Homélie du 2ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 17 avril 2014
Dimanche de la miséricorde
Textes bibliques : Lire
En ce 2ème dimanche de Pâques, nous sommes invités à tourner notre regard et notre cœur vers la divine miséricorde qui est en Jésus. Nous nous rappelons que cette fête a été créée par le pape Jean-Paul II le 30 avril 2000. Ce dernier est canonisé en ce dimanche en même temps que Jean XXIII. Pour l’Eglise universelle, c’est un jour de joie et de fête. Nous serons en communion d’action de grâce avec les centaines de milliers de personnes rassemblées sur la Place Saint Pierre à Rome. Ensemble, nous sommes la même Eglise de Jésus Christ appelée à témoigner de sa foi en Jésus ressuscité.
Les textes bibliques de ce dimanche nous montrent comment les premiers chrétiens ont accueilli cette miséricorde de Jésus. Le livre des Actes des Apôtres nous donne le témoignage de la première communauté chrétienne. Quand on a vraiment accueilli le Christ dans sa vie, tout est changé. C’est la joie qui renaît dans les cœurs. Les disciples vivent en “communion fraternelle” et mettent “tout en commun”. Le même Christ continue d’agir dans l’Eglise d’aujourd’hui. C’est lui qui suscite des gestes de partage dans le cœur des hommes. A la suite des premiers chrétiens, nous sommes envoyés dans le monde pour lui montrer par nos paroles et nos actes cette miséricorde de Dieu.
Dans la seconde lecture, saint Pierre nous invite à faire un pas de plus. Les épreuves de la vie sont une invitation à approfondir notre foi. L’apôtre Pierre s’adresse à des chrétiens qui vivent comme des étrangers dans un monde païen. Son but est de ranimer leur espérance car ils en ont bien besoin. C’est aussi important pour nous qui vivons dans un monde hostile ou indifférent à la foi. Le Seigneur est toujours là, bien présent. Il nous montre le but de notre vie. C’est vers lui que nous sommes invités à nous tourner. Et c’est lui que nous devons suivre.
L’Evangile nous raconte les difficultés de Thomas. Nous avons souvent tendance à sourire de son incrédulité. Mais il y a une chose que nous devons savoir : Thomas est surnommé “Didyme” ce qui signifie “Jumeau”. Nous comprenons alors qu’il est bien notre jumeau cet homme qui ne veut pas être naïf et qui cherche à vérifier ce qu’on lui raconte. Qui de nous peut se vanter de n’avoir jamais eu de doute par rapport à tel ou tel aspect de la foi ? Qui de nous ne s’est jamais posé de question sur les affirmations concernant la résurrection du Christ ou la résurrection de la chair ? Oui, comme Thomas, nous cherchons des preuves et nous voudrions voir avant de croire.
Autre chose : quand Jésus ressuscité est apparu aux apôtres le 1er jour de la semaine (le dimanche), Thomas n’était pas là. Il a dû attendre huit jours, c’est-à-dire le dimanche suivant, pour le rencontrer et le reconnaître. Nous n’avons pas à le juger. Qui de nous peut se vanter de n’avoir jamais manqué une assemblée dominicale ? Car c’est chaque dimanche que Jésus rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il vient pour nous recréer, nous renouveler. Mais on trouve souvent des excuses pour y être absents “de huit jours en huit jours”.
Comme Thomas, en ce dimanche, premier jour de la semaine, nous avons répondu à la convocation du Seigneur. Comme aux premiers temps, il nous laisse un message de paix. Pour répondre à nos difficultés, il nous invite à voir et à toucher ses plaies et à croire en lui. Ses paroles doivent atteindre notre cœur comme elles ont atteint celui de Thomas. En même temps, nous n’oublions pas que si nous voulons vraiment rencontrer le Seigneur ressuscité, il nous faut poser nos mains sur les corps meurtris, malades et affaiblis que nous rencontrons. La victoire sur notre incrédulité et sur celle du monde commence par l’écoute de l’Evangile de Pâques et cette approche concrète des blessures de Jésus à travers celles de tant d’hommes et de femmes proches ou éloignés de nous.
L’apôtre Thomas a accueilli la miséricorde du Seigneur. On peut dire qu’il a passé un très beau dimanche. Il ne tient qu’à nous d’en passer 52 aussi beaux tout au long de l’année. En nous rassemblant à l’église, nous apprenons à reconnaître en Jésus “Mon Seigneur et mon Dieu”. Il ne demande qu’à nous rejoindre pour nous aider à sortir de nos enfermements et à grandir dans la foi. Cette foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d’amour. Elle est par-dessus tout, source d’une union personnelle et intime avec Jésus ressuscité. Et par lui, nous sommes unis à notre Père du ciel.
Notre foi est un trésor inestimable que nous sommes heureux de posséder. Ce trésor n’est pas fait pour être enfermé mais pour être communiqué au monde entier. En ce dimanche, nous te prions, Seigneur : rends-nous plus accueillants à ce don que tu nous fais. Sois avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Garde-nous plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”. Amen
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Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – Dossiers personnels.
Je ne me souviens plus de Jean XXIII hormis le fait qu’il était la bonté même. Je suis très heureuse aussi que Jean-Paul II soit beatifie. D’autre part, je trouve merveilleux d’avoir institué un jour de la miséricorde. Quant à Thomas, je ne permets pas de le juger car moi-même j’ai des doutes qui reviennent de temps en temps.