Homélie du 3ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 3 décembre 2011Dimanche de la joie
Ce 3ème dimanche de l’Avent est aussi appelé “dimanche de la joie”. Cette joie, nous la voyons dans nos rues illuminées. De grands sapins ont été dressés sur nos places. Les gens circulent dans les rues avec de gros paquets-cadeaux. Tout cela est beau. Mais ce 3ème dimanche nous invite à faire un pas de plus dans la foi. Il s’agit pour nous de nous réjouir dans le Seigneur. “Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance.” C’est cet appel à la joie que nous retrouvons dans chacune des lectures de ce dimanche.
Dans le premier texte, Isaïe nous annonce précisément le Sauveur qui apporte la joie. Il s’adresse à un peuple qui se trouve en situation de détresse. Ce peuple a été déporté en exil. Vivant en terre étrangère, il est victime de la pauvreté, de l’oppression et de l’injustice. Isaïe lui annonce que le Seigneur ne peut tolérer plus longtemps les blessures et la misère de ceux qu’il aime. Il vient pour les guérir et les libérer. Voilà une bonne nouvelle à faire circuler de toute urgence : “Le Seigneur fera germer la justice devant toutes les nations”. Avec lui, les malheurs qui accablent notre monde ne peuvent avoir le dernier mot. Il n’y aura plus de crise, ni de violence, ni de guerre. En Dieu, c’est l’Amour qui triomphe.
Le cantique de Marie (qui suit la première lecture) va dans le même sens. C’est la même bonne nouvelle : Dieu est sauveur. Il comble de biens les affamés. Il relève Israël son serviteur. D’ailleurs, le nom donné à Jésus signifie “Le Seigneur sauve”. Sa venue est une bonne nouvelle pour le monde de son époque mais aussi pour nous aujourd’hui. C’est pour cela qu’en ce temps de l’Avent, il est si important de se mettre dans une attitude d’accueil et de joie. Marie est là pour nous y aider. Avec elle, nous chantons les louanges du Seigneur qui continue à faire des merveilles.
La deuxième lecture est un message de saint Paul aux chrétiens de Thessalonique. Il veut les rassurer et les encourager car ils ont beaucoup de mal à vivre leur foi. Il commence par leur donner des consignes importantes : “Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance… N’éteignez pas l’Esprit” Il leur demande également de ne pas repousser les prophètes. Par prophète, il faut entendre celui à qui la Parole de Dieu inspire quelque chose pour “construire, réconforter, encourager”. Mais il ne s’agit pas d’écouter bouche bée. Il est important que nous fassions preuve de discernement. Nous avons tous besoin de clarifier et de consolider notre espérance “en la venue de notre Seigneur Jésus Christ”.
L’évangile de ce dimanche nous montre une autre source de joie. Il nous présente Jean Baptiste comme “témoin de la lumière”. Il n’était pas la lumière mais il l’a montrée. Il a désigné le Messie à tous ceux qu’il rencontrait : “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas.” Cette bonne nouvelle que Jean Baptiste adressait aux foules de son temps vaut aussi pour nous aujourd’hui. Jésus est là présent au cœur de nos vies. Malheureusement, nous sommes souvent ailleurs. Et ce n’est pas avec nos seuls moyens humais que nous arriverons à le reconnaître. Pour y parvenir, il nous faut le regard de la foi, un regard éclairé et nourri par la Parole de Dieu et les sacrements.
Le Seigneur vient. Il est mystérieusement présent au milieu de nous. Ce troisième dimanche de l’Avent nous invite à le reconnaître. C’est plus important que tous. Notre monde souffre de l’injustice, de l’immoralité, de l’égoïsme. Il est nécessaire de ce convertir sur ces points. Mais le plus grand malheur c’est l’incrédulité, c’est le manque de foi, c’est ne pas reconnaître la présence de Dieu au milieu de nous. Par ce refus de Dieu, nous nous éloignons de celui qui est la seule chance de notre vie.
Dans quelques jours, nous fêterons Noël. Il y aura beaucoup de paquets cadeaux bien enveloppés dans du papier coloré. Ce sera pour nous une occasion de donner de la joie à ceux et celles que nous aimons. Mais si nous en restons là, c’est vraiment dommage. Vivre Noël, c’est faire un geste de foi ; c’est croire en Jésus qui vient et nous engager à écouter sa Parole et à le suivre. Les plus beaux cadeaux du monde, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie. Il ne peut y avoir de vie chrétienne vraiment authentique sans cette joie née de l’amour de Dieu. Nous ne pouvons pas annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ avec un air d’enterrement.
Accueillons cette invitation à la joie comme un appel à la foi, une foi rayonnante et communicative. A la suite de Jean Baptiste, soyons nous aussi des témoins de la lumière toujours soucieux de préparer les chemins du Seigneur et de dire son amour. C’est cela qu’il attend de chacun de nous. Mais pour remplir cette mission, nous venons puiser à la Source de l’amour qui est en lui. Nous nous nourrissons de la parole du Seigneur et de son Eucharistie.
En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur : “Que ta lumière rayonne à travers nous et attire les hommes à toi. Que ton amour passe vers eux à travers nous, à travers nos paroles et notre vie de tous les jours”. Amen.
ADAP : Lire
Sources : Lectures bibliques du jour, revues liturgiques Signes et Feu Nouveau, les entretiens du dimanche (Noël Quesson), journaux de la semaine.
Oui, ce dimanche était appelé “Gaudete” autrefois, dans mon missel !. Ornements roses ?
Merci, Mon Père, pour cette belle homélie, du dimanche de la JOIE, ces quelques lignes vont m’aider à prier et à comprendre mieux les textes de ce jour.
Merci encore. Je reviendrai sur votre site
Avec ms meilleurs sentiments
3ième dimanche de l’Avent, année B
Is 61, 1-2a.10-11 ; Psaume ; Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8.19-28
SOYEZ TOUJOURS DANS LA JOIE
La joie, c’est quand un papa soulève son enfant au bout de ses bras et le reprend tout contre lui, quand les deux rient aux éclats et que leurs yeux brillants se mirent les uns dans les autres.
La joie, c’est quand la fiancée repose tendrement dans les bras de son fiancé, en silence et en amour ; c’est aussi quand les enfants reviennent de l’école et, tout en savourant une tartine et un verre de lait, racontent en toute confiance leur journée à leur maman qui les écoute avec amour.
La joie, c’est quand, après avoir vécu une grande angoisse, nous retrouvons soudain la paix pour un nouveau départ. La joie encore, c’est quand notre cœur, las de tristesse et de douleur, trouve consolation et réconfort auprès de personnes que nous aimons et qui nous aiment.
Et encore la joie, quand nous donnons un cadeau à un enfant ou à un plus pauvre que nous et que nous voyons leurs yeux briller. Que c’est bon de vivre de tels moments !
S’il y a la joie des humains, il y a aussi celle de Dieu lui-même. Dieu, qui nous envoie son Fils pour nous sauver. La joie de Dieu, c’est de nous accompagner sur tous nos chemins, qu’ils soient heureux ou malheureux, bons ou mauvais, et de ne jamais nous abandonner. La joie de Dieu, c’est de nous accueillir dans sa maison en tout temps et encore plus quand nous revenons de loin, de si loin parfois que nous l’avions presque oublié.
La joie chrétienne repose principalement sur notre foi en notre Dieu qui nous aime et qui nous sauve à chaque instant. La joie chrétienne, c’est de savoir que Dieu habite au plus profond de notre cœur et que nous pouvons lui parler où nous voulons, quand nous le souhaitons, de ce que nous désirons… ; la joie chrétienne, c’est de découvrir Jésus en chaque personne, même la pire… : « Au milieu de vous se tient Celui que vous ne connaissez pas » ( Jn 1, 26b)
Seigneur, aide-nous à te reconnaître là où tu te caches. Aide-nous Seigneur à ne pas passer à côté de ta présence cachée.
Frères et sœurs, si vous découvrez Jésus caché, toujours présent, vous aurez découvert une source de joie que personne, ni rien, ne pourra vous ravir.
Oser dire notre joie de la présence, aujourd’hui, du Christ parmi les hommes. Oserons-nous chercher des mots tout simples qui diront notre joie, notre foi, à notre entourage. Des mots qui sortent du cœur.
Dans la deuxième lecture, l’apôtre Paul nous invite au calme et à la joie en toute occasion et pour nous aider, il nous suggère quelques-uns unes des attitudes utiles et nécessaires : être heureux, prier avec constance, rendre grâce, être attentifs à choisir toujours ce qui est bon en évitant les tentations. Le Seigneur continue à nous aimer et, s’il nous trouve en ces attitudes, il pourra nous sanctifier complètement, il pourra nous remplir la vie de son Saint Esprit. Alors, nous aussi nous pourrons dire avec Jésus : «L’Esprit du Seigneur est sur moi… il m’a envoyé pour porter la bonne nouvelle aux pauvres… ! » Is (61,1)
Partageons aujourd’hui la joie des pauvres du Seigneur et que « le Dieu de l’espérance vous donne joie et paix dans la foi » (Rm 15, 13) Allons à la rencontre de l’autre et ouvrons les yeux à sa lumière : en effet, au milieu de nous, se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas. Qui est-il ?
Amen.
Michel Houyoux, Diacre permanent
Oui, Seigneur, je veux témoigner de la joie que m’apporte la foi. C’est le dimanche de la JOIE ! Seigneur, je suis tellement heureuse depuis que tu m’habites : je n’ai plus eu aucune hospitalisation, je me suis fait des amis virtuels chrétiens que je contacte chaque jour et aussi, je deviens meilleure avec ma famille et mes relations.
Seigneur, c’est Noël bientôt. Je ferai de mon mieux pour me recueillir et penser sans cesse à toi durant ce jour merveilleux.
SEIGNEUR, MERCI POUR TOUT.
Christiane
Prière Universelle
”Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche”, nous dit St-Paul. Acceuillons et mettons en pratique ces recommandations. Que Dieu notre Père recoive nos prières et fasse entrer dans sa joie tous nos frères et soeurs du monde entier.
SEIGNEUR, SOUVIENS-TOI DE TON AMOUR
Pour les pauvres et les malheureux qui rêvent de justice et de bonheur: afin qu’ils soeint entendus et respectés par les puissants de ce monde, prions le Seigneur.
Pour les nations ravagées et ruinées par les guerres: afin que leurs populations affamées ne soient abandonnées à leur sort, prions le Seigneur.
Pour les organismes de bienfaisance qui s’activent en cette période de l’année: afin qu’ils sèment la joie dans le coeurs des enfants démunis, prions le Seigneur.
Pour l’Église dont la mission est de témoigner avec audace du Christ: afin que son message rejoigne les vraies préoccupations du monde d’aujourd’hui, prions le Seigneur.
Pour les communautés chrétiennes souvent limitées en ressources humaines et matérielles: afin qu’elles trouvent dans leur foi la force d’être toujours dans la joie et de rendre grâce, prions le Seigneur.
Dieu notre père, reçois nos humbles prières. Fais-nous entrer dans la joie de ton salut et fait germar ta justice decant toutes les nations. Nous te le demandons par Jésus, lumière du monde, vivant pour les siècles des siècles. AMEN
PASSER ET TÉMOIGNER DE JÉSUS
Les quatre évangélistes, en débutant leurs livrets, ont tenu à préciser le rôle de Jean-Baptiste. Pourquoi ? Parce qu’au temps de leur rédaction, les groupes de disciples de Jésus croisent ceux de Jean-Baptiste qui proclament que leur maître exécuté est le vrai Messie (cf. « les johannites » en Ac. 18, 25 ; 19, 3). Les chrétiens répliquent que si Jésus a bien accepté le baptême par Jean, il faut rappeler fortement que Jean en personne a reconnu être d’un statut infiniment inférieur à Jésus. L’évangile de ce jour nous fait d’abord entendre une des deux mentions du Précurseur dans le « Prologue » solennel qui ouvre l’évangile de Jean et qui est tout à la gloire de Jésus « le logos », la Parole même de Dieu,
Il y eut un homme, envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin pour rendre témoignage à la Lumière afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme….
Jean demeure dans la lignée des prophètes, ces hommes envoyés par Dieu pour rappeler les exigences de la Loi et appeler à la conversion un peuple qui s’en était écarté. Mais en outre, et là est sa grandeur unique, Jean a été envoyé comme TEMOIN de Jésus, pour le montrer et s’effacer devant lui. A la suite de Moïse, Jean ne pouvait que donner et rappeler la LOI, tandis que « GRÂCE ET VERITE sont venues par Jésus Christ » (Jn 1, 17).
TOUT COMMENCE AVEC LE TÉMOIGNAGE D’UN HOMME
Après le Prologue qui s’ouvre, comme la « Genèse », par l’expression « AU COMMENCEMENT » (Jn 1, 1-18), l’évangéliste débute son récit de la mission de Jésus par plusieurs petites scènes qui s’échelonnent sur une SEMAINE (de 1, 19 à 2, 11). La Bible présentait la création du monde en 7 jours : l’évangile de Jean débute par la re-création de l’humanité en une première semaine symbolique. Les lois et préceptes ne peuvent que sermonner, admonester, exhorter : la Grâce de Jésus, elle, accomplit une NOUVELLE GENESE. C’est pourquoi la foi chrétienne n’est pas obéissance à une règle mais renaissance, re-création radicale.
En ce dimanche, nous écoutons la scène du 1er jour : le précurseur Jean se dresse dans toute sa grandeur (l’évangéliste ne l’appelle jamais que Jean et non Jean-Baptiste).
Et voici quel fut le témoignage de Jean quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? ». Il le reconnut fermement : « Je ne suis pas le Messie ». Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Elie ? » – Non – Alors es-tu le grand Prophète ? – Ce n’est pas moi – Qui es-tu ? Il faut que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? – Je suis la voix qui crie à travers le désert : « Aplanissez le chemin du Seigneur » comme a dit le prophète Isaïe ». Or certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils le questionnent encore : « Si tu n’es ni le Messie, ni Elie, ni le Prophète, pourquoi baptises-tu ? ».
Jean répondit : « Moi je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». —- Tout cela s’est passé à Béthanie de Transjordanie, à l’endroit où Jean baptisait.
Immédiatement l’ambiance est tendue. A Jérusalem, les autorités religieuses, gardiennes des traditions légales et liturgiques, sont en effervescence et dépêchent une commission d’enquête : qui est cet individu ? De quel droit pratique-t-il ce baptême ? Car c’est au temple, par des sacrifices et l’observance de la Loi, que s’obtient le pardon. Jean se présente dans la ligne de celui que l’on appelle aujourd’hui « le 2ème Isaïe », l’inconnu qui, en – 538, a tout à coup lancé l’étonnante « bonne nouvelle » à ses frères et sœurs déportés en Babylonie suite à la chute de Jérusalem et l’incendie du temple : « Prenez courage ! Après 50 ans de détresse, l’exil va prendre fin, nous allons enfin rentrer au pays » (cf. Isaïe 40).
Il n’est pas anodin que Jean se soit installé sur la rive orientale du fleuve Jourdain (où l’on a retrouvé les vestiges d’une antique église bâtie en son souvenir). De la sorte Jean obligeait les gens à sortir du pays pour s’approcher de lui, accepter le baptême qu’il conférait, puis passer l’eau pour ensuite rentrer à nouveau sur leur terre. Ainsi il les obligeait à mimer le retour de leurs ancêtres qui jadis étaient revenus de déportation à Babylone. Le procédé est radicalement différent de celui pratiqué dans la communauté essénienne de Qûmran (tout proche de là) où les initiés se purifient eux-mêmes par des bains sans cesse répétés.
Mais Jean est conscient de ses limites : en plongeant les gens dans l’eau et en leur rappelant leur état de pécheurs incurables, il ne peut que les préparer à accueillir celui qui va survenir après lui et qui accomplira une œuvre infiniment supérieure. Jean se sent moins qu’un esclave à l’égard de Jésus car celui-ci sera comblé de l’Esprit de Dieu et il baptisera – c.à.d. il plongera – les personnes dans l’Esprit-Saint – ce dont Jean est radicalement incapable (suite de son témoignage en 1, 33).
CONCLUSIONS
1) Pendant des siècles, nous, chrétiens, nous pouvions interpeler ceux que nous appelions « incroyants et non-pratiquants » : « Pourquoi n’avez-vous pas la foi ? Pourquoi n’allez-vous pas à la messe ? ». Aujourd’hui la situation s’est inversée (peut-être est-ce un retour à la normale ?) et c’est la minorité chrétienne qui est sommée de se justifier : « Pourquoi croyez-vous ?…. ». C’est l’heure du TEMOIGNAGE. D’où l’importance de regarder Jean (Baptiste), premier « témoin » dans l’évangile. Depuis le « désert » que sont devenues nombre de nos chapelles et églises vidées de leurs pratiquants, comment témoigner de Jésus ?
2) Jean prend d’abord toute la place puis il s’efface ; il parle «lois, règlements » mais il annonce Quelqu’un « au-delà ». Ainsi doit faire l’Eglise. Le fait-elle ?…
3) Jean-Baptiste n’est pas attaqué par des malfaiteurs mais par des hommes pieux, excédés par ce qu’ils estiment une innovation insupportable. De même St Thomas d’Aquin, maître Eckhart, Galilée, tant d’autres et jusqu’au pape Jean XXIII promulguant l’initiative du concile Vatican II furent l’objet de contestations à l’intérieur même de l’Eglise. De hauts prélats ne comprenaient pas des nouveautés qui semblaient remettre en question leurs certitudes.
Jean-Baptiste se situe comme un marginal. Et tout l’évangile de Jean montrera Jésus en posture de suspect. Sans cesse on lui dira : « Pourquoi agis-tu ainsi ? Qui es-tu ? Que dis-tu de toi-même ? ».
Comment porter un témoignage non arrogant mais paisible dans sa force ?
4) Plusieurs personnages de l’évangile de Jean apparaissent aussi comme des témoins de Jésus : les premiers disciples (1, 41) ; la Samaritaine (4, 39) ; le paralytique (5, 15) ; la Bible (5, 39) ; l’aveugle-né (9) ; …..Il est important de faire une étude du TEMOIGNAGE dans Jean. Que nous apprennent ces croyants sur nos possibilités de témoigner de notre foi aujourd’hui ?
Abraham passe de Ur en terre de Canaan.
Les esclaves hébreux sortent d’Egypte et passent le Nil pour marcher vers la liberté
Avec Josué, ils passent le Jourdain pour entrer dans la terre promise.
Les déportés judéens sortent de Babylone et passent l’Euphrate.
Jean-Baptiste se place au-delà du Jourdain afin d’obliger les baptisés à repasser le fleuve.
Jésus accepte lui-même ce passage.
Et à la fin, il entraîne les siens à passer, avec lui, de la mort à la Vie.
Sommes-nous une Eglise installée ? Ou cherchons-nous les sorties, les passages que la foi nous presse de faire : trouver un nouveau langage, des rites plus parlants, une organisation plus souple…pour passer à un autre style de vie chrétienne, un monde plus juste, une terre préservée… ? etc.…
Raphaël D
Dans le parcours que nous empruntons en ce temps de l’Avent pour rejoindre Noël et la venue du Sauveur, avec Jean le Baptiste, baptisant dans le Jourdain, nous a été donné un double enseignement : 1°) Jésus est le Fils de Dieu envoyé par son Père pour le salut, la vie, non seulement du peuple juif mais de l’humanité entière. 2°) Pour être sauvé il faut, en retour, que l’humanité prenne le chemin qui mène au Père.
Aujourd’hui, dans notre monde si bouleversé et inquiet – et il y a de quoi ! – cela peut sembler étonnant, c’est la joie qui est proclamée, une joie au-delà de toute mesure, une joie en plénitude !
Avec l’Evangile de ce jour (Jean 1, 6-8. 19-28) c’est à nouveau Jean Baptiste qui nous parle : « je ne suis pas le Messie », « je suis la voix qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur » S’il baptise c’est pour faire connaître qu’« au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas », dont il n’est « pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». C’est bien évidemment Jésus dont il dira en le désignant : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Le connaissons-nous vraiment ? Il est le seul qui peut libérer du péché, adversaire d’une joie profonde.
La joie ! Les autres textes de la liturgie la mettent fortement en relief. Elle n’a rien d’un plaisir passager qui peut parfois s’y accommoder, mais surtout rien de ces plaisirs qui déshonorent la dignité humaine : drogue, abus d’alcool, haine, violences, débauches.
En 1ère lecture, en pensant à Jésus, qu’est-ce qui guide le prophète ? « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi» pour « porter la bonne nouvelle aux pauvres », « guérir ceux qui ont le cœur brisé », « annoncer aux captifs, aux prisonniers la délivrance » … des motifs de rendre joyeux ! « Je tressaille de joie dans le Seigneur », « il fera germer la justice et la louange devant toutes les nations ». La joie universelle ne peut se comprendre sans participation divine.
Tenant lieu de Psaume le cantique de Luc nous a fait chanter : « J’exulte de joie en Dieu mon Sauveur ». Il reproduit une partie du Magnificat de Marie dans sa visitation à sa cousine Elisabeth. Citons : « il s’est penché sur son humble servante », « son amour s’étend d’âge en âge », « il comble de bien les affamés ». Joie qui, don de Dieu, s’allie à l’humilité et à Marie, mais à condition de devenir comme les mains de Dieu pour faire le bien.
Quant à St Paul (2ème lecture) Il prononce un véritable hymne à la joie : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». La joie est vécue vraiment dans le Christ. Elle demande une union constante avec la prière, et de savoir rendre grâce, dire merci à Dieu qui aime infiniment. « N’éteignez pas l’Esprit », « éloignez-vous du mal », et St Paul poursuit : « qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ ». « Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix » (Galates 5, 22)
Chrétiens, en résumé, soyons des semeurs de joie ! Par notre sourire d’attention aux autres, nos messes, souvent encore trop tristes, à animer par la joie de chanter, d’exprimer par paroles et gestes nos liens d’unité ; joie semée aussi partout où nous vivons, en toutes nos rencontres.
« Que l’Univers chante et crie de joie car le Seigneur vient » Voilà notre espérance en ce temps de l’Avent, soutenue avec Marie, dans la joie et l’assurance de goûter un jour et pour toujours au festin de l’Amour.
Troisième dimanche de l’Avent B
Suivons au fil de la liturgie, les quatre grandes figures qui y sont présentées : Isaïe, Paul, Marie et Jean Baptiste. Tous, à leur manière, nous parlent de la joie qui traverse leur vie. Voilà pourquoi le célébrant revêt, ici à Stavelot, une chasuble rose où l’attente vigilante de l’Avent, symbolisée par la couleur violette, se nuance de gaîté.
Isaïe exprime sa liesse en ces mots : « le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé…». Marie se stupéfie que le Seigneur se penche sur son humble servante et qu’il a fait pour elle des merveilles. Paul, lui, encourage les chrétiens de Thessalonique : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance… N’éteignez pas l’Esprit ».
Mais la joie de ce dimanche est très particulière. Elle ne peut naître qu’en celui qui s’est laissé dépouiller. Elle est joie qui libère, joie qui redresse, joie qui permet d’avancer, de bondir, de franchir les montagnes (Isaïe 52, 7), ou de courir à travers le monde comme Paul pour aller annoncer la Bonne Nouvelle… C’est aussi une joie qui dépouille son porteur pour lui permettre d’accueillir davantage : pour obtenir de nouvelles richesses encore plus grande encore, comme cet homme de la parabole qui trouve un trésor dans un champ et s’en va ravi de joie, vendre tout ce qu’il possède pour acheter le champ… et le trésor (Matthieu 13, 44) ! C’est ce qu’à compris et ce que chante Marie : « il renvoie les riches les mains vides », « il comble de bien les affamés ! »
Dans l’évangile de ce jour il n’est pas fait mention de manière explicite de la joie de Jean le Baptiste. Pourtant elle se devine en filigrane. Elle est cachée. Mais elle est bien là. C’est la joie de l’attente. Qui d’entre nous n’a pas éprouvé ce sentiment sur un quai de gare lorsque, venu pour accueillir un proche, nous cherchons, parmi les visages des voyageurs, le regard de l’être aimé ?… Et l’exultation qui jaillit au moment où son visage, au milieu de la foule, soudain nous apparaît…
Jean le Baptiste a été traversé par cette joie. Il n’était pas la lumière, mais son simple témoin. Pour reprendre une belle image de Jean Scot Erigène, un théologien irlandais du 9e siècle : « l’un est l’étoile du matin qui apparaît à l’aube du Royaume des cieux, (…) l’autre est le soleil de justice qui lui succède. »
Accueillons cette joie vécue par les quatre témoins d’aujourd’hui comme un appel à la foi, une foi rayonnante et communicative. A la suite de Jean Baptiste, soyons nous aussi des témoins de la lumière toujours soucieux de préparer les chemins du Seigneur et de dire son amour. C’est cela qu’il attend de chacun de nous. Mais pour remplir cette mission, nous venons puiser à la source de la parole du Seigneur et de son Eucharistie.
Seuls ceux qui se sont désencombrés peuvent accueillir cette joie. Devenons comme une flûte, qui doit être évidée pour laisser passer l’air et chanter sa mélodie. Laissons-nous traverser par le souffle de l’Esprit : à travers nous résonnera la joie de Dieu offerte à tous les hommes.
Les homélies sur kerit.be
Merci de ces méditations, c’est vraiment constructif, je viendrais souvent sur ce site que fais d’ailleurs le mieux pour commencer une bonne journée.
Mon Dieu, où étais-je donc en ce troisième dimanche de l’Avent ?
Je découvre des homélies remarquables, que c’est beau !
Le témoignagne bouleversant de Christiane que je reconnais.
Merci mon Dieu d’être tombée par hasard sur toute cette joie partagée.
Oui, mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur !