Homélie du 1er dimanche de l’Avent (B)
Abbé Jean Compazieu | 22 novembre 2014
Le Seigneur vient
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Ce premier dimanche de l’Avent marque le début d’une nouvelle année liturgique. Nous devons d’abord nous rappeler que ce mot Avent est un dérivé de venue, avènement. Nous célébrons les trois venues du Seigneur : nous pensons d’abord à celle qui est située dans le temps, sa naissance que nous fêtons le jour de Noël. Sa deuxième venue c’est chaque jour dans notre vie si nous l’accueillons. Quant à sa troisième venue, c’est celle de son grand retour dans la gloire. Ce qui nous est recommandé, c’est de veiller et de nous préparer activement à ce retour.
Dans la première lecture, Isaïe nous annonce un message d’espérance. Il faut savoir qu’il s’adresse à un peuple humilié, écrasé et dispersé. Il lui fait comprendre que tous ces malheurs viennent de son éloignement du Seigneur. Il se trouve errant, hors des chemins de celui qui agit en sa faveur. Mais quand tout semble désespéré, il y a toujours des hommes et des femmes pour rallumer le feu sacré de l’espérance. Dieu n’abandonne pas son peuple. L’annonce de cette bonne nouvelle se trouve réalisée avec la venue de Jésus. Il se présente à nous comme le chemin, la vérité et la vie. Dans un monde où le désespoir est plus mortel que jamais, nous sommes le peuple de l’espérance.
Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul s’adresse à la jeune communauté de Corinthe. L’annonce de Jésus ressuscité est le fondement de notre foi. En lui, c’est Dieu qui est intervenu pour le salut de tous les hommes du monde entier et de tous les temps. Par sa résurrection et son entrée dans la gloire du Père, il ne nous a pas quittés ; il a pris les devants pour inaugurer son Royaume. C’est là qu’il nous introduira au jour fixé par le Père. C’est ce grand retour du Christ glorieux que nous attendons dans la foi. Pour communier à la gloire de cette fête, saint Paul nous invite tous à être irréprochables. Il ne nous est pas demandé d’accomplir des performances spirituelles. Nous ne devons pas oublier que le principal travail, c’est lui, le Seigneur qui le fait en nous. Ce qui nous est recommandé, c’est de vivre en communion avec lui. Il est là au cœur de nos vies pour nous accompagner et nous affermir dans la foi.
“Veillez…” c’est le maître-mot de l’Evangile de ce dimanche. “Prenez garde”, nous dit encore Jésus. Cela ne signifie pas “Méfiez-vous”. Nous ne devons pas nous méfier de la venue du Seigneur qui sera la plus grande des joies. Le plus important c’est de contempler sa venue d’une manière nouvelle. Nous devons donc demander la guérison du regard pour pouvoir veiller comme le Seigneur nous demande de le faire. C’est l’amour que le Seigneur veut faire grandir en nous, un amour vigilant et attentif. Nous sommes comme le serviteur qui attend son maître en pleine nuit. Il est important que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Son projet doit être le nôtre. Les hommes de notre monde ne s’intéresseront vraiment au Christ que s’il passionne ses disciples.
Il y a une chose que beaucoup ne savent pas : Dans la Bible, on emploie le même mot pour parler du veilleur et de l’amandier. Quand on croit que tout est fichu, l’amandier fleurit avant tous les autres arbres. Il annonce le printemps. Le veilleur comme l’amandier annonce le printemps de Dieu. Il faut croire que la Lumière l’emportera sur les ténèbres. C’est pour cela qu’il nous faut avoir un autre regard. Avec le regard de tous les jours, on ne voit que ce qui va mal, les catastrophes, les violences, les meurtres. Avec le regard de Dieu, nous pourrons repérer les signes du printemps spirituel dans ce monde qui est le nôtre. C’est ce regard de la foi qui nous permettra de le reconnaître et de l’accueillir. Son amour nous est sans cesse offert. Le cardinal Eyt nous disait que nous ne sommes pas 2000 ans après Jésus Christ mais 2000 ans avec lui.
“Vous ne savez pas quand viendra le moment” nous dit encore Jésus. Nous n’avons pas à le savoir ; ça ne nous regarde pas. Le Christ veut nous éviter l’inquiétude. Il nous recommande de rester fermes dans la foi. Même au plus fort de la nuit, nous avons la ferme certitude que l’amour triomphera. L’Evangile nous parle du chant du coq ; bien avant l’aurore, il annonce la venue de la lumière. Ce temps de l’Avent nous est donné pour réveiller notre attente, notre soif de Dieu.
Veillez, nous dit Jésus. Ne sombrez pas dans le sommeil spirituel qui fait qu’on ne voit que ce qui va mal. Durant ce temps de l’Avent, nous sommes invités à retrouver le chemin de la prière et des sacrements. C’est dans ce contact régulier avec le Seigneur que nous trouverons le chemin de la véritable conversion. Bernanos disait : “C’est formidable comme mes idées changent quand je prie.” C’est dans le silence, loin des tapages publicitaires que nous pourrons accueillir le Seigneur qui vient.
En ce début de l’année liturgique, nous nous tournons vers toi Seigneur : aide-nous à devenir les veilleurs de notre humanité. C’est au cœur de notre vie de tous les jours que nous voulons t’accueillir. Garde-nous éveillés pour ne pas manquer ce rendez-vous.
Assemblée dominicale en attente de prêtre : Lire
Veillée de Noël : Deux propositions : Lire
Vidéos sur l’Evangile : Visionner
Sources : revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Entretiens du dimanche (Noël Quesson, Homélies pour l’année B (A Brunot), Commentaire de Claire Patier
(Marc 13, 33-37)
Commentaire de Bernard Vollerin
“Quand le chat n’est pas là…
Et bien les souris dansent ! Tout le monde sait cela….”
Pour savoir où il veut en venir, lire la suite
Veillez, oui veillez, car vous ne savez ni l’heure, ni le jour où le Fils de l’Homme va venir ! le Seigneur nous demande d’être vigilants, de ne pas nous endormir, nous laisser engloutir par les plaisirs, les soucis, la paresse, la lassitude de voir que rien ne change, ou c’est du moins ce que nous pensons, quand on voit tout ce qui se passe autour de nous.
Toute la semaine, nous avons eu droit à la lecture de l’Apocalypse : Moi Jean, j’ai vu l’Agneau debout sur la montagne de Sion… L’Agneau et le Berger qui viendra juger le monde avec équité.
Ah ! si tu déchirais les cieux, si tu descendais…nous dit Isaïe. Oui, Seigneur, ne tarde pas, ne nous laisse pas vivre dans l’oisiveté, la tiédeur, viens nous réveiller; fais de nous des veilleurs, des porteurs d’espérance; avancer coûte que coûte malgré l’âge, la fatigue, la solitude, le manque de courage… ne jamais perdre ta trace, te suivre toujours et partout, là où tu veux me conduire.
Ok bien