Homélie de la fête du Christ Roi
Abbé Jean Compazieu | 11 novembre 2011Journée du Secours Catholique
Textes bibliques : Lire
En lisant cet évangile, j’ai d’abord pensé à cette pièce de théâtre jouée à Paris qui a fait la une des médias ces dernières semaines. On y voit le visage du Christ profané d’une manière absolument inacceptable. Des groupes d’indignés se sont organisés pour protester. Ils ne pouvaient supporter que l’on tourne en dérision Celui qui donne sens à notre vie. Nous chrétiens, nous souffrons tous de ces atteintes répétées à notre foi de baptisés.
Mais regardons notre vie et celle de notre monde à la lumière de l’évangile que nous venons d’écouter. Le Christ bafoué, dénigré et rejeté c’est tous les jours qu’on le voit. C’est tous les jours qu’il subit des traitements intolérables dans certaines entreprises et autres lieux de travail. Il est présent en celui qui n’en peut plus d’être harcelé et accablé. C’est tous les jours qu’il est jeté à la rue. L’évangile de ce dimanche nous invite à le reconnaître à travers celui qui meurt de faim, de froid et surtout de manque d’amour. Jésus est tellement proche de ces petits qu’il s’identifie à eux.
Ces jours-ci, les médias nous ont parlé des jeunes de plus en plus nombreux qui sombrent dans la précarité. Beaucoup se sont résignés à frapper à la porte du Secours Catholique. Une étude montre qu’ils représentent la catégorie la plus pauvre de la société. Leur situation est accentuée par les effets de la crise. La principale cause de cette pauvreté chez les jeunes est avant tout la difficulté de trouver un emploi ; cela les empêche de trouver leur autonomie. A travers eux, c’est encore le Christ qui est bafoué et rejeté. On s’est mobilisé contre une pièce de théâtre. Aurons-nous le courage de nous lever pour agir contre cette exclusion ?
En ce dimanche 20 novembre, nous fêtons le Christ Roi de l’univers. Il n’est pas un roi à la manière des grands de ce monde. Ces derniers cherchent à imposer leur pouvoir et leur autorité. La royauté du Christ c’est celle du berger qui se consacre entièrement à chacune de ses brebis. Il est tellement proche des petits qu’il se reconnaît en chacun d’eux. C’est à la manière dont nous les aurons accueillis que nous serons jugés. Le tri sera le résultat du choix que nous aurons fait durant notre vie. Le Seigneur nous rappellera qu’il était présent à travers les exclus qui se sont trouvés sur notre route.
En ce dimanche, c’est aussi la journée du Secours Catholique. C’est une journée de prière, de réflexion et de partage. En nous engageant aux côté de cette association, nous participons d’une manière plus efficace à la lutte contre la pauvreté. C’est important car il est urgent de bâtir ensemble ce Royaume de justice et de paix voulu par Jésus. En cette période de crise, notre critère ne doit pas être le “chacun pour soi” mais le partage et la solidarité. Le Royaume de Dieu c’est celui de l’amour et de la fraternité. Le seul critère de séparation qui y subsiste, c’est l’amour des petits. D’un côté, il y aura ceux qui auront aimé et de l’autre ceux qui ne l’ont pas fait.
“J’ai eu faim…” nous dit Jésus. Oui, bien sûr, chacun pense à la faim matérielle. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent chaque jour avec la faim au ventre. Le Secours Catholique et d’autres organismes ne cessent de nous le rappeler. Et même dans nos villages tranquilles, nous pouvons découvrir des personnes qui n’ont rien à manger. Mais en même temps, nous ne devons pas oublier ceux qui ont faim d’amitié, faim d’être reconnus et considérés, faim de justice et de paix. A travers eux, c’est le Christ qui est là.
“J’étais un étranger…” Nous pensons tous aux immigrés, aux sans papier. Beaucoup vivent une situation dramatique. Mais il y a d’autres manières de devenir étranger à l’autre. C’est ce qui arrive quand des couples se déchirent, ou encore dans les conflits de voisinage ou sur les lieux de travail. A travers l’étranger, c’est le Seigneur que nous ne savons pas toujours reconnaître. C’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons.
“J’étais prisonnier…” Nous pensons à ceux qui sont en prison à cause de leurs actes ; nous n’oublions pas les otages qui sont retenus loin de chez eux contre leur grés. Mais on peut aussi être prisonniers de diverses autres manières. Beaucoup sont enfermés dans leur réputation. On ne leur laisse aucune chance. D’autres sont prisonniers de l’alcool, de la drogue ou de leurs mauvaises habitudes. En général, on évite de les fréquenter. Et pourtant, à travers eux, c’est encore et toujours le Christ qui est là. Comme pour Caïn dans le livre de la Genèse, il nous demandera : “Qu’as-tu fait de ton frère ?”
C’est exclusivement sur l’amour que nous serons jugés. Mais ce jugement, ce n’est pas seulement pour plus tard, pour après notre mort. C’est maintenant que nous accueillons ou que nous refusons d’accueillir le Christ. Dieu n’aura pas à juger les hommes. Ils se seront eux-mêmes jugés tout au long de leur vie en accueillant ou en refusant son Royaume d’amour. Dieu n’aura rien d’autre à faire qu’à dévoiler ce qui était caché en chacune de leurs journées.
Dans l’eucharistie que nous célébrons chaque dimanche, nous apprenons à te reconnaître, Seigneur, dans la Parole et le Pain de Vie. Apprends-nous aussi à te reconnaître dans les pauvres. C’est auprès d’eux que nous sommes renvoyés si nous voulons te rencontrer. Nous te supplions : “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’Amour”. Amen
ADAP du diocèse de Nouméa : Lire ici
le plus grand peché c’est de ne pas venir en aide au frere qui a faim et qui manque de toit,les malades,les exclus c’est jesus et rien d’autre
merci de nous faire réfléchir sur notre agire comme chrétien
FÊTE DU CHRIST ROI – Année A – Dimanche 20 novembre 2011 – Evangile de Matthieu 25, 31-46
——– DERNIER DIMANCHE DE L’ANNEE LITURGIQUE ———
Le mal c’est ne pas faire
Les deux chapitres 24 et 25 constituent l’ultime discours de Jésus dans Matthieu : à deux jours de la Pâque où il va être mis à mort, il donne ses dernières instructions aux disciples : « Annoncez la Bonne Nouvelle dans le monde entier ; alertez sur les dangers des faux sauveurs ; vous connaîtrez des guerres et des persécutions, mais, un jour inconnu, « le Fils de l’homme viendra rassembler ses élus » (24, 31) ».
Et il termine sur une consigne capitale : « Veillez, tenez-vous prêts » (24, 42-44).
Ensuite trois paraboles illustrent en quoi consiste cette vigilance :
Donc les disciples connaissent tout l’enseignement de Jésus. Maintenant il reste l’essentiel : ce qui va se produire les jours suivants. Jésus invente l’Eucharistie pour que ses disciples pénètrent dans ce mystère de l’amour qui les unit ensemble, Christ et eux. Sur la croix, il donnera sa vie pour eux afin qu’ils vivent en lui et entre eux. La Résurrection pascale les convaincra du présent éternel de cette communion. Ils ne croient plus en un messie qui gagne à la guerre, supprime le mal et comble de cadeaux. Tout est achevé. L’unité « Dieu/homme » révélée en Jésus peut se vivre et se déployer universellement dans tous les disciples : Ils sont « mon corps, mon sang ». Encore faut-il qu’ils restent fidèles : la perspective du jugement final demeure.
ET LES AUTRES, LES NON CHRETIENS ?
Une question demeure : et les autres qui ne sont pas devenus disciples de Jésus ? Qu’en sera-t-il des multitudes qui n’ont pas cru à la Bonne Nouvelle, qui ont professé une autre religion, qui sont restés païens ?… Une 4ème et ultime parabole répond à cette question. L’humanité entière sera jugée. Car l’Evangile de Jésus est le critère unique qui départage les hommes et les femmes de tous les temps.
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il siégera sur son trône glorieux.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui :
il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare brebis et chèvres…. »
Le pauvre nazaréen moqué et ensanglanté, pendu au gibet infâme, victime innocente de ses juges impitoyables, sera LE JUGE ULTIME. Car son Evangile n’est pas une religion que l’on considère parmi toutes les autres et sa personne n’est pas un personnage du passé. L’histoire du monde se terminera sur son Epiphanie majestueuse. Il n’y aura plus d’évaluation selon la couleur de peau, la culture, la science, la richesse, la beauté. Le tri définitif se fera selon les actes – commis ou non.
Le Roi dira à ceux à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, recevez le Royaume préparé pour vous. Car j’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ; nu et vous m’avez habillé ; malade et vous m’avez visité ; en prison et vous êtes venus à moi »
Les justes répondront : « Seigneur quand est-ce que nous t’avons vu ? Tu avais faim et nous t’avons nourri ? Tu étais un étranger et nous t’avons accueilli ? Nu et nous t’avons visité ? Malade…. ?…Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? ». Et le Roi leur répondra : « Amen je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Donc il y aura toujours des foules de gens qui, pour une raison ou une autre, ne se seront pas convertis à l’Evangile. Ils auront sans doute commis bien des fautes, n’auront pas toujours observé les règles de la morale ni les rites de l’Eglise ; ils seront restés païens, agnostiques, athées. Certains peut-être auront été débauchés, voleurs, assassins…
Mais leur existence sera sauvée par un élan de bon cœur, un acte de partage. Découvrant la misère, le malheur, la détresse de certains, ils auront donné quelque chose, ils se seront dérangés pour aller vers eux, les visiter en prison ou à l’hôpital. Ainsi ils seront « des justes ».
Ils auront agi sans intérêt, sans espoir de récompense, simplement pour aider un homme souffrant. Mais voilà qu’ils apprennent, à la fin, la valeur extraordinaire de leur action : « Donner à mon petit frère, c’est ME donner A MOI » !!! Jésus s’identifie à ceux et celles qui, pour lui, rencontrent refus, dérision, rejet, attaque… Il l’avait déjà dit dans son discours de mission aux apôtres :
« Qui vous accueille m’accueille et qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé (Dieu).
Qui accueille un prophète recevra une récompense de prophète…
Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu’un verre d’eau fraiche, à l’un de ces petits en qualité de disciple, en vérité je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense » (10, 40-42)
LE MAL EST DANS L’INACTION, L’OMISSION
La scène suivante fait contraste absolu :
Le Roi dira à ceux à sa gauche : « Allez-vous en loin de moi, maudits, dans le feu éternel.
Car j’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger ; soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; étranger et vous ne m’avez pas accueilli ; nu, vous ne m’avez pas habillé ; malade et vous ne m’avez pas visité… »
Eux aussi répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison – sans nous mettre à ton service ??? ». Il leur répondra : « Amen je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi non plus que vous ne l’avez pas fait ».
— Et tous s’en iront : ceux-ci au châtiment éternel et les autres à la Vie éternelle »
On ne reproche pas à ces gens des pensées ou des actes mauvais – délits, méfaits, déviances sexuelles – ni des manques de pratique religieuse chrétienne, ni l’adhésion à une autre religion…L’échec total de leur vie, c’est leur dureté de cœur, l’indifférence à l’égard de gens qu’ils voyaient dans le besoin et qu’ils n’ont pas voulu secourir. Maintenant, à la fin, ils apprennent qu’en n’écoutant pas les cris des démunis, en refusant une démarche d’approche, ils ont raté la rencontre de Dieu, ils n’ont pas aidé Dieu à venir dans les hommes.
Le mal est dans le « non acte », dans l’omission.
CONCLUSIONS
En ce dernier dimanche symbolique du point final de l’histoire, nous rectifions nos conceptions. Si le Crucifié est le Roi, alors les misérables, les affamés, les démunis, les malades, les souffrants sont ceux que nous devons respecter et servir. Ils sont « rois » non en imposant leur puissance mais en nous invitant, du fond de leur faiblesse, à leur rendre service. Leur rencontre est donc amour – donc royauté.
La perspective du jugement final nous tient sur nos gardes : agissons tant qu’il en est temps.
Elle nous assure que les triomphes scandaleux du mal auront une fin et que la justice vaincra.
Elle nous interdit de condamner les hommes, car seul Dieu connaît les secrets des cœurs.
Ce ne sont pas tant nos pensées ou nos actions qui sont viles ou méchantes : ce sont nos omissions, nos manques d’actes. Nous ne commettons pas de mal grave mais nous manquons de faire beaucoup de bien.
Et nous gardons grande espérance à l’endroit de tous ces « braves gens » qui ne sont jamais dans nos chapelles, qui critiquent notre Eglise, mais qui, sans s’en douter, soutiennent le Christ incognito.
La foi (la lampe allumée et le talent qui fructifie) est la voie normale du salut, la vie de charité dans la communauté d’Eglise.
Mais pour beaucoup, c’est l’amour, le geste de partage, la solidarité.
Les chemins sont multiples pour rejoindre Dieu. Quels qu’ils soient, ils sont amour incarné.
Seigneur, en cet ultime dimanche de l’année,
Nous te louons, nous te bénissons, nous te rendons grâce
pour la multitude de tes dons reçus en cette année guidée par S. Matthieu.
Car nous étions pauvres et tu nous as enrichis de ta grâce.
Nous étions malades par nos péchés et tu nous as soignés par ton pardon.
Nous étions assoiffés d’amour et tu nous as désaltérés.
Nous étions étrangers, séparés les uns des autres et tu nous as constitués en une seule famille.
Raphaël D
Le Christ Roi de l’Univers 2011 – 20 novembre
Ce jour nous fêtons Jésus comme « le Christ Roi de l’Univers ». Cela peut paraître étrange dans un siècle où il est encore ignoré par une grande partie de l’humanité et lorsqu’il est même, « laissé de côté », voir profané dans des pays où, comme chez nous, il a été proclamé depuis pas mal de siècles. Cette constatation, bien loin d’élever en nos cœurs doute ou indifférence, ne doit-elle pas, au contraire, nous conduire à chanter et annoncer son nom avec foi et générosité ?
Dans notre monde sciences et techniques poussent certains humains à croire uniquement en l’homme. J’entendais à la télé, sans référence à Dieu, qu’on arrivera à créer des hommes éternels !
La contemplation scientifique d’un univers dont nous connaissons les proportions incommensurables, d’un temps se chiffrant en milliards d’années, d’une terre, malgré ses intempéries terribles, pourvue d’une beauté extraordinaire, et notre propre existence humaine, tout cela ne doit pas nous boucher les yeux sur la création, œuvre d’un architecte nommé Dieu.
Jésus, « Fils de Dieu », est cet architecte. Qui peut prétendre mieux faire ? S’il est devenu « Fils de l’Homme » ce n’est pas pour dominer mais parce qu’il aime l’humanité toujours en création et qu’il veut la sauver de ses égarements pour lui donner bonheur et vie éternels.
Un roi humain, dans le cours de l’histoire, se distingue par ses richesses, ses propriétés, ses armées, le nombre de ses serviteurs, sa domination souvent orgueilleuse sur les sujets de son royaume. Ses conquêtes territoriales affichent sa grandeur royale. Rois ou chefs d’Etat certains n’hésitent pas à entrer en guerre pour satisfaire leurs désirs arrogants aux dépens d’autres peuples. Combien de dictateurs, comme au siècle passé, oubliant Dieu, en sont arrivés à commettre d’abominables méfaits.
Jésus, lui, est né dans une étable. Il a vécu toujours pauvrement, accomplissant toujours le bien, guérissant, chassant les esprits mauvais, donnant sa vie sur une croix pour le salut du monde. Ses disciples – nous en sommes – pouvons être étonnés, comme ses apôtres, de son attitude de « serviteur ». Il a constamment recherché justice et paix dans l’humilité et la vérité.
Roi de l’Univers ? Les textes de la liturgie nous en donnent les principaux éléments.
En 1ère lecture le prophète Ezékiel, en images, rapporte la Parole de Dieu assurant lui-même la garde, les relèvements, regroupements d’un troupeau de brebis « dispersées un jour de brouillard et d’obscurité ». Il sera le guide, le guérisseur, le sauveur de ce troupeau : « c’est moi qui le ferait reposer », repos divin promis par Jésus. Il opérera un jugement entre bons et mauvais.
Sous l’image encore du berger et du troupeau le Psaume 22 nous dit que dans le Seigneur « je ne manque de rien », « il me fait revivre », « me conduit par le juste chemin », « je ne crains pas la mort », « j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours ». Comme tout cela s’applique bien à Jésus, à la résurrection et la vie éternelle !
St Paul (2ème lecture) parle du Christ, « le premier ressuscité ». Si en Adam meurent tous les hommes, en Jésus tous revivront lorsqu’il reviendra. Il « remettra son pouvoir royal à Dieu le Père après destruction de toutes les puissances du mal, dont en dernier lieu la mort ». Ainsi « Dieu sera tout en tous », héritage divin qui fait de nous des frères dans son Eglise corps du Christ.
Quant à l’Evangile (Matthieu 25, 31-46) il manifeste combien la royauté du Christ, en rapport avec l’humanité, est étroitement liée à un comportement humain : il suffit d’aimer comme il nous aime ! Donner à manger à qui a faim, boire à qui a soif, revêtir qui est nu, et la suite, … « chaque fois que vous l’avez fait à un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». « Venez les bénis de mon Père pour recevoir en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde ». Ceux qui ne sauraient aimer risquent à tout jamais d’être malheureux !
Comment mieux faire comprendre que la Royauté du Christ sera vie dans l’amour ?
Christ Roi de l’Univers, oui ! Dans ton règne éternel au Royaume de l’Amour !
Quelle joie aussi d’en contempler Marie, ta mère et la nôtre comme Reine de l’Univers !
MERCI d’ouvrir à d’autres vérités:
“ceux qui ont faim d’amitié, faim d’être reconnus et considérés, faim de justice et de paix”. “il y a d’autres manières de devenir étranger à l’autre”. “Beaucoup sont enfermés dans leur réputation. On ne leur laisse aucune chance. D’autres sont prisonniers de l’alcool, de la drogue ou de leurs mauvaises habitudes.”
Cette ouverture concrétise d’avantage l’action au quotidien.
Merci
Suggestion de prière universelle
En ce dimanche du Christ Roi, prions le Seigneur pour que le royaume du Christ advienne au mileu de nous par nos actions.
R/ Ô Seigneur, donne nous la force de nos itentions
Pour ceux et celles qui ont faim et soif, afin qu’ils rencontrent des soeurs et des frères attentifs à leurs besoins, prions le Seigneur.
Pour les personnes émigrées, réfugiées, sans patrie, afin qu’elles soient reconnues dans leur dignité et dans leur détresse, prions le Seigneur,
Pour les personnes en prison, en maison de transition et en liberté conditionnelle, afins qu’elles rencontrent des témoins de l’amour de Dieu qui leur redonnent confiance, prions le Seigneur.
Pour les personnes seules et oubliées, pour les jeunes en fugue et les sans abri, afin que Dieu leur fasse signe par des gestes de bonté et de compréhension, prions le Seigneur.
Pour les personnes assumant des postes de responsabilité civile et publique, afin que Dieu les soutienne dans leur volonté de prise en charge des personnes les plus vulnérables, prions le Seigneur.
Tu connais Seigneur, la profondeur de la détresse humaine. Soutiens ton Église dans son désir d’être servante et pauvre. Aide tes fidèles à garder un coeur vigilant et une main secoutable. Nous te le demandons par Jésus, Le Christ, notre Seigneur. AMEN
Solennité du Christ-Roi A
Aujourd’hui, fête du Christ-Roi, dernier dimanche de l’année liturgique, l’évangile nous rappelle que nous serons jugés sur l’amour. Déjà le prophète Ezéchiel dans la première lecture, nous présentait Dieu comme un berger : « C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer… La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai…».
Voilà déjà un enseignement très fort pour ceux qui portent la charge de la conduite des hommes. En ces temps de crise, mettre au centre les pauvres, les faibles, les démunis : tel est bien un message des prophètes bibliques. Mais prenons cette leçon aussi pour nous-mêmes. Chaque chrétien, par son baptême est fait « prêtre, prophète et roi ». Mais il ne le devient réellement qu’à la manière et à l’imitation de Jésus.
Or, Jésus est celui dont l’esprit est bouleversé par l’humanité démunie, là où sa vie, son droit et sa dignité sont menacés. Sa bonté est tellement forte qu’il s’identifie à elle. Il devient roi en devenant le pauvre, l’enfant, le crucifié : j’avais faim, j’avais soif, j’étais étranger, nu, malade, en prison… N’est-ce pas ce même Esprit, qui nous bouleverse devant la naissance d’un petit d’homme qui commence par être nu, affamé, assoiffé et entièrement livré à notre compassion.
A chaque fois qu’habités par le même Esprit que Jésus, sans le savoir, nous ne pouvons faire autrement que d’agir, brûlé de compassion, nous réalisons le Royaume préparé pour nous depuis la création du monde. «J’avais faim, vous m’avez donné à manger, j’avais soif, vous m’avez donné à boire, j’étais malade et vous êtes venus me visiter, etc.» C’est à partir de gestes simples que nous serons jugés : ces gestes de tous les jours que font les parents pour leurs enfants, de gestes qui peuvent être posés par chacun. Mon enfant pleurait la nuit, et je me suis levée pour le consoler et le soigner. Ma vieille maman ne pouvait plus bouger, et je l’ai aidée à sortir du lit pour s’assoir dans le fauteuil. Mes voisins étaient ravagés par un deuil, et je leur ai apporté de la soupe, la paroisse cherchait des bénévoles pour le catéchisme, et j’ai accepté cette charge. Mes collègues de travail avaient besoin d’être défendus, et j’ai pris des responsabilités syndicales et politiques…
Simone Veil, la philosophe écrivait : « (…) les êtres qui ont agi de la sorte (…) étaient dans un état tel qu’ils ne pouvaient pas s’empêcher de nourrir ceux qui avaient faim, d’habiller ceux qui étaient nus ; ils ne le faisaient aucunement pour le Christ, ils ne pouvaient pas s’empêcher de le faire parce que la compassion du Christ était en eux. « J’avais faim et vous m’avez secouru… » Quand donc Seigneur ? Ils ne le savaient pas. Il ne faut pas le savoir. Il ne faut pas secourir le prochain pour le Christ, mais par le Christ.»
Si je donne une pièce au clochard que je croise dans la rue en me disant que je me prépare ainsi une bonne place au Paradis, ce n’est pas le Christ que j’ai croisé là. C’est moi qui me suis contemplé en train de me faire du bien. Surtout que je ne verrai même pas que Jésus était juste à côté, ayant pris le visage de ce membre de ma famille à qui je ne parle plus depuis si longtemps pour des raisons si obscures que je ne sais même plus pourquoi ou encore de mon voisin dont je jalouse secrètement le bonheur… Jésus est toujours là où on ne l’attend pas.
Aimons simplement, sans trop nous poser de question. Laissons le Christ agir en nous. Et nos gestes simples et gratuits deviendront, à notre insu, des instants d’éternité.
Les homélies sur kerit.be
Ce passage biblique nous interpelle . Dans un monde où nous constatons des inégalités, la générosité envers les faibles ou nécessiteux serait un bon exemple mais sans toutefois clamer haut le geste posé.