Homélie du 5ème dimanche de Pâques (18 mai)
Abbé Jean Compazieu | 10 mai 2014
Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie
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Cet Evangile, nous le connaissons bien. Il est souvent choisi pour les célébrations de sépultures. Jésus nous est présenté comme le “chemin”. En lisant ce texte, je pensais à tous ceux qui errent sur les chemins du monde sans savoir où ils passeront la nuit. Beaucoup ont eu une belle situation, un métier, une vie de famille. Puis il y a eu un événement qui a fini par les jeter à la rue. En Syrie et ailleurs, ce sont des familles entières qui ont quitté leur domicile pour fuir la guerre. Ils sont partis sans savoir où leur chemin les conduira.
Quand Jésus nous dit qu’il est le chemin, c’est tout autre chose. Il ne s’agit pas d’un chemin d’errance. Il nous annonce le but et l’aboutissement de notre vie. Lui-même est toujours vivant auprès de son Père. En même temps, il nous assure de sa présence parmi nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il est pour nous “le Chemin, la Vérité et la Vie”. Lui seul peut nous conduire auprès du Père. Son grand projet, c’est de rassembler tous les hommes. Il nous prépare une maison dans laquelle tous se sentiront accueillis avec amour.
Ce qu’il nous faut bien comprendre c’est que Jésus ne se contente pas de nous montrer le chemin. Il est lui-même “le Chemin, la Vérité et la Vie.” C’est en lui seul que nous trouvons la plénitude de la vérité. Ses paroles sont celles de la Vie Eternelle. En dehors de lui, nous allons à notre perte. Personne ne peut aller vers le Père sans passer par lui. C’est lui qui nous révèle le vrai visage de Dieu. C’est en regardant vers le ciel que nous redécouvrons le vrai sens de notre vie. Cet évangile est un appel à l’espérance, même si nous sommes “bouleversés” par les incertitudes et les épreuves de la vie. Mais succomber au découragement serait pire que tout. Nous pouvons nous raccrocher aux paroles du psaume de ce jour : “Le Seigneur veille sur ceux qui l’aiment et espèrent en son amour.” Et Jésus est toujours là pour nous redire inlassablement : “Croyez en moi !”
Ceci dit, ce chemin n’est pas celui de la facilité. Il est étroit, et il nous conduit vers une porte étroite. Notre vie est un combat de tous les jours contre les forces du mal qui cherchent à nous entrainer vers des chemins de perdition. C’est la course à l’argent, la violence, la haine, la rancune. Tout cela nous détourne du vrai but de notre vie. En ce jour, cela vaut la peine de nous interroger : Jésus est-il vraiment notre chemin, notre vérité et notre vie ? Est-ce vraiment lui que nous suivons ? Si ce n’est pas le cas, nous devons réentendre son appel : “Revenez à moi de tout votre cœur… Convertissez-vous et croyez à l’Evangile…”
Le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous montre comment les premiers chrétiens ont suivi ce chemin du Christ. La Parole de Dieu est annoncée aux païens. Les veuves ne sont pas abandonnées à leur triste sort ; elles reçoivent une aide. Le partage des services se met en place. C’est ainsi qu’une communauté se met en route à la suite du Christ. C’est important pour nous aujourd’hui : la parole de Dieu doit être annoncée à temps et à contretemps ; mais les petits, les pauvres et les exclus ne doivent pas être oubliés : il n’est pas possible d’annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile à des gens qui ont faim et froid. A travers eux, c’est le Christ lui-même qui nous interpelle.
Dans la seconde lecture, saint Pierre nous invite à nous approcher du Seigneur Jésus. Nous nous rappelons que dans l’Evangile, il nous parlait de la Maison du Père qui contient de “nombreuses demeures”. Ici, saint Pierre nous dit que Jésus en est “la pierre vivante que les hommes ont éliminée mais que Dieu a choisie parce qu’il en connaît la valeur.” Cette maison dont il parle n’est pas seulement de pierres ou de bois ; c’est une fraternité, une communauté construite par le souffle de l’Esprit Saint. En tant que disciples, nous participons à sa victoire. Nous sommes devenus “la race choisie, le sacerdoce Royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu.”
Mais il y a un piège que nous devons éviter : le risque serait de nous complaire dans les honneurs, la facilité et l’orgueil. Nous avons une mission urgente : c’est d’annoncer “les merveilles de celui qui nous a fait passer des ténèbres à son admirable lumière”. Il est urgent de montrer à tous que nous savons où nous allons. Nous sommes sur un chemin qui est balisé par l’Evangile de Jésus Christ. Nous avons là un repère essentiel pour notre marche. Dans une de ses audiences, le pape François nous recommandait de le lire chaque jour. La Parole de Dieu est une nourriture indispensable pour notre marche vers le Père.
Pour conclure, je vous propose quelques paroles de Saint Augustin qui nous rejoignent sur notre chemin : “Ici (sur la terre), c’est l’espérance qui nous fait chanter… Chante, mais en marchant. Oublie ta fatigue en chantant, mais prends garde à la paresse… Chante et marche sans te tromper de route, sans revenir en arrière, sans piétiner sur place. CHANTE et MARCHE.”
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Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Paroles pour la route (J. Y. Carneau), C’est dimanche (E. Oré)
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Je trouve que les jeunes ont bien expliqué l’expression “JE SUIS LE CHEMIN LA VERITE ET LA VIE”. Merci à soeur Claire et pour ton homélie père Jean qui est un chemin d’espérance.
Je suis le chemin, la vérité, la vie… Voilà des paroles rassurantes; on peut donc le suivre sans crainte de se perdre. C’est vrai, puisque qu’il nous mène au Père. Mais comme il est parfois difficile, douloureux même de le suivre ce chemin.
Tout récemment, nous avons encore appris que de nombreux chrétiens : femmes enceintes, jeunes enfants…ont été torturés, assassinés; ils ont joué au foot avec leurs têtes, en Syrie, d’après le témoignage d’une religieuse. Et en Angola deux jeunes ont été crucifiés pour n’avoir pas voulu renier leur foi. Notre pape François en a pleuré, comme beaucoup d’entre nous.
Seigneur Jésus, prends-nous par la main quand la fatigue nous fait traîner les pieds. Marchons en chantant sans nous tromper de route…