pas dû à nos mérites mais à l'action du Seigneur en nous. Il attend de nous que nous venions à lui les mains vides pour les remplir de son amour. L’apôtre Paul, qui était un pharisien converti, avait bien compris qu’il fallait s’en remettre totalement à Dieu car lui seul peut nous sauver.
Cette parabole de l'évangile s'adresse aussi à toute l'Eglise. Elle doit témoigner qu'elle est un peuple de pécheurs pardonnés. L'actualité douloureuse de ces derniers mois nous rappelle de nombreuses raisons de demander pardon. Mais en même temps, nous ne devons pas oublier que les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés, à commencer par Pierre, le premier des apôtres et bien d'autres après lui. Le Seigneur compte aussi sur chacun de nous pour être les messagers de la bonne nouvelle dans le monde entier. Et c'est en vue de cette mission qu'il vient partager la table des pécheurs que nous sommes.
Nous te rendons grâce, Seigneur Jésus, pour le don de toi-même que tu fais à tous les hommes. Rends nos cœurs assez pauvres pour s'émerveiller d'un tel amour. Seigneur, tu viens nous remplir de force pour annoncer l'Evangile. Cette force, c'est la grâce du baptême sans cesse vivifiée par l'Eucharistie. Nous te prions pour que tous les hommes puissent entendre et accueillir cette Bonne Nouvelle que tu es venu apporter au monde.
D'après diverses sources
Semaine missionnaire (cliquer sur la bannière)
Du Père RD
30e Dimanche ordinaire – Année C – 24 octobre 2010 – Évangile de Luc 18, 9 – 14
Pour une Prière Authentique
Une seconde parabole sur la prière fait suite à celle de dimanche passé et, à nouveau, Luc l’introduit en en précisant d’emblée la leçon :
Jésus dit une parabole
pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres.
———-Rappelons d’abord quels sont les deux types d’hommes qui en sont les personnages.
Les pharisiens, contrairement à la réputation que l’histoire leur a faite (due d’ailleurs aux traits assez durs des évangélistes), ne doivent pas être confondus avec des dévots hypocrites. Souffrant du malheur de leur nation et scandalisés par la tiédeur et le laisser-aller de beaucoup de leurs compatriotes, c’était de bons croyants qui, en compensation de la médiocrité religieuse, avaient opté pour une pratique minutieuse des moindres préceptes de la Loi.
Avec grande générosité, ils s’adonnaient à plus de prière, plus de jeûne, plus d’aumônes qu’il n’était prescrit. De la sorte ils se différenciaient du peuple (« pharisiens » vient de « péroushim » = séparés). Certes, comme il en va partout, il y avait parmi eux des hypocrites mais ils étaient dénoncés vertement par leurs confrères sincères.
Les publicains, eux, étaient des hommes engagés dans la collecte des taxes et impôts. Travaillant au profit de la puissance romaine occupante et tripotant souvent les comptes à leur profit, catalogués comme des pécheurs publics, des impies bafouant ouvertement la Loi, ils étaient par conséquent objets de mépris, notamment de la part des pharisiens ultra observateurs.
DEUX HOMMES EN PRIERE
Deux hommes montèrent au temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne ».
Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ».
* Le pharisien ne ment pas lorsqu’il énumère tous les actes vertueux qu’il a accomplis et les efforts pénibles qu’il a consentis afin de bien obéir à Dieu en se chargeant de pratiques surérogatoires. Il exprime bien sa foi en « rendant grâce » au Dieu qu’il est fier de servir de toute son âme et de toutes ses forces. Mais !!!!…Mais l’homme se compare : il est fier d’être supérieur aux autres, de mener une vie dont le commun n’est pas capable. Et, pire, il juge, il condamne : il jette un regard méprisant vers « ce type » qu’il a remarqué là dans le fond, en qui il reconnaît un sale publicain enfoncé dans le péché et qui d’ailleurs ne devrait pas avoir le front de souiller l’enceinte sacrée par sa présence. « Merci, Seigneur, je ne suis pas comme lui ! ».
* Le publicain, lui, vient dans la Maison de Dieu, gêné et honteux. Il est resté près de l’entrée, n’osant s’avancer plus loin et se frappant la poitrine. Sans doute est-il marié, avec charge de famille. Il a peut-être imité ses confrères en volant les contribuables, il n’est pas fier d’exercer ce métier réprouvé. Le mal est fait !…Il est dans l’impasse. Il ne peut qu’exprimer sa honte, reconnaître son péché. Il n’a d’autre recours que la Miséricorde divine.
Remarquons qu’il ne se décharge pas en prétextant que bien d’autres font la même chose, ni en critiquant les bons pratiquants, tel ce pharisien là devant, qui ne seraient qu’une bande d’hypocrites. Ecrasé par sa propre faute, il ne peut qu’implorer le pardon de Dieu.
L’HOMME NE PEUT « SE JUSTIFIER » DEVANT DIEU
Si Jésus avait arrêté ici sa petite histoire et demandé aux gens : « Que pensez-vous de ces deux hommes ? », nul doute que tous auraient admiré le premier. Et nous, aujourd’hui, n’aurions-nous pas la même réaction ? Or Jésus va donner une conclusion proprement scandaleuse qui a dû faire sauter son auditoire :
Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste et non pas l’autre.
Dieu, affirme Jésus, « justifie » le voleur. Non évidemment qu’il approuve ses méfaits ni que le péché soit chose sans importance. Mais Dieu écoute sa plainte d’homme sincère et humilié, il répond à son appel au pardon. Il le resitue en « situation juste » devant Lui : être humain fragile, se reconnaissant pécheur, avouant son incapacité à se disculper, à s’innocenter lui-même. Le salut lui est accordé par pure grâce.
D’un autre côté Dieu ne blâme pas le pharisien pour ses « super-pratiques », il ne dit pas qu’il exagère (on ne fait jamais trop pour Dieu) mais il lui reproche de prétendre se sauver à coup de bonnes œuvres, de se dresser sur un piédestal au-dessus des autres et de s’arroger le droit de condamner le pécheur. Cette honnêteté orgueilleuse n’est pas « juste », cette façon de vouloir se déclarer parfait est viciée. On ne peut « rendre grâce » à Dieu (remarquez le verbe « eucharistein » – vocabulaire chrétien) en dédaignant un autre être humain.
Jésus conclut : « Qui s’élève sera abaissé : qui s’abaisse, sera élevé »
Cette sentence était déjà notée en 14, 11 (parabole sur la dernière place à prendre) et elle insiste à nouveau sur un thème caractéristique de Luc : devant Dieu, l’être humain ne peut qu’être humble. Là seulement est sa vérité. Car là est son salut possible.
Jésus avait dit :
« Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin mais les malades ; je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent » (5, 31)
Ainsi Marie ne se vantait pas de ses qualités et de ses vertus : elle chantait :
« Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il a porté son regard sur son humble servante – désormais tous les âges me diront bienheureuse… » (1, 48)
Saül de Tarse, le pharisien impeccable, a compris un jour qu’il ne pouvait plus se fier à ses privilèges et à ses pratiques :
« J’ai tout perdu et je considère tout cela comme ordures afin de gagner Christ et d’être trouvé en lui, non plus avec une justice à moi, qui vient de la Loi, mais avec celle qui vient par la foi au Christ, la justice qui vient de Dieu et s’appuie sur la foi » (Philippiens 3, 8…)
Relisons donc le titre de cette parabole, prions en toute simplicité et ne jugeons pas les autres lorsque nous faisons « eucharistie »
Raphaël D
Du Père Jean Mourdon
La parabole de Jésus dans l’Evangile de ce jour (Luc 18, 9-14) « pour certains convaincus d’être justes et méprisant les autres » n’est rien d’autre qu’un nouvel appel à vivre dans l’humilité. Nous pouvons nous souvenir – il y a 2 mois – d’un même appel de Jésus au cours d’un repas chez un chef des pharisiens. Il avait remarqué ceux qui cherchaient à s’octroyer les meilleures places et avait exprimé la même sentence qu’aujourd’hui : « qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé ».
Avaient été signalés : l’humilité de Jésus lui-même toute sa vie, exprimant une volonté divine – la condition heureuse des humbles pour le Seigneur – celle de Marie, Mère du Sauveur, sachant se dire « humble servante » du Seigneur.
Si c’est aujourd’hui le même rappel évangélique il se situe dans un contexte différent. La parabole présente deux hommes montant « au Temple pour prier », l’un pharisien, l’autre publicain. Nous sommes dans un cadre religieux. Ils sont bien dissemblables : le pharisien possède la réputation d’être bon connaisseur de la loi de Moïse et de tout l’Ancien Testament. Dans le monde religieux il fait autorité. Le publicain, chargé de percevoir l’impôt pour le compte de l’occupant romain, collaborateur, n’est guère apprécié du monde juif. Entrés au Temple pour prier leur démarche paraît des plus recevables. Mais quel genre de prière ?
Le pharisien, bien situé dans le Temple, « priait en lui-même ». Il est l’objet de sa prière devant Dieu, pour se féliciter : il jeûne 2 fois par semaine, paie largement son « denier du culte » ; et se compare avantageusement aux autres. Comme aujourd’hui il y a des voleurs, injustes, adultères. Il se place au-dessus d’eux. Il va même s’attribuer une valeur supérieure à ce publicain qu’il a perçu dans l’assemblée. Ce n’est pas l’humilité qui l’étouffe !
Le publicain ? Il se tient à distance devant Dieu, le sentant bien infiniment au-dessus de lui. Avec un regard éclairé sur sa vie, il se sait pécheur et fait appel à la miséricorde du Seigneur : « prends pitié du pécheur que je suis ». Jésus donne le jugement de Dieu : « c’est lui qui est devenu juste, et non pas l’autre ».
Cette parabole ne peut-elle pas éclairer notre attitude de prière à l’église ? Nous avons connu et ce n’est peut-être complètement disparu, la notation bien affichée d’une place à l’église, interdite aux autres, octroyant en quelque sorte une place spéciale devant Dieu. Cette manière de faire a heureusement disparu … mais est-elle remplacée par ce que demande le Seigneur et que veut signifier à la messe l’échange de la paix avant la communion, nous aimer ? Notre présence dans l’église n’est pas question de place à l’avant ou à l’arrière. Importante l’attitude du cœur qui se sachant fragile et pécheur, s’en remet au Seigneur pour qu’il le transforme, le ressuscite à une vie nouvelle. Qui peut se proclamer parfait ? sans péché ? Devant Celui qui nous connaît mieux que nous nous connaissons nous-mêmes restons dans l’humilité de pécheurs, et généreux pour croître en amour. Laissons à Dieu le soin de juger en toute vérité ! Cela adviendra !
Ben Sirac le Sage nous dit que le Seigneur est « un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes ». Il est attentif au pauvre, à l’opprimé, aime celui qui le sert « de tout son cœur », c’est à dire en l’aimant !
Le Psaume renforce cette attitude divine de bonté, d’écoute de ceux qui l’appellent, se conduisent dans la justice, sont ses serviteurs qu’il saura sauver.
Quant à St Paul, au soir de sa vie, il ne cache pas que le moment de quitter ce monde approche. Il s’est bien battu contre le mal et le Mauvais. Il est resté fidèle. Il a annoncé l’Evangile aux nations païennes dans des conditions souvent éprouvantes et douloureuses. Il a l’espérance que le Seigneur « le fera entrer au ciel, dans son Royaume ».
Partageons cette même espérance dans notre foi au Christ ressuscité, avec une humilité qui est aussi esprit de service, et un amour qui n’exclue personne, tous étant enfants de Dieu.
Marie, en ta bonté maternelle, apprends-nous à tourner nos regards vers Jésus, Sauveur du monde, et à devenir ses missionnaires !
Ce qui ne va pas, dans la prière du Pharisien de la parabole, c”est qu’il s’approprie le don de Dieu et, facteur aggravant, en tire argument CONTRE SON PROCHAIN. Il traite le publicain AVEC MEPRIS. Alors, on peut se demander ; quand l’amour a disparu, que reste-t-il de la louange ?
D’autre part, je sens bien que le pharisien est “rassasié”, il s’élève et se vante comme s’il ne lui manquait rien, et qui rend grâce de ce qu’il n’est pas comme ce publicain.
En effet, le riche pharisien exaltait ses mérites tandis que le pauvre publicain confessait ses péchés.
Pour finir, je dirai que Dieu se refuse aux orgueilleux ; il donne sa grâce aux humbles, Dieu considère le dedans : c’est là qu’il pèse, là qu’il examine.
Je ne peux m’empêcher de dire : “PRENDS PITIE DE MOI PECHERESSE !” coçmme le publicain
Portez-vous bien !
Christiane
Homélie du Père Meynen à écouter :
http://meynen.homily-service.net/an2007/mp3/c30dmann.mp3
30ième dimanche du temps ordinaire C
Dieu seul peut justifier ! …
Plus un être est déficient, abîmé, malade, défiguré… plus Dieu l’aime. Plus un être pourrait mériter le mépris et plus il a besoin d’être aimé d’un amour gratuit. Le vrai Dieu, celui que Jésus a révélé, est le Dieu des paumés, des rejetés, des condamnés, des marginaux, des non-aimés. Mépriser ! Comment Dieu pourrait-il mépriser une seule de ses créatures ?
« Le Seigneur ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre. Il écoute la prière de l’opprimé, il ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve» (Si 35, 16-17) C’est une certitude : le cri de l’homme est toujours entendu de Dieu. Dieu exauce et accueille celui qui le sert de tout son cœur. L’amour le plus pur, le plus gratuit va vers l’être qui en a le plus besoin… et qui, à la limite, ne peut pas rendre l’amour. Dieu, en tout cas, est ainsi. Amour sans calcul et sans retour. Amour absolu.
Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres. Un Pharisien et un Publicain montèrent tous les deux au Temple pour prier. (Lc 18, 9-10) Le Pharisien pria vraiment, et sa prière pourrait bien être considérée humble : il est conscient de sa justice, mais il sait que celle-ci est un don de Dieu. Il remercie Dieu de la grâce qu’il a reçue d’être un homme juste : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes… je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » (Lc 18, 11-12)
Son attitude n’est pas très différente de celle de Paul dans la lettre à Timothée : « J’ai combattu le bon combat, je suis au bout de ma course, j’ai gardé la foi… » (2 Tm 4, 7) Quant au Publicain, il n’ose même pas lever les yeux vers le ciel. Il dit simplement : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » (Lc 18, 13b)
C’est certain que personne dans notre assemblée ne se reconnaît dans ce pharisien prétentieux et méprisant : les pharisiens, ce sont toujours les autres. Difficile aussi de se reconnaître dans ce publicain qui appartient à la catégorie des pécheurs publics. Et pourtant, si nous avons l’humilité de nous laisser interpeller par la parole de Jésus, nous pourrions peut-être découvrir qu’il y a en nous un pharisien qui s’ignore et aussi, un publicain qui aurait bien besoin de se reconnaître comme tel.
Devant Dieu, nous sommes tous au même point : pécheurs, incapables de nous sauver seuls, nous avons besoin de nous en remettre à l’amour du Christ.
Quelle est notre attitude dans la prière : celle du pharisien ou celle du publicain ?
Notre foi, notre charité, nos efforts sont-ils pour nous des motifs d’orgueil ? Sommes-nous contents de nous, au lieu d’être contents de Dieu ?
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri. Nous arrive-t-il de croire que nous n’en sommes vraiment pas dignes et de croire que Jésus seul nous sauve par une parole de pardon ?
« Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes les angoisses, il les délivre. Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu » (Ps 33, 18-19) Apprenons du psalmiste à relever la tête. Partageons avec ceux et celles que nous rencontrerons cette certitude d’être tous écoutés et aimés de Dieu, attentif à toutes nos supplications.
En conclusion, retenons que tout pardon vient de Dieu. Lui seul peut justifier, rendre juste. Il suffit pour cela que l’homme se reconnaisse pécheur. Il suffit surtout que nous croyions que la miséricorde de Dieu est sans commune mesure avec notre misère.
Amen.
Michel Houyoux, diacre permanent
Oser nous approcher de Dieu en toute confiance.
Le pharisien est allé s’exhiber; tandis que le publicain est aller prier.
Dans la prière, il y a en arrière fond l’dée de supplication, de demande entre un mandiant qui quémande à u riche, entre un petit qui se présente devant un grand, entre celui qui a tort qui est devant celui qui a raison. C’est cela l’attitude du publicain qui se reconnaît pécheur et sait qu’il est devant le Juste des justes, et Dieu lui dit : va en paix, mais ne pèche plus;
tandis que le pharisien se fait en même temps juge et partie, il se présente en accusateur(satan) du publicain, il se fait même l’égal de Dieu, c’est de la folie: il n’est pas allé prier, il est allé s’autoproclamer saint.