Homélie du 2ème dimanche du Carême (24 février)
Abbé Jean Compazieu | 16 février 2013
Le Dieu de l’alliance
Textes bibliques : Lire
Les lectures de ce dimanche nous aident à mieux comprendre ce que doit être le Carême. Ce qui est le plus important, ce n’est pas d’accomplir des performances en matière de sacrifices et de privations. Vivre le carême c’est d’abord accueillir Dieu qui fait alliance avec nous. Il est Celui qui fait sans cesse le premier pas vers nous. Cela change tout dans la vie de celui qui répond à son amour.
C’est ce qui apparaît dans le texte du livre de la Genèse (1ère lecture). Abraham a répondu à l’appel de Dieu. Il l’a suivi dans l’inconnu. Il a fait preuve d’une foi et d’une confiance incroyables. Le problème c’est qu’il est très âgé et qu’il n’a pas de fils. Mais ce qui est impossible aux hommes est toujours possible à Dieu. C’est ainsi qu’Abraham est devenu le père d’une multitude de peuples. Le texte biblique nous dit : “Abraham crut dans le Seigneur qui le compta comme juste”. S’il est considéré comme juste, ce n’est pas à cause d’une action méritoire, c’est parce qu’il reconnaît Dieu comme Dieu, celui qui fait ce qu’il promet.
La suite de cette lecture peut nous paraître étrange. Ces animaux partagés en deux, qu’est ce que cela veut dire ? En fait, c’est un rituel très ancien du Moyen Orient. Quand deux chefs de tribus décidaient de faire alliance, ils immolaient un animal et le partageaient en deux morceaux. Ils passaient ensuite entre ces morceaux. Celui qui ne respectait pas le contrat savait qu’il risquait le même sort que ces animaux. Mais à Mambré, c’est Dieu seul qui s’engage. Sous le symbole du feu, il passe entre les victimes dépecées. C’est ainsi qu’il se lie pour toujours à son ami Abraham.
En lisant ce texte très ancien, nous découvrons une bonne nouvelle. Nous avons conscience de notre fragilité et de nos infidélités. Mais nous comprenons que nous pouvons toujours compter sur la fidélité de Dieu. Nous sommes aimés par lui avant même que nous n’en prenions conscience. Aujourd’hui, il nous invite à un abandon total entre ses mains. Il nous appelle à une totale confiance. Cet appel nous rejoint quand tout va bien mais aussi quand l’âge ou la maladie nous réduisent à l’inactivité. Et même quand notre péché nous désespère, Dieu est toujours là pour nous redire son amour et nous inviter à l’accueillir.
Dans l’Evangile, saint Luc nous invite à suivre Jésus sur la montagne pour nous unir à sa prière. Les trois disciples l’ont accompagné ; ils ont été témoins de cette prière. Ils découvrent la “blancheur éclatante” et la “gloire” qui est en lui. Ils sont témoins de l’entretien de Jésus avec Moïse et Elie, les deux grands acteurs de l’alliance de Dieu avec les hommes. Tous trois parlaient ensemble de “son départ qui allait se réaliser à Jérusalem”. C’est là qu’il sera arrêté, condamné et mis à mort. Les animaux écartelés de la première lecture nous font penser à Jésus écartelé sur la croix. Ce sera le sacrifice de l’Alliance de Dieu avec l’humanité toute entière.
Mais pour raviver la foi des apôtres, Jésus leur laisse entrevoir la gloire qui sera la sienne lors de la résurrection. C’est aussi à cette gloire que nous sommes tous appelés par Dieu lui-même. En ce jour et tout au long du Carême, la voix du Père est toujours là : “Celui-ci est mon Fils… Ecoutez-le”. Vivre le Carême, c’est accueillir le Christ, c’est lui donner la première place dansnotre vie, c’est nous laisser guider par lui. C’est en lui que se réalise l’alliance de Dieu avec l’humanité.
Au jour de notre baptême, nous sommes devenus enfants de Dieu ; nous portons le même germe de résurrection que Jésus. Cette espérance de la résurrection doit transfigurer toute notre vie, nos luttes, nos souffrances, notre travail. C’est dans la prière que nous apprenons à connaître le regard que Dieu porte sur nos vies. Là où nous ne voyons que l’échec, la mort, la misère, Dieu voit triompher la vie. C’est de cette espérance en la résurrection que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous met en garde contre tout ce qui nous détourne de l’alliance entre Dieu et les hommes. Il dénonce “les ennemis de la croix du Christ”, ceux qui font un dieu de leur ventre. Ces ennemis sont souvent des chrétiens qui oublient qu’ils doivent leur salut au sang du Christ et non à des pratiques ou à des traditions de la religion juive. Le chrétien sait qu’il est sauvé par le Christ seul ; il attend de partager sa résurrection. C’est en ce sens qu’il est “citoyen du ciel”.
Cette lettre de Paul est toujours actuelle. Nous avons beaucoup d’idoles qui nous détournent de Dieu et de son alliance. Mais en ce temps du Carême, la voix du Père nous est adressée : “Celui-ci est mon Fils… Ecoutez-le”. Lui seul peut vus faire vivre éternellement. En réponse à cette prière, nous faisons monter la nôtre vers lui : “Père, augmente notre foi, cette foi qui nous fait trouver dans ta parole les vivres dont nous avons besoin”.
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Homélies Année C (A Brunot), L’intelligence des Ecritures (M.N. Thabut) Missel communautaire (A. Rebré)
Commentaire de l’Evangile au jour le jour ; cliquer sur le logo
Bonjour mon père. C’est la première fois que je visite votre site et croyez-moi, j’y reviendrai car je suis fortement touché par la qualité du message.
Vos homélies sont ma porte d’entrée pour mon homélie.
Merci pour ce beau travail
Je pense que l’on pourrait trouver un lieu de réflexion sur le genre homélie pour le renouveler, l’enrichir,,. Je donne une homélie dominicale depuis plus de 55 ans!
Pierre Guay, prêtre à Montréal, retraité et toujours actif.
C’est un prêtre de chez vous, le Père Jules Beaulac, qui m’a donné le virus des homélies sur Internet. J’ai communiqué plusieurs fois avec lui. Maintenant, il nous a quittés pour rejoindre “l’autre Rive”. Merci de vos encouragements. Et surtout, restez jeune (de la jeunesse du coeur)
Merci pour la profondeur de cette homélie. Particulièrement, vos homélies sont une aide précieuse pour nourir ma méditation et la préparation liturgique du dimanche car je suis prêtre dans la campagne sans accès ni au journal ni à la bibliothèque. Que Dieu vous le rende au centuple.
Merci pour la profondeur de cette homélie. Particulièrement, vos homélies sont une aide précieuse pour nourrir ma méditation et la préparation liturgique du dimanche car je suis prêtre dans la campagne sans accès ni au journal ni à la bibliothèque. Que Dieu vous le rende au centuple.
Merci pour ce message qui était en double. Tous les messages sonten attente de modération pour protéger le site contre les indésirables, sectes, robots qui envoient des spams et tordus en tous genre
Si un prêtre ou un diacre souhaite proposer une homélie, c’est tout à fait possible. Cette initiative sera même la bienvenue
Bon diamnche à tous
Bonjour, je ne suis qu’un apprenti Chrétien basé en Martinique qui trouve dans ce travail que fait l’abbé Compazieu, des clés de compréhension utiles à ma préparation d’avant la célébration dominicale. Cette préparation du coeur sans laquelle la communion du dimanche parait fade. Merci mon père pour ce travail.
Je crois que jusquà la fin de notre vie, nous serons toujours des “apprentis chrétiens”. Mais la bonne nouvelle c’est qu’en la personne de Jésus Christ, nous avons un bon guide. L’important c’est de l’écouter et de le suivre
Merci de vos encouragements
Merci PERE de votre impecable travail evangelique!Je donne les homelies chaque dimanche saul en cas d`empechement sur le cite de la jeunesse catholique au Rwanda et votre site est ma premiere source!Grand Merci
Bonjour mon Père. Je suis vraiment très contant de vous. Je fais partie de l’Equipe de la liturgie dans une Paroisse au Burkina Faso. et pour m’aider dans la préparation des dimanches, je visite à chaque fois votre site, qui m’est d’une grande utilité car m’aidant à mieux comprendre les Textes bibliques. Que Dieu vous Bénisse, vous et votre ministère.