Homélie du 2ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 25 novembre 2011Préparez…
Textes bibliques : Lire
L’Evangile de ce dimanche nous annonce une bonne nouvelle. Aujourd’hui, nous n’en avons que le commencement. Nous avons un peu perdu l’habitude d’entendre parler de bonnes nouvelles. Chaque jour, nous n’en recevons que des mauvaises. Les médias ne cessent de nous parler de la crise, des licenciements, des violences de toutes sortes. Et quand nous échangeons entre nous, les conversations tournent autour de telle personne qui est entrée à l’hôpital ou qui est décédée. N’y aurait-il pas de la place pour les bonnes nouvelles ?
Justement si, et c’est l’évangile de Marc qui vient nous en faire part. Il s’agit de la bonne nouvelle de l’amour de Dieu. Elle nous annonce le Salut que Jésus nous apporte. Cette bonne nouvelle a commencé quand Jésus est né. Elle se poursuit aujourd’hui. Elle ne cessera d’être proclamée tous les jours et jusqu’à la fin des temps. Le Concile Vatican II nous l’a rappelé : “C’est le Christ qui nous parle tandis qu’on lit dans l’Eglise les Saintes Ecritures.” (Constitution sur la liturgie). Il est présent au milieu des fidèles réunis en son nom pour leur faire entendre cette bonne nouvelle.
C’est un peu ce même message que nous lisons dans la première lecture. Il s’adresse à un peuple exilé à Babylone. Le prophète Isaïe s’efforce de le consoler. Il lui rappelle ce qui s’est passé autrefois quand les hébreux étaient esclaves en Egypte. Dieu a appelé Moïse pour arracher son peuple à cet esclavage. Pendant 40 ans, ils ont erré dans le désert avant d’entrer dans la terre promise. Cette fois, il n’y a plus besoin d’un Moïse. Dieu prendra lui-même la tête du son troupeau. Avec un tel berger, l’entrée à Jérusalem sera triomphale. C’est donc un appel à l’espérance que nous entendons dans ce texte de la Bible.
Le même Dieu nous rejoint aujourd’hui dans nos situations désespérées. Il est toujours du côté des petits, des exclus, de ceux et celles qui sont persécutés à cause de leur foi. Je lisais cette semaine qu’en Corée du Nord, toute personne soupçonnée d’être chrétienne est emprisonnée ou exécutée. L’ensemble du clergé est porté disparu (Source AED). Mais ailleurs, des chrétiens se mobilisent pour faire célébrer des messes et prier pour eux. Ensemble, nous nous tournons vers le Seigneur car nous avons la ferme conviction qu’il ne nous abandonne pas. Pour lui, il n’y a pas de situation désespérée. Il vient et il nous faut lui préparer le chemin. Il ne dit pas que nous allons à lui ; en effet, par nos seuls moyens nous en sommes bien incapables. C’est lui qui fait sans cesse le premier pas vers nous et qui prend l’initiative de venir à notre rencontre. Il vient nous révéler notre dignité. Avec lui le mal n’aura pas le dernier mot.
Voilà cette bonne nouvelle qui ne cesse d’être proclamée. Mais beaucoup ne l’entendent plus. Et nous-mêmes, nous risquons fort d’être encombrés par toutes sortes de bruits de la télévision, de la radio ou des musiques d’ambiance. Beaucoup ne peuvent pas supporter le silence. Et pourtant, c’est là que le Seigneur nous parle. L’Avent est là pour nous rappeler que le Seigneur vient à notre rencontre. Il nous rejoint au cœur de nos vies, de nos joies et de nos épreuves pour nous annoncer une bonne nouvelle. Malheureusement, nous sommes trop souvent ailleurs. Nous sommes alors incapables d’accueillir le Seigneur qui a quelque chose d’important à nous dire.
L’Evangile de Marc nous montre un chemin de conversion. Il nous invite à regarder le témoignage de Jean Baptiste quand il proclame la venue du Messie. Il ne va pas à Jérusalem au milieu de la foule et du bruit. Bien au contraire, il va au désert ; il est “en tenue de désert” ; il se nourrit de ce que le désert veut bien lui donner, des sauterelles et de miel sauvage. Comme lui, nous sommes tous appelés au désert. Non, il ne s’agit pas de partir au Sahara, (même si certains peuvent choisir cette solution). L’important c’est de se réserver des moments loin du bruit et de nous mettre dans un état qui favorise la réceptivité du cœur. Dieu vient à notre rencontre. Il frappe à notre porte et il attend de nous une réponse libre et aimante.
A la fin de la messe, nous serons envoyés pour préparer les chemins du Seigneur. L’espérance sera notre guide. Nous rencontrerons peut-être des personnes écrasées par le poids des difficultés de toutes sortes. A travers ce temps passé au service des autres, nous contribuons à rendre le monde plus humain. Mais il y a une chose que nous ne devons pas oublier : c’est le Christ qui nourrit notre espérance en nous donnant son Esprit de force et de persévérance. Il y a tant de montagnes à abaisser et de passages tortueux à rendre droits.
Aujourd’hui, nous te prions, Seigneur, toi qui es le Sauveur et l’Ami des hommes, donne-nous d’être les témoins de ton amour auprès de tous ceux et celles que tu mets sur notre route. Amen
(Sources : Textes bibliques du jour, Journaux de la semaine, revues liturgiques Signes et Feu Nouveau)
Merci beaucoup, Père Jean, pour cette belle homélie qui redonne courage. Nous venons, Henri et moi, de recevoir un coup dur : l’entreprise où Jean-Yves travaille ferme fin décembre.
Mais je ne suis pas trop abattue : le Seigneur prendra soin de Jean-Yves n’est-ce pas ?
Comme Jésus, je vais au désert chaque soir. En effet, du fond de mon lit, toute ma conscience est donnée à Jésus et Marie, lorsque j’écoute mon chapelet sur RADIO ESPERANCE. Et je prie pour toutes les intentions du forum : il y a tant de détresse partout.
Mais je reconnais qu’il est difficile de parler de BONNE NOUVELLE à celui qui a tout perdu : il peut croire que l’on se fiche de lui; Alors, les actes valent mieux que les paroles.
Seigneur, que les temps sont difficiles. Heureusement, ta lumière est là pour me relever chaque fois que les événements me font tomber.
COURAGE ! Le Seigneur ne nous abandonnera jamais.
Christiane
2ème Dimanche de l’AVENT – Année B – 4 décembre 2011 – Evangile de Marc 1, 1-8
RECOMMENCER L’EVANGILE
Il ne faut pas se fier à nos livres qui affichent « Evangile de saint Marc » car ce titre a été ajouté plus tard par les éditeurs. En réalité Marc (qui est-il ?) a intitulé son livret par ce qui en est le premier verset et qui en dévoile d’emblée le sujet et la composition :
« COMMENCEMENT DE L’EVANGILE DE JESUS : MESSIE ET FILS DE DIEU ».
Dans toutes les cours de l’Antiquité, il y avait des « hérauts » chargés de circuler à travers le pays pour annoncer les nouvelles : « La Reine a donné naissance à un garçon…Notre vaillante armée a remporté une éclatante victoire sur nos ennemis…Etc. ». Les apôtres furent les nouveaux hérauts de la Bonne Nouvelle Universelle : sans tambour ni trompette, sans recherche d’argent ou de gloire, ils se pressaient d’annoncer partout l’Evangile de Jésus ressuscité, débordant toutes frontières pour rejoindre toute personne humaine. Donc au point de départ, l’EVANGILE est d’abord un cri, une annonce, une parole.
Mais très vite l’hostilité contre ces messagers se durcit et les témoins disparurent l’un après l’autre. En outre, en 70, éclatait l’horrible nouvelle de la destruction de Jérusalem et de l’incendie du temple. Les chrétiens se mirent donc à noter quelques souvenirs que l’on gardait de Jésus à travers les témoignages de ses apôtres. Et MARC fut le premier à rédiger une présentation complète (en tout cas, on n’a rien conservé des tentatives antérieures, s’il y en eut) car il est manifeste que Mattieu et Luc se sont, par la suite, inspirés de lui. Avec lui l’EVANGILE devient un LIVRE. Avec un danger : la joie de dire une bonne nouvelle peut devenir lecture curieuse, simple mise au courant. La parole sautillante devient lettre figée.
Marc ne dit pas qu’il va raconter « l’histoire » de Jésus avec toutes ses péripéties mais montrer comment l’apparition de Jésus a résonné comme LA BONNE NOUVELLE. A travers le récit de quelques actes et enseignements, son livret se présente comme une recherche à propos du personnage. Il y a effectivement Evangile quand le lecteur peut répondre à la question fondamentale. Non « qu’a-il-dit ? » mais « QUI EST JESUS ? ». Et le titre indique le plan de Marc en deux grandes parties :
— au milieu, en 8, 29, à Césarée, Simon Pierre, le juif, confesse à Jésus : « Tu es le Messie » ;
— et à la fin, en 15, 39, au pied de la croix, le centurion romain, le païen, « voyant comment Jésus avait expiré, dit : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu ».
Religion juive et religion païenne se rejoignent dans une foi qui les dépasse, détruit les frontières et unifie les peuples dans l’Amour enfin révélé et donné en plénitude.
A nouveau, au cours de cette année, Marc va nous guider pour répondre. Et la proclamation de son texte, intégrée dans la célébration eucharistique, retentira comme la Parole vivante d’un Seigneur qui continue de parler et de se donner : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang : écoutez, prenez et mangez ».
C’est ainsi que le texte de Marc n’est pas un document sur un mort, la mémoire d’un héros disparu, mais une Parole qui nous sollicite afin qu’à notre tour, nous confessions encore aujourd’hui « Jésus est MESSIE…FILS DE DIEU » et que nous en tirions les conséquences pratiques.
Marc a dit que son Evangile (écrit sur un parchemin) était « un commencement » afin qu’il ait une suite : qu’il devienne notre chemin et que, en le mettant en pratique, nous l’écrivions par notre vie.
LE PRECURSEUR
Pour persuader ses lecteurs juifs, Marc devait impérativement montrer que Jésus était bien le Messie tel qu’il était esquissé dans les Ecritures de son peuple. Le salut de l’homme en effet ne peut être un miracle qui survient d’ailleurs et qui nous resterait extrinsèque : Dieu aide l’homme à accomplir sa propre histoire. D’où l’ouverture du livre de Marc par des citations bibliques très bien choisies.
1) « J’envoie mon message devant toi » : Dieu assure les Hébreux libérés d’Egypte avec Moïse qu’il les conduira sûrement dans la terre promise (Ex 23, 20)
2) « Pour préparer ton chemin » : Malachie, le dernier prophète, rapporte l’oracle où Dieu affirme que « l’ange de l’Alliance » va venir pour le jugement dernier (Mal 3, 2).
3) « Une voix crie : « Préparez le chemin du Seigneur… » : Le prophète anonyme, appelé le 2ème Isaïe, clame aux déportés juifs à Babylone que leur exil est terminé et qu’ils vont rentrer au pays (Is. 40, 3).
Donc Marc a bien compris la progression cohérente de la Révélation : après les deux exodes, les deux retours précédents (d’Egypte et de Babylone), Jésus va réaliser la 3ème et définitive libération : celle de l’esclavage du péché – laquelle est elle-même figure et gage de l’ultime libération eschatologique lors du Jugement.
COMMENT ANNONCER LA VENUE DU CHRIST SAUVEUR ?
Si l’Eglise est désormais la manifestation de Jésus Seigneur (« son Corps » dit S. Paul), elle doit, pour commencer et recommencer sa mission, se rendre d’abord, comme Lui, près d’ « un précurseur ». C’est le sens de l’AVENT. Autrement dit quelle est l’équivalence actuelle de la scène de notre évangile ? Il ne s’agit évidemment pas de se rendre en Israël pour découvrir l’endroit exact où opérait le Baptiste, ni de le copier exactement, ni même de nous mettre au régime des sauterelles (pas mauvais, paraît-il !).
Chaque point du texte est donc à méditer :
« Jean paraît dans le désert et proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés ». C’est dans une certaine solitude que nous devons mener une recherche personnelle. Il nous faut « sortir » de nos idées toutes faites, de notre soumission aux modes. La venue du nouveau monde ne se prépare ni à l’Olympia ni devant les séries télévisées ni en courant dans les galeries marchandes mais dans « le désert », là où nous ressentons notre isolement, notre fragilité, là où s’éveille notre vraie soif de plénitude, notre désir de Dieu. Ne se trouve que celui qui se cherche. Unique.
« Ils se faisaient baptiser par lui en reconnaissant leurs péchés ». Il est vain de hurler contre les scandales, de dénoncer les mœurs dépravées, d’échafauder des utopies. C’est toi, c’est moi, qui devons initier une démarche personnelle. « C’est moi qui dois changer » disait mère Térésa. Jean-Baptiste interpelle chacun : es-tu content et fier de toi ou oses-tu te remettre en question, « reconnaître » que le malheur du monde provient d’abord de ton péché à toi, du mal que tu as commis ? N’essaie pas de le gommer, de t’en dédouaner facilement.
Avouer sa faiblesse n’est pas masochisme mais premier pas vers la lumière.
« Jean était vêtu d’un vêtement en poils de chameau…il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage ». Ne cherche pas ton salut dans la science (elle peut faire des bombes) ni dans les banques (elles peuvent faire faillite), ni dans les oripeaux et les paillettes des spectacles (ils peuvent te mentir). Reste sourds aux refrains qui flattent, aux slogans qui anesthésient. Va près du pauvre. Remets en question ta consommation, ton mode de vie. Va écouter l’homme heureux qui s’est dépouillé pour te dire la vérité.
« Jean proclame : Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber pour défaire la courroie de ses sandales ». N’écoute pas les maîtres trop sûrs d’eux-mêmes. Méfie-toi de quiconque te promet le bonheur immédiat, le top de la réussite, la suppression du mal, l’ivresse goulue. Jean dénonçait le péché, exigeait la conversion mais il était conscient de ses limites, il savait qu’il n’apportait pas la solution de nos problèmes. Il créait l’attente d’un Autre.
Ne crois pas celui qui promet de te satisfaire mais celui qui élargit tes questions et dilate ta béance.
« Moi, disait Jean, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint ». Les baignades enivrées sur les plages de rêve, les ablutions répétées des Esséniens de Qumran, les plongées des Hindous dans le Gange, et même l’eau du Jourdain avec un prophète comme Jean-Baptiste : aucune purification extérieure ne peut réellement changer l’homme.
Seul le baptême de Jésus, avec l’eau pleine du feu de l’Esprit, peut laver de toute souillure, dilater le cœur, faire tomber les liens, faire renaître, RECREER l ‘homme.
CONCLUSIONS
De même que Jésus n’est survenu qu’après le long chemin de l’histoire où s’écrivaient les préludes de son arrivée, ainsi l’homme ne peut le découvrir aujourd’hui que s’il lit son propre passé comme « son ancien testament » où les recherches, les désirs, les échecs constituent les étapes de la recherche de Dieu… et de soi.
Nous n’avons pas à nous morfondre sur nos fautes ni à maudire les saletés du monde : toutes sont des appels à plus, à autre, à fin. Aspiration non vers richesse et gloire mais vers Quelqu’un qui, seul, peut nous accomplir.
Jésus, dit Marc d’emblée, est « Messie et Fils de Dieu » : « commencement » afin que « de commencement en commencement nous allions vers des commencements qui n’ont pas de fin » (S. Grégoire)
Que voulons-nous faire de cette année qui « commence » ?
Raphaël D
Le chemin de Dieu ! 2ème Dim. Avent 2011 – 4 décembre
Nous vivons un monde où existent bien des bouleversements, où déferlent, peut-être en plus grand nombre, des événements douloureux, dus à d’importantes catastrophes dans la nature, mais aussi dus à la violence, à la haine d’êtres humains opposés les uns aux autres. Voilà qu’apparaît une clarté, un soleil. Il dissipe les brouillards, les ténèbres qui habitent la marche de l’humanité.
« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu » ! (Marc 1, 1-8)
Ainsi débute l’Evangile de ce 2ème Dimanche de l’Avent. Rappelons que dimanche passé Jésus avait parlé de sa venue dans la gloire à la fin du monde. Ce sera sa seconde venue.
Bonne Nouvelle des temps nouveaux, elle a été annoncée dans un hier récent mais pour se vivre dès maintenant pour un demain de bonheur éternel. Dans cette perspective s’opère une préparation liée à Noël. N’est-elle pas vue seulement, pour beaucoup, avec la pensée de satisfactions uniquement corporelles ? Bien des achats, bien des gestes, utiles et bienvenus, s’accomplissent alors sans aucune référence ou en second lieu, avec la venue de Dieu parmi les hommes en Jésus. Un regard spirituel devrait primer.
C’est Jean le Baptiste qui est chargé de cette annonce extraordinaire et exceptionnelle, un ascète vivant dans le désert auprès du Jourdain. Il la proclame en citant le prophète Isaïe qui, quelques siècles auparavant, prédisait : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route » La Bonne Nouvelle se trouve unie à une conduite humaine afin d’être pleinement perçue. Il s’agit d’un chemin à emprunter qui réclame « un baptême de conversion pour le pardon des péchés » En son Royaume Dieu ne peut accepter aucun mal, aucun sentiment mauvais. Qui pourrait se dispenser de son pardon pour retrouver un cœur limpide et ensoleillé ?
Des foules se rendent auprès de Jean. Que dit-il ? « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi » Songeant à Jésus il souligne son indignité et déclare : « Moi, Je vous ai baptisé dans l’eau, lui vous baptisera dans l’Esprit Saint » Faut-il rappeler qu’avec le baptême chrétien instauré par Jésus, c’est l’Esprit d’amour qui est donné, Esprit qui transforme les cœurs, pardonne les péchés, et permet d’aimer vraiment, à l’image du Christ Sauveur.
Jean Baptiste va désigner en Jésus, le Messie attendu en Israël. Les paroles d’Isaïe (1ère lecture) se lisent en référence à Jésus. « Route aplanie, ravin comblé, montagnes et collines abaissées, passages tortueux rendus droits » … « Alors la gloire du Seigneur se révélera » La route n’admet ni mensonge, ni perversité, ni haine, ni débauche. C’est un chemin montant dans l’amour, exigé pour tous, mais tout spécialement pour annoncer la Bonne Nouvelle : « Monte sur une haute montagne » Et pas question d’avancer seul ! Jésus « conduit son troupeau », aujourd’hui l’Eglise – « son bras rassemble les agneaux », « il le porte sur son cœur ». Isaïe révèle un Dieu guide, Dieu de tendresse qui rassemble, unit dans son amour, comme il en sera en plénitude à la fin du monde.
« Fais nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut » Avec le Psaume 84, ce doit être le cri de notre cœur, de nos communautés ; « ce qu’il dit : la paix pour son peuple », paix non pas absence de guerre mais fraternité universelle. Alors « amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ».
La 2ème lettre de St Pierre répond à des objections émises sur le retour du Christ jugé bien tardif : « Ne pas oublier : pour le Seigneur un seul jour est comme mille ans, et mille ans comme un seul jour » Dieu est en dehors du temps. Il ne mesure pas comme nous. S’il donne du temps c’est pour se convertir. Il adviendra le Jour de Dieu ! « Ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice ». « Dans l’attente de ce jour … faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables dans la paix ».
Marie a gravi ce chemin. Elle est auprès de son Fils au Royaume de l’Amour. Elle est aussi, si nous le voulons, en chacun de nos cœurs pour nous aider à gravir la Montagne de Dieu.
Encore une fois, la traduction liturgique est prise en défaut. Elle parle, dans la première lecture, celle d’Isaïe, de Jérusalem dont le « crime est pardonné, et qui a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. » Drôle de consolation qui consiste en une punition redoublée. Mais en réalité, le texte hébreu ne parle pas de châtiment, mais littéralement « comme deux fois dans tous ses péchés» Que pourrait être ce deux fois, ce double pour toutes ses fautes ? L’évangile de Marc va nous éclairer : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Messie et Fils de Dieu. »
Commencement : archè αρχη. C’est le mot grec qui traduit l’hébreu beréschit le premier mot de la Bible : « au commencement Dieu créa. » Marc, Luc et Jean l’utilisent pour Jésus, tandis que Matthieu emploie un mot équivalent, « genèse ». Il s’agit donc d’une nouveauté absolue, d’une nouvelle création, d’une bonne nouvelle inouïe. Mais qui vient de QUI ? De Jésus : il s’agit d’un homme. C’est un prénom d’homme : Josué-Jésus fils de Noun, le successeur de Moïse ou encore Jésus ben Sirach, le « Siracide », qui a écrit l’Ecclésiastique. La première consolation est la Bonne Nouvelle d’un Messie qui est vrai homme. Et la deuxième consolation est qu’il est « l’Unique Inengendré, Dieu né de Dieu, lumière né de la lumière » dira saint Jean. Marc, lui, l’exprimera en deux étapes :
Juifs et païens se rejoignent dans une foi qui les dépasse face à l’Amour indicible de Dieu dévoilé en Jésus Messie-Fils de Dieu. Marc dit donc que son Evangile est « un commencement » afin qu’il devienne notre propre chemin et que, en le mettant en pratique, nous l’écrivions par toute notre vie. Et pour cela, nous avons à imiter Jean le Précurseur :
Les homélies sur kerit.be
Pistes de réflexion pour l’évangile du deuxiéme dimanche de l’Avent
Déroulement de la célébration
Entrée
Musique de circonstance (version instrumentale ou musique invitant à la méditation, p. ex., Sainte Nuit, Ça bergers).
Accueil
Animateur ou animatrice
Saluer l’assemblée et les invités (prêtre, parents ou autres).
Nous voici à nouveau réunis : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
La semaine dernière nous avons entamé notre parcours sur le chemin de l’Avent en répondant à l’invitation du Seigneur.
Aujourd’hui, nous prenons le temps de réfléchir ensemble sur les choses essentielles qu’il nous faut pour aller de l’avant, et sur ce qui nous empêche d’avancer sur notre route et dont il faut se défaire.
Chant
Chantons ensemble notre chant de rassemblement.
Animateur ou animatrice
Nous avons répondu à l’invitation de Dieu de nous mettre en marche et d’aller à sa rencontre. Pour partir en expédition ou en AVENTure, il nous faut de l’équipement, et un sac à dos est essentiel.
Cependant, on ne met pas tout ce qui nous appartient dans notre sac à dos, ce serait beaucoup trop lourd à porter. Il faut choisir ce qui est essentiel et laisser de côté ce qui nous ferait du tort.
Le sac à dos
Présenter le sac à dos à l’assemblée et expliquer ce qui s’y trouve à l’intérieur. Sortir un à un les articles et faire un commentaire sur leur utilité pour partir en AVENTure. Exemple :
J’ai un compas… ah! C’est très utile un compas. Savez-vous à quoi ça sert? Eh oui, l’aiguille du compas pointe toujours vers le nord et ainsi, nous pouvons savoir dans quelle direction nous marchons. Et ici, j’ai une bouteille d’eau : comme ça, je peux la remplir de temps en temps et j’aurai toujours de quoi boire. L’eau, c’est essentiel pour la vie. J’ai aussi une carte routière. Ah je sais que beaucoup de personnes utilisent un système de positionnement mondial, vous savez, ce qu’on appelle souvent un « GPS ». Mais, moi, je trouve qu’une bonne carte routière, c’est irremplaçable.
On continue la présentation en expliquant l’utilité de chaque article (une lampe de poche, un chapeau, une barre tendre, etc.). Lorsque la présentation des articles essentiels est terminée, l’animateur ou l’animatrice se rend compte qu’il y a toujours quelque chose dans son sac à dos qui prend de la place et qui est lourd. Il fouille dans le fond du sac et pose une question à voix haute :
Qu’y a-t-il donc qui pèse si lourd dans mon sac?
Retirer une roche, la montrer aux élèves et lire ce qui est écrit, p. ex., jalousie.
Ah oui, je comprends. J’apporte aussi avec moi quelques péchés qui pèsent un peu lourd. C’est que, parfois je suis jalouse des amis. L’autre jour en particulier, j’ai vécu une situation dont je ne suis pas trop fière.
Mettre la roche de côté. Retirer une roche, la montrer aux élèves et lire ce qui est écrit, p. ex., égoïsme.
Eh bien, c’est vrai que j’ai tendance à ne pas penser aux autres et à ne penser qu’à moi. Ce n’est pas une très belle attitude à apporter avec moi en aventure. Il faudrait que je la mette de côté avec l’autre roche.
Mettre la roche de côté. Fouiller dans le sac et sortir une à une les autres roches en lisant les autres péchés : colère, impatience, etc. (Il n’est pas nécessaire de donner des exemples pour chacun). Regarder les roches mises de côté et les articles essentiels sortis du sac. Inviter les élèves à réfléchir à ce qui est essentiel pour partir en aventure et à ce qui devrait être laissé derrière.
Le sac à dos, symbole du coeur
Expliquer aux élèves que le sac à dos, c’est comme notre coeur. Il s’y trouve une foule de beaux sentiments tels que l’amitié, le partage, la bonne entente, la bonté, etc. Mais il arrive parfois qu’on y trouve quelques mauvais sentiments ou manques d’amour. Or, pour aller à la rencontre de Dieu, nous sommes invités à nous défaire de nos manques d’amour, et cela se fait par le sacrement du Pardon.
Parole de Dieu
Célébrant ou animateur, animatrice :
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Tous : Gloire à toi, Seigneur!
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (3, 1-11)
En ces temps-là, Jean-Baptiste parut dans le désert de Judée et il se mit à prêcher : « Changez de comportement, disait-il, car le Royaume des cieux s’est approché! » Jean est celui dont le prophète Isaïe a parlé lorsqu’il a dit : « Un homme crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, faites-lui des sentiers bien droits! ». Les vêtements de Jean étaient faits de poils de chameau et il portait une ceinture de cuir autour de sa taille. Il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région voisine de la rivière, le Jourdain, allaient à lui. Ils confessaient publiquement leurs péchés et Jean les baptisait dans le Jourdain.
Jean vit beaucoup de gens hypocrites venir à lui pour se faire baptiser. Il leur dit : « Bande de serpents! Qui vous a enseigné à vouloir échapper au jugement de Dieu qui est proche? Montrez par de bons gestes que vous avez changé de mentalité et ne pensez pas qu’il suffit de dire en vous-mêmes : « Abraham est notre ancêtre. » Car je vous déclare que Dieu peut utiliser les pierres que voici pour en faire des descendants d’Abraham!
Moi, je vous baptise avec de l’eau pour montrer que vous changez de comportement, mais celui qui vient après moi vous baptisera avec le Saint-Esprit et avec du feu. Il est plus puissant que moi : je ne suis même pas digne d’enlever ses chaussures. »
Célébrant ou animateur, animatrice : Acclamons la Parole de Dieu.
Tous : Louange à toi, Seigneur Jésus!
Homélie ou pistes de réflexion
Célébrant ou animateur, animatrice
Jean-Baptiste est un grand prophète, un des plus grands. Au temps où il a vécu, il y avait beaucoup de misère humaine et beaucoup d’abus, tout comme aujourd’hui. On maltraitait les malades, les gens différents, les étrangers. Les gens pauvres étaient souvent traités en esclaves. Comme aujourd’hui, les gens cherchaient à être heureux sans toujours se soucier du bonheur des autres, surtout des plus pauvres et des plus faibles.
Et voilà Jean-Baptiste, le cousin de Jésus, qui se lève et se met à dénoncer les injustices et à dire aux gens de changer leur coeur, car le Royaume de Dieu est proche. Il leur dit que le Royaume de Dieu, c’est-à-dire le rêve de Dieu pour le monde, est accessible aux personnes qui sont bonnes, qui aident, qui demandent justice pour les démunis. Il répète à tous et à toutes que la seule chose qui est nécessaire pour entrer dans le rêve de Dieu, c’est de changer son coeur pour se faire proche du Seigneur. Il faut réfléchir à ce qui est vraiment important : la paix, la justice et la joie. En parlant ainsi, Jean-Baptiste devient une lumière et un signe d’espoir pour tous ceux et celles qui souffrent.
Aujourd’hui, il y a encore des gens démunis, des malades, des vieillards, des personnes qui ne peuvent pas se défendre. Aujourd’hui, Dieu nous invite tous et toutes à devenir un peu comme Jean-Baptiste. Il nous demande de devenir un signe d’espérance pour les souffrants et les maltraités de notre monde. Celui ou celle qui souffre est peut-être l’amie, l’ami qui est tout près de nous et dont nous ne soupçonnons même pas la souffrance.
Notre contribution au projet communautaire de l’école (p. ex., collecte de nourriture, de jouets, de paniers de Noël) est un geste prophétique. Chaque boîte de conserve, chaque paquet de biscuits, chaque boîte de céréales est un geste prophétique qui apporte à l’autre un peu d’espoir.
Cependant, il arrive parfois que nos gestes et nos paroles ne reflètent pas l’amour et la bonne volonté qui habitent dans notre coeur. Il nous arrive d’être impatients, d’être colériques et d’être indifférents. Parfois même, nous sommes déçus de notre comportement.
Aujourd’hui, prenons le temps de regarder dans notre coeur et de réfléchir ensemble à ce que nous aimerions changer en nous-mêmes afin de devenir des instruments de paix et de lumière dans notre milieu.
http://banque.opeco.ca/ps/trousses/avent_2011/avent_2011_complete.pdf
commentaire de Sr Claire qui éclaire vraiment différemment sur Jean-Baptiste, et élève la réflexion au -dessus des homélies du Dimanche. Merci