Fête du Christ Roi de l'univers
Abbé Jean Compazieu | 14 novembre 2010
Journée du Secours Catholique
Textes bibliques : Lire
En ce dernier dimanche de l'année liturgique, nous célébrons la fête du Christ Roi de l'univers. C'est aussi pour la France la journée du Secours Catholique. Cette association à but non lucratif a été créée en 1946 par l'abbé Jean Rodhain. Le Secours catholique est surtout attentif aux problèmes de pauvreté et d'exclusion et cherche à promouvoir la justice sociale. Cette journée vient nous rappeler que le Christ n'est pas un roi à la manière des grands de ce monde qui font peser leur pouvoir sur leurs sujets. Il est un roi serviteur, “doux et humble de cœur”. L'évangile de ce dimanche nous montre un roi couronné d'épines, bafoué et mis à mort sur une croix. Tous les évangiles nous disent que par toute sa vie et jusque dans sa mort, il témoigne d'un Dieu amour. C'est sa manière d'être roi. Un jour il a dit : “Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes.”
Saint Luc nous donne la couleur de cette royauté du Christ : “Une inscription était placée sur sa tête : Celui-ci est le Roi des juifs”. C'était un titre de dérision vis-à-vis de Jésus. C'était également très méprisant pour les juifs de la part de Pilate. Un peuple dont le roi est crucifié comme un bandit n'a pas à faire le fier. Les juifs auraient préféré que Pilate écrive : “Cet homme a dit : Je suis le Roi des juifs”. La nuance est de taille. Et pourtant c'est bien par son sacrifice que Jésus manifeste sa royauté. La croix est le trône où il est librement monté pour dire son amour son amour, non seulement aux juifs mais aussi au monde entier. Car, “il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime”.
Nous pouvons maintenant regarder quelle est la réponse des hommes : Que fait-on de cette Royauté du Christ ? Dans l'évangile de ce jour, il y a une interpellation qui revient trois fois : “Si tu es le Messie…” Elle vient des chefs religieux, des soldats et enfin de l'un des condamnés à mort. Chacun voudrait que Jésus fasse quelque chose d'extraordinaire pour le sortir de cette situation. Ces paroles rappellent le récit des tentations au désert : “Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent du pain… Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas…” Mais le Messie n'est pas un magicien. Il ne répond rien aux provocations de ceux qui le mettent en demeure de montrer son pouvoir.
En lisant cet évangile, nous pensons aux réactions souvent entendues au sujet des victimes de la souffrance, de la misère et des catastrophes en tous genre. Même dans nos quartiers, nos villages, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui n'ont pas le minimum pour survivre. A travers eux, c'est toujours le Christ qui est bafoué et rejeté. La tentation est grande de dire : “Si tu es le Fils de Dieu, fais quelque chose.” Quelquefois, nous entendons : “S'il y avait un bon Dieu, il n'y aurait pas tout ce mal et toutes ces souffrances dans le monde.” C'est vrai que devant tant de malheurs, certains se révoltent contre Dieu et finissent par quitter l'Église.
Mais une fois de plus, Dieu n'est pas un magicien qui va tout résoudre nos erreurs par un coup de baguette magique. Il nous a donné le monde avec tout ce qu'il contient pour que nous puissions vivre heureux. Mais quand les produits de la terre sont achetés à un prix dérisoire aux petits producteurs et revendus au prix fort dans les Centrales, c'est un peu plus de misère dans le monde. Et c'est l'homme qui en est le premier responsable et coupable, pas Dieu. Avant d'accuser Dieu, il serait bon que chacun prenne conscience de ses responsabilités. N'oublions pas qu'à travers les exclus de notre société, c'est le Christ qui continue d'être bafoué et rejeté. Si nous voulons le rencontrer, c'est vers eux qu'il nous faut aller. Et c'est avec eux que nous devons nous engager en lien avec le Secours Catholique. A travers eux, c'est le rendez-vous le plus important de notre vie qui nous attend.
En nous tournant vers la croix du Christ, nous nous unissons à la supplication du brigand : “Souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne !” Et le Christ intronisé sur la croix le gracie ; il le prend avec lui sur le chemin de la résurrection. Ce condamné a su profiter de la dernière minute pour proclamer la foi qui sauve. Cette bonne nouvelle vaut aussi pour chacun de nous. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire contre les forces du mal et nous introduire dans son Royaume.
En ce jour, nous nous tournons vers la croix et nous supplions le Seigneur : Souviens-toi de nous dans ton Royaume. Souviens-toi des blessés de la vie, des victimes de la précarité et des famines. Souviens-toi de ceux et celles qui ont tout perdu dans les guerres et les catastrophes en Haïti, en Irak, au Pakistan et ailleurs. C'est auprès d'eux que tu nous attends. Nous venons à toi. Ensemble, nous voulons être témoins de l'espérance et de l'amour. Et nous avons la ferme espérance qu'un jour, tu nous répondras : “Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le Paradis”.
D'après diverses sources
Du Père RD
Le Roi sur le Trône de la Croix
Nous nous rassemblons aujourd’hui pour la dernière fois de l’année puisque ce dimanche est l’ultime étape du cycle liturgique, en décalage vis-à-vis de l’année civile. Et notre dernier Evangile met devant nos yeux Jésus qui partage l’horreur de notre mort mais est proclamé ROI puisqu’il pardonne à l’homme et l’’introduit dans la VIE.
Vous rappelez-vous la première lecture qui ouvrait cette année ? Six siècles avant notre ère, alors que Jérusalem venait d’être écrasée – tueries, destruction, temple en ruines, population déportée-, Jérémie rendait l’espérance au peuple en proclamant la grande promesse de Dieu :
« Parole du Seigneur Dieu : Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur
que j’ai adressée à la maison d’Israël et la maison de Juda.
En ces jours-là, je ferai naître chez David un germe de justice et il exercera dans le pays le droit et la justice…
Jérusalem sera habitée en sécurité et voici le nom qu’on lui donnera : LE SEIGNEUR EST NOTRE JUSTICE » (33, 14)
« Voici venir des jours » : quand ? Depuis lors les siècles avaient passé et rien ne venait : Israël restait occupé par les empires païens. Aussi lorsque Jésus apparut sur la scène publique, annonçant le règne de Dieu et multipliant les miracles, le peuple s’enflamma d’un fol espoir : avec ce « rejeton de David », l’antique promesse n’allait-elle pas s’accomplir ? Las ! l’enthousiasme retomba très vite: ce Nazaréen nous avait trompés, c’était un imposteur, un blasphémateur. Et Jésus fut dénoncé, trahi, lâché par tous, jugé et condamné à mort.
SUR LA BUTTE DU GOLGOTHA
Sur la butte du Golgotha, le 7 avril de l’année 30, pense-t-on, trois hommes agonisent suspendus au gibet de la croix, le supplice le plus horrible et les plus dégradant de l’époque : au milieu Jésus et, l’entourant, deux malfaiteurs qui sont non de simples voleurs (des larrons) mais sans doute des partisans de la résistance armée (comme Barabbas : 23, 25). Voici l’évangile de ce dimanche.
On venait de crucifier Jésus et le peuple restait là à regarder.
Les jours précédents, alors que Jésus était harcelé par les autorités, Luc a insisté sur l’attitude bienveillante du « peuple »qui l’écoutait avec intérêt ( 19, 48) ; une grande multitude du peuple, notamment des femmes, avait suivi Jésus dans son chemin de croix (23, 27). Ici devant la croix, « le peuple » impuissant ne peut que « regarder le crucifié ». Contemplons afin d’entrer dans l’intelligence du mystère en train de se dérouler.
Les chefs ricanaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même s’il est le messie de Dieu, l’élu ! »
Les soldats se moquaient aussi de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : « Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même ».
–Une inscription était placée au-dessus de sa tête : CELUI-CI EST LE ROI DES JUIFS —
L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même et nous avec ».
Pour tous ces gens, l’impuissance de Jésus est la preuve qu’il n’est pas ce qu’il prétendait. A moins qu’il ne descende de la croix ? Or Jésus ne peut pas « se sauver » : il n’a rien d’un messie qui opère des prodiges pour forcer à croire et il ne vient pas réaliser une libération politique. Ce qui se joue au Golgotha, ce n’est pas un épisode de la lutte de la résistance juive contre l’occupant romain mais un drame cosmique. Car l’ennemi ultime de l’humanité n’est pas l’armée ennemie mais LA MORT et on ne peut la vaincre en y échappant par miracle : ce serait encore la reconnaître comme l’issue fatale et victorieuse. Pour en triompher, Jésus doit l’accepter mais en la vivant PAR AMOUR POUR LES HOMMES. La mort ne s’élimine pas : elle se traverse lorsqu’on « se laisse sauver par le Père ».
LA CROIX SOURCE DE PARDON
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ? Et puis pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui il n’a rien fait de mal ».
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne ».
Et le second condamné ? Que se passe-t-il dans sa conscience embrumée par la souffrance ?
Il admet que son supplice est le juste châtiment dû à sa violence criminelle ; il croit en Dieu et exhorte son collègue à ne pas mourir dans les injures ; il proclame que Jésus est innocent, qu’il ne mérite absolument pas la croix, qu’il y a eu erreur judiciaire. Enfin il supplie :
« JESUS » : d’habitude on s’adressait à Jésus par des titres : « Maître » ou « Seigneur ». Seuls les 10 lépreux sur la route (17, 13), l’aveugle de Jéricho (18, 38) et ici le malfaiteur crient son nom de façon plus familière : « IESHOUAH » – qui signifie en hébreu « Dieu sauve » et que Marie avait reçu à l’Annonciation (1, 31)
« SOUVIENS-TOI DE MOI QUAND TU VIENDRAS DANS TON REGNE » Il voit que le Galiléen, comme lui, s’abîme dans la mort et cependant il exprime une aspiration qui semble irréalisable. Il n’est pas possible que la mort arrête la venue du Règne de Dieu ! Par son sang Jésus est en train de signer d’une croix le pacte d’alliance de Dieu avec tous les hommes. Lorsque la mort, à travers angoisse, cris et blessures, devient don de soi par amour de Dieu et des hommes, elle est « couronnement ». Que j’aille où tu vas, Jésus. Je n’ai d’avenir que dans ton souvenir.
Jamais Jésus n’a mieux mérité son titre de « SEIGNEUR » qu’à ce moment. La pancarte apposée par dérision proclame au monde la vérité : Il est ROI puisqu’il pardonne et donne la Vie !
LE ROI CRUCIFIÉ ACCORDE LA GRÂCE
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis ».
AMEN : Il ne s’agit pas d’une résignation (ainsi soit-il) ni d’un vague espoir (souhaitons que) mais d’une affirmation catégorique. L’amen solennel en début de phrase assure : il en sera ainsi, tu peux te baser sur ma parole, me faire absolue confiance.
AUJOURD’HUI : cette notation se retrouve 12 fois tout au long de l’évangile de Luc. Le salut n’est pas du passé ni de l’avenir : la Grâce tombe sur le PRESENT, elle en fait le moment de grâce, l’éclair de la miséricorde.
TU SERAS DANS LE PARADIS : c’est l’unique fois dans les 4 évangiles où l’on rencontre ce mot célèbre qui, d’origine perse, désigne un parc arrosé et verdoyant, un jardin de délices. Dans le mythe d’ouverture de la bible, il évoque l’état de bonheur de l’humain avec son Dieu. Mais cet état est perdu : l’humanité voulant prendre la maîtrise du jugement moral (décider de ce qui est bien ou mal), elle a en conséquence perdu accès à l’arbre de Vie c.à.d. à la Source de Vie qu’est Dieu.
Mais voici la merveille : ici au Golgotha (où, dira saint Jean, il y avait un « jardin » !), se dresse le nouvel arbre où est pendu le Sauveur du monde : la CROIX. Celui qui ne reconnaît pas Jésus reste dans la mort (premier malfaiteur) mais celui qui croit en la parole du Crucifié, est sûr d’obtenir la Vie. En coulant dans la mort, il est accueilli dans la Joie éternelle de Dieu.
AVEC MOI. – Toutes les religions ont tenté d’imaginer où et comment était la vie paradisiaque mais il ne faut pas y projeter nos pauvres rêves de bonheur terrestre. L’essentiel n’est pas le mot « paradis » mais « AVEC MOI ». Le « ciel » n’est pas un lieu mais la rencontre et la communion avec JESUS VIVANT ET RESSUSCITÉ.
C’était bien l’espérance absolument certaine que saint Paul tentait de partager avec les premiers chrétiens. Dans sa 1ère lettre, usant d’images, il écrivait :
Vivants et morts, « nous serons enlevés sur les nuées à la rencontre du Seigneur et ainsi nous serons toujours AVEC LE SEIGNEUR » (1 Thess 4, 17).
Plus tard, en prison, envisageant sa mort prochaine, il dira :
« Pour moi, vivre, c’est le Christ, et mourir m’est un avantage. J’ai le désir de m’en aller et d’ETRE AVEC LE CHRIST… » (Phil 1, 21-23)
Le « paradis » n’est pas un endroit ni une œuvre humaine : il est communion de grâce indestructible de l’homme pardonné avec « Jésus, Iéshouah, Sauveur ».
CONCLUSION
Alleluia ! La promesse de Dieu lancée par Jérémie (cf. ci-dessus) s’est effectivement accomplie au Golgotha, brèche vers Pâques ! Mais de quelle manière inattendue et bouleversante !
Oui, le rejeton de David en croix exerce droit et justice et il accomplit la promesse de bonheur : il s’offre pour pardonner aux pécheurs et leur donner la VIE. Il est ROI, SEIGNEUR.
« LE SEIGNEUR EST NOTRE JUSTICE » : quiconque le confesse et lie sa mort à la sienne est sauvé.
« JESUS, SOUVIENS-TOI DE MOI » : c’est notre dernier cri de l’année liturgique.
Puisse-t-il être le dernier soupir de notre chemin terrestre.
Raphaël D
Du Père Jean Mourdon
Le Christ Roi de l’univers ! Quel titre prestigieux ! Il y a vraiment de quoi !
Un univers dont les limites, dans l’espace, sont prodigieuses. Malgré les progrès scientifiques elles restent encore inconnues ; un univers dont notre terre est une exceptionnelle prouesse de vie, de beauté, jusqu’à cette apparition de l’homme doté avec son corps d’un esprit et d’une âme. Cela lui permet de raisonner, de comprendre, de juger et d’aimer. Sur cette humanité, qui n’ôte pas d’autres créations spirituelles telles que les anges, faisons porter plus spécialement notre attention sur la royauté du Christ.
St Paul (2ème lecture) nous décrit la souveraineté de ce roi sur le monde et l’humanité. Il est « image du Dieu invisible » – « en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, êtres visibles et puissances invisibles » – « tout a été créé par lui et pour lui ». Mais « il est aussi la tête du corps, l’Eglise », « le premier né d’entre les morts ». « Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, en faisant la paix par le sang de sa croix ». Quelle gloire, quelle universalité, quelle valeur pour l’humanité entière celle de cette royauté du Seigneur Jésus.
Comment s’est-elle manifestée ici bas ? Bien étrangement il faut l’avouer si nous la comparons aux royautés humaines. Il est reconnu roi dès sa naissance de Marie, humble fille de Nazareth, mais dans une étable à Bethléem. Ce sont de pauvres bergers qui viendront en premier lui rendre hommage, puis des mages venus d’Orient, personnages plus importants mais étrangers au peuple d’Israël dont il est citoyen. Sa venue, prédite par les prophètes d’Israël, est parvenue aux oreilles du roi Hérode, chargé de gouverner le peuple au nom de l’occupant romain. Il s’en inquiète : « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? ». Nous connaissons la suite avec le massacre des enfants de la région décidé par ce roi cruel pensant l’éliminer.
Sa royauté ? Jésus va la proclamer à l’âge adulte. Charpentier de Nazareth il prendra la route pour annoncer sa Bonne Nouvelle. Envoyé de Dieu, Messie dont le roi David le représente comme roi-prophète, il sera de sa descendance. Il parlera souvent de son Royaume mais il faut prendre un chemin de montagne, à gravir avec lui pour y entrer.
Particularité de ce Royaume ? Le Psaume 21 nous la signale : « Ton règne, Seigneur, est un règne de paix » Comment ne pas nous en réjouir ? « Quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur » Cette Maison n’est autre que le Royaume de Dieu dans lequel, librement, il faut entrer pour jouir de la paix, de la vérité et de l’amour que Jésus viendra proclamer pour atteindre la Jérusalem céleste : « Que la paix règne dans tes murs ! ».
L’Evangile (Luc 23, 35-43) relate le moment crucial où la royauté du Christ se révèle en pleine lumière. Après une Passion des plus douloureuses où, après arrestation, il a été ligoté, moqué, flagellé, soumis à la torture et aux plus grandes humiliations, lui, le Fils de Dieu, le voilà sur une croix sur laquelle il a accepté de donner sa vie pour le salut du monde. « Le peuple est là, à regarder ». Les chefs ricanent et se moquent de lui ainsi que les soldats romains. « Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même » Un malfaiteur condamné près de lui l’injurie. Un autre par contre, reconnaissant la justice de sa condamnation , le reprend : « Pour nous, c’est juste, mais lui, il n’a rien fait de mal » et il fait appel à Jésus : « Souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne » Jésus lui dit : « aujourd’hui, avec moi, tu sera dans le Paradis ».
Dans son amour pour toute l’humanité Jésus s’est donné tout entier. Sa mort en croix et sa mise au tombeau seront suivies, comme annoncée, de sa résurrection. La royauté de l’Amour triomphe de la mort mais aussi de tout mal, du Mauvais, et du péché qui peut nous en éloigner : « ne nous soumet pas à la tentation mais délivre nous du mal »
Ecoutons à nouveau St Paul nous dire : « Rendez grâce à Dieu le Père «pour avoir part à l’héritage du peuple saint » et « entrer au Royaume de son Fils bien aimé ».
Avons-nous bien compris ? Seul l’amour, semblable à celui du Christ, pour Dieu et tous nos frères humains, peut nous faire pénétrer au Royaume de l’Amour avec Jésus Roi de l’univers.
Marie, par la grâce de Dieu devenue Reine de l’univers,
priez pour nous qui avons recours à vous.
De Kerit.be
En ce dernier de l’année liturgique, la liturgie nous propose de contempler aujourd’hui le visage du Christ Roi de l’Univers non seulement comme terme de notre vie mais aussi comme terme de l’histoire de l’univers entier. Si notre monde a eu un commencement, s’il a connu toute une évolution qui se poursuit encore, il aura aussi une fin. Nous sommes bien conscients que notre univers évolue, soit vers une destruction totale, soit vers un accomplissement. Or notre foi nous dit qu’il va vers son plein accomplissement et cet accomplissement, ce sera le Christ tout en tous, l’avènement de son Royaume, de sa royauté universelle. Ce mystère est lié à tout le plan d’amour de Dieu pour sa création et surtout à son Incarnation en Jésus, fils de Marie, et donc fils de cette terre. Dès la création, Dieu ava it en vue l’incarnation et la pleine réalisation de l’univers dans le Christ.
Parler de Royaume, c’est emprunter au langage humain une image, une parabole, pour souligner le caractère communautaire du Salut. La Bible utilise d’autres images qui complètent celle du Royaume : famille des enfants de Dieu, troupeau du Bon pasteur. C’est à nous qu’il revient de faire de notre monde, de cette mosaïque de cultures, une fraternité des peuples pour que disparaissent ces causes permanentes de violences et de haine que sont l’injustice, la misère, la domination ou l’exploitation, l’indifférence ou l’exclusion. Face à toutes ces injustices et ces violences, l’Esprit suscite au cœur de bien des jeunes aujourd’hui le rêve de bâtir un monde différent. Ce monde différent est déjà présent parmi nous et c’est à nous, les croyants, qu’il revien t de nouer, chacun dans son immeuble, dans son village ou dans son quartier, des relations de connaissance, d’estime, d’entraide, qui fassent de nous des signes de l’amour du Christ.
Pour donner sens à notre vie, il faut en fixer le but, et ce but n’est autre que le visage du Christ, du Christ vainqueur du Mal et de la Mort, du Christ, Roi de l’univers. Mais où contempler ce visage du Christ ? Pas dans notre imagination, c’est sûr ! Une prière qui n’est pas nourrie de la Parole de Dieu donne souvent libre cours à l’imagination. Et, prier un Dieu qu’on imagine, cela s’appelle de l’idolâtrie. Où rencontrer le visage du Christ pour orienter vers lui notre existence ?
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Le Christ est présent dans sa Parole, dans les sacrements et en particulier dans l’Eucharistie. C’est pour le rencontrer que nous nous réunissons chaque dimanche autour de ce sacrement et que nous écoutons ensemble sa Parole.
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Il est présent dans son Eglise, c’est-à-dire dans la communauté des croyants, de ceux qui se réunissent en son nom, dans ces deux ou trois qui partagent la même foi et s’efforcent de partager la même prière, la même entraide, le même amour des autres.
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Il est présent en tout homme avec qui je tisse un lien d’amour, avec qui je partage ne serait-ce qu’un verre d’eau, une visite à l’hôpital ou en prison. IL est présent aussi et surtout dans les pauvres, les petits, les démunis, tous ceux qui souffrent.
Voilà ce que signifie cette fête du Christ Roi. Accepter de la célébrer, c’est devenir artisans de ce Royaume instauré par Jésus dans le mystère de sa Mort et de sa Résurrection.
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