La Croix Glorieuse
Abbé Jean Compazieu | 8 septembre 2011.
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Les lectures de ce jour nous parlent de la croix. Cet objet dont nous avons l’habitude est devenue un signe pour les chrétiens. Cette croix, nous la retrouvons dans nos églises et nos maisons mais aussi aux carrefours de nos chemins ou encore sur les tombes de nos défunts. Dans bien des cas, elle fait partie des signes que les chrétiens des générations anciennes nous ont légués.
Oui, bien sûr, mais cette croix, c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants : je pense à celle qui s’appelle longue maladie, exclusion, accusation et condamnation injuste. Les médias nous parlent régulièrement des catastrophes et des accidents spectaculaires. On nous dit que telle personne a été transportée à l’hôpital, puis on n’en parle plus. Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui portent une lourde croix dans les Centres de rééducation, et ça dure des mois et des années.
Cette croix si douloureuse pour beaucoup, Jésus l’a portée avant nous. En voyant cet instrument de supplice, nous pensons à la souffrance morale, l’accusation injuste, la haine. Les évangiles nous décrivent le mépris des accusateurs qui voulaient la mort de Jésus ; mais la souffrance de Jésus c’était la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon des disciples.
Mais en ce jour, l’évangile de saint Jean nous invite à regarder au-delà. Il nous montre Jésus élevé sur la croix. Cette élévation n’est pas seulement physique. Ici, c’est de son exaltation et de sa glorification qu’il s’agit. Nous regardons la croix non pour y voir l’horreur subie par le condamné mais la glorification du Messie.
Pour nous aider à comprendre cela, l’évangile un événement très connu de l’Ancien Testament. Au cours de leur traversée du désert, les Hébreux se sont plusieurs fois révoltés contre Dieu. Or voilà qu’ils se sont trouvés dans une région infestée par des serpents venimeux. Il y eut de nombreux morts. Alors le peuple pense que la colère de Dieu s’est abattue contre eux et qu’ils sont punis à cause de leur péché. Ils demandent alors à Moïse d’intervenir en leur faveur auprès de lui.
Moïse leur propose de la part de Dieu un geste symbolique : Faites-vous un serpent de bronze que vous mettrez au bout d’un étendard ; celui qui aura été mordu et le regardera avec foi sera sauvé. Entendons-nous bien : Ce n’est pas l’objet qui les sauvait mais Dieu vers qui ils se tournaient. Ils étaient invités à laisser de côté leur révolte et à renouveler leur confiance en Dieu sauveur et libérateur.
Cet évangile nous rejoint aujourd’hui. Nous pouvons être guéris et sauvés en nous tournant vers la croix du Christ. Bien sûr, ce n’est pas un geste magique mais une démarche de foi et de confiance envers le Christ Vainqueur. Désormais, rien ne peut nous séparer de son amour. Avec lui, il n’y a pas de situation sans issue.
Il arrive que, parfois, nous sommes désespérés ; nous n’avons plus la force ni l’envie de prier. C’est alors que nous pouvons nous arrêter bien simplement devant la croix du Christ et la regarder en silence. Et nous découvrons alors qu’elle nous rééduque spirituellement.
Nous découvrons que Dieu nous aime d’un amour passionné et il veut nous combler bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer. Il attend de nous une réponse libre, accueillante et aimante. Il nous attire à lui par le rayonnement de son amour, mais il respecte notre liberté. La décision nous appartient et personne ne peut la prendre à notre place. En regardant cette croix, nous apprenons à imiter le Christ. Lui-même nous a aimés jusqu’au don total de sa vie. C’est sur ce chemin du don de soi que nous sommes invités à le suivre jusqu’au bout. C’est à cette condition que nous pourrons prendre part à son exaltation et à sa glorification.
Quand nous traversons un désert de souffrances, de peurs et de doutes, arrêtons-nous devant croix du Christ. A travers elle, c’est Dieu qui nous fait signe et nous invite à la confiance. En fêtant la Croix glorieuse, nous fêtons la résurrection de Celui qui s’y trouve suspendu. Cet instrument de torture et d’horreur est devenu Arbre de Vie.
Merci pour ces commentaires qui nous rappelle la puissance de la croix, la glorification du Christ. Dans mes tentations, mes détresses, je regarde Jésus crucifié et mon coeur se rempli d’amour pour notre Sauveur. Alors je dépose tout au pied de sa croix car il a dit “prenez sur vous mon joug ..il est facile à porter et mon fardeau est léger “(matthieu 11,28 à 30.) Et je me dis, je ne dois pas “craquer” car Toi Jésus tu a été jusqu’au bout de l’Amour. Et celà me donne beaucoup de force.
merci, pour ce texte, il me donne force et persévérence au Christ.Etant devant la maladie, je me suis bien souvent éloignée de ma foi.Enfin je l’ai mise en veille et quand je lis ce texte ,je me rend compte que je suis bien petite devant la souffrance du CHRIST .Celle qu’il a endurée pour nous.
lina dit :
J’ai actuellement, à faire face à un souci personnel – chacun de vos commentaires me porte une réponse et me donne des raisons d’espérer. Merci pour tout.
en 2001 nous avons perdu nos mamies en 2mois d’intervalle,un pretre m’a dit
vous avez la croix!!
je n’ai pas osé lui demandé la signification de cette phrase
j’etais dans la perte le deuil,mais je sais qu’elle sont a nos cotés
je pense aux façades des vieux chalets savoyards avec la grande croix nue qui accueillait le visiteur.. .evocation de la mort qui détruit toute chose …proclamation de la VIE qui jaillit , début des temps nouveaux : chaque jour apporte la mort de quelque chose pour moi, en moi et en même temps questionne ma foi, m’appelle à une espérance confiante : L’AMOUR a vaincu la mort .! Vous tous , bénissez le Seigneur !
Oui, la croix, “instrument de torture et d’horreur, est devenu Arbre de vie” : quelle force et quelle confiance cela nous donne ! Merci, Père, pour ce beau texte,
A bientôt, une fidèle lectrice, Annick