3ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 7 décembre 2008Dimanche de la joie
Ecouter (ouvrir dans une nouvelle fenêtre) : Ave Maria
Isaïe 61,1-2.10-11. Thessaloniciens 5,16-24. Jean 1,6-8.19-28.
En ce dimanche, l’appel de saint Paul retentit dans toutes les églises du monde : “Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance.” Cet appel à prier sans relâche, nous l’entendons souvent. Nous savons combien c’est important. Mais nous avons du mal à y arriver. C’est toujours la même comédie : nous nous disons que nous allons prier, mais au moment de nous y mettre, nous trouvons un tas d’occupations qui ne peuvent pas, mais vraiment pas attendre.
Et pourtant, nous sommes bien convaincus de la nécessité de la prière. On nous le redit régulièrement : Elle est la respiration du chrétien. Il y faut, surtout au début, de la volonté. Il en est toujours ainsi de toutes les bonnes résolutions. Il nous faut parvenir à faire de la prière une habitude quotidienne. En effet, elle a besoin d’un rythme. C’est ainsi que, progressivement, cela deviendra en nous une seconde nature. Le but, c’est d’arriver à être présent devant Dieu dans nos paroles, dans nos silences, dans toutes nos manières d’agir, de penser et de ressentir. L’important, c’est d’accueillir le Seigneur, de lui laisser toute sa place et de le laisser prier en nous.
Aujourd’hui, saint Paul insiste sur l’accueil de l’Esprit Saint. C’est lui qui nous inspire la vraie prière. Il a la vivacité d’un feu. Rappelons-nous la Pentecôte. Après avoir passé dix jours en prière avec Marie, les apôtres ont été envahis de sa présence. Et nous savons que l’un des fruits de l’Esprit, c’est précisément la joie. C’est aussi cette joie que Dieu attend de nous. Alors oui, soyons toujours dans la joie ; inventons une prière heureuse plus que plaintive. Goûtons la joie d’être rassemblés par la Parole de Dieu, pour la Parole de Dieu, dans un amour fraternel. Avec Marie, nous pouvons chanter : “Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Saveur.”
Dans la première lecture, nous voyons Sophonie adresser ce même message à son peuple. Ses propos font suite à des reproches lourds de menaces. Mais pour le “petit reste des gens humbles et pauvres”, le dernier mot restera l’amour. La honte et la condamnation seront levées, les ennemis seront mis en fuite ; car le Seigneur est au milieu de son peuple. Alors la peur va disparaître et la joie peut éclater. C’est ce que nous avons entendu : “Crie de joie, fille de Sion. Pousse des acclamations Israël. Réjouis-toi.” L’alliance entre Dieu et son peuple est restaurée. Dieu exulte de joie et il veut nous associer tous à sa joie.
C’est donc à un véritable changement que nous sommes appelés. Cela ne sera possible que si nous laissons le Seigneur entrer dans notre vie. Il est présent au milieu de nous, mais trop souvent, nous ne le reconnaissons pas. Tant de choses que nous estimons de la plus haute importance nous envahissent. C’est alors qu’il nous faut réentendre la parole de Jean Baptiste : “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas.” Ces paroles sont toujours actuelles : Nous croyons connaître le Christ ; mais nous sommes loin du compte ; car la vraie connaissance n’est pas qu’un simple savoir. Connaître le Christ, au sens biblique du terme, c’est être en communion d’amour et de prière avec lui, c’est expérimenter la lumière et la joie de son message, c’est lui donner toute sa place dans notre vie pour qu’il la transfigure.
Le Christ est présent dans l’Eucharistie que nous célébrons chaque dimanche. Il ne cesse de rejoindre les communautés rassemblées en son nom. Nous accueillons sa Parole, une parole qui nous remplit de joie et qui nous invite à l’action de grâce. Cette joie, nous ne pouvons pas la garder pour nous seuls ; c’est vraiment impossible. Elle doit être partagée avec les autres. C’est comme une lumière qu’il nous faut transmettre autour de nous pour qu’elle éclaire tous ceux qui nous entourent.
Dans le monde entier, on va fêter Noël. Dans les rues de nos villes et les magasins, c’est Noël. Tout est prévu : les cadeaux, le réveillon… Mais le risque est grand d’oublier l’essentiel : “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas.” Avec lui, c’est la bonne nouvelle annoncée aux pauvres. Les plus beaux cadeaux du monde, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie. Il ne peut y avoir de vie chrétienne vraiment authentique sans cette joie née de l’amour de Dieu. Nous ne pouvons pas annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ avec un air d’enterrement.
En communion avec tous les chrétiens qui se préparent à Noël, nous prions ensemble les uns pour les autres et pour notre monde. Nous demandons au Seigneur qu’il fasse de nous un peuple de témoins joyeux de la présence et de l’amour de Celui qui est déjà au milieu de nous. Lui seul pourra nous aider à évangéliser Noël car il en est le principal acteur. Il nous invite et nous attend tous à la crèche.
Jean C (D’après diverses sources).