Fête de tous les saints
Abbé Jean Compazieu | 25 octobre 2010L'immense cortège
de tous les saints
Textes bibliques : Lire
En ce jour de Toussaint, comme le jour de Pâques, nos églises accueillent plus de monde que les autres dimanches. Nombreux sont ceux qui, ce jour-là, reviennent à leur paroisse d'origine. C'est sans doute parce que le souvenir de nos défunts reste bien vivant. C'est vrai que depuis de nombreuses années, l'Église est arrivée à éliminer la confusion entre la fête de tous les saints et le jour de prière pour les défunts. Quand nous nous rendons au cimetière, nous devons réentendre cette parole de l'évangile : “Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivant.” Et nous n'oublions pas cette autre parole du Christ : “Dieu n'est pas le Dieu des morts mais des vivants.”
La solennité qui nous rassemble en ce jour nous permet de fêter tous les saints anonymes, tous ceux et celles qui ont fait notre histoire de génération en génération. Les uns et les autres nous ont transmis, chacun à sa manière, le beau message de l'évangile. Nous leur devons toute notre reconnaissance et nous chantons notre merci au Seigneur pour tout ce qu'ils ont été pour nous. Par leur témoignage, ils nous montrent ce à quoi nous sommes appelés. Quelle que soit notre situation et nos difficultés, nous sommes tous invités à “marcher allègrement” sur le chemin des béatitudes que le Christ est venu nous montrer.
En définitive, ce jour c'est aussi notre fête, celle de tous les futurs saints et saintes que nous sommes tous. C'est donc notre vocation de chrétiens que nous fêtons. Saint Paul avait déjà pris l'habitude d'appeler ses frères dans la foi des “saints”. Et pourtant, ils n'étaient pas plus saints que nous. D'ailleurs, il a dû les reprendre plusieurs fois pour les ramener à une meilleure vie chrétienne. S'il parle de leur sainteté, ce n'est pas au regard de leurs actions mais au regard du Christ. Il emploie les termes de “saints en Jésus Christ” et “saints par vocation”. Au jour de leur baptême, ils ont été plongés dans la vie de Jésus mort et ressuscité. Cela signifie qu'ils ont été immergés dans la sainteté du Christ. Cette sainteté est donc un appel lié au baptême et non une affaire d'enfant sage.
Tout cela est également vrai pour nous. En chacun, il y a l'étoffe d'un saint. Car il faut le dire et le redire, la sainteté grandit en nous avec des hauts et des bas. Dans toute vie, il y a des échecs, des chutes et même des péchés. Le plus grave serait de croire qu'au point où nous en sommes, la situation est désespérée. Le Christ est toujours là pour nous relever et nous montrer la direction. Il est “le Chemin, la Vérité et la Vie”. C'est par lui que nous passons pour aller au Père ; et rien ni personne ne saurait nous séparer de son amour. C'est donc la joie et l'espérance qui doivent remplir notre cœur.
Ce jour de fête nous montre que la sainteté a mille visages. Comme nous la rappelle l'apocalypse dans la première lecture, ils sont une foule immense. Nous avons entendu 144 000 ; c'est un chiffre symbolique qui désigne l'humanité toute entière. Cette foule est composée d'hommes, de femmes et d'enfants de toute nation, race, langues et peuples. Leur vie a été un combat très rude contre les forces du mal, mais ils ont été vainqueurs grâce à leur attachement et leur fidélité au Christ. En ce jour, nous rendons grâce à Dieu pour les saints de nos familles, nos paroisses et nos milieux de vie. Ils se tiennent debout devant le trône de Dieu dans une attitude de louange et d’action de grâce. Le fait d’être debout évoque leur victoire sur la mort. Le mot “trône” est aussi un mot de victoire qui symbolise la souveraineté de Dieu. Ce récit de l’Apocalypse est un message d’espérance qui nous transporte vers le futur. Il nous dit que nous sommes faits pour un bonheur sans fin. C'est ce message d'espérance qui donne tout son sens à notre vie.
Certains risquent de croire que la sainteté ce n'est pas pour eux. Ce n'est pas vrai. Nous y sommes tous appelés et nous ne devons pas nous en effrayer. Comprenons bien, il ne s'agit pas d'une vocation à l'héroïsme. Le plus important, ce n'est pas d'accomplir des performances ni de battre des records. L'évangile des béatitudes nous montre un autre chemin. Il nous invite à avoir un cœur de pauvres. Il n'est plus question de nous appuyer sur nos propres forces mais sur Dieu qui nous a aimés le premier. L'important c'est d'accueillir le Christ et de le laisser s'occuper de nous.
Cet appel à la pauvreté de cœur et à la soif de justice nous rejoint dans un monde dur et violent qui donne la première place à l'argent roi. Mais si nous, chrétiens, nous n'allons pas à contre courant de cette mentalité, personne ne le fera. Sin nous le voulons bien, l'Esprit Saint sera toujours avec nous pour nous aider à relever ce défi. La sainteté n'est pas une œuvre humaine ; c'est une qualité divine dans laquelle l'Esprit saint nous introduit. C'est ainsi que nous deviendrons de plus en plus semblables à notre Père du ciel. Voilà ce bonheur que Dieu souhaite pour chacun de ses enfants.
En ce jour de Toussaint, nous nous tournons vers toi, Seigneur. Nous te demandons d'être notre guide, notre lumière et notre chemin comme tu l’as été pour tous les saints que nous fêtons en ce jour. C’est avec toi et par toi que nous pourrons entrer dans la joie du Père. En union avec la foule immense de tous les saints du ciel et avec tous les chrétiens du monde entier, nous te chantons notre action de grâce. Et nous te demandons de nous donner force et courage pour faire de notre vie une marche vers lui, vers ce Royaume que tu as préparé pour tous ceux et celles qui acceptent de te suivre.
D'après diverses sources
croireTV : fête de la Toussaint – Croire
Commentaire spirituel pour la Fête de Tous les Saints1er novembre 2009 – Année B Père Jean-Luc Ragonneau, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui >> Retrouvez les dossiers de croire.com : Toussaint >> Clic Tous appelés à la sainteté >> Clic Autour de la sainteté >> Clic >> Retrouvez le blog du Père Ragonneau >> Clic
il n’est pas un seul jour ou je ne pense pas a mes parents mais il faut continuez leur sillon
comme il n’y avait pas de prêtre pour accompagner maman au cimetière les obsèques religieuses ont était fait dans la ville ou maman habitait et puis le prêtre ami m’a dit
tu peut le faire
lire une prière quand le cercueil descend dans la fosse alors j’ai dit la prière spirituelle
devant beaucoup de personnes dans le village natal de mon père,moi qui suis très timide
je l’ais fait mais c’était une épreuve,quand le soleil est venu me balaye le visage
alors j’ai pensé mais c’est cela l’espérance,alors ce petit cimetière des Pyrénées
c’est là ou sont nos racines ,nos racines invisibles
Du Père Jean Mourdon
La Toussaint ! Mot très employé : les jours de Toussaint ! le temps de la Toussaint ! les vacances de Toussaint ! … Aujourd’hui, le jour de la Toussaint ! Il est vu d’une façon spéciale dans l’Eglise catholique. Il est bon d’en rendre compte. Constatons auparavant que ce temps est marqué par des foules se rendant dans les cimetières, le fleurissement des tombes, une présence plus importante dans les églises et chapelles. Cette fête n’est pas sans rapport avec la mort qui atteint tous les humains, quels qu’ils soient, et les disparus sont objet de pensées et prières. Mais pour nous quelle veut être la signification de la liturgie de ce jour ?
La Toussaint ? L’Evangile (Matthieu 5, 1-12a) en donne la tonalité exacte : la fête, la joie. Au départ de sa proclamation de la Bonne Nouvelle le Christ Jésus en communique, non pas un catalogue moral de vertus mais un véritable code de la route du bonheur. Huit fois il emploie le mot « heureux ». Après une énumération des catégories concernées il termine en disant : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! » La Toussaint n’est guère jour de tristesse !
Découvrons les personnes énumérées, heureuses dans une foi et une espérance qui rejoint les cieux : « les pauvres de cœur » : l’esprit de pauvreté ne peut s’accorder avec l’idole « argent » si désirée en tout temps – « les doux » : face à tant de violences, de terrorisme, de tortures, comme il est agréable de côtoyer gens simples et bons. – « ceux qui pleurent » : pleurent leurs péchés mais surtout participent à la douleur des personnes en deuil, comme Jésus pleurant la mort de son ami Lazare. – « ceux qui ont faim et soif de la justice » : de la justice sociale mais aussi d’une justice imprégnée d’un amour sachant pardonner. – « les miséricordieux » : qui, comme Dieu même, ouvrent leur cœur aux pécheurs, prient humblement pour leur conversion. – « les cœurs purs : ils verront Dieu ! » : Ils le voient déjà avec un cœur rempli d’amour, Dieu est Amour ! – « les artisans de paix » : dans un monde où règnent encore trop de guerres, de divisions, comme il est excellent de répandre la paix, de travailler à des réconciliations. – « les persécutés pour la justice » : ils furent nombreux au siècle passé ceux et celles qui ont souffert ou donné leur vie pour avoir lutté contre les idéologies néfastes du nazisme ou du marxisme … ces idéologies il y en a toujours ! – « ceux qui sont persécutés, insultés, maudits … à cause du Christ !»
La liste se clôt sur cette adhésion à Jésus. N’est-il pas celui qui offre le vrai bonheur, la vie éternelle, une résurrection semblable à la sienne ? Même si ce que nous sommes « ne paraît pas encore clairement » nous dit St Jean (2ème lecture) il veut faire de nous des « enfants de Dieu », dans l’espérance de lui ressembler, corps spirituel, ressuscité.
Seront-ils qu’un petit nombre les saints que nous fêtons, disparus ou toujours de ce monde ? La 1ère lecture de l’Apocalypse, ne nie pas la fin de notre terre telle que nous la connaissons. La vision des saints, serviteurs de Dieu ? Une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, races, peuples et langues ». Dieu disait à Abraham : « compte les étoiles si tu peux les compter .. telle sera ta descendance ». Leur nombre, nous dit la science ? des milliards de milliards, comme les galaxies qui les contiennent, impossibles à compter.
La Toussaint ? Tous saints ! « Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché », toi, le Christ vivant, ressuscité, qui a versé ton sang sur la croix pour nous sauver, sauver l’humanité entière. « Je crois à la communion des saints » disons-nous dans notre Credo. Ils sont nombreux et nous en sommes, de ceux qui ont décidé de gravir avec toi la montagne de Dieu avec comme seule provision du chemin l’amour dont tu es la source inépuisable. Tous nous nous retrouverons un jour en ta demeure, le Royaume de l’Amour !
Marie, notre mère du ciel, tu sauras nous aider : « donne-nous ton Fils !
Du Père RD. dominicain
LA SAINTETÉ : UN DON ET UNE TÂCHE POUR TOUS
Il était bien normal que l’Eglise des premiers siècles ait développé un culte spécial envers les Apôtres, ces piliers de la foi, puis envers les martyrs qui avaient fait preuve d’un courage extraordinaire en supportant les pires supplices et en donnant leur vie pour le Seigneur, puis envers les ermites et les moines qui avaient mené une existence de prière et de pénitence dans les solitudes du désert.
Les croyants entreprenaient de longs pèlerinages pour se recueillir devant les tombes de ces grands anciens, ils se racontaient les péripéties de leurs vies et de leurs missions, ils aimaient obtenir des reliques pour profiter de leur protection, ils représentaient leurs images sur des fresques et des mosaïques. Ainsi se développa le culte des SAINTS et des SAINTES. On parlait avec respect et vénération de Saint Pierre et saint Paul, sainte Blandine et sainte Lucie, saint Antoine l’ermite et saint Benoît le moine….Des géants de la foi !
Mais du coup, on en vint peu à peu à admettre que les multitudes de chrétiens et chrétiennes, engagés, en plein monde, dans les tâches familiales et professionnelles, ne pouvaient être que des croyants ordinaires. A côté des « champions », ils restaient d’humbles baptisés, englués dans le siècle, occupés à des tâches médiocres.
Et ainsi survint une Eglise à deux niveaux : en haut les victimes des persécutions, la hiérarchie, les prêtres et les moines, de l’autre les « laïcs », gens mariés, commerçants, serfs et nobles. Pataugeant dans les souillures de la vie de la cité, ils ne pouvaient évidemment pas, eux, être des SAINTS. Les clercs avaient renoncé à leur annoncer les exigences normales de la vie évangélique : on leur prêchait une bonne vie morale et bien éduquée et s’il leur était obligatoire d’aller à la messe du dimanche, c’était pour se retrouver de plus en plus loin de l’autel, sourds aux lectures proclamées dans un latin incompréhensible et indignes de communier à une Eucharistie réservée aux clercs et spécialistes!!
Ils pouvaient se consoler en donnant à leurs enfants les prénoms des SAINTS patentés, ces immenses personnages que l’Eglise proposait à leur admiration chaque jour de l’année, et en brûlant un cierge devant leurs statues afin d’espérer être sauvés grâce à leur intercession.
LE CONCILE VATICAN II : LA SAINTETE POUR TOUS
Heureusement le bon pape Jean XXIII convoqua le concile Vatican II et – enfin ! après des siècles ! – les évêques à l’unanimité proclamèrent que la sainteté ne consistait pas en des macérations, des flagellations, des pénitences douloureuses, l’abstinence sexuelle, le sacerdoce, le martyre sanglant et toutes sortes de pratiques exceptionnelles mais qu’elle n’était rien moins que la vocation normale de tout baptisé. Enfin on retrouvait ce que les premiers chrétiens pensaient, ce que saint Paul leur écrivait :
« La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté » (1 Thess 4, 3)
« Paul et Timothée, serviteurs de Jésus Christ, à tous les saints en Jésus Christ qui sont à Philippes… » (Phil 1, 1-2)
« Paul, serviteur de Jésus Christ,…..à tous les bien aimés de Dieu qui sont à Rome, aux saints par l’appel de Dieu, à vous grâce et paix… » (Romains 1, 1-7)
Saint Pierre de même écrivait : « Comme des enfants obéissants, ne vous conformez plus à vos anciennes convoitises, du temps de votre ignorance ; de même que Celui qui vous a appelés est Saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite car il est écrit : « Soyez saints car Je suis Saint » (Lévitique 11, 44) (1 Pierre 1, 14-16).
La sainteté est donc un fait, le fruit d’un appel de Dieu, et en même temps un devenir, une tâche. Le baptême rend saint (ce qui ne signifie pas « sans défaut et pourvu de toutes les qualités ») et il initie un processus de sanctification. Le germe de Vie divine reçue au baptême tend à son épanouissement normal et cette croissance peut s’effectuer dans tous les états de vie, à tous les niveaux sociaux, à travers les occupations les plus ordinaires de la vie courante.
Au seuil du 3ème millénaire, Jean-Paul II se demandant quel programme présenter aux chrétiens osait noter en tout premier lieu :
« La sainteté reste plus que jamais une urgence de la pastorale….Rappeler cette vérité élémentaire pourrait au premier abord sembler quelque chose de peu opérationnel. Peut-on programmer la sainteté ?….. En réalité placer la programmation pastorale sous le signe de la sainteté est un choix lourd de conséquences. Cela signifie exprimer la conviction que si le baptême fait vraiment entrer dans la sainteté de Dieu, ce serait un contresens que de se contenter d’une vie médiocre, vécue sous le signe d’une éthique minimaliste et d’une religiosité superficielle.
Demander à un catéchumène : « Veux-tu recevoir le baptême ? », cela signifie lui demander en même temps :
« Veux-tu devenir saint ? »… Il est temps de proposer de nouveau à tous, avec conviction, ce haut degré de la vie chrétienne ordinaire… » (Vers le nouveau millénaire – 6 janvier 2001 – § 30 )
LA FOULE IMMENSE TOUS LES SAINTS
La preuve que cet idéal est nécessaire et possible, c’est que l’Eglise, au terme de l’année liturgique qui a vu défiler toutes les grandes figures de la sainteté « canonisée », explose de joie aujourd’hui en célébrant la foule innombrable, incalculable de ceux et celles qui, dans l’anonymat, dans une existence sans éclat, sont parvenus dans le Royaume éternel.
Oui le ciel est peuplé en majorité de laïcs, de femmes, de parents et grands parents, d’ouvriers et de patrons, de tous milieux, de toutes professions, de tous pays.
Et si l’obligation des rudes exigences de la « sainteté » nous fait peur, écoutons l’APPEL AU BONHEUR que Jésus a lancé en inaugurant sa mission. Dans ce texte sublime, se montre le chemin que tous les saint(e)s ont emprunté – parfois après bien des zigzags et des chutes.
« TOUS-LES-SAINTS » aujourd’hui n’ont pas d’autre message à nous transmettre. Les Béatitudes n’ont rien d’un code moral écrasant et culpabilisant : elles sont un appel, un cri d’espérance. En nous laissant tirer par elles, il est possible, par la grâce de Dieu, d’être un homme. Car la sainteté est l’humanisation réussie.
« HEUREUX les pauvres de cœur : le royaume de Dieu est à eux.
HEUREUX les doux : ils obtiendront la terre promise.
HEUREUX ceux qui pleurent : ils seront consolés.
HEUREUX ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.
HEUREUX les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde.
HEUREUX les cœurs purs : ils verront Dieu.
HEUREUX les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu.
HEUREUX ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume de Dieu est à eux.
Oui HEUREUX serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute,
si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse car votre récompense sera grande dans les cieux ».
Raphaël D.
Homélies du Père Meynen à écouter
http://meynen.homily-service.net/an2006/mp3/bftouss.mp3
http://meynen.homily-service.net/an2007/mp3/cftouss.mp3