homélie du 22 ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 25 août 2012Une religion du coeur
Textes bibliques :Lire
En écoutant la Parole de Dieu chaque dimanche, nous découvrons ce que Dieu dit aux hommes pour conduire leur vie. Cette parole est lumière pour leur route. La première lecture nous rappelle ce qui s’est passé pour le peuple d’Israël : sous la conduite de Moïse, Dieu les a sortis de l’esclavage d’Egypte. En donnant sa loi à son peuple, Dieu lui offrait “un passeport pour la liberté”. En effet, seuls les peuples libres ont une loi. Les autres sont soumis à l’arbitraire et à la violence. Cela nous le voyons tous les jours.
Le livre du Deutéronome, que nous avons écouté, a été écrit bien longtemps après l’Exode. Sur la montagne du Sinaï, Dieu a fait alliance avec son peuple. Il s’est engagé envers lui et il a tenu sa promesse. Mais le peuple n’a pas toujours été fidèle à l’alliance. Il a fini par se détourner de son Dieu. Il n’a pas compris à quel point Dieu les aime. L’auteur du livre du Deutéronome vient rappeler que la loi donnée au Sinaï est une loi à pratiquer et à vivre. Elle est la fierté d’Israël face aux nations païennes. Cette loi se résume en deux grands volets : l’amour de Dieu et l’amour de nos frères.
Le premier volet regarde Dieu : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu sanctifieras le jour du Seigneur…” Ce qui est premier, c’est de nous rappeler que Dieu est notre créateur et qu’il est passionné d’amour pour le monde. En dehors de lui, toute recherche de bonheur est vaine. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes est un don de Dieu. La seule attitude digne d’un croyant c’est de mettre toute notre confiance en ce Dieu et de construire notre vie sur lui. Nous sommes renvoyés au grand commandement de l’amour. C’est là que nous trouvons le seul vrai bonheur.
Le deuxième volet concerne le prochain : “Tu honoreras ton père et ta mère… Tu respecteras les biens du prochain…” Il s’agit d’éviter tout ce qui peut faire du tort aux autres. Dieu aime son peuple d’un amour passionné. Notre réponse doit devenir de plus en plus à la hauteur de la sienne. Il est essentiel pour tous d’écouter ces deux commandements et de les mettre en pratique. C’est important pour nous aussi. Nous vivons dans un monde affronté à la violence, l’indifférence, le mépris et toutes sortes de malheurs. Notre mission c’est d’y vivre autrement et d’y porter l’amour.
Dans sa lettre, saint Jacques s’adresse à des nouveaux baptisés. Il les invite précisément à vivre autrement. Au jour de leur baptême, ils ont accueilli la vie nouvelle. C’est comme une lumière au milieu des ténèbres de l’humanité. Au centre de cette vie, il y a Jésus Christ. Il est la Parole donnée pour que le monde ait la vie. Cette parole est semée en chacun de nous. Il nous revient de l’accueillir humblement ; elle est capable de nous sauver. Comme le Deutéronome, saint Jacques nous invite à la mettre en pratique : “La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves et de se garder propres au milieu du monde.”
Dans l’évangile, nous voyons Jésus face aux pharisiens. Ces derniers sont les gardiens de la loi de Moïse et des traditions. Aujourd’hui, les pharisiens constatent de nombreuses infractions commises par les disciples. Il s’agit de manquements aux traditions des anciens. Mais Jésus leur reproche de laisser de côté les commandements de Dieu pour s’attacher aux traditions des hommes. Aujourd’hui, il voudrait nous dire que le plus important n’est pas de se laver les mains mais de se laver le cœur. Jésus nous invite à faire la vérité dans tous nos actes religieux, nos pratiques religieuses, notre prière et tout ce qui est important pour nous.
Cet évangile nous invite à faire notre examen de conscience : il y a des paroles qui sonnent creux. Elles ne correspondent pas à des sentiments vrais. Nous n’aimons pas qu’on nous parle comme si on nous récitait une leçon. Pour Dieu c’est pareil. Il n’accepte pas de notre part des prières vides, vides de notre cœur. Nous ne pouvons atteindre Dieu qu’avec le cœur. Dans notre vie de relation de Dieu avec nous et de nous avec Dieu, tout se joue au niveau du cœur. Vivre en chrétien, c’est vivre intensément cette alliance d’amour entre Dieu et nous. Il n’y a que cela qui compte.
On comprend alors que Jésus soit déconcerté par les critiques des pharisiens qui lui reprochent de ne pas respecter les traditions religieuses. Si l’évangile nous rapporte cet événement, c’est pour attirer notre attention sur nous. Comme eux, nous avons facilement tendance à juger la religion des autres. L’intolérance n’est pas que chez les Islamiste. Elle peut être aussi chez ceux qu’on pourrait appeler les “christianistes”. L’intolérance n’a rien à voir avec l’Evangile.
En critiquant et en dénonçant, nous ne faisons qu’ajouter un peu plus d’amertume à ce monde. Notre bataille contre le mal doit commencer par le cœur. C’est dans le cœur que nous devons planter les bonnes herbes de la solidarité, de l’amitié, de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde et du pardon. Le chemin vers cette plantation, c’est l’Evangile qui nous le trace. Il nous apprend à mettre tous les jours un peu plus d’amour dans notre vie. En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur et nous le supplions : Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour.”
Sources : Dimanche en Paroisse, Feu Nouveau, Paroles d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier, Parole de Dieu pour chaque jour de 2012 (V. Paglia, Homélies du dimanche (L. Soulier), L’intelligence des Ecritures (MN Thabut)
Bonsoir mon Père.J’espère que Vous allez bien.Je pense souvent a vous,car avec vos lectures ,je me découvre souvent .Je veux vous faire partager ma joie ,d’avoir pu assister a l’Eucharistie a plusieurs reprises,seule et calme!Je sentais la présence de Dieu et de Marie a mes cotés ,et lorsque mes angoisses me prenaient doucement,”je criai dans ma tete un s.o.s.” A L4esprit Saint et meme nerveusement ,parfois,j’y parvenais.Merci a vous de prier pour moi ,car je le sens.
Quand a la lecture que je viens de faire,oui ,il est vrai ,que le monde souffre de par sa faute et nous devons Aimer sans juger!Je suis mariée a un musulman depuis 5ans ,et dès le début ,nous respectons mutuellement notre religion .Nous partageons parfois nos différences ,mais sans jugement.Je prie pour que l’Amour de Dieu ,parvienne a guerir ce monde ,mais aussi par nos prières et actes.
J’ai aussi pas mal de soucis ,mais je remercie Dieu ,dans ma peine ,de m’envoyer ces épreuves.Que Dieu vous garde .a bientot mon Père.amicalement.
Bonjour Marie Jose
Je viens de lire ton commentaire et si tu le permets, je voudrais juste commenter le passage où tu dis que Dieu t’envoie des épreuves. J’ai bien aimé le ton de ton commentaire et le respect entre toi et ton mari musulman. Je suis aussi d’accord que s’il n’y avait pas les extrémistes, d’un côté comme de l’autre le monde irait beaucoup mieux.
Mais sur le sujet des épreuves, je veux reprendre ce paragraphe avec toi et cela sans aucun préjudice et aucune prétention de ma part.
”Le premier volet regarde Dieu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu sanctifieras le jour du Seigneur… » Ce qui est premier, c’est de nous rappeler que Dieu est notre créateur et qu’il est passionné d’amour pour le monde. En dehors de lui, toute recherche de bonheur est vaine. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes est un don de Dieu. La seule attitude digne d’un croyant c’est de mettre toute notre confiance en ce Dieu et de construire notre vie sur lui. Nous sommes renvoyés au grand commandement de l’amour. C’est là que nous trouvons le seul vrai bonheur.
L’Évangile nous parle d’un Dieu Amour et qu’il est passionné d’amour pour nous. Comment se pourrait-il qu’ils nous envoie des épreuves. Une personne qui aime une autre personne, ne va pas le mettre à l’épreuve et lui envoyer des malheurs pour savoir son amour. Dieu nous aime tellement qu’il nous a donné son fils pour nous conduire vers lui. Dieu est là pour nous donner les forces qu’on a besoin pour passer au travers des épreuves de la vie et pas pour nous mettre des bâtons dans les roues.
D’ailleur, je me demande comment font les gens qui n’ont pas de liens avec Dieu pour passer au travers les grandes crises de notre vie: maladie, mortalité, perte d’emploi, etc etc.
Mettons notre confiance totalement en Dieu pour qu’il nous aide par son amour infini en tant que notre Père à passer au travers des embûches que nous rencontrons sur notre route. Mes prières t’accompagne ma petit Maie Jose.