Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire (14 juillet)
Abbé Jean Compazieu | 1 juillet 2013
Tu aimeras…
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous parlent du grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Dans la première lecture, Moïse rappelle au peuple d’Israël que cette loi n’est pas au dessus de nos forces ni hors de notre atteinte. Elle n’est pas au-dessus de nos forces ni hors de notre atteinte. Elle est inscrite au cœur des hommes, même à ceux qui ne le connaissent pas. Avant d’être un visage, Dieu est une voix capable de nous rejoindre au plus proche de notre cœur.
Voilà donc ce grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Les scribes et les pharisiens en discutaient à perte de vue. Pour eux, le prochain c’est celui qui fait partie de leurs proches. L’homme blessé au bord de la route en est exclu. Les deux chefs religieux qui passent devant lui s’en détournent. Ils ne veulent pas se rendre impurs au contact du sang de cet homme ; cette impureté les empêcherait de célébrer le culte dans le temple. Mais aujourd’hui Jésus fait voler en éclat cette mentalité. On ne peut pas vraiment honorer le Seigneur si on abandonne les exclus à leur triste sort. L’amour de Dieu ne peut aller sans l’amour du prochain.
Dans cet évangile, les croyants “de métier” n’ont pas la part belle. Le seul que Jésus nous donne en exemple est un samaritain : c’est un homme méprisé : il fait partie d’un peuple où l’on vit une religion à moitié païenne. Mais la loi d’amour dont parle l’Evangile est aussi inscrite dans son cœur. Il s’est arrêté ; il s’est fait proche de cet homme. Le prochain, c’est celui qui fait preuve de bonté envers le blessé. S’adressant aux chefs religieux, Jésus leur fait comprendre que les belles parlottes ça ne suffit pas. Ce qui est premier c’est l’action, c’est de tout faire pour aider le blessé à revivre et à retrouver sa dignité.
Mais en lisant cet évangile, il nous faut faire un pas de plus. Jésus n’est pas là pour nous donner une leçon d’assistance à personne en danger. Les Pères de l’Eglise ont vu dans ce voyageur blessé l’homme déchu, l’homme du péché. Les brigands ce sont les forces hostiles qui nous détournent de Dieu et nous entrainent au malheur. Mais voilà qu’un samaritain “descendait”. Jésus est descendu du ciel ; il nous a pris en pitié. Le vin et l’huile du Samaritain représentent les sacrements institués par le Christ.
Du coup, aimer mon prochain, c’est aimer le Christ qui s’est fait proche. C’est aussi aimer l’Eglise car “le Christ et l’Eglise c’est tout un”. Le Christ est mon prochain ; il m’a soigné, chargé sur sa monture et confié à l’auberge de l’Eglise. Je lui dois donc toute ma reconnaissance. A sa suite, je dois me faire proche de tous les blessés de la vie pour les servir. C’est à notre amour que nous serons reconnus comme disciples du Christ.
Pour aimer comme le Christ, c’est vers lui que nous nous tournons. Saint Paul nous dit qu’il est l’image du Dieu invisible. Pour comprendre sa lettre, il faut se rappeler que Paul s’adresse à des chrétiens qui viennent du monde païen ; ces derniers se croient soumis à des forces mystérieuses. C’est souvent le cas de nos jours : plus la foi diminue, plus les superstitions prennent de la place. Il suffit de voir tout ce qui se dit sur la fatalité, le destin, les horoscopes et les porte-bonheur (ou malheurs) en tous genres. Mais, nous dit saint Paul, aucune “puissance” ne peut prévaloir sur la souveraineté du Christ. Il reste pour nous le “bon Samaritain” venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Notre responsabilité c’est d’achever cette œuvre créatrice de Dieu. Bien sûr, il ne manque pas de prétexte pour ne rien faire : “Je n’ai pas le temps… Je ne connais pas ces gens-là… Il faut se méfier des inconnus…” A ce moment-là, nous risquons de manquer le rendez-vous le plus important de notre vie. A travers le pauvre, c’est le Christ qui est là. Rappelons-nous de l’évangile du jugement dernier (Mt 25) : “J’ai eu faim… j’étais malade… j’étais étranger… et vous m’avez (ou vous ne m’avez pas) accueilli”. En nous racontant la parabole du bon Samaritain, le Christ voudrait nous inciter à remplir notre vie de l’amour qui est en lui et à nous faire le prochain de ceux et celles qu’il met sur notre route.
Ils sont nombreux ceux et celles qui ont suivi le Christ sur ce chemin. Saint Vincent de Paul y a engagé toute sa vie ; de même Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et bien d’autres. Les uns et les autres nous renvoient cette question : “Que fais-tu pour les plus pauvres ?” Il ne manque pas d’organismes qui s’organisent pour la lutte contre la misère. Les chrétiens y sont très présents ; chacun peut trouver sa place que CCFD, au Secours Catholique, ATD Quart Monde.
En ce jour, nous te prions, Seigneur : fais-nous ressembler au samaritain qui fut pris de pitié et releva le blessé. Fais-nous ressembler à Jésus ton Fils qui s’est fait le prochain de chacun de nous. Amen
Sources : Saisons bibliques (L’Atelier), revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse,Prions en Eglise, Missel Communautaire, Pour célébrer l’Eucharistie (Feder), Lectures bibliques des dimanches (Vanhoye), Pensée de Luc (Schönborn)
Tu aimeras ton prochain : il n’est pas nécessaire de participer à une association trés souvent nous oublions que notre prochain est celui que nous croisons ou qui vit prés de chez nous :
nos voisins sympatiques ou non,
nos collègues de travail, les gens de service (ménage maison, appartement, bureau,voierie, fonctionnaires..)
et notre famille
http://www.homelie.qc.ca/
http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/431.html
15ème dimanche ordinaire – année C – 14 juillet 2013 – Evangile de Luc 10, 25-37
QUI ES – TU ? …… Le Samaritain, le blessé ou l’aubergiste ?
La parabole de ce dimanche est une des plus belles histoires dont Jésus est l’inventeur génial, au point que son héros est devenu un prototype : « C’est un bon Samaritain ! » dit-on de quelqu’un qui se dévoue pour rendre service. Pourtant, dans les premiers siècles de l’Eglise, saint Irénée, saint Clément d’Alexandrie, Origène, saint Augustin et d’autres ne voyaient pas dans ce texte un modèle de philanthropie : de façon beaucoup plus profonde, ils le commentaient comme l’histoire imagée du salut de l’humanité et, dans le Samaritain, ils voyaient Jésus lui-même. Cette interprétation est illustrée (comme une bande dessinée) dans les grands vitraux des cathédrales de Chartres, Bourges, Sens où le Samaritain est bien le Christ.
LES PETITS VOIENT CE QUE LES SAGES NE VOIENT PAS
Il faut en effet remarquer que dans l’évangile de Luc, la scène de ce jour est précédée par un cri d’allégresse de Jésus : « Je te loue, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits… ». Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez… » (10, 21-24). Jésus constate qu’en général, les « sages » (c.à.d. les scribes et les pharisiens) refusent sa prédication et que les gens du peuple, les gens simples, eux, l’accueillent avec joie.
C’est à ce moment que survient un docteur de la Loi qui s’approche « pour mettre Jésus dans l’embarras » c.à.d. avec une intention malveillante : « Ce n’est pas ce paysan de Galilée qui va m’apprendre quelque chose ! ». Et il récite fièrement son savoir : l’essentiel de la Loi est d’aimer Dieu de tout son cœur, toute son âme, et d’aimer son prochain comme soi-même.
Jésus le félicite et en ajoutant une parabole, il lui apprend qu’il ne faut pas seulement aimer ceux qui nous sont proches mais « se faire le prochain du blessé, de celui qui attend une aide ». « Va et fais de même » dit Jésus en terminant. « Tu es un sage, un homme spécialiste de la Loi, tu me demandais ce qu’il faut faire : je t’ai répondu à ton niveau : « Va et fais de même » puisque, pour toi, la religion, c’est d’écouter les enseignements des maîtres et de les appliquer au mieux.
Mais cela demeure dans l’optique de « la 1èreAlliance » !!! Recevoir un conseil, un ordre, constitue un enseignement éclairant certes mais ce n’est pas une Bonne Nouvelle puisque je me retrouve, avec ma faiblesse, devant une obligation à suivre. Et plus j’apprends de lois, plus je suis écrasé !
« Heureux les yeux qui voient » disait Jésus à ses disciples. Les « Actes des Apôtres » et les Lettres des apôtres montrent l’allégresse qui a pris les chrétiens après Pâques lorsqu’ils ont compris que Jésus les libérait du carcan de la Loi pour les introduire dans l’horizon sans limite de la grâce. Ils ont « vu » ce que signifiait la parabole du Bon Samaritain et ils en ont été comblés de bonheur. Expliquons-la à leur suite.
Jésus dit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho et il tomba sur des bandits ; ceux-ci après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort… ».
La petite histoire ne nous raconte rien moins que l’histoire de l’humanité. Jésus ne parle pas d’un mâle mais d’un être humain (« anthropos » en grec). Créé par Dieu, fait « à son image », appelé donc à demeurer près de Lui, Adam (c.à.d. tout humain) malheureusement s’éloigne de son Créateur. Il quitte l’intimité avec Dieu (Jérusalem, la ville du Temple, de la Présence) pour descendre vers Jéricho, la riche oasis de la vallée du Jourdain, le pays de l’opulence- mais aussi de Sodome et Gomorrhe ! – celui que Lot, le neveu d’Abraham avait choisi. Notre « pente » est toujours de trouver trop dure la vie selon Dieu pour chercher une existence plus confortable qui nous apporte plus de jouissances et de plaisirs.
Mais si l’humain tourne le dos à Dieu, alors il pénètre dans le champ des affrontements où chacun est seul et vulnérable. L’humain est tellement faible qu’il « tombe » immanquablement sur des puissances qui le dépassent et auxquelles il n’a pas la force de résister. Vanité, orgueil, égoïsme, cupidité l’attaquent et le jettent à terre. Dans le désert de la vie païenne, l’ « image de Dieu » est piétinée, bafouée et l’homme, blessé dans son être, comprend qu’il devient un « être-pour-la-mort ». Condamné. Qui le sauvera ?
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin : il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit : il le vit et passa de l’autre côté.
Prêtres et lévites étaient justement les hommes du temple de Jérusalem, chargés d’offrir les sacrifices, d’organiser les cérémonies, d’enseigner la Loi. Mais il leur était défendu, sous peine d’impureté, de toucher le sang et même ils interdisaient aux malades et aux handicapés – gens impurs- de pénétrer dans l’enceinte du temple. Les deux hommes de la parabole représentent donc non l’indifférence des prêtres juifs mais leur incapacité à « sauver l’homme » : cantiques, sacrifices d’animaux, encens, lois restent impuissants à remettre l’homme debout. Saint Paul l’a bien expliqué (Gal. et Rom.). Sommes-nous donc condamnés ?
Mais un Samaritain en voyage arriva près de lui : il le vit et il fut saisi de compassion. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin. Puis il le chargea sur sa monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent et les donna à l’aubergiste : « Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai »
Vous comprenez maintenant pourquoi les vitraux de Chartres et de Bourges représentent le Samaritain sous les traits du Christ. Après le temps des lois qui « passent à côté de nous » sans nous guérir, est venu enfin le temps non du salut mais de quelqu’un : le Sauveur. Jésus (IESHOUAH = Dieu sauve) voyait la misère cachée de Marie-Madeleine, de Zachée, de la Samaritaine ; il voyait la lâcheté de Pierre et la faiblesse de ses apôtres. Comme il nous voit, chacun, voyageurs perdus dans le désert de l’amour.
Il n’était pas un prêtre imbu de liturgies, un impassible docteur de la Loi répétant : « Il faut que… ». En nous voyant si pauvres, « il est bouleversé aux entrailles » : nous retrouvons ici le fameux verbe qui exprime l’émotion « matricielle » de Jésus lorsqu’il nous voit abîmés. Pas de colère, de menaces, de condamnations car le péché est une maladie, une blessure à soigner, à guérir. Le « docteur samaritain » voit, a compassion, vient près de, prend en charge. « Je suis venu pour les malades »dira-t-il un jour.
L’huile oint le converti et le moribond pour les pénétrer de la force de l’Esprit-Saint. Et le vin, avec le pain, soigne, apaise, réconforte. Les sacrements, baptême et eucharistie, ne sont pas des récompenses pour croyants impeccables mais des médicaments qui nous instillent la puissance divine de guérison.
L’EGLISE : DISPENSAIRE DE MALADES ET NON ACADEMIE DE SAVANTS
Le Christ n’a fait que passer dans l’histoire mais il n’abandonne pas l’homme : il le conduit dans l’Eglise qui, loin d’être un palace pour saintes gens est « un fourre-tout » (traduction exacte), un dispensaire plein de cris et de larmes, où « l’aubergiste » (Pierre) doit accueillir, sans dégoût, tous les pécheurs blessés afin de prolonger sur eux les soins que Jésus leur dispensait.
Que les responsables de communautés adoptent donc la bonté du Christ samaritain : remarquer sur toutes les routes (surtout mal famées) ceux qui sont perdus, les recueillir, les porter, leur offrir, avec délicatesse et patience, les soins « christiques ». « Deux talents » : le baptême et l’Eucharistie. Et les deux commandements. Aime Dieu de tout ton être et aime ton prochain, fais-toi proche de celui qui maintenant a tout de suite besoin de toi, c’est toi qui dois combler la distance.
A l’exemple du Christ venu du ciel sur la terre.
« Que dois-je faire pour… ? » demandait le scribe. Tout au contraire la foi chrétienne est d’abord de recevoir : prendre conscience de sa misère incurable, se laisser approcher par le Christ, se laisser soigner par ses bras, son regard, son cœur, ses sacrements, se laisser accueillir dans son Eglise où son amour pourra déployer ses effets. Et ne plus jamais désespérer.
Car, un jour, le Samaritain « repassera » comme il l’a promis : il nous rendra au centuple l’amour que nous aurons vécu et, de l’auberge, il nous introduira dans la Maison du Père où il n’y aura plus de conflits, de blessures, de gémissements, d’indifférence, de désespoir.
On admirait mère Térésa pour son œuvre sociale (« Quelle bonne Samaritaine »): on omettait de dire qu’elle passait, chaque jour, des heures de prière et d’adoration à se laisser « soigner » par le Christ.
L’Eglise n’est pas une O.N.G., vient de répéter le pape François.
Raphaël D, dominicain
15e dimanche dans l’année C
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho.. .» Il était facile, sur cette route aux nombreux lacets, de cacher des complices et de dépouiller le voyageur de son argent, de son sac et de sa monture, en le laissant à moitié mort sur le bas-côté de la route.
Deux surprises…
Première surprise : un prêtre, puis un lévite arrivent, voient le blessé, et passent leur chemin. Les prêtres aujourd’hui n’auraient pas le temps de s’arrêter. Ceux-là n’avaient pas le coeur de risquer une souillure légale qui leur aurait compliqué la vie.
Deuxième surprise : voici un Samaritain, un hérétique, un faux-frère et ennemi juré des juifs, qui, lui, s’arrête auprès de l’homme tombé aux mains des brigands. Jésus sera traité de Samaritain et de possédé quand il reprochera aux pharisiens de ne pas écouter la Parole de Dieu. « La Parole de Dieu, elle n’est pas loin de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur » nous dit le Deutéronome. Et le prophète Michée répond à celui qui entre au temple en demandant quel sacrifice il doit offrir : « rien d’autre que de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu ».
Le Samaritain n’hésite pas à s’approcher du blessé, à le soigner, à le charger sur son âne, à le conduire dans une auberge et à payer tous les frais. Aucune loi ne peut y contraindre. Seul l’amour gratuit explique ce comportement. C’est cela que Jésus cherche à faire comprendre au docteur de la Loi, qui cherche la vie éternelle. Il n’y a pas d’autres chemins que l’amour, quels qu’en soient les risques…
A la suite des Pères de l’Eglise, ne pouvons-nous pas découvrir, dans ce Samaritain généreux, Jésus lui-même qui a pris le risque de venir à la rencontre de l’humanité blessée, de la prendre sur ses épaules comme une croix, de la soigner et de payer les frais de sa guérison ?
… et deux questions
En écoutant cela, deux questions peuvent être posées. La première concerne les prêtres et les lévites de mon Eglise : comment, vis-à-vis des blessés de la vie, exclus et rejetés de toutes sortes, manifestons-nous la miséricorde de Dieu ?
La seconde nous concerne tous durant ce temps d’été. Comment pouvons-nous être proches de ceux qu’on appelle « les étrangers », qu’ils viennent chez nous en vacances ou que nous allions chez eux ? Sachons nous rendre proches et amicaux.
Les homélies sur kerit.be
Commentaire: Abbé Llucià POU i Sabater (Vic, Barcelona, Espagne)
Un Samaritain (…) le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin; puis il le chargea sur sa propre monture
Aujourd’hui, nos nous demandons: «Et qui donc est mon prochain?» (Lc 10,29). On raconte de certains juifs, curieux de voir disparaître leur rabbin la vigile du samedi. Ils soupçonnèrent qu’il gardait un secret, peut-être avec Dieu, et confièrent à l’un deux la tâche de le suivre… Et ainsi il le fit, plein d’émotion, jusqu’à un recoin misérable de la ville, où il vit le rabbin balayer la maison d’une femme: elle était paralytique, et il la servait et lui préparait un repas spécial pour la vigile. Lorsque l’espion revint, on lui demanda: «Où a-t-il été? au ciel, entre les nuages ou les étoiles?». Et ce dernier lui répondit: «Non, il est monté beaucoup plus haut».
Aimer son prochain avec des actes concrets est ce qui le plus haut; c’est là où se manifeste l’amour. Ne pas passer tout droit! «C’est le propre Christ qui crie à travers les pauvres pour réveiller la charité de ses disciples», affirme le Concile Vatican II dans un document.
Faire le “bon samaritain” signifie changer ses plans («arriva près de lui»), dédier du temps («prit soin de lui»)… Ceci nous amène aussi à examiner le personnage de l’aubergiste, comme dit Jean-Paul II: «Qu’aurait-il pu faire sans lui? En effet, l’aubergiste, qui demeure dans l’anonymat, a réalisé la grande partie de la tâche. Tous nous pouvons nous comporter comme lui, remplissant les tâches qui nous sont propres avec esprit de service. Tout travail nous offre l’opportunité, plus ou moins directe, d’aider celui qui a besoin (…). La fidèle réalisation des devoirs professionnels consiste déjà à aimer les personnes et la société».
Tout laisser derrière nous pour recevoir celui qui a plus besoin (le bon samaritain) et bien faire son travail par amour (l’aubergiste), sont les deux formes d’amour qui nous correspondent: «‘Lequel (…) à ton avis, a été le prochain?`. ’Celui qui a fait preuve de bonté envers lui`. Jésus lui dit: `Va, et toi aussi fais de même’» (Lc 10,36-37).
Recourrons à la Vierge Marie et Elle —qui est le modèle— nous aidera à découvrir les nécessités des autres, matérielles et spirituelles.