Homélie de la Pentecôte
Abbé Jean Compazieu | 4 juin 2011
Textes bibliques : Lire
Nous sommes rassemblés en ce dimanche pour fêter la Pentecôte. Alors nous pouvons nous poser la question : quelle est l’origine de cette fête ? Que représente-t-elle pour nous ? Dans notre monde sécularisé, beaucoup ont oublié. Le risque est grand de réduire cette fête à un long week end. De plus, les fêtes votives organisées à cette occasion peuvent amplifier la confusion. Il est donc important que nous allions à la source et au cœur de notre foi.
La Pentecôte trouve son origine dans l’Ancien Testament, bien avant Jésus Christ. Cette appellation vient d’un mot grec qui signifie “cinquantaine”. Au départ, on célébrait la première moisson des blés. C’était une fête joyeuse où l’on remerciait Dieu pour les dons de la nature. Et nous, pensons-nous à lui rendre grâce pour tous les biens qu’il nous donne ? Plus tard, cette fête prendra une signification nouvelle. Sous la direction de Moïse, le peuple d’Israël avait été libéré de l’esclavage. Il a traversé la Mer Rouge pour aller vers la Terre promise. Chaque année, on célébrait la Pâque pour commémorer cet événement. Et cinquante jours plus tard, on a fêté la Pentecôte, c’est-à-dire le don de la loi à Moïse sur le Sinaï.
Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes les bénéficiaires d’un nouveau Sinaï. Dieu donne son souffle saint aux disciples. Désormais, la loi de Dieu n’est plus inscrite sur la pierre mais dans les cœurs. L’alliance entre Dieu et les hommes ne se limite plus au seul peuple d’Israël. Elle est offerte à tous les hommes du monde entier. Certains voudraient une Eglise ou les chrétiens seraient bien entre eux. Ce n’est pas cela que Jésus a voulu. Pour le comprendre il suffit de lire les textes bibliques de ce dimanche.
Le livre des Actes des Apôtres nous dit que les disciples étaient enfermés en un même lieu. Ils n’étaient qu’entre eux. Or voilà que le jour de la Pentecôte, ils sont remplis de l’Esprit Saint. Ils sont poussés dehors pour proclamer les merveilles de Dieu. Pour en parler, saint Luc utilise un langage très imagé. Il y est question de vent et de feu. Comme un vent violent, l’Esprit Saint emporte la peur des apôtres. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres ; il illumine leur nuit. Devant la foule, les apôtres se mettent à proclamer les merveilles de Dieu. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. Ils n’ont plus peur de témoigner, même devant ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.
L’Esprit Saint que les apôtres ont reçu est appelé l’Esprit de Vérité. Nous nous rappelons qu’un jour, Jésus a dit : “Je suis le chemin, la Vérité et la vie ; personne ne va au Père sans passer par moi.” Aller vers Jésus, c’est aller vers la vérité ; écouter Jésus, c’est accueillir la vérité ; c’est se laisser imprégner de l’amour qui est en Dieu. Cela ne sera possible que si nous avons un cœur de pauvres. Certains sont imbus de certitudes qu’ils pensent être la vérité. Mais ces certitudes ne résistent pas au souffle de la Pentecôte. Ce qu’il faut annoncer au monde, c’est d’abord Jésus mort et ressuscité.
Cet événement de la Pentecôte est aussi une bonne nouvelle pour nous. Comme les apôtres au soir de Pâques, nous vivons parfois avec la peur au ventre. Nous verrouillons les portes ; nous nous replions sur nous-mêmes. Dans un monde indifférent ou hostile à la foi chrétienne, il y a de qui être inquiet. Mais comme au soir de Pâques, Jésus nous rejoint. Sa première parole est un souhait de paix. Cette salutation répétée vient renforcer la joie des apôtres et la nôtre. Ce qui est encore plus merveilleux, c’est qu’il continue à nous faire confiance malgré nos infidélités. “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Le Christ compte sur nous pour être les messagers de l’Evangile et pour cela, il nous donne l’Esprit Saint. Ainsi, comme Jésus et avec lui, nous pourrons vivre dans l’amour du Père.
Nous sommes donc envoyés pour annoncer l’Evangile. Comprenons bien, il ne s’agit pas de répéter un message appris par cœur comme si le sens était donné une fois pour toutes. Nous vivons dans un monde qui a beaucoup changé. L’Esprit saint est là pour nous inviter à le rejoindre dans ce qu’il vit. Il vient nous rappeler que ce qui est premier, ce n’est pas le confort matériel ni l’argent mais la personne. Le Christ ressuscité nous entraîne à le suivre et à aimer comme lui et avec lui. A la suite des apôtres, l’Eglise d’aujourd’hui est appelée à communiquer la paix et à manifester le pardon. Cette œuvre peut paraître impossible face aux défis du monde moderne. Mais au souffle de l’Esprit, le rêve de communion fraternelle peut devenir réalité.
Ensemble, nous supplions le Seigneur : Donne-nous d’être dociles à l’Esprit, comme toi, comme tes apôtres. Que nous sachions nous tourner vers lui, source de Lumière et de force. Amen
D’après diverses sources
Vous avez peut-être remarqué que le numéro du 2 juin de Pèlerin parle de ce blog. C’est à la page 39, “Envie de spi ?”. Ce qui fait la richesse de ce blog, c’est aussi les commentaires que vous ajoutez. Chacun peut partager ses idées, une prière universelle, une homélie… Merci à tous.
Début de blog sur les sacrements : Lire
je dis a dieu dans mon cœur ,protège tous ceux que je rencontre
je viens en aide a celui qui est dans le besoin
sans le dire a personne
l’esprit de pentecôte
c’est l’esprit saint qui nous guide tous les jours
dans un esprit de bienveillance et d’humanité
moi je crois a l’esprit saint
FETE DE LA PENTECOTE – année A – Dimanche 12 juin 2011 – Evangile de Jean 20, 19-23
PENTECÔTE : La Nouvelle Alliance dans l’Esprit
Dès l’antiquité, les populations du Proche et Moyen-Orient scandaient le rythme du temps par trois fêtes. Au début de l’année nouvelle, à la première lune, les bergers immolaient et partageaient un jeune agneau tandis que les agriculteurs, pour renouveler le levain, mangeaient du pain azyme (non levé) pendant une semaine. – Après 7 semaines, avait lieu la Fête des Moissons, dite aussi fête des Semaines. – Et en fin d’année, après la récolte des olives et les vendanges, éclatait l’allégresse de la fête des Récoltes ou des Huttes (dans lesquelles on logeait pendant ce travail).
Comme on le voit, les hommes divinisaient les forces de la nature, présentaient des offrandes aux dieux (les baals) afin de s’attirer leurs bienfaits : fécondité des couples, prospérité des troupeaux, fertilité des terres. L’humanité fragile et apeurée demeurait enfermée dans le cycle des saisons.
NON PLUS SOUMIS A LA NATURE MAIS ACTEURS DE L’HISTOIRE.
Seules parmi les autres, les tribus qui constituent le nouveau peuple d’Israël vont opérer une révolution fondamentale. Rejetant l’idolâtrie et la soumission aux forces naturelles, Israël reprend les trois fêtes annuelles mais en leur donnant un contenu absolument inédit.
Pâque (PESSAH) est le moment de l’intervention du Dieu unique, YHWH, qui, la nuit de l’immolation de l’agneau, a fait sortir les Hébreux, esclaves des pharaons égyptiens.
La fête des Semaines (SHAVOUÔT – traduit plus tard en grec par « PENTECOSTES ») rappelle le grand événement du Sinaï : en effet, le 3ème mois après l’exode, YHWH a fait alliance avec ces Hébreux et leur a donné sa Loi.
Enfin la fête des Huttes fait mémoire de la longue marche à travers le désert, de la vie sous tentes, en direction de la terre promise par YHWH.
Les fêtes, de naturelles qu’elles étaient, sont devenues mémoires d’événements historiques. C’est pourquoi on devra les célébrer jusqu’à la fin des temps. Elles constituent les étapes de la libération d’un peuple. Elles lui rappellent qui il est et comment il doit vivre. L’histoire prend sens : la « fête » chante le processus de libération de l’homme.
L’ULTIME REVOLUTION AVEC JESUS ET L’ESPRIT.
C’est bien lors de la fête de la Pâque que Jésus a été crucifié et qu’il est ressuscité. Par « sa Pâque », il est l’agneau véritable qui offre le pardon des péchés et fait sortir ses disciples de l’esclavage du mal. L’amour du crucifié vivant est la source de la miséricorde.
La 2ème fête (Shavouôt-pentecostès en grec) célébrait le don de la Loi (le décalogue) mais dans toutes ses Ecritures, Israël avouait qu’il n’avait jamais réussi à observer cette Loi de YHWH, que son histoire était marquée par les incessantes désobéissances dont l’issue avait été le désastre de – 587 (destruction de Jérusalem et du temple, exil). Toutefois, des prophètes avaient lancé une stupéfiante bonne nouvelle :
« Des jours viennent où je conclurai une nouvelle alliance…différente de celle conclue avec les pères et qu’ils ont rompue. Je déposerai mes directives au fond d’eux-mêmes, les inscrivant dans leur être. Je deviendrai Dieu pour eux et ils deviendront un peuple pour moi… »
( Jérémie 31, 31 – cf aussi Ezéchiel 36, 26…).
Saint Luc -et l’Eglise de son temps- a compris que le don de l’Esprit-Saint était enfin l’accomplissement de l’antique promesse : c’est pourquoi il raconte cet événement en calquant son récit sur celui de l’Alliance au Sinaï (Exode 19). Mais ici on n’est plus dans le désert du Sinaï, sous l’accablement de l’orage, de la foudre, du tremblement de terre, mais à Jérusalem, en pleine ville, dans la douceur d’un coup de vent qui libère les hommes et les femmes en prière, les fait descendre de leur retraite, pour débouler dans la rue, animés par une allégresse irrépressible.
« Quand arriva la Pentecôte (50ème jour après Pâques), ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain il y eut un violent coup de vent…ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et se posa sur chacun… Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint. Ils se mirent à parler en d’autres langues et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit…. Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient dans la stupéfaction parce que chacun les entendait parler sa propre langue. Déconcertés, émerveillés, ils disaient : « Ces hommes ne sont-ils pas Galiléens ? Comment se fait-il que chacun les entende dans sa langue maternelle ? Nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu ». Ils étaient tous déconcertés, et, dans leur perplexité, ils se disaient les uns aux autres : « Qu’est-ce que cela veut dire ? ». Certains s’esclaffaient : « Ils sont pleins de vin doux »…. »
Je devine le sourire de Luc écrivant ces lignes. Il semble dire à ses communautés (et à nous aujourd’hui) : pourquoi la piété vous donne-t-elle cette mine morose ? Pourquoi ces assemblées tristounettes ? Pourquoi ces airs découragés, ces discours défaitistes, ces critiques du monde, ces projets orgueilleux ?…Rappelez-vous le premier jour. Combien étaient ces « premiers chrétiens » ? De quelles ressources disposaient-ils ? Quel projet avaient-ils fomenté ? Quel plan ?
Tout simplement ils étaient heureux d’être transformés, ils affichaient leur joie, s’embrassaient d’amitié. Ils ne faisaient rien : ils étaient ce qu’ils étaient devenus !
Magnifique image inaugurale de l’Eglise: elle va à la rencontre des hommes, ne les juge pas, ne pontifie pas. Pauvre, simple, démunie mais heureuse !!
Et MARIE qui était là les regardait. Oui son Fils avait remporté la victoire sur le mal et ces pauvres hommes et femmes, transfigurés par son Esprit, allaient proclamer la Bonne Nouvelle à tous les peuples et partager le don de l’Esprit afin de transformer le monde.
Elle nous regarde aujourd’hui : ah si cette nouvelle Pentecôte allait changer les chrétiens désabusés en témoins joyeux ! Si allaient surgir de nouvelles petites communautés avec la même faiblesse et le même rayonnement joyeux ?
Abaisser la Pentecôte à un ou deux jours de congé, à une occasion de vacances et de voyages, quelle comédie ! Alors qu’elle est la mémoire de la libération de l’humanité : enfin, en ce jour les hommes cessaient d’être prisonniers du temps, esclaves des dieux, soumis à des lois, condamnés à mort. Ils étaient réellement enfants de Dieu le Père, divinisés au sein même de leur humanité. Ils avaient enfin compris que l’on ne bâtit pas sa sainteté à coup de mérites et de liturgies, que le péché n’est plus une condamnation, que la culpabilité était vaincue, qu’il ne fallait pas d’abord faire des efforts mais accueillir l’Amour Infini, que nous manquerions toujours de souffle et de force pour réaliser notre accomplissement mais que celui-ci était offert par le don du SOUFFLE DE DIEU.
Car cet événement de Pentecôte si magnifiquement décrit par saint Luc n’est pas qu’un souvenir, une lecture écoutée distraitement à l’église (pour autant déjà qu’on soit arrivé à l’heure pour la messe !). La scène n’est pas qu’une évocation : elle est – elle peut être – une vocation, un appel pour notre renouveau aujourd’hui. Pourquoi ne refaisons-nous pas ce que les premiers disciples ont fait ?
VIENS ESPRIT-SAINT ! . . .
Raphaël D
Recevez l’Esprit Saint
Dans l’évangile de Jean, c’est le soir même de Pâques (Jn 20,19) que l’Esprit Saint est donné aux apôtres, et que l’Église naît, du souffle même de Jésus. Pour Jean la résurrection de Jésus et le don de l’Esprit Saint aux apôtres, eurent lieu le premier jour de la semaine.
Le premier jour de cette semaine-là, un monde nouveau commence, une vie nouvelle. Pour qu’il y ait vie, il faut le souffle créateur de Dieu. Pour qu’il y ait Église, il faut le souffle créateur de l’Esprit.
L’Église est née avec cet évènement de la Pentecôte.
Depuis ce jour-là, les chrétiens se réunissent de “premier jour de la semaine” en “premier jour de la semaine”… de dimanche en dimanche. L’Église naît de ce rassemblement rythmé, de semaine en semaine, depuis des siècles et aujourd’hui encore.
Ce n’est pas par hasard que Jean fait un lien entre la résurrection de Jésus et le don de l’Esprit.
Alors que les disciples s’étaient enfermés au Cénacle car ils avaient peur, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. L’irruption soudaine de Jésus parmi ses disciples enfermés signifie qu’il ne peut être retenu par aucun obstacle pour être parmi les siens.
Jésus leur dit : “La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie” (Jn 20,21) Ils furent remplis de joie en voyant le Seigneur. D’enfermés qu’ils étaient, les voici envoyés en mission. Le don de l’Esprit vient rendre possible cette mission : mission qui est de transmettre le Salut, le Pardon et la Sainteté.
Méditons les paroles de Jésus, comme un sacrement de la présence de Dieu. La parole de Jésus est une des bases de la vie chrétienne véritable.
Méditation d’une parole à laquelle on est fidèle, d’une parole vécue, c’est à dire d’une parole qui est mise en pratique : la Parole de Jésus n’est pas une chose, c’est quelqu’un. Jésus étant parti, il y a un autre qui vient prendre le relais, envoyé par le Père au nom de Jésus : c’est l’Esprit Saint. L’Esprit Saint n’ajoute rien à Jésus, comme Jésus n’ajoutait rien au Père : ce sont trois qui ne font qu’un !
L’Esprit Saint est celui qui communique toute la vie de Dieu à l’humanité. C’est l’Esprit Saint qui aidera l’Église à comprendre progressivement le don de Dieu, révélé en Jésus Christ. Et aujourd’hui, l’Esprit Saint est toujours à l’œuvre : “Je suis avec vous jusqu’à la fin des siècles” (Mt 28,20) disait Jésus. L’Église a encore beaucoup à comprendre, à découvrir et à vivre et cela, est encore plus vrai pour chacun de nous.
Il est important de saisir que la fête de la Pentecôte (Première lecture) n’a pas eu lieu seulement pour les apôtres : le vent violent a été perçu aussi par une multitude d’hommes et de femmes à Jérusalem : chacun entendait proclamer dans sa propre langue les merveilles de Dieu. (Ac 2, 5-11) Pour qu’une personne reconnaisse dans la parole d’une autre, la Parole de Dieu, il y faut l’action de l’Esprit Saint. ” C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” (Rm 8 , 16 )
La fête de la Pentecôte est non seulement la fête de la naissance de l’Église par les pouvoirs transmis aux apôtres mais elle est aussi la fête du renouvellement du monde par l’action de l’Esprit Saint qui conduit progressivement toute l’humanité à la compréhension du message de Jésus : “L’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous remettra en mémoire tout ce que je vous ai dit !” ( Jn 14, 26)
Prions l’Esprit Saint de nous enseigner à comprendre et à vivre l’Évangile aujourd’hui.
Michel Houyoux, diacre permanent
Saint Jean de la Croix, le grand mystique espagnol du 16e siècle, a écrit cette très belle phrase : « Elle est donc souverainement désirable, cette brise de l’Esprit Saint, et chaque âme doit demander qu’elle souffle au travers de son jardin, afin que les divins parfums de Dieu s’en exhalent. » (Cantique Spirituel B, Strophe 17, § 9.)
En ce jour de Pentecôte, demandons à recevoir cette brise de l’Esprit Saint, pour pouvoir vivre de l’Esprit ou, mieux encore, pour pouvoir vivre dans l’Esprit. Aujourd’hui, l’Esprit Saint est Celui qui nous donne la vie. Il nous entraîne dans la ronde de la vie divine. Il est cette spirale d’amour entre le Père et le Fils, entre le Fils et le Père.
L’Esprit Saint est un Esprit d’Amour : Si le souffle évoque l’Esprit, son nom véritable est : agapè, Amour véritable, source de toute tendresse. Il est Celui qui vient restaurer en nous notre capacité d’aimer. S’il y a de l’amour vrai, dans nos cœurs, dans nos vies, c’est parce que le Saint-Esprit nous a été donné. L’esprit Saint c’est Dieu qui veut demeurer dans nos cœurs, partager notre existence, devenir un avec nous. Il veut nous faire participer à sa propre nature divine, à sa Sagesse qui s’est incarnée, à sa joie et à son amour. Un saint orthodoxe, Séraphim de Sarov, a pu dire au 19e s : « Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition du Saint-Esprit ».
Mais dans les trois lectures que nous venons d’entendre, remarquons aussi que l’Esprit est donné à une communauté : Il est répandu sur un groupe de croyants : les apôtres, les disciples, l’Eglise… L’Esprit les tourne aussitôt vers les autres, vers le monde, vers l’avenir. « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit […] Les activités [dans l’Eglise] sont variées, mais c’est toujours le même Dieu qui agit en tous. Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (2e lecture). L’Esprit nous est donné non pas d’abord pour notre confort personnel, mais pour le bien-être des autres : Il est un don qui passe par nous, à travers nous d’abord pour l’extérieur, même si évidemment il nous fait du bien à nous aussi. Cela transparaît clairement dans le livre des Actes et dans l’Evangile : les apôtres sont réunis, ils ont peur, ils sont repliés sur eux-mêmes, les portes verrouillées à double tour. Et comme toujours, c’est le Christ qui prend l’initiative : « La paix soit avec vous… Recevez l’Esprit Saint… Je vous envoie.. »
Saint Basile de Césarée fait remarquer à propos de l’Esprit : « on ne peut pas le saisir, mais on peut comprendre sa bonté. » On le peut grâce aux œuvres qu’il nous encourage à réaliser : donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, écouter les affligés, visiter les malades, supporter patiemment les défauts des autres… Ce ne sont pas des là actions spectaculaires, mais au contraire des gestes simples de la simplicité même de l’Esprit.
Invoquons-le, appelons-le de tout notre être. Et comme le dit à nouveau magnifiquement le grand Saint Basile au 4e siècle : « Comme les objets nets et transparents, lorsqu’un rayon les frappe, deviennent eux-mêmes resplendissants et tirent d’eux-mêmes une autre lumière ; de même les âmes qui portent l’Esprit, illuminées par l’Esprit, deviennent elles-mêmes spirituelles et renvoient la grâce sur les autres.
De là viennent la prévision de l’avenir, l’intelligence des mystères, la compréhension des choses cachées, la distribution des dons spirituels, la citoyenneté céleste, la danse avec les anges, la joie sans fin, la demeure en Dieu, la ressemblance avec Dieu. et le comble de ce que l’on peut désirer : devenir Dieu. » (Traité sur le Saint Esprit).
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Je suis content de ce commentaire. Que l’Esprit Saint fasse de nous les enfants de Dieu qui s’aiment et des intruments de paix dans ce monde épris de violence et d’envie. Amen !