Homélie du 3ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 28 février 2015
Dieu libérateur
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En ce troisième dimanche du Carême, nous continuons notre montée vers la grande fête de Pâques. Le Carême c’est un peu comme le printemps : on sème des graines. Si elles sont bien arrosées par la pluie, elles germent, elles poussent et finissent par produire une récolte. Le Carême c’est un peu cela ; c’est un moment qui nous fait grandir et devenir meilleurs. Tout au long de ce carême, nous sommes invités à planter et à faire grandir en nos cœurs les graines de l’amour qui est en Dieu. Cela ne sera possible que si nous accueillons vraiment le Seigneur dans nos vies.
C’est cet appel de Dieu que nous découvrons dans la première lecture. Il s’agit d’un Dieu qui fait alliance avec son peuple au temps de Moïse. A l’époque, c’était un ramassis de pauvres gens menacés de génocide. Dieu les a fait sortir de l’esclavage pour les conduire vers la liberté. S’il leur donne sa loi, c’est pour leur apprendre à bien vivre les uns avec les autres. Comprenons bien : Dieu aime tous les hommes de la même manière. Il veut le salut de tous. Et il compte sur nous pour faire grandir en nous les graines de l’amour qui est en lui. C’est très important pour notre monde qui est bouleversé par la haine, les violences, les guerres… Nous devons éliminer de notre vie tout ce qui est égoïsme, rancune, critique négative. C’est à ce prix que les graines de l’amour, de la justice et de la paix pourront grandir et se développer.
En réponse à cette loi du Seigneur, nous avons la prière du psaume. C’est une prière de louange et d’action de grâce : “La loi du Seigneur est parfaite qui redonne vie…” Avec ce psaume, nous rendons grâce à Dieu qui libère son peuple et le sauve. Plus tard, l’apôtre Pierre reconnaîtra que les paroles de Jésus sont celles de la Vie éternelle. Tout au long de ce carême, nous sommes invités à les lire et à les relire. Elles contiennent les graines de l’amour qui est en Dieu.
Dans sa lettre aux Corinthiens (2ème lecture), saint Paul insiste sur le caractère inimaginable de cet amour : “Nous proclamons un Messie crucifié…” Tant pis pour ceux qui s’acharnent à rendre raisonnable l’Évangile de la croix. Si nous voulons comprendre quelque chose à l’amour de Dieu, c’est vers la croix du Christ qu’il nous faut regarder. Le vrai Dieu ne se laisse pas enfermer dans nos idées. Il s’est manifesté par le don de Jésus sur la croix. Si nous comprenons que Dieu ne mesure pas son amour, nous ne pourrons pas nous contenter d’un “programme minimum” pour notre vie chrétienne. Ce serait une insulte au Crucifié et à tous les martyrs de Syrie, d’Irak et d’ailleurs.
L’Évangile nous montre Jésus passionné de cet amour de Dieu. Il est vraiment LE prédicateur de l’amour. Il compte sur nous pour accueillir sa parole et lui faire produire du fruit. Alors quand il voit tout ce trafic qui se pratique dans le temple, il devient violent. La Maison de son Père n’est pas destinée à cela. Jésus veut nous apprendre à adorer Dieu “en esprit et en vérité”. Nos relations avec lui ne se négocient pas. On ne va pas lui offrir ceci ou cela pour qu’il nous donne ce que nous lui demandons. Si nous venons aux offices, si nous nous dévouons pour les autres, ce n’est pas pour que cela nous apporte des avantages. Dieu est saint, on ne l’annexe pas à son profit. Il aime et donne gratuitement.
C’est ainsi que Jésus a voulu purifier le culte qui se pratiquait dans le temple. Aujourd’hui, il nous rejoint pour purifier notre prière. L’Évangile nous apprend que Jésus ressuscité est désormais le seul chemin vers Dieu, le seul temple où l’on peut rencontrer Dieu. Ce nouveau Temple est universel. Personne n’est propriétaire de Jésus ni de son message, ni de son action dans le monde. Son œuvre de salut est pour tous. C’est pour nous et pour la multitude qu’il a livré son Corps et versé son sang.
Il nous faut aller plus loin dans la compréhension de cet Évangile : dans sa lettre aux corinthiens, saint Paul écrit : “vous êtes le temple du Christ, vous êtes le temple de Dieu”. Il nous faut donc chasser de ce temple tout ce qui rend impur. Les vendeurs que Jésus dénonce, c’est chacun de nous quand nous sommes encombrés par des préoccupations égoïstes ou mesquines. Ce n’est qu’en faisant le ménage en nous que nous pourrons retrouver Dieu. C’est absolument nécessaire si nous voulons accueillir dignement le Christ ressuscité.
Sois avec nous, Seigneur, pour que ta parole produise des fruits de conversion dans notre cœur. Nous sommes conscients de nos faiblesses, toi qui es l’amour, relève-nous avec amour. Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Ta Parole est ma joie (Joseph Proux), homélies pour l’année B (A Brunot), Guide Emmaüs des dimanches et Fêtes (JP Bagot), dossiers personnels
Animations :
Sous le figuier avec Nathanaël : Troisième dimanche de Carême
ADAP : 3ème D. du Carême
Méditations sur les lectures du jour de la semaine
Vidéos de Sœur Claire et de Marie-Noëlle Thabut
Aide moi Seigneur à monter vers pâques finalement, comme on pourrait le penser, la monter pourrait commencer à m’essouffler eh bien non, je me sens plus forte, et j’ai envie mais très envie que tous vivent ce carême dans la joie, un couple qui s’effondre, j’écoute même quand je suis réveillée en pleine nuit, et quand le lendemain je reçois un merci, tu m’as donné le courage de dire à mon compagnon de dire pour la première fois tout ce que j’avais sur le coeur, alors que je n’aurais jamais cru être capable de le faire, on a pu se parler je ne regrette pas ma nuit sans sommeil.
écouter, comprendre, aimer c’est tellement important
La journée j’ai prier pour que le Seigneur ne les abandonne pas,et je lui ai dit non Seigneur tu n’as pas amené ce jeune homme jusqu’au baptême à la veillée pascale 2014 pour qu’il se perde dans les dérives de l’alcool, aide le Jésus. Voilà, il faut du courage quand on revient de loin pour prendre le bon chemin. Seigneur je veux t’aimer comme tu aime
Seigneur, aide-moi pour que je ne me contente pas du “programme minimum” surtout en cette période de Carême.
Je commence à pratiquer le jeûne de friandises, de mauvaises pensées et je reviens toujours à la lecture des Evangiles. Chaque jour aussi je n’oublie JAMAIS de prier mon chapelet.
Je vous souhaite à tous une belle semaine exempte de problèmes de santé.
Cher Père,
Il y a une petite coquille dans le texte de l’homélie :
Alors quand il voit tout ce trafic qui se pratique dans le temps, (TEMPLE)
il devient violent.
Je profite de l’occasion pour vous remercier et vous féliciter ! Vos homélies sont toujours très intéressante, nourrissent ma méditation, et m’aident dans la prédication !
Belle montée vers Pâques !
Merci André. L’erreur est corrigée
Le Carême, c’est vrai, est comme le printemps; en fait, c’est chaqu’un de nous qui le prépare.
Pour que les graines poussent, il ne faut pas seulement de l’eau, mais aussi de la sueur; pour que les graines lèvent, il faut que la terre ait été, tournée, retournée, ameublie, tout cela demande des efforts.
Nos efforts de Carême, ce n’est pas seulement se priver de quelque nourriture, de partager, de prier plus, de lire davantage la Bible…Tout cela est nécessaire, indispensable, même.
Mais pour que la petite graine “espérance” lève, il faut beaucoup de soin, d’amour, enlever les bêtes nuisibles : jalousie, envie, rancune… Et Dieu, seul sait comme c’est difficile; c’est un travail de tous les jours.
Mais la récompense sera grande ! après tous ces efforts, ces moments difficiles, découragement, lassitude… au bout du chemin, il y a la joie de Pâques.
Nous sommes le corps du Christ, ce corps qui est l’Eglise; cette Eglise qui est le Christ.
Dans cet Evangile de ce troisième dimanche, on voit un Jésus en colère contre les marchands : “enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic”…
“Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai”. Mais le temple dont il parlait, nous dit Saint Jean, c’était son corps. Jean l’a bien compris. Ce corps personne ne peut le détruire. Personne ne peut l’enfermer.
Je pense aussi aux herbes très envahissantes (le liseron…) qui étouffent la petite pousse…