Homélie du 3ème dimanche de l’Avent.
Abbé Jean Compazieu | 4 décembre 2015Aube Nouvelle
Textes bibliques : Lire
Les lectures bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle. Dans ce monde marqué par tant de haine et de violence, elles nous disent que Dieu vient nous sauver. Cela nous rend joyeux. Quand nous regardons autour de nous, tout nous invite à la fête. Mais il ne suffit pas de mettre un beau sapin et de belles lumières. La vraie joie est plus profonde. Elle demeure toujours, au-delà même de nos inquiétudes. Elle s’approfondit dans la prière. Elle est le signe du chrétien.
C’est ce message que nous pouvons dans le livre du prophète Sophonie (première lecture). Il s’adresse à un peuple démoralisé « qui se traîne à travers l’immense désert ». C’est au cœur de cette douloureuse épreuve qu’il lui adresse des paroles très fortes : “Pousse des cris de joie… Réjouis-toi… Bondis de joie…” La raison de cette joie c’est la présence de Dieu au milieu de son peuple. Les accusateurs et les ennemis disparaîtront. C’est Dieu qui gouvernera son peuple. Il est « Dieu avec nous » Dieu en nous. Oui c’est une bonne nouvelle pour la période troublée qui est la nôtre.
C’est aussi cet appel à la joie que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Philippiens (deuxième lecture. Au moment où il écrit cette lettre, il est en prison. Mais il sait que rien ne peut le séparer de l’amour qui est en Dieu. La victoire du Christ ressuscité est source de joie et d’espérance. C’est important car le Seigneur est proche. Il est déjà en nous. Cette joie ne peut jaillir que de notre union avec lui. Elle doit se nourrir de la prière, de la supplication et de l’action de grâces. Elle ne peut être que rayonnante, communicative, “connue de tous les hommes”. Elle s’ouvre sur le monde, sans distinction de religion.
Dans un Évangile, saint Luc nous montre le chemin de cette joie. Cette venue du seigneur, ça doit changer notre vie. Les foules qui venaient à Jean-Baptiste avaient bien compris cela. C’est pour cette raison qu’on lui pose la question : « Que devons-nous faire ? » Cette question nous devons nous aussi nous la poser. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Quand on se prépare à accueillir un personnage important, on fait tout ce qu’il faut pour qu’il soit bien reçu. Celui qui est annoncé par Jean-Baptiste est bien plus important : c’est le Christ lui-même : c’est “Dieu avec nous”.
Alors que devons-nous faire ? Cette question est posée par des gens très différents : les foules, les publicains, des soldats… Ils comprennent qu’il ne suffit pas de « croire » mais qu’il faut « faire ». Et les réponses de Jean sont adaptées à chaque groupe : tous sont appelés à faire preuve de plus de justice dans leurs occupations habituelles : ne pas s’enrichir au détriment des plus pauvres, éviter la violence, faire honnêtement son métier.
Et nous, que devons-nous faire ? Depuis Jean-Baptiste, la réponse n’a pas changé : le respect de l’autre, le partage, la solidarité avec les plus pauvres. À l’approche de Noël, beaucoup seront exclus de la joie et de la fête. Aujourd’hui, Jean-Baptiste nous rappelle que la seule réponse valable c’est le partage.
Vivre en partageant, accomplir son métier en respectant les autres, pratiquer la justice et la miséricorde… Voilà des conseils simples, faciles à mettre en pratique. Si nous les suivons en jour après jour Dieu sera près de nous. Il nous donnera sa joie. Il nous apportera sa paix. C’est ce bonheur que Marie a chanté dans son Magnificat : “Mon âme exalte Le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ! Tous les âges me diront bienheureuse. Le Seigneur fait pour moi des merveilles.”
« Aujourd’hui le Seigneur nous invite à danser avec lui la danse du partage, la danse de la fraternité universelle, la danse de l’amour et de la paix. Dans l’attente de Noël, nous nous associerons à la danse des anges et de tout l’univers : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. » (Bernard Prévost).
Télécharger : 3ème dimanche de l’Avent
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Paroles pour la route (Jean-Yves Garnau) – Lectures bibliques des dimanches C (A. Vanhoye) – Homélies pour l’année C (A. Brunot) – Guide Emmaüs des dimanches et Fêtes (JP Bagot) – Au service de la Parole (Bernard Prévost) – Pour célébrer l’Eucharistie (Feder et Gorius)
Cette homélie m’a confirmée dans la joie. Je trouve cette joie dans la prière, dans la louange et dans le travail bien fait.
C’est bientôt l’anniversaire du Seigneur. A moi d’être la plus disponible possible pour tous ceux que je côtoie !
Que devons-nous faire ? Cette question que les foules posent à Jean, s’adresse aussi à nous aujourd’hui. Nous savons Seigneur ce que nous devons faire pour te faire grandir en nous, malgré nos soucis, nos problèmes de santé, nos moments de déprime…c’est de nous ouvrir aux autres, de t’aimer dans les autres à une période de notre histoire où le monde va si mal, où la peur et l’inquiétude sont plus que jamais présentes.
Mais Sophonie nous annonce la délivrance. Pousse des cris de joie, fille de Sion ! “Tu n’as plus à craindre le malheur.
Quant à Paul, il nous invite à la joie : “Ne soyez inquiets de rien”; “Soyez toujours dans la joie”. Oui, soyons dans la joie malgré tout ce qui se passe autour de nous. Gardons confiance. Le Seigneur vient !
Avec Jean, préparons le chemin de la conversion, du pardon pour nous et pour nos frères éloignés de l’église, des sacrements; allons vers eux, soyons des prophètes, des missionnaires, invitons-les à accueillir la Bonne Nouvelle de ta Venue, Seigneur dans la joie.