homélie du 3ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 3 mars 2012Le Temple nouveau
Textes bibliques : Lire
En ce 3ème dimanche du Carême, nous sommes à mi-chemin de notre montée vers Pâques. Depuis le mercredi des Cendres, nous avons entendu des appels très forts : “Les temps sont accomplis. Convertissez-vous et croyez à l’évangile.” Ne laissons pas passer ce temps sans réponse de notre part. Le Carême est un temps favorable pour rentrer en nous-mêmes. Il ne s’agit pas d’accomplir des performances spirituelles extraordinaires. Le plus important c’est d’accueillir le Seigneur et de lui redonner toute sa place dans notre vie.
La première lecture fait partie du livre de l’Exode. Le Peuple Hébreu, esclave en Egypte, vient de passer la Mer Rouge. Sur la montagne du Sinaï, Dieu donne les dix commandements à Moïse, dix paroles de vie. Trois sont orientées vers les relations avec Dieu et sept vers celles avec nos frères. Pour bien vivre avec Dieu, il faut bien vivre avec nos frères. Dans notre monde bouleversé par tant de haine, de violences et de guerres, il est urgent de remettre ces repères en valeur. Nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas nos frères. Il nous appartient d’éliminer de notre vie tout ce qui est égoïsme, rancune, critique négative et toutes les formes de méchanceté. C’est ainsi que nous apprendrons à vivre en vrais disciples du Christ.
Le psaume est une prière qui nous fait chanter cet enseignement du Seigneur : “La loi du Seigneur est parfaite qui redonne vie.” Cette loi, c’est bien plus que des commandements. Avec Jésus, nous découvrons que les paroles de Dieu sont celles de la Vie Eternelle. Alors oui, nous pouvons chanter notre joie et notre action de grâce pour cette nourriture que Dieu nous donne. Tout au long du Carême, nous avons cette possibilité d’y revenir. Chaque fois que nous lisons l’Evangile, c’est Dieu qui nous parle pour nous redire son amour.
Dans sa lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul nous dit jusqu’où va cet amour : “Nous proclamons un Messie crucifié.” Pour les gens de Corinthe, c’était de la folie. Mais ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse de Dieu. L’amour vrai ne se contente pas d’un “programme minimum”. Ce serait bien d’y repenser durant notre retraite du Carême. Aimer, c’est tout donner, c’est se donner. Jésus nous apprend qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. C’est en levant les yeux vers le Christ en croix que nous commençons à comprendre la grandeur et la folie de cet amour.
L’Evangile nous rappelle un autre aspect de cette conversion qui nous est demandée. Cela se passe au Temple de Jérusalem. Jésus chasse les vendeurs ainsi que leurs brebis et leurs bœufs. Pourtant, ce commerce était bien commode car il permettait de trouver sur place tout ce qu’il fallait pour offrir des sacrifices. Mais Jésus ne veut pas que la Maison de son Père devienne une maison de trafic. Comprenons bien : Le Temple c’est d’abord le lieu de la présence de Dieu. De même, nos églises doivent être des lieux de prière et de rencontre avec Dieu. Nous faisons tout pour qu’elles soient belles et accueillantes et nous avons raison.
Mais il y a un autre marché auquel nous devons faire très attention : c’est celui qui se déroule à l’intérieur de nos cœurs. C’est en effet notre cœur qui est le temple véritable où Dieu veut habiter. Or, trop souvent, nous sommes englués dans la recherche de nos intérêts personnels à n’importe quel prix. Il y a des herbes vénéneuses qui s’appellent l’arrogance, la voracité, l’insatiabilité. Tout cela ne peut nous rendre heureux ; bien au contraire, cela ne fait que rendre notre vie et celle des autres de plus en plus amère. C’est de tout cela que nous avons à nous libérer si nous voulons faire de la Maison du Père une demeure digne de ce nom.
Or voilà que Jésus entre dans notre vie comme il est entré au Temple de Jérusalem. Il renverse tout ce à quoi nous donnons la priorité. Il bouscule les étals de nos intérêts personnels. Il vient nous rappeler que Dieu doit être remis à la première place dans notre vie. Ce Dieu nous aime tous d’un amour jaloux ; et il ne veut pas que notre existence soit polluée par tous ces poisons. Vivre le Carême, c’est nous ouvrir à cet amour qui est en Dieu et nous laisser transformer par lui.
Chaque dimanche, l’Evangile devient ce “fouet à cordes” que Jésus utilise pour changer notre cœur et notre vie. Le Seigneur est là pour chasser de nos cœurs l’attachement à nous-mêmes. Il renverse la ténacité que nous avons dans la poursuite de nos affaires à n’importe quel prix. Pour lui, il n’y a pas de bonheur contre les autres ni sans les autres. Et s’il n’y a pas de place pour Dieu dans notre vie, il n’y en aura pas pour nos frères non plus. L’Evangile nous est donné pour qu’il change nos cœurs. Ayons le courage de faire le “ménage de Pâques” pour accueillir dignement le Christ ressuscité.
En ce jour, nous nous tournons vers toi pour te confier notre désir de conversion. Fais-nous revenir vers toi. Et pour que chaque jour nous soit profitable, ouvre nos esprits à l’intelligence de ta loi. Amen
Sources : Revues liturgiques Signes et Feu Nouveau, la Parole de Dieu chaque jour 2012 (Vincenzo Paglia) Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)
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merci mon père pour l’homélie du 2 dimanche de carème que je viens de lire.je dois vous dire ,que a nouveau ,j’ai essayé d’aller a la messe en ce jour,et j’y suis parvenue seule a nouveau.mais ,c’était quand meme lus difficile que pour noel.j’avais des angoisses et je me battais pour ne pas fuir .et tout en priant très fort jesus,meme que je bougeais ,je me suis rendue au “repas”du christ!je me dis ,pour me consoler,que comme je fais carème,satan essaye de plus me tenter de fuir DIEU et sa maison.mais j’en suis ressortie remplie d’allegresse!quant a l’évangile ,DIEU A MIS ABRAHAM A L’ePREUVE MAIS A RETENUE SON BRAS AU MOMENT FATAL !PREUVE DE L’AMOUR PUISSANT DE NOTRE PERE.por moi ,je me dis que ainsi nos épreuves quotidiennes servent a voir l’importance de l’amour de dieu.pensez a moi dans vos prières ,mon père s’il vous plait!merci mille fois…dans l’amour du christ.marie-josé
Je retiens une phrase – phare de cette homélie : “nous n’aimons pas Dieu si nous n’aimons pas nos frères”.
Alors, Seigneur, aide-moi à être toujours à l’écoute des miens et à toujours partager. Nous sommes en Carême alors insuffle – moi la force de faire toujours mieux. Je me sens gênée car je vis presque comme d’habitude : ce n’est pas suffisant. Il faut que je donne de mon nécessaire et pas seulement de mon superflu.
Nous voici à mi-chemin de Pâques : que ces derniers jours de Carême soient plus flamboyants que jusqu’à présent. Merci Seigneur.
Marie – Josée que le Seigneur te garde de toute tribulation.
Christiane
DIEU SE FAIT VOIR DANS CELUI QUI SOUFRE QUI EST SEUL
HELAS LES PERSONNES AGEES SONT BIEN SEULE
JE LE CONSTATE DU FAIT DE MON TRAVAIL
JE CROISE DIEU TOUS LES JOURS
Bon matin abbé Jean, je suis un nouveau sur votre site ; sans aucun doute, j’y reviendrai puiser régulièrement. Je me rends compte que votre enseignement me frappe particulierement ce matin. Ce que je retiens surtout c’est que nous sommes aimés de Dieu et que chacun et chacune de nous doit etre son Temple. Pas toujours facile , mais cela est réalisable avec son aide . Transforme nous Seigneur , Viens nous habiter, Sois notre phare sur nos routes de vie qui sont parfois pleines de brouillard ; sur nos routes de vie qui sont parsemées d’obstacles de toutes sortes ; gardes nous attentifs ; accompagnes nous sur notre chemin vers Toi . Marie Josée , nos prières t’accompagnes aussi en ce 3 ème dimanche du Carême . Guy
chaque dimanche, l’Evangile est “un fouet” pour nous débarrasser de tout ce qui encombre notre vie et le lieu de repos de notre Seigneur. Acceptons donc ce nettoyage par Christ.
Abbé Germain Koffi
3ème dimanche de carême – année B – 11 mars 2012 – Evangile de Jean 2, 13-25
UN TOURNANT HISTORIQUE
Notre chemin de carême était parti de la source (le baptême) ; le 2ème dimanche, nous étions sur la montagne (la prière) ; aujourd’hui nous voici dans le temple de Jérusalem où Jésus pénètre de façon scandaleuse en en chassant les marchands. Si cette scène, d’après 3 évangiles, se déroule vers la fin de la vie de Jésus, lorsqu’il fait sa joyeuse entrée dans la capitale, Jean, lui, la situe tout au début, après le signe de Cana, lors de la 1ère Pâque. Cette anticipation ne doit pas nous surprendre : la véracité chronologique des faits importe moins que leur sens. Jean révèle la signification profonde de l’incident.
UN MAGNIFIQUE EDIFICE
Tous les pèlerins qui affluaient à Jérusalem à l’occasion des trois grandes fêtes de l’année béaient d’admiration devant le splendide édifice du temple. Certes il était l’œuvre du roi Hérode, cet ignoble tyran, mais enfin Dieu avait une Demeure digne de lui. Devant les bâtiments, s’étendait une immense esplanade bordée par une galerie couverte où s’alignaient les échoppes : les commerçants vendaient des animaux pour les sacrifices et les changeurs procuraient la monnaie du temple afin d’acquitter l’impôt. Bêlements, beuglements, roucoulements, cris, rumeurs des marchandages : une foire !
Nul n’ignorait que tous ces commerçants louaient leurs emplacements au Grand Prêtre qui, par ailleurs, recevait pour lui les milliers et milliers de peaux d’agneau qu’il revendait aux Romains. Il n’y a pas de petit bénéfice ! (cf. le professeur Jérémias dans « Jérusalem au temps de Jésus »)
Depuis son enfance, Jésus, trois fois par an, montait à Jérusalem et il aimait le Temple, cœur de sa nation et de sa religion. Mais cette fois, c’en est trop : il ne peut plus tolérer cette foire en ce lieu sanctifié par la Présence divine. En tant que « fils », il a le droit d’intervention dans « la maison de son Père » (Luc 2,49). Il se fait un fouet de cordes et se met à chasser le bétail, à renverser les tables, à éparpiller les monnaies :
« Enlevez cela d’ici ! Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ».
Jésus ne fouette pas les hommes, il ne dit pas que le commerce est une pratique honteuse ni que ces commerçants affichent des prix prohibitifs. Mais Dieu n’est pas une divinité écrasante, avide de sang, qui exige que ses fidèles immolent des animaux pour apaiser son courroux et obtenir ses bienfaits. Son temple n’est ni une boucherie où l’on tue des bêtes ni une banque où l’on trafique sur les cours et les rendements. Les grands prêtres n’ont absolument pas le droit d’organiser ce commerce à cet endroit qui doit être réservé à l’écoute de la Parole de Dieu, à la prière, au chant des psaumes.
DAVANTAGE QU’UNE PURIFICATION
Pour Marc, Matthieu et Luc, l’incident s’arrête là. Mais Jean le prolonge par un échange qui donne le sens et ouvre des perspectives vertigineuses. L’esclandre fait beaucoup de tumulte et attire immédiatement des responsables du lieu qui encerclent Jésus :
Car un des derniers prophètes avait annoncé qu’à la fin des temps, « il n’y aura plus de marchand dans la Maison du Seigneur le tout-puissant en ce Jour-là » (Zacharie 14, 21). Donc ce qui vient de se produire ne pourrait être que le fait du Messie ou d’un envoyé spécial de Dieu ! Qui est cet énergumène inconnu qui ose provoquer ce chahut ? Qu’il opère donc un miracle pour justifier ses prétentions !
– Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple et en 3 jours je le relèverai ».
– Ils répliquent : « Il a fallu 46 ans pour bâtir ce temple et toi, en 3 jours, tu le relèverais ? ».
Sans répondre, Jésus coupe court et leur tourne les talons.
Mais S. Jean, qui écrit son évangile quelques dizaines d’années plus tard et qui est témoin de l’expansion stupéfiante de l’Eglise de Jésus, peut lever l’obscurité de cette déclaration énigmatique :
« Mais le temple dont il parlait, c’est le temple de son Corps.
Aussi, quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela : ils crurent aux prophéties de l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite ».
Les autres évangélistes voyaient là une « purification du temple » comme on dit d’habitude : Jésus refusait que le temple se prêtât à des marchandages et des trafics.
Pour Jean, il s’agissait de quelque chose d’infiniment plus important : pas seulement purifier le temple mais en changer ! Le système religieux du culte, basé sur des sacrifices d’animaux, est désormais obsolète et doit finir. On n’apitoie pas Dieu, on ne l’achète pas, on ne le soudoie pas de cette manière, même si la Bible le prescrit (!), même si les ancêtres et d’ailleurs toutes les religions du temps l’ont toujours fait !
Et même, plus loin encore, Dieu n’a pas besoin d’édifices sacrés, de monuments en pierre ou en marbre. Le temple peut disparaître. Nous sommes à un tournant religieux.
« Détruisez……Je le relèverai en trois jours » ?? Personne ne pouvait saisir le sens de cette proclamation. Mais plus tard, lorsque Jésus fut ressuscité et qu’il eut communiqué l’Esprit qui conduit ses disciples vers la Vérité tout entière » (16, 13), Jean et les autres comprirent de quelle révolution extraordinaire il était question. En effet les autorités du temple feront exécuter ce dangereux trublion qui semblait attaquer l’édifice sacré : Jésus exécuté sera le véritable « Agneau pascal » ! Son corps sera couché dans la tombe mais à Pâque, « il se relèvera »(le verbe utilisé est celui de la « résurrection » prochaine) et il s’adjoindra, par la foi, les corps des hommes et des femmes qui auront cru en lui.
Jésus sera le nouveau « Saint des Saints » et les croyants seront les pierres vivantes assemblées autour de lui, agglomérées en lui.
Car l’Eglise n’est pas une organisation fondée jadis par Jésus et nous, les membres inscrits. Jésus ressuscité et ses disciples sont UN CORPS VIVANT, animé par le même Esprit et donc nouveau lieu spirituel où peut se dérouler l’adoration en Esprit et en Vérité, celle que cherche le Père (Jean 4, 23)
C’est pourquoi les premières générations chrétiennes, en contraste total avec les autres religions du temps, n’édifièrent jamais d’églises et de chapelles. Le mot « église » désignait non un bâtiment mais leur assemblée. « Aller à l’église », c’était rejoindre la communauté où qu’elle se trouvât. Là où des hommes et des femmes, des Juifs et des païens, d’anciens justes et d’anciens pécheurs, se réunissaient dans la charité pour vivre l’Evangile, chanter leur joie et se réconcilier, là était le CORPS DU CHRIST.
« SE SOUVENIR ». A deux reprises, Jean évoque ce travail capital des croyants. Sur le moment même, bien des activités et des paroles de Jésus n’ont pas été comprises par les disciples qui en étaient témoins. C’est dans la suite, APRES PÂQUES, dans la LUMIERE DE L’ESPRIT-SAINT, qu’enfin ils saisirent la portée de ce qu’il voulait. Il ne faut donc pas s’étonner de ne pas comprendre tout l’évangile sur le champ : c’est en faisant mémoire des textes, en échangeant à leur sujet, en priant l’Esprit, que le sens jaillit, que sa lumière éclaire la vie, que les doutes s’évaporent, que la joie apparaît.
Ultime remarque. En survenant à Jérusalem pour achever sa mission, Jésus n’attaque pas les Romains, il ne dénonce pas leur violence et leur paganisme ; il ne condamne pas les pécheurs de son peuple, voleurs ou prostituées ; il ne guérit pas tous les malades ; il ne résout pas le problème de la pauvreté.
Il s’en prend à l’activité religieuse centrale de sa nation : le temple, le culte. Là est la conversion radicale à opérer. Œuvre périlleuse : Jésus en mourra !
Nous passons beaucoup de temps à exhorter à la paix dans le monde, à nous plaindre des injustices et des dérèglements climatiques, à vitupérer contre la débauche et les vices d’une « culture de mort ». Et si d’abord et en priorité, nous nous appliquions davantage à être vraiment, tous chrétiens ensemble, LE CORPS UN DU CHRIST, à refaire une EGLISE UNE, purifiée de toute entreprise commerciale ?
Raphaël D, dominicain
Troisième dimanche du carême B
La première lecture d’aujourd’hui parle des dix commandements reçus par Moïse au Sinaï. Elle donne le ton à ce troisième dimanche du carême. Notons bien que la liste des commandements mentionnés ne commencent pas par une obligation, mais par le souvenir de ce que Dieu a fait pour son peuple: «Je suis le Seigneur ton Dieu, celui qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison de l’esclavage». L’action de Dieu en faveur de son peuple est la base de la Loi donnée à Moïse et, suite à cette libération, les commandements invitent au respect et pour Dieu et pour les autres.
Dans l’évangile, Jésus chasse du temple de Jérusalem les vendeurs avec leurs monnaies, leurs brebis, leurs bœufs et leurs colombes. Il pose là un geste prophétique. S’il s’est fait un fouet avec des cordes, il ne l’a sans doute pas employé : la menace a du suffire à disperser les marchands. Le prophète Isaïe avait déjà écrit : « Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s’appellera ‘ Maison de prière pour tous les peuples ’ » (Isaïe 56, 7). Zacharie décrivait ainsi le Jour de la venue définitive du Seigneur : « Toute marmite à Jérusalem et en Juda sera consacrée au Seigneur le tout-puissant. Tous ceux qui viendront présenter un sacrifice s’en serviront pour cuire leur offrande. Il n’y aura plus de marchand dans la Maison du Seigneur le tout-puissant, en ce jour-là. » (Zacharie 14, 21)
Jésus rappelle par ce geste rude de purification que le Temple est d’abord le lieu de la présence de Dieu : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Le Temple, il l’appelle la Maison de son Père, laissant deviner l’abîme inimaginable de sa relation intime avec le Père. Et c’est précisément cette relation unique qui éclaire la phrase mystérieuse : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Le sanctuaire de la présence de Dieu parmi les hommes, c’est l’humanité du Fils de Dieu. « Le Temple dont il parlait, c’était son corps », précise saint Jean. Jésus annonce sa Pâque, sa mort et sa résurrection.
Mais il nous invite aussi par ce geste à faire attention à un autre souk, un autre marché : c’est celui qui se déroule à l’intérieur de nos cœurs. C’est en effet notre cœur qui est le temple de l’Esprit où Dieu veut habiter, mais il est souvent encombré par le bruit et l’agitation. Jésus entre dans notre vie comme il est entré au Temple de Jérusalem. Il renverse tout ce à quoi nous donnons la priorité. Il bouscule les comptoirs de nos petits intérêts personnels. Il vient nous redire que Dieu doit être mis à la première place dans notre vie, que nous avons à accueillir son amour et à nous laisser transformer par lui.
Chaque dimanche, l’Evangile devient ce « fouet à cordes » que Jésus utilise pour changer notre cœur. Le Seigneur est là pour chasser l’attachement à nous-mêmes. Il vient nous dire qu’il n’y a pas de bonheur contre les autres ni sans les autres. Et s’il n’y a pas de place pour Dieu dans notre vie, il n’y en aura pas pour nos frères non plus.
En ce jour, tournons-nous vers lui pour lui confier notre désir de conversion. Demandons-lui la force de mettre en pratique ses commandements qui nous font respecter Dieu et nos frères. Devenons des êtres libérés, libres pour aimer Dieu de tout notre être et notre prochain comme nous-mêmes.
Les homélies sur kerit.be
Le temple de Dieu, c’est aussi la communauté. C’est à dire là où deux au trois se réunissent au nom de Jésus. Elle s’exprime de diverses manières et devient Eglise, paroisse, communauté de base… C’est là le lieu par excellence de la prière et de la rencontre de Dieu. Qu’est-ce que nous en faisons souvent? un lieu de toute sorte de traffic et d’enjeux. Dieu et les affaires de Dieu s’éclipsent pour laisser la place à aux intérêts personnels et égoïstes, à aux traffics d’influence, à aux luttes de positionnement, aux courses et abus du pouvoir fait pour dominer et non pour servir. Nos avons fait de la maison de Dieu une caverne de profiteurs de tout acabit. Jésus revient remettre les pendules à l’heure. Car la communauté de foi ne peut-être détruite. Mais elle doit se remettre en question, à se convertir, elle doit mourir pour ressusciter. Importance de célébration pénitentielle communautaire qui nous est demandée en ce temps favorable.
En ce 3ème Dimanche de Carême, l’Introït de la
Sainte Messe nous rappelle la célèbre prière de la
spiritualité hésychaste des Pères du désert :
« Prends pitié, Seigneur Jésus, du pécheur que je
suis ! ». Après deux semaines de pénitence, nous
devons vraiment appliquer ces paroles et, avec un
peu plus d’ardeur et de courage, entrer avec Jésus
dans le grand désert du Carême, conscients d’être
de pauvres pécheurs, mais aussi, comme nous le
dit toujours l’Introït, « tourner nos yeux » vers Sa
Miséricorde infinie qui seule, nous sauvera de la
désespérance de notre péché, et donc, in fine, de
l’enfer éternel. Introït de la Messe : « Oculi mei
semper ad Dóminum, quia ipse evéllet de láqueo
pedes meos. Réspice in me et miserére mei,
quóniam únicus et pauper sum ego. Ps. Ad te,
Domine, levavi animam meam : Deus meus, in te
confido, non erubescam. Gloria Patri… Oculi mei…
» (« Mes yeux sont sans cesse tournés vers le
Seigneur, parce que c’est Lui qui dégagera mes
pieds du lacet ; tournez vos regards vers moi, et
ayez pitié de moi, qui suis abandonné, et pauvre.
Ps. Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme ; en
vous, je me confie, o mon Dieu, je n’aurai point à
en rougir. Gloire au Père…
Mes remerciements au Fr Raphael D. dominicain pour son approfonissement des Ecritures. Je comprends plus clairement maintenat la base scripturaire sur lequel les chefs des pretres se sont appuiye’s pour lui domander le signe justificatif de ce qu’il venant de faire (cf Za 14,21). Merci cher Raphael.
Merci pour les commentaires
Je cherche l’homelie de Jean Chrisologue avec les 3 actes religieux a accomplir durant le careme.