Le Baptême du Seigneur
Abbé Jean Compazieu | 4 janvier 2009Lectures : Lire ici
Dimanche dernier, nous fêtions l’Epiphanie du Seigneur. Cette fête nous a rappelé comment Dieu s’est manifesté à des mages, des hommes qui étaient totalement étrangers à la foi mais qui se sont mis en route vers “le roi des juifs.” Trente ans plus tard, nous arrivons au baptême de Jésus. C’est sa première manifestation publique. C’est le premier dévoilement aux yeux de tous de ce qu’il est réellement. Beaucoup ne voient en lui qu’un homme comme les autres. Aujourd’hui, c’est Jean Baptiste qui nous le fait connaître : “Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales.”
Le baptême que Jean Baptiste donnait était un geste de pénitence. Ceux qui demandaient à le recevoir montraient qu’ils reconnaissaient leurs péchés et qu’ils voulaient se convertir. Or voilà que Jésus arrive au milieu de tous ces pécheurs qui supplient Dieu de les apaiser. Il n’avait pas de péché à se faire pardonner mais il a tenu à être solidaire de cette démarche. Ceux qui demandaient ce baptême en ressortaient purifiés. Pour Jésus c’est le contraire. Il est entré dans l’eau du Jourdain pur de tout péché. Il en est ressorti porteur de tout les péchés du monde. Il les pris sur lui pour nous en libérer. Pour nous c’est une nouvelle naissance, un nouveau départ vers une vie entièrement nouvelle.
Pour mieux comprendre cet événement, nous devons nous rappeler que “baptiser” veut dire “Plonger”. “Moi, je vous plonge dans l’eau, dit Jean Baptiste ; lui vous plongera dans l’Esprit Saint.” C’est une manière d’annoncer à tous que Jésus est celui qui accomplit les promesses de Dieu. Les cieux qui se déchirent, cela veut dire qu’il n’y a plus de séparation entre Dieu et les hommes. La communication entre Dieu et ses enfants est rétablie. Quelques années plus tard, au moment de la mort du Christ en croix, le voile du temple s’est également déchiré. Il n’y a plus désormais de séparation entre le lieu saint et le peuple.
Aujourd’hui, beaucoup pensent qu’il n’y a guère de communication entre le ciel et la terre et que Dieu est bien silencieux. Nous vivons dans un monde qui connaît bien des souffrances. Depuis quelques temps, l’actualité nous rapporte les événements dramatiques du Moyen Orient (le pays de Jésus). Nous pensons aussi à toutes les violences qui sévissent un peu partout dans le monde, aux victimes de la pauvreté, à ceux qui ont tout perdu. On a parfois envie de se dire que s’il y avait un bon Dieu, nous n’en serions pas là.
Or voilà que cette fête d’aujourd’hui nous annonce une bonne nouvelle : Dieu nous parle en son Fils. Pour nous, les cieux se sont déchirés. En Jésus, Dieu s’est manifesté et il continue à le faire. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Ce jour-là, Jésus nous a dit : “Tu es mon enfant bien aimé.” Notre vie peut être marquée par bien des faiblesses, des histoires tourmentées ou malheureuses. Mais le Seigneur est là ; il nous rejoint. Le voile qui cache ce que nous sommes s’est déchiré. Dieu nous révèle notre identité de fils bien-aimé du Père. Comme nous le dit saint Paul, “Rien ne peut nous séparer de son amour.”
Le baptême de Jésus a été le point de départ de sa mission. Tout au long de son ministère, il a annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, il a pardonné, guéri, relevé. Il a fait renaître l’espérance là où il n’y en avait plus. Comme lui, nous sommes envoyés dans le monde pour déchirer le voile qui empêche les hommes de reconnaître qu’ils sont les enfants bien-aimés du Père. Il suffit parfois de peu de choses : un regard d’amour pour celui qui n’arrive plus à s’aimer, un geste de solidarité pour celui qui n’a plus rien, une démarche de pardon pour celui qui nous a blessés ou que l’on a blessé, une marque de très grand respect pour celui qui est méprisé et qui n’arrive plus à se respecter lui-même. Ces gestes de solidarité sont très importants. Ils contribuent à faire déchirer ce qui empêche de savoir qu’ils sont les fils bien aimés du Père.
Avec cette fête d’aujourd’hui, nous entrons dans le temps ordinaire. C’est une période moins festive mais elle reste importante. C’est là que nous aurons à grandir dans la fidélité et l’écoute de la parole de Dieu. Puissions-nous découvrir et redécouvrir que nous sommes tous les enfants bien-aimés du Père et en témoigner auprès de ceux et celles qui nous entourent. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés pour révéler l’amour de Dieu au monde.
L’eucharistie qui nous rassemble chaque dimanche est le sacrement de la “nouvelle alliance” entre Dieu et les hommes. C’est pour cela qu’elle est si importante pour nous. Elle est “source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. Le Seigneur ne cesse de rejoindre les communautés rassemblées en son nom. Il nous suffit d’accepter que l’amour de Dieu nous habite.
Jean C
(D’après diverses sources)
Dimanche 11 janvier 2009 – Le Baptême de Jésus – Année B – Evangile de Marc 1, 7 – 11
Le Baptême de Jésus et le Nôtre
Depuis plus de 5 siècles Israël avait perdu son indépendance, depuis plus de 90 ans les Romains occupaient le pays. Mais les Ecritures entretenaient une espérance inébranlable: en dépit de son long silence, Dieu n’avait pas abandonné son peuple, il interviendrait et le sauverait par la venue de son Messie. Quand ?….Et quel salut ?….
Soudain, en l’an 28 de notre calendrier ( Jésus doit avoir 33 ans ), la nouvelle se répand: un prophète a surgi et il annonce la venue du Royaume de Dieu. Jésus de Nazareth décide de répondre à l’appel et il prend la route du sud, vers la Judée. Sait-il que Dieu l’y attend pour bouleverser sa vie et lui donner sa mission?…
Jean-Baptiste proclamait dans le désert: ” Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Et je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi je vous ai baptisés dans l’eau; lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint”. Or, en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.
Les quatre évangélistes prennent bien soin de souligner la distance abyssale qui sépare Jésus de Jean et des anciens prophètes. Même si Jésus a un itinéraire semblable au leur (prédication, refus, mort violente), même si effectivement il fut baptisé par Jean, son statut est infiniment supérieur. Les prophètes ne peuvent qu’exhorter, prévenir, menacer, conférer des rites: tout cela est bien, important, mais absolument impuissant à changer le cœur de l’homme. Trop de chrétiens, aujourd’hui encore, réduisent Jésus à un prédicateur, son message à un enseignement, ses rites à une sacralisation des tournants de la vie (naissance, mariage, mort). En rester à ce niveau c’est tuer l’Evangile. Comme saint Paul le criera, une loi ne peut jamais être une bonne nouvelle.
Marc ne raconte pas l’acte du baptême (enlever son vêtement, descendre dans l’eau): l’essentiel, c’est la suite. Jésus va faire une expérience tout à fait personnelle, unique: Dieu se révèle à lui, le nomme, lui confère sa mission.
Et aussitôt, montant hors de l’eau, il vit les cieux déchirés et l’Esprit, comme une colombe descendant vers lui; et une voix hors des cieux: ” Toi, tu es mon fils, le bien-aimé, en toi je me complais”
( traduction plus littérale que le texte de la liturgie)
Marc écrit ceci dans les années 70 quand les chrétiens, après Pâques, ont découvert l’identité de Jésus et qu’ils entrent en Eglise grâce au baptême. Donc il raconte la scène pour en montrer la gloire et en s’inspirant des Ecritures, notamment d’ Isaïe 63. Après la catastrophe de 587 avant notre ère (destruction du temple, déportation du peuple), un prophète évoquait les anciennes merveilles de Dieu quand il fit monter de la mer le pasteur de son troupeau et mit en lui son Esprit Saint ( il s’agit de Moïse lors de l’exode d’Egypte). Mais à présent, parmi les ruines et du fond de la détresse immense, le prophète suppliait et en appelait à une nouvelle intervention divine:
” Regarde et vois depuis le ciel…Notre Père, c’est Toi…notre rédempteur…Pourquoi nous laisses-tu errer ?…Reviens !..Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais pour faire connaître ton Nom…” ( Isaïe 63, 19)
Cri extraordinaire ! L’expérience du terrible échec a convaincu que ni Moïse ni les Prophètes ne suffisent à garder le peuple fidèle à son Dieu. Serait-il possible que Dieu lui-même vienne, surgisse, “descende” parmi nous ?…. Et Marc répond: Oui le vœu s’est réalisé: Dieu a exaucé cette folle prière grâce à la descente de Jésus chez nous !
L’EXPERIENCE SPIRITUELLE DE JESUS BAPTISÉ
Chaque expression de Marc est à commenter car tout s’éclaire à la lumière des Ecritures que Jésus “accomplit”. Il y a Vision et Audition:
Les cieux fermés se déchirent: l’expression symbolique signifie que le péché avait rompu le lien avec Dieu, il y avait comme un mur entre Dieu et son peuple pécheur. Aujourd’hui avec Jésus, la communication est rétablie ! Seul ce lien “vertical” rend possible l’harmonie des relations “horizontales” entre nous et entre les peuples.
L’Esprit de Dieu ( son Souffle, sa Puissance) se remet à souffler et descend sur Jésus pour demeurer sur lui. Là est la différence absolue avec le baptême de Jean qui n’est qu’un rite de purification. Jésus est OINT par l’Esprit: “Dieu a conféré à Jésus l’Onction d’Esprit Saint et de Puissance” ( Ac 10, 38)
“Comme une colombe” : cette image a de multiples significations:
1) A la création, on disait que l’Esprit planait sur les eaux (Genèse 1, 2): le baptême est donc plus qu’une ablution, qu’une purification. Il est une NOUVELLE CREATION.
2) A la fin du déluge, la colombe était revenue avec un rameau d’olivier. En Jésus, l’eau du baptême noie toutes nos fautes et l’Esprit nous apporte le pardon et la Paix.
3) Dans le Cantique des Cantiques ( chant d’amour conjugal entre Dieu et son peuple), le Roi appelle sa fiancée “ma colombe”(5, 6; 6, 9). Puisque la colombe symbolise Israël, cela signifie que Jésus est l’Israël fidèle, aimé: il prend sur lui le destin de son peuple, il assume ses frères, il le porte avec ses faiblesses, ses péchés…
“Tu es mon fils”: le psaume 2 décrit l’intronisation royale. Dieu déclare au nouveau roi, qui vient d’être oint, qu’il l’adopte comme son fils, son délégué, son représentant. Certes Jésus était né “Fils de Dieu” (diront Matthieu et Luc) mais ici il est institué ROI; sa mission d’inaugurer le Royaume de Dieu sur terre va commencer. Tout l’évangile peu à peu montrera que Jésus n’est pas un “homme adopté” mais qu’il est vraiment FILS de Dieu car au-delà du rite d’eau, il a reçu l’Esprit, il a été OINT d’Esprit Saint
( Ac 10 = 2ème lecture)
“Bien-aimé”: dans la célèbre scène du sacrifice d’Abraham (Genèse 22), Isaac est ainsi nommé. Donc Jésus sera le Fils portant le bois (de la croix) et conduit au mont du Golgotha. Les hommes tueront le bien-aimé de Dieu mais Dieu le leur rendra par la résurrection. Le baptême voue au sacrifice.
“En toi j’ai mis mon bon plaisir”: c’est ainsi que Dieu présente son “serviteur” qui fera paraître le jugement de Dieu sur toutes les nations du monde et qui agira de façon très douce, sans violence: “Il ne criera pas, il ne brisera pas le roseau ployé”( Isaïe 42). Jésus sera ce serviteur fidèle qui réalisera le salut du monde entier par une conduite non-violente et même en donnant sa vie (Isaïe 53).
LE BAPTEME CHRETIEN
Dès le début, après Pâques, l’entrée dans l’Eglise s’effectue par le rite du baptême qui se substitue à la circoncision. (cf. Actes des Apôtres).
Il se fait “au nom du Christ” c’est-à-dire qu’il relie à Lui, qu’il assimile à lui.
Saint Paul, qui a été baptisé, en soulignera l’importance capitale en ces mots à méditer en ce jour:
“Nous avons été tous baptisés dans un seul Esprit pour être un seul Corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres” (1 Corinthiens 12, 13) – “Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec; ni esclave ni homme libre; l’homme et la femme. Car vous n’êtes qu’UN en Jésus Christ ” ( Galates 3, 27)
” Nous avons été baptisés dans la mort de Jésus Christ; nous avons été ensevelis avec lui afin que – comme le Christ est ressuscité des morts – nous menions une vie nouvelle…..Morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui ” ( Romains 6)
Donc en ce jour, 1) nous contemplons notre Seigneur qui descend au cœur de notre humanité pour la laver de ses péchés et la recréer par la Vie divine dans l’Esprit.
2) Nous reprenons conscience de notre dignité: le baptême est une re-naissance dans l’Esprit. Par lui nous devenons ENFANTS DE DIEU, nous avons le privilège de pouvoir prier : “NOTRE PERE”. Et nous formons un peuple, une communauté. En Christ nous sommes UN. Le baptême n’est en rien un rite privé: il est de soi agrégation à une Eglise unique.
3) Enfin le baptême nous envoie en mission: porter cette Révélation au monde entier. Comment les baptisés peuvent-ils ré-évangéliser l’Europe ?…
R. D , dominicain
Superbe homélie merci! j’aime cette pensée du curé d’Ars:
“Celui qui a conservé l’innocence de son baptême est comme un enfant qui n’a jamais désobéi à son père.” (Le curé d’Ars)
oui nous sommes baptisés -plongés dans l’AMOUR – cet AMOUR qui déracine en nous toute trace du péché – et nous fait témoins
alors “enfant bien-aimée “de Dieu ma vie au quotidien a une autre “saveur” !
Dans mon coeur il y a cette chanson : elle traduit comment je vis mon baptême:
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Peuple de lumière baptisé pour témoigner,
Peuple d’Évangile, appelé pour annoncer
Les merveilles de Dieu pour tous les vivants.
***Vous êtes l’Évangile pour vos frères
Si vous gardez ma parole pour avancer dans la verite :
Bonne Nouvelle pour la terre !
***Vous êtes l’Évangile pour vos frères
Si vous suivez mon exemple pour demeurer dans la charité :
Bonne Nouvelle pour la terre !
*** Vous êtes l’Évangile pour vos frères
Si vous marchez à ma suite pour inventer le don et la joie :
Bonne Nouvelle pour la terre !
***Vous êtes l’Évangile pour vos frères
Si vous laissez les offenses pour déclarer à tous le pardon :
Bonne Nouvelle pour la terre !
***Vous êtes l’Évangile pour vos frères
Si vous luttez dans le monde pour apporter le droit et la paix :
Bonne Nouvelle pour la terre !
***Vous êtes l’Évangile pour vos frères
Si vous chantez ma promesse de m’établir au milieu de vous :
Bonne Nouvelle pour la terre !
Je pense que cette chanson éclatera dans beaucoup d’églises ce dimanche…
Peuple de lumière baptisé pour témoigner, appelé pour annoncer
Les merveilles de Dieu pour tous les vivants
Laissons fleurir dans notre coeur cette Parole si douce:
« Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. » (Mc 1,11) ;
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En ce dimanche qui évoque le Baptême de Jésus par Jean dans les eaux du Jourdain, nous reprenons conscience de ce que nous sommes devenus à la suite de cet acte que les premiers chrétiens appelaient “le SCEAU DE DIEU” – une marque spirituelle qui signale que nous sommes libérés de la tyrannie du mal et de la peur et que nous sommes libres. Libres pour aimer Dieu et nos frères. Re-nés.
**Sur les rives du Jourdain,
Jésus paraît, Jean s’étonne;
Dieu accomplit son dessein
et sauve l’histoire des hommes.
**Sur les rives du Jourdain,
tout le peuple de Moïse,
sur les pas de Josué,
pénètre en Terre promise.
**Sur les rives du Jourdain,
au fond des eaux de la mort,
Jésus descend et en remonte,
ressuscitant notre corps.
**Sur les rives du Jourdain,
le ciel s’ouvre pour la terre;
le Royaume se fait proche,
Jésus est la Voix du Père.
**Sur les rives du Jourdain,
l’Esprit plane sur les eaux
et du chaos de notre cœur,
fait surgir un homme nouveau.
**Sur les rives du Jourdain,
le Père aime et reconnaît
Jésus, le Fils bien-aimé,
le Messie crucifié.
**Sur les rives du Jourdain,
tous ses frères baptisés,
remontent des eaux
de la mort et du péché.
**Sur les rives du Jourdain,
l’Esprit dans sa lumière,
révèle que nous sommes
les fils bien-aimés du Père.
**Sur les rives du Jourdain,
l’Esprit nous pousse au désert
pour vaincre les forces du mal
et transformer notre terre.
(Michel HUBAUT)
Trinité Sainte nous t’adorons
Que notre vie soit le reflet de Ton Amour pour nous….
Merci pour cette belle homélie !
Cependant je ne comprends pas lorsque vous dites ” Jésus est entré pur dans le Jourdain, il en est ressorti couvert de nos péchés ”
Je comprenais que Jésus acceptait le baptême pour être très près de nous, pour nous montrer que ce chemin proposé par Jean Baptiste était juste. Pour nous l’eau lave, purifie. Mais pour Jésus ce serait l’inverse ….. Cela ne l’éloigne-t-il pas de nous, de notre humanité ? J’imagine que l
C’est toute la différence entre le baptême de Jésus et le nôtre. Jésus a voulu prendre sur lui notre péché pour nous en libérer. Il veut que nous lui donnions tout ce qu’il y a de cassé en nous car son grand désir c’est que nous vivions pleinement. En entrant dans l’eau du Jourdain et surtout en mourant sur la croix, il a pris sur lui tous nos péchés car il nous veut libres
Cependant l’évangile de ce jour nous parle plus de filiation que de purification. Au jour de notre baptême, il y a eu aussi cette parole : “Celui-ci est mon fils bien-aimé.
Baptême de Jésus – (Père Jean M. du diocèse d’Autun)
Au moment où nous recevons et adressons encore des vœux de « bonne année », l’Eglise, dans sa liturgie, nous en offre également. Ils correspondent aux vœux profonds de toute l’humanité : être heureux, vœux de bonheur.
Ils seront exprimés avec d’autant plus de force que du fait des violences de toute nature à travers le monde, du fait des besoins d’une économie mal répartie, du fait encore des exigences d’un environnement mal géré, notre monde divisé et pour beaucoup sans repères précis, est un monde en recherche de réponses.
Avec l’Eglise nous donnons celles d’un Dieu qui est Amour !
« Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau !» : réponse divine par le prophète Isaïe (1ère lecture). Pensons à quantité de pays qui souffrent du manque d’eau, et aux inquiétudes pour l’avenir de la planète, pour satisfaire avec l’eau une nécessité de vie. Isaïe précise sa gratuité, son abondance de la part du Seigneur, et même l’association de nourritures savoureuses, toutefois en référence à leur source.
« Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ». Il se laisse trouver d’autant plus facilement qu’il s’est fait homme et a vécu une existence humaine en Jésus Christ. Noël nous en a rapporté la venue.
Pour l’accueillir Isaïe indique cependant des obligations : l’abandon des chemins de violence, des pensées perverses. Bien au dessus des pensées humaines il saura accomplir sa mission de formation d’hommes nouveaux, de donner « le pain à celui qui mange ». Tout cela pour Isaïe était en lien avec le Messie à venir.
« Ivres de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut » – « Voici le Dieu qui me sauve »(Psaume). Réponse de Dieu, par le Christ, à l’immense espérance humaine de bonheur.
St Jean (2ème lecture) conforte cette réponse sur la réalité divine de Jésus. Il est « vraiment né de Dieu ». Il faut « garder ses commandements » qui ne sont pas un fardeau : « Tout homme qui est né de Dieu est vainqueur du monde ». Associé par la foi nous savons qu’il triomphera comme Lui du mal et de la mort. Jésus en a donné le témoignage par « l’Esprit, l’eau et le sang » : l’Esprit d’amour qu’il communique au cœur humain, l’eau du baptême qui l’unit à lui divinement, le sang d’une vie donnée totalement et versé par son cœur sur la croix pour le salut du monde. Nous le recevons dans l’Eucharistie.
Dans l’Evangile (Marc 1, 7-11) Jean Baptiste proclamant Jésus comme le Messie précise justement un baptême qu’il donnera « dans l’Esprit Saint », accordant vie divine et pardon des péchés. Lui-même donnait un « baptême de pénitence » manifestant le désir d’être pardonné.
En se faisant baptisé par Jean dans le Jourdain Jésus annonce en quelque sorte la réponse divine : il prend sur lui tous les péchés de l’humanité pour en accorder le pardon. Il suffira d’avoir foi en Lui, foi vécue dans l’amour, pour retrouver la vraie vie. Notons qu’à ce baptême de Jésus se manifestent, sous la forme d’une colombe la présence de l’Esprit Saint, et de Dieu le Père qui s’exprime en certifiant Jésus « Fils bien aimé » en qui il a « mis tout son amour » : première révélation officielle de Dieu, Trinité d’Amour.
Une proposition de Prière universelle
1. Seigneur, nous te prions pour les futurs baptisés et les équipes de préparation au baptême, pour les catéchumènes et leurs accompagnateurs. Afin qu’ensemble, ils découvrent l’amour du Père, Seigneur, nous te prions.
2. Nous te prions pour ceux qui sont sur ton chemin et pour ceux qui ne le connaissent pas, pour ceux qui croient en toi et pour ceux qu’ils n’y croient pas. Afin qu’ils trouvent sur leur route des témoins de ton amour, Seigneur, nous te prions.
3. Nous te prions pour les victimes de la violence et de la guerre dans le monde, en particulier au Moyen Orient. Afin que tous découvrent ton visage d’amour et de pardon, Seigneur, nous te prions.
4. Seigneur, nous te prions pour ceux qui souffrent de la pauvreté, ceux qui manquent de tout, ceux qui vivent et meurent dehors dans le froid. Afin que tous les hommes de bonne volonté s’unissent pour construire un monde plus juste et plus fraternel, Seigneur, nous te prions.
Envoyée par Pierre :
Pour que notre bapême nous replonge constamment dans celui du Christ,
prion le Seigneur!