5ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 2 avril 2011
Le Dieu des vivants
Textes bibliques : Lire
“Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort”. Voilà une parole qui sonne comme un reproche. Elle ressemble beaucoup à d’autres que l’on retrouve dans la Bible, en particulier dans certains psaumes ; on y reproche à Dieu son silence et son absence. Faire des reproches à Dieu, cela ne nous paraît pas correct. Dans ce cas, nous oublions que notre Dieu c’est celui à qui on peut tout dire, même des paroles de reproches et d’incompréhension. Nous vivons dans un monde qui souffre de toutes sortes de bouleversements et de catastrophes dramatiques. Et nous nous posons la question : “où est-t-il notre Dieu ? que fait-t-il ?
Ce cri de révolte c’est déjà une prière. Notre Dieu c’est quelqu’un vers qui nous pouvons crier notre souffrance. Il n’est pas un Dieu lointain et absent auquel on cache certaines choses. Nous pouvons toujours lui dire les peurs et les interrogations qui nous tracassent. Quand tout va mal, nous pouvons toujours nous adresser à lui ; et si nous ne savons pas prier, nous pouvons toujours “crier” vers le Seigneur. La liturgie de ce dimanche nous propose le psaume 129 : “Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur, Seigneur écoute mon appel ; que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière.
Aujourd’hui, nous voyons Marthe et Marie reprocher à Jésus de ne pas avoir été là pour empêcher la mort de leur frère Lazare. Et pourtant, il avait été averti depuis plusieurs jours de la mort de son ami. Arrivé devant le tombeau, Jésus est bouleversé d’une émotion profonde. Comme nous, il ressent douloureusement la mort d’un ami ou d’un parent. Mais à travers Lazare, c’est aussi la détresse de toute l’humanité qu’il voit, celle du Japon, du Moyen Orient mais aussi celle de tous ces hommes, femmes et enfants qui se trouvent enfoncés dans la misère et qui n’ont plus le minimum pour survivre. En ce jour, nous nous tournons vers lui et nous lui demandons qu’il nous donne un cœur semblable au sien, sensible à la peine des autres
Si nous voulons comprendre quelque chose à cet évangile, il nous faut prendre en compte toutes nos interrogations face à la souffrance et à la mort. Nous sommes peut-être trop habitués à entendre cet évangile. Nous l’avons entendu des centaines de fois, en particulier lors des célébrations de sépultures. Nous connaissons la fin de l’histoire. Nous savons que Jésus va faire quelque chose et tout va rentrer dans l’ordre. Lazare sera “relevé” ; il pourra reprendre ses occupations, retrouver ses sœurs, ses amis. Mais un jour, il connaîtra de nouveau la mort.
L’évangile de ce dimanche ne nous présente pas ce geste de Jésus comme un miracle mais comme un signe. Au-delà du relèvement de Lazare, il nous parle de nous ; le message qu’il nous adresse est un message d’espérance. En lui, c’est le Dieu des vivants qui se révèle au monde. Ce matin, il nous a convoqués pour entendre son appel : “Lazare, viens dehors !” Aujourd’hui, c’est aussi à chacun de nous qu’il s’adresse : “Viens dehors !” Il nous appelle tous par notre prénom pour nous renouveler cet appel : Viens dehors… Je te libère de tes bandelettes… je te fais respirer un air nouveau… Ce n’est plus l’air des tombeaux et des cadavres, mais un air pur, celui où vivent les hommes.
Cette promesse d’une vie nouvelle, ce n’est pas seulement pour après notre mort mais pour aujourd’hui. C’est aujourd’hui que Lazare est réveillé et qu’il va reprendre vie avec les autres. Mais le Seigneur compte sur nous pour enlever la pierre. Cette pierre, c’est celle de notre égoïsme et de tout ce qui nous ferme à Dieu et aux autres. Le Christ compte sur nous pour participer à cette œuvre de libération. Nous pensons à tous ceux qui sont opprimés, sans travail, affamés ou malades. Nous croyons que le Seigneur peut ouvrir ces tombeaux-là. Mais nous savons aussi que sa parole et son action passent par nos engagements.
C’est pour répondre à cet appel qu’à la demande du pape, les évêques de France ont créé le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement. Depuis 50 ans, le CCFD-Terre solidaire poursuit sa mission pour donner aux plus pauvres les moyens de sortir de la misère. Il participe ainsi à la construction d’une société plus juste et plus solidaire. Dans des pays ruinés par la guerre, les catastrophes, les famines et la pauvreté, des hommes veulent reconstruire la paix et la réconciliation. Ils veulent réapprendre à vivre ensemble. Ils veulent réaliser des actions qui les aident à sortir de leur situation de misère. A travers notre geste de partage, nous voulons participer à l’œuvre du Christ qui est venu pour que “tous les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.”
Le même Seigneur est toujours là. Il veut nous remettre debout chaque jour. Il vient faire sauter toutes nos bandelettes, celles de la peur, du désespoir et de la discorde. Il est le Dieu libérateur. Avec lui, nous sommes entrés dans l’ère de la résurrection. Désormais, tout redevient possible car il nous fait partager sa vie. C’est pour cela qu’il se donne à nous dans l’Eucharistie.
C’est vrai, Seigneur, tu ne laisses pas mourir en nous la vie que tu nous offres. A l’appel de ton Fils, fais-nous sortir des tombeaux où tu enfermes nos péchés. Rends-nous la lumière éclatante, toi Dieu vivant pour les siècles des siècles. Amen
D’après diverses sources
Merci pour ce commentaire sur l’Evangile du 5ème dimanche de carème. J’aime bien le passge fréquent du texte à l’application à ce que nous vivons aujourd’hui, à ce que notre monde vit (quitte à adapter encore plus). Pour les deux autres lectures, on peut les introduire comme vous l’avez fait pour le psaume 129…J’ouvrirai vos tombeaux…l’Esprit donnera la vie à vos corps mortels. Très belle unité dans cette liturgie qui nous prépare magnifiquement à Pâques. Très en union de prières; François Beauchesne (SMA Pères Blancs)
Merci François. Oui, c’est important de montrer que la Parole de Dieu rejoint notre vie actuelle. Normal, c’est Dieu qui nous parle et il a quelque chose à nous dire aujourd’hui dans la situation qui est la nôtre. Oui, on peut faire mieux. Nous pouvons nous y aider les uns les autres. Merci à tous.
Merci pour cet éclairage. J’en avais besoin pour essayer humblement d’animer un groupe de réflexion dimanche prochain. Le thème choisi par le prêtre qui célèbrera est justement l’espérance, j’y voyais davantage la foi.
Pour une assemblée dominicale en absence de prêtre :
Lire ici
J’ai déjà économisé un petit peu sur mes dépenses pendant ce Carême et je voudrais encore une fois envoyer l’argent au Japon. Le CCFD le fait-il ? Sinon je passerai par l’intermédiaire de la Croix Rouge. Ce sera mon 3è petit don mais les petits ruisseaux font les grandes rivières n’est-ce pas ?
Je me réjouis à l’avance car cela fait un mois que j’attends le livre que j’ai commandé au Père Guy Gilbert “LUTTE ET AIME LA OU TU ES”. Ses paroles me permettront de finir le Carême “en beauté”.
Lazare a été ressuscité mais personnellement si je suis changée en positif par le Seigneur, il me reste bien des bandelettes qui m’enserrent : la gourmandise qui ne nuit qu’à moi, ma farouche indépendance et l’impatience. Seigneur aide-moi à combattre ces défauts s’il te plaît, car moi je fais vraiment ce que je peux.
Dimanche 10 avri, Henri et moi recevons Chantal et André. Nous visiterons notre village et j’espère de tout coeur que notre église sera ouverte pour que nous puissions nous y recueillir.
Je suis aussi triste car je ne sais pas si RADIO ESPERANCE va émettre encore longtemps. Il faut à cette radio 12000 euros par mois pour continuer à vivre. Or RADIO ESPERANCE est ma radio préférée. C’est là que je prie mon chapelet et c’est là que j’écoute de beaux enseignements;
Mais pour l’instant réjouissons-nous : LAZARE, qui était un tout petit démuni de tout est ressuscité !
BONNE SEMAINE !
Christiane
5ème dimanche de carême – année A – 10 avril 2011 – Evangile de Jean 11, 1 – 45
« L’hagard saint Lazare »
Le prédicateur se trouve devant la même difficulté que dimanche passé : lire un très long texte et le commenter en profondeur !! La tentation est de tout raccourcir. Or il s’agit d’une page capitale : « la résurrection de Lazare », le 7ème et dernier « signe » de l’évangile de Jean, annonce clairement la mort et résurrection de Jésus que nous allons bientôt célébrer. —- Relire d’abord le texte complet des missels ou du Nouveau Testament : Jean, chapitre 11.
FAUT-IL SORTIR DE LA TOMBE ?…
A Jérusalem, Jésus a participé à la grande Fête des Tentes puis à celle de la Dédicace du temple mais, en butte au refus et à l’hostilité de ses ennemis, il s’est retiré au-delà du Jourdain. C’est l’hiver. Un jour, on lui apporte un message urgent de deux sœurs de Béthanie (village situé sur la colline en face de la capitale): « S.O.S. ! notre frère Lazare va très mal ». Curieusement Jésus, qui aime beaucoup son ami Lazare (11, 5 et 36) se montre très réticent à répondre à l’appel. Non qu’il craigne de se rendre dans le fief de ses adversaires mais il veut conduire les deux sœurs et ses disciples plus loin sur leur chemin de foi. Il se décide enfin à répondre. Lorsqu’il survient, Marthe et Marie expriment la même plainte: « Si tu avais été là, notre frère ne serait pas mort ». De même beaucoup disent aujourd’hui : « S’il y avait un bon Dieu, il n’y aurait pas tous ces morts, toutes ces catastrophes ». Mais justement si la mort demeure une immense épreuve, un intolérable scandale, elle est une issue inéluctable qui nous incite à faire le saut : croire que Jésus ressuscitera le défunt. Car Jésus ose lancer cette affirmation extraordinaire :
« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra.
Et tout homme qui vit et qui croit en moi, ne mourra jamais ».
Un disciple ne se contente pas d’admettre que Jésus a opéré des guérisons et qu’il a tenu des discours magnifiques : il croit qu’il est LE FILS qui a la VIE. Cette foi le confirme dans l’espérance certaine qu’il resurgira de la mort inévitable. Et même, plus encore, il sait que cette FOI lui donne dès aujourd’hui la VIE ETERNELLE, la Vie de Dieu.
Autrement dit : Le vrai disciple prie pour la guérison des malades, il appelle au secours, il intercède. Mais il accepte – dans les larmes – la mort qui lui prend son amour. Il est certain que ce mort reviendra à la Vie.
Et il sait que lui-même, aujourd’hui, dans cette même foi, partage déjà avec le FILS une Vie sur laquelle la mort corporelle n’a pas de prise. C’est pourquoi Jésus avait déjà dit :
« Celui qui croit en moi A la Vie éternelle : il est passé de la mort à la Vie » (5, 24)
REANIMATION ET RESURRECTION
On appelle toujours ce texte « la résurrection de Lazare » : maintenant il serait plus adéquat d’employer le mot « RE-ANIMATION ». Jésus rend une âme vivante à son ami mais ce n’est qu’une prolongation, un sursis : Lazare se retrouve dans notre monde et il devra à nouveau subir des maladies et « re-mourir ». C’est peut-être à cause de cette certitude qu’il reste muet en sortant du tombeau. Nos défunts souhaitent-ils revenir parmi nous ? Ou ne désirent-ils pas plutôt que nous allions parmi eux ?…
Pour Jésus, au contraire, on peut parler de « RESURRECTION » : passage dans un autre statut indicible.
Plusieurs détails du récit montrent qu’il y a un rapport direct entre cet événement de Béthanie et celui qui va bientôt survenir à Jérusalem.
Etudiez ressemblances et différences :
– corps de Lazare enserré de bandelettes – linge autour de la tête Jésus aussi
– corps couché dans une grotte fermée par une grosse pierre ………………………. « «
– ré-animé le 4ème jour ………re-suscité le 3ème jour
– Lazare sort à la prière de Jésus………… Jésus est sorti seul
– On doit le libérer de ses liens….. ses linges gisent à leur place
– Lazare est muet …………. Jésus parle
– il reste dans la même condition mortelle ………….. JESUS EST SEIGNEUR : IL NE MEURT PLUS
« Frères, c’est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos cœurs comme le seul Saint.
Vous devez être toujours prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. Mais faites-le avec douceur et respect »
(1ère Lettre de Pierre 3, 15… = 1ère lecture de ce jour)
Jésus sera enseveli de la même façon que son ami mais, le 3ème JOUR, on trouvera la pierre roulée, les linges déposés à leur emplacement. CORPS DISPARU. Mais, libre, il vient à la rencontre des femmes et des disciples ; c’est bien LUI mais dans une condition autre : on ne peut le toucher. Il parle, il envoie en mission, il disparaît après avoir assuré de son retour dans la Gloire divine.
Ce « passage » (sens du mot « Pâque ») est épouvantable. Si Jésus « pleure » devant la tombe, c’est parce qu’il aimait Lazare (11, 35) mais en outre Jean note deux fois qu’il « frémit en esprit et se trouble » (33 et 38) : manifestations irrépressibles de l’angoisse qui l’étreint devant ce qui l’attend. Son ami est perdu et il va lui-même devoir affronter la mort. Non après une maladie mais à la suite d’un déchaînement de haine, et au milieu de quelles souffrances, et dans quelle horreur !
La foi, la conscience d’être « enfant de Dieu », n’enlève rien à la terreur devant les ténèbres. Quelle différence entre la Face de Jésus torturé sur le gibet et le visage paisible du Bouddha !
CROIRE
Saint Jean n’emploie jamais le substantif « foi » qui peut conduire à des débats interminables : « As-tu la foi ? J’ai perdu la foi – etc. ». Il utilise toujours le verbe CROIRE. La foi n’est pas sentiment, croyance héritée, conformisme social, idée vague mais ACTE.
« CROIS-TU ? » : crois-tu en ce que moi, Jésus, je dis ?
Plus encore : « Crois-tu en Moi ? Me fais-tu confiance ? Te donnes-tu à Moi ? ».
Alors TU VIS de la Vie divine. Maintenant.
Comptez le nombre de fois où ce verbe est répété ici : pour les disciples : « afin que vous croyiez » (11, 15) – pour Marthe (11, 25-26) – pour la foule (11, 42) …
C’est pourquoi Jean ne dit jamais « mir-acles » (ce qu’on « ad-mire » en restant extérieur) mais SIGNES : c.à.d. actions qui indiquent autre chose, qui renvoient à une réalité profonde, qui appellent à l’intérieur.
Le récit de Lazare est rebelle à toute enquête historique : il n’a pas été écrit pour que le lecteur SACHE mais pour qu’il s’interroge sur la signification de l’événement et qu’il se décide à CROIRE ! Oui ou non ?
Tout mon livre, affirme saint Jean, a été écrit dans cet unique but :
« Jésus a opéré sous les yeux des disciples bien d’autres SIGNES qui ne sont pas consignés dans ce livre.
Ceux-ci l’ont été pour que vous CROYIEZ que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu ;
et pour que, en CROYANT, VOUS AYEZ LA VIE EN SON NOM » (20, 30)
CONCLUSIONS
Comme les 2 sœurs, nous tremblons de perdre un être cher, nous supplions Dieu d’intervenir, de le guérir. Effondrés, nous ne comprenons pas pourquoi Dieu l’a laissé mourir. Devant la tombe, comme Jésus, nous restons émus, bouleversés.
Bien mieux que des études de théologie, l’expérience du deuil nous invite au saut de la foi : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ! Je suis la Résurrection et la Vie »
La Bonne Nouvelle n’est pas la suppression de la mort mais la révélation que la Vie divine peut habiter un corps mortel.
La foi rend vivant mais non immortel.
Elle donne une espérance mais n’épargne ni les larmes, ni les doutes.
Les funérailles – lieu de rencontre de croyants et d’incroyants devant le trou du tombeau – sont un lieu majeur du témoignage chrétien. Comment notre paroisse vit-elle ces moments douloureux ? Quel témoignage donne-t-elle à ceux pour qui la mort est la fin sans lendemain ? Ceux qui entrent, pour une fois, dans une église discernent-ils une communauté qui compatit à la souffrance et qui espère vraiment ?
Dès sa 1ère lettre (20 ans seulement après la mort de Jésus), Paul écrivait :
« Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet des morts, afin que vous ne soyez pas dans la tristesse comme les autres qui n’ont pas d’espérance.
Si en effet nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, de même, ceux qui sont morts, Dieu les ramènera par Jésus et avec lui » (1 Thessal. 4, 13)
Nous ne voulons plus de ces lugubres tentures noires tendues naguère dans nos églises, de ces adagios qui vous tordent l’âme, de ces « Dies irae » désespérés : comme les premiers chrétiens, nous revêtons le cercueil d’un voile blanc et, de nos voix brisées par le chagrin, nous chantons Alléluia.
Et chaque fois que nous disons « à-Dieu » à un frère, le « cimetière » (mot qui signifie « dortoir ») nous renvoie à la communauté des hommes avec lesquels nous devons lutter contre la maladie et la mort.
Et surtout, en urgence, partager l’acte de CROIRE qui donne la VIE.
Raphaël D
Avec ce 5ème dimanche de Carême nous poursuivons notre marche vers Pâques, avec Jésus ! Il est notre guide et notre force pour avancer. La liturgie nous trace son chemin.
La 1ère lecture du prophète Ézéchiel fait parler « le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple » ; « vous saurez que je suis le Seigneur ». L’application de ces paroles à Jésus et à la résurrection sont évidentes. « Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez », c’est dire le don de l’Esprit Saint qui permet de vivre selon l’Evangile. « Je vous installerai sur votre terre ». Il s’agit, avec Jésus, de la nouvelle terre promise comme suite au « monde ancien » dans lequel nous vivons présentement.
Le Psaume 129 invite à la confiance : « Auprès du Seigneur est la grâce, la pleine délivrance ». Dans la foi nous pouvons le prier : « Seigneur, écoute mon appel » ; « près de toi se trouve le pardon » ; « Oui, près du Seigneur est l’amour ». Il pardonne, remet debout, nous prend amicalement par la main pour gravir la montagne de Dieu.
Quant à St Paul (2ème lecture) il met en garde : « sous l’emprise de la chair, on ne peut plaire à Dieu ». Nous pouvons penser à ceux et celles qui ne songent qu’à profiter largement des biens de ce monde, jusqu’à les posséder, sans partage, à leur seul profit. « Sous l’emprise de l’Esprit, l’Esprit de Dieu », Esprit d’amour, la conduite humaine se perfectionne. Elle aboutira à « celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts (et) donnera la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous »
Avec l’Evangile (Jean 11, 1-45), la résurrection de Lazare est signe de celle de Jésus et de la nôtre ensuite. Ne relevons pas tous les détails de ce long évangile mais il est bon d’en souligner quelques passages.
Il est question d’un ami de Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade » Jésus a des amis particuliers : Lazare mais aussi ses sœurs Marthe et Marie. Cette amitié n’est pas réservée. Il désire l’étendre : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande » (Jean 15,14). Avec quelle persévérance recherchera-t-il celle de Pierre : « Simon, fils de Jean m’aimes-tu ? » (Jean 17,2). Saurons-nous répondre, nous aussi : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime !» ; « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis », c’est ce que fera Jésus pour tous ceux qui le suivent , avec son sang versé pour le salut du monde.
Lazare meurt, est mis au tombeau. Jésus attendra 2 jours avant de se rendre en Judée. A sa rencontre avec Jésus Marthe lui dit : « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort » Jésus lui répond : « ton frère ressuscitera » et affirme : « je suis la résurrection et la vie … qui croit en moi ne mourra jamais ». Au tombeau avec les deux sœurs en larmes il s’associe à leur douleur : « bouleversé d’une émotion profonde .. Jésus pleura ». Son émotion n’est pas feinte, elle est celle du cœur humain avec le deuil d’un être cher.
Toutefois Jésus veut nous faire voir plus loin. La mort n’est pas disparition définitive. Sa mort en croix sera suivie de sa résurrection pour une vie nouvelle, autre que celle de son ami Lazare. « Enlevez la pierre » ; « Les yeux au ciel » Jésus prie : « Père je te rends grâce parce que tu m’as exaucé et que tu m’exauces toujours » ; « Lazare, viens dehors ! » – « le mort sortit, pieds et mains attachés, le visage enveloppé d’un suaire » ; « Déliez-le et laisser-le aller » L’Evangile souligne que « les nombreux juifs qui étaient venus et avaient donc vus ce que faisait Jésus, crurent en lui ».
Allons-nous lui donner notre foi ? Elle est nécessaire pour ressusciter avec lui et comme lui, après nous être conduits en amitié à aimer comme il nous a aimés.
Marie, notre mère du ciel, nous te faisons confiance pour nous aider. Pries pour nous,
pauvres pécheurs !
Si vous désirez écouter l’homélile du Père Daniel Meynen, il suffit de télécharger le fichier suivant :
Lazare, préfiguration du Christ, mort et ressuscité pour le salut de l’humanité!
Notre Seigneur Jésus éprouve beaucoup d’affection pour Lazare, ce qui justifie d’ailleurs ses larmes. En fait, Jésus pleure devant la souffrance de l’humanité, devant les apories de la maladie, de la souffrance et de la mort de l’homme. C’est pourquoi il accomplit cette action de salut: il sort son ami Lazare du gouffre de la mort. C’est dire que tout chrétien en ce temps de carême, doit entrer dans la logique de la vie apportée par le Christ. Après la phase catéchuménale de la transfiguration, de la source d’eau vive et de la véritable lumière, le chrétien est invité en ce cinquième dimanche à accepter de passer par l’épreuve de la mort avec Jésus, de compatir à la souffrance de l’humanité, pour ressusciter avec lui à Pâques.
Ayons une pensée particulière pour ces catastrophes dans le monde: le Japon et les autres pays victimes de calamités diverses. Pensons à ces victimes innocentes des guerres de Libye et de Côte d’Ivoire et de tous les coins du monde. Tournons-nous vers Jésus et disons lui: “si tu n’es pas là Jésus, notre humanité se meurt, alors viens à nos côtés, sois l’invité de nos vies quotidiennes et manifeste nous ton Amour” Amen.
Nous vivons dans un monde de dictateurs de toutes sortes pour qui la vie des autres n’a aucune valeur. Nous appartenons à monde aspiré dansune spirale de violence. C’est à cette civilisation hypnotisée par la destruction et la mort que le Christ nous parle aujourd’hui de vie et d’espérance. « Vous saurez que je suis le Seigneur quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez » (1e lecture). Notre Dieu est le Dieu de la vie, il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. Certes, la mort est inévitable et donc apparemment triomphante et pourtant saint Paul nous dit cette parole pleine d’espérance : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ». (2e lecture). Oui, Jésus-Christ Sauveur, mort et ressuscité, est vainqueur de la mort et de la violence. Dans l’évangile, nous sommes invités à poser cet acte de foi en Jésus Christ mort et ressuscité pour nous au travers les personnages de Marthe et de Marie.
A Jésus qui lui dit que son frère ressuscitera, Marthe répond : « Je sais que tu le ressuscitera au moment de la résurrection au dernier jour ». Elle renvoie son espérance dans un lointain futur. Jésus la ramène à l’aujourd’hui : « Moi, je suis la résurrection et la vie. » La résurrection n’est pas seulement un événement général de la fin des temps, mais Quelqu’un, Jésus, à qui Thomas dira plus tard et en face : « mon Seigneur et mon Dieu ». La résurrection de Lazare, la vôtre, la mienne, c’est Jésus. Etre en lien avec Jésus, c’est être pris dès maintenant dans la relation éternelle du Christ à son Père. La résurrection n’est pas un seulement et d’abord événement cosmique – la résurrection est un événement relationnel et, en fait, un événement personnel : « celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » La foi en la résurrection, c’est croire en Jésus mon Sauveur et mon libérateur ici et maintenant ! C’est croire que je suis en lui et Lui en moi : « Quiconque croit en moi, même s’il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? »
Peut-être qu’une souffrance trop forte nous empêche de professer une espérance, même dans un avenir éloigné. Peut-être que nous n’avons même plus la force, comme Marie, de reprocher au Seigneur ce que nous croyons être sa passivité : « Si tu avais été là Seigneur ! » Peut-être que nous ne sommes même plus capables que de pleurer. Osons alors regarder vers Jésus. Il y a des larmes qu’il est bon de laisser couler, non pour se complaire dans la souffrance, mais pour la confier au Seigneur.
Pour nous libérer du poids qui nous écrase, Jésus a besoin de savoir où il se trouve : « Où l’avez-vous mis ? » Où as-tu caché ta souffrance, enfoui ta blessure ? « Seigneur viens et vois ». Ce tombeau encore fermé, c’est à nous d’en rouler la pierre et de laisser revenir à la lumière cette partie souffrante de nous-mêmes, ce « Lazare », qui y est prisonnier. Si nous choisissons la vie, alors Jésus rend grâce et lance son cri de recréation : « Lazare, dehors ici ».
Le carême est donc ce temps où le Christ nous invite à laisser les tombeaux de nos fausses sécurités, de nos culpabilités, de nos blessures, de nos repliements sur nous-mêmes. C’est le temps de laisser la Parole nous recréer dans notre filiation divine. « La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jean 17)
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Merci à tous de vos commentaires. Vous pouvez aussi nous proposer vos prières universelles. Elles seront les bienvenues
Merci pour ces belles homélies. Est-ce que vous ne pouvez pas aussi nous proposer les mots d’accueil du début de la célébration?
Bonjour et bienvenue… + quelques orientations pour entrer dans la liturgie du jour.
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ».
Dans ce cri de détresse qui sonne comme un reproche, Marthe et Marie nous donnent un enseignement : en l’absence de Jésus, il n’y a pas de vie. Mais pour notre méditation, je nous inviterais à suivre quelques éléments qui structurent cette péricope de la résurrection de Lazare.
Le premier est l’annonce de la maladie avec la mention des liens d’amitiés qui existent entre Jésus, Marthe, Marie et Lazare. « Celui que tu aimes est malade ». Remarquons qu’instinctivement, les sœurs portent le cas de leur frère à Jésus. Même si elles ne font aucune demande explicite, elles croient que Jésus fera quelque chose pour leur frère. Et nous, devant qui portons-nous souvent nos difficultés ? A qu’elle porte frappons-nous pour résoudre nos problèmes, celle des marabouts ou celle de Jésus ?
Le second élément de ce récit est l’attitude de Jésus après l’annonce de la maladie de Lazare. Il se contente de dire que cette maladie ne conduit pas à la mort, qu’elle est pour la gloire de Dieu et il reste encore deux jours dans l’indifférence. Nous pouvons déceler ici le mystère de certaines de nos souffrances. Sans toutefois être causées par Dieu, elles peuvent servir pour révéler sa gloire ou sa puissance. En restant deux jours dans l’indifférence, Saint Jean montre que Jésus agit quand il veut et comme il veut. Il ne fait rien dans la précipitation. Donne-nous Seigneur, d’entrer dans la pédagogie de ton action.
Le troisième élément est l’annonce par Jésus du sommeil de Lazare. Il est vrai que les apôtres n’étaient pas très d’accords pour un retour en Judée, par peur des juifs qui en voulaient à la vie de Jésus. Ainsi, quand ce dernier annonce que Lazare s’est endormi, ils sont plutôt contents et ils se disent : s’il dort, c’est qu’il se sent déjà mieux et qu’il va guérir. Donc pas besoin d’y aller. Mais Jésus précise que Lazare est mort. Et il les invite à faire le chemin ensemble. Saint Jean nous montre par là que pour être témoin de la manifestation divine et voir notre foi grandir, nous serons souvent conduit sur des chemins que nous redoutons. Il faudra tout simplement faire confiance au Seigneur.
Le quatrième élément est la rencontre de Jésus avec les sœurs de Lazare. Ce qui nous frappe, c’est la progression de leur foi. Comme l’aveugle-né de dimanche dernier, Marthe professe : « Oui Seigneur, tu es le Messie. Je le crois, tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde » Mais contrairement à cet aveugle-né qui a professé sa foi après sa guérison, Marthe le fait avant la résurrection de Lazare et invite implicitement sa sœur Marie à le faire aussi quand elle lui dit : « le maître est là, il t’appelle ».
De cet évangile dont la richesse n’est plus à démontrer, que le Seigneur nous donne de comprendre que la question essentielle pour nous n’est pas d’abord de pouvoir sortir du tombeau un jour, mais de passer, dès maintenant de la mort à la vie par une adhésion de Foi à la personne de Jésus qui nous rassure: « celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra »
Alain KENFO TAHABA
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