Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 31 octobre 2015Être ou paraître
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Les trois textes bibliques de ce dimanche ont un point commun : tous les trois nous parlent du don généreux. Nous avons entendu le témoignage de deux pauvres femmes, une païenne et une fille d’Israël qui ont donné tout ce qu’elles avaient pour vivre. Voilà deux magnifiques exemples en ce jour où nous célébrons celui qui a donné jusqu’à sa propre vie.
La première lecture nous parle du prophète Élie qui a dû fuir la colère de la reine Jézabel. Il se retrouve en plein territoire païen. Il trouve bon accueil à Sarepta chez une pauvre veuve. Cette femme est choisie par Dieu pour une mission de générosité. Elle n’a qu’une poignée de farine et un peu d’huile pour elle et son fils. Mais à la demande du prophète, elle fait un saut dans la foi. Elle donne tout et s’en remet à Dieu. Pour nous chrétiens, cette veuve et le visage de la foi qui partage. Les grands témoins de la charité sont souvent des gens qui ne disposent pratiquement de rien. Mais ils n’hésitent pas à risquer le peu qu’ils ont pour secourir les plus nécessiteux.
Ce récit nous donne un témoignage de ce qu’est la générosité. À la place de cette veuve, nous aurions sans doute pensé à notre survie. Cette femme nous apprend à penser aux autres avant de penser à nous même. Et surtout elle nous apprend à faire confiance à Dieu qui sait ce dont nous avons besoin et qui nous est nécessaire avant que nous le lui demandions. La foi n’est pas seulement une “croyance”. C’est surtout une confiance à Dieu et à sa parole.
L’Évangile nous présente une autre veuve très pauvre mais particulièrement généreuse. Cela se passe sur le parvis du temple de Jérusalem. Jésus s’y trouve pour donner un enseignement. Il recommande à tous de ne pas imiter les scribes quand ils pèchent par orgueil et par désir de paraître. Le plus grave c’est qu’ils volent les plus pauvres. Jésus nous met en garde contre tous ces dangers. Le salut qu’il est venu apporter au monde doit nous amener à être vrais avec nous, avec Dieu et avec les autres. Les apparences peuvent tromper les hommes mais Dieu voit ce qu’il y a dans le cœur de chacun.
C’est exactement cela que nous découvrons en lisant la suite de cet évangile. Jésus est assis en face du trésor et il observe les gens qui déposent leurs offrandes. Il voit des riches qui donnent beaucoup, et c’est très bien. S’ils ont beaucoup c’est normal qu’il donne beaucoup. Mais voilà qu’arrive une veuve très pauvre. Elle n’a rien mais elle donne tout. Nous pouvons imaginer qu’elle devait avoir honte de ne donner que deux que deux petites pièces. Mais sans le savoir elle a attiré l’attention de Jésus : « cette pauvre veuve a mis dans le trésor plus que tous les autres… Elle a donné tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Quand Marc écrit son Évangile, le temple de Jérusalem n’existe plus. La situation historique a changé. En nous racontant cet événement, l’évangéliste a voulu rappeler aux chrétiens ce regard de Jésus sur la discrète générosité. Il alerte les chrétiens de tous les temps contre le désir de paraître. Ne soyez pas comme les scribes qui “agissent pour être vus”.
C’est très important pour nous aujourd’hui. Nous recevons souvent des appels à la générosité. La question nous est posée : « sommes-nous capables d’accomplir une action généreuse sans « sonner de la trompette » (Mt, 6,2) ? Jésus nous recommande de ne pas attendre des témoignages de considération et de reconnaissance. Lui seul connaît vraiment ce qu’il y a dans le cœur de chacun. Pensons à ces personnes que nous côtoyons chaque jour, parfois sans les voir. Elles ne font pas dans le tapage médiatique. Elles se dévouent dans la discrétion.
La lettre aux hébreux nous invite à tourner notre regard vers le Christ. Il est vraiment celui qui a tout donné. Sur la croix, il a offert une fois pour toutes le sacrifice de sa propre vie. En allant communier nous recevons de lui la confiance et la générosité. Alors, comme dans « la jarre de farine et le vase huile » l’amour et la joie ne manqueront jamais dans nos cœurs.
Oui seigneur, apprends-nous à donner le meilleur de nous-mêmes. Que notre vie soit vraiment remplie de l’amour qui est à toi.
Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (Amédée Brunot) – Ta parole et ma joie (Joseph Proux) – Homélies de l’année liturgique B (Simon Faivre) – Reste avec nous quand vient le soir (Lorette Lepage) – guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot)
Vraiment je ne sais comment vous remercier pour ces commentaires enrichissants
Deux beaux visages de femmes, de veuves généreuses en ce 32ème dimanche B; toutes deux donnent le peu qu’elles possèdent. elles sacrifient leurs dernières ressources pour en faire don. Dans notre monde actuel, où l’argent est roi, où il y a tant d’inégalité, d’injustice, tant de pauvreté pour les uns alors que d’autres amassent sans vergogne, ces textes nous mettent devant nos responsabilités.
Avoir la foi en Dieu sans les oeuvres nous dit Jacques, à quoi nous sert-elle. Dieu est généreux, tout ce que nous avons vient de Lui; sa générosité est allé si loin qu’il nous a donné son fils unique pour nous racheter.
Dieu se montre à ceux qui ont un coeur de pauvre, il comble les coeurs humbles et charitables.
Jésus, le pauvre par excellence, s’attaque aujourd’hui à l’hypocrisie des scribes. Ne vous laissez pas abuser,dit-il à ceux qui l’écoutent par ceux qui utilisent à leur profit une autorité qui n’appartient qu’à Dieu. Il donne le modèle de la vraie grandeur : l’offrande d’une veuve complètement démunie qui est à l’image du dépouillement du Christ qui s’est fait pauvre parmi les pauvres.
La lettre au Hébreux nous rappelle encore la signification de cette offrande totale que le Christ à faite. Le Christ, aujourd’hui, ressuscité dans la gloire intercède pour nous auprès de Dieu.
Merci pour ces commentaires éclairés.
Chers Amis de l’AELF,
Merci beaucoup ces commentaires, que l’Esprit saint continue de vous assister afin que votre noble oeuvre continue et connaisse des succès dans l’éternité pour la gloir de Dieu et le salut des hommes!
Merci Désiré
Merci pour ce commentaire. Juste une précision : L’AELF c’est l’Association des évêques de France. Je n’en fais pas partie, du moins pas encore…(sourire)