Homélie du 4ème dimanche de l’Avent (20 décembre)
Abbé Jean Compazieu | 10 décembre 2015
Venez divin Messie
Textes bibliques : lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous font déjà entrer dans le mystère de Noël. Dans la première lecture, le prophète Michée s’adresse à un peuple humilié par ses ennemis. Il lui annonce le salut. Ce salut ne viendra pas d’une capitale orgueilleuse et pervertie. Il viendra d’un petit village de rien du tout. C’est ainsi que Dieu donne sa force à l’humble. C’est dans ses habitudes ; avec ce qui est petit et méprisé, il peut réaliser de grandes choses. Il ne fait pas appel aux sages et aux savants mais aux petits, aux humbles. C’est à eux qu’il s’adresse pour transmettre au monde les messages les plus importants (pensons à Bernadette de Lourdes, la plus ignorante de sa ville).
La lettre aux Hébreux nous apporte quelques précisions sur ce roi dont nous allons fêter la naissance. Il nous rejoint dans un monde atteint par le péché, la violence, la haine, la misère. Il vient à nous pour s’offrir lui-même et nous rendre capables de nous offrir dans l’amour. Il vient nous entraîner à vivre avec lui une vie inspirée par le dynamisme de l’amour. Noël c’est Dieu qui vient et qui se donne au monde. C’est la manifestation de l’amour qui ne fera que croître jusqu’à la victoire complète sur la mort et le péché.
Sur cette route de Noël, nous trouvons Marie. Elle vient de dire oui à l’ange Gabriel qui lui annonçait le projet de Dieu. Quand elle apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte, elle part à sa rencontre. Elle entreprend une longue marche de la Galilée jusqu’à en Judée. Quand nous lisons l’évangile de Saint Luc, nous découvrons que tout se passe aussi au cours de la montée de Jésus de la Galilée vers Jérusalem.
Ces précisions ne sont pas seulement géographiques. Tout au long de cette montée, Jésus enseigne à ses disciples ce que sera son pèlerinage humain : ce sera un chemin vers la gloire en passant par la souffrance. Comprenons bien : Jésus a commencé sa vie dans l’insécurité, loin de la maison de ses parents ; il nait dans une crèche. C’est le symbole du rejet par les chefs du peuple qui n’avaient pas de place pour lui. Dès le départ, tout commence sans une place pour lui dans la salle commune et tout se termine sans une place dans le cœur des hommes. Celui qui veut être disciple du Christ doit accepter cette insécurité. L’important c’est cette confiance totale à celui qui nous appelle à prendre notre croix et à le suivre.
L’Évangile de ce jour est un résumé de tout l’enseignement de Saint Luc. Nous y voyons Marie modèle de tout disciple qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique. Cette parole l’a poussée à sortir et à se mettre en route. Elle ne s’est pas contentée de savourer ce qui lui arrivait. El est partie pour se mettre au service de sa cousine Élisabeth. Cette joie qui vient de l’accueil de l’Esprit Saint est comme un feu qu’on ne peut garder pour soi. Quand nous entrons dans le projet de Dieu, notre vie est complètement bouleversée. Plus rien ne peut être comme avant.
C’est ainsi que Dieu visite Marie. C’est en elle et par elle qu’il visite le reste de l’humanité. Si nous l’appelons, elle accourt toujours vers nous. En ce jour, nous pouvons nous associer à l’émerveillement et à l’action de grâces d’Élisabeth : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Oui, Marie vient à nous avec Jésus. À l’approche de Noël, elle nous invite à l’accueillir et à faire « tout ce qu’il nous dira. » Le même Jésus nous pousse, nous aussi, à aller vers les autres. Avec Jésus et Marie, nos visites deviennent des « visitations ». Cette bonne nouvelle doit nous remplir de joie.
Le message de Noël c’est précisément la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux personnes seules. Noël c’est Jésus qui est venu et qui vient pour sauver l’humanité. C’est en lui que nous trouvons la joie, la paix et l’amour. Noël c’est le commencement du don de Dieu. C’est de cette grande espérance que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. En ce jour, nous pouvons supplier le Christ notre sauveur : « Toi qui est lumière, toi qui est l’amour, mets à nos ténèbres ton esprit d’amour. »
Sources : revues Signes et feu nouveau – homélies d’Armand Veilleux – pour la célébration de l’eucharistie (Feder et Gorius) – homélies pour l’année C (Amédée Brunot)
Merci pour cette homélie qui a bien démontré le rôle de Marie. Bon Avent à tous et efforçons nous de partager !
Je voudrais moi aussi vous remercier pour cette homélie qui me plait ^sur la nature même de la relation divine à l”humanité ; une relation pleine d’humilité.
Merci de nous faire découvrir le grand parcours vertical et horizontal de la Miséricorde: celle de Dieu à l’homme et celle de l’homme à son semblable.
Dieu vient nous visiter sous les traits d’un petit enfant. La Parole s’est faite chair. Elle s’est incarnée dans le sein d’une vierge. Le récit de la visitation nous invite à reconnaître l’accomplissement des promesses de Dieu. et Marie nous en donne l’exemple. Michée, lui aussi nous parle de naissance proche, de paix et de bonheur; il nous annonce la naissance d’un berger, qui sera le berger de tous les peuples. Ce berger qui sera aussi l’agneau. A travers les générations se maniferste la permanence de l’amour de Dieu pour l’humanité, dont il veut le salut. Le don de la vie prend corps dans la personne même du Fils qui réalise les promesses faites par les prophètes et célébrées par le chant des psaumes : “Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps”. En prenant notre chair, le Fils vient se substituer aux sacrifices d’expiation : il vient personnellement accomplir la volonté du Père; il n’y a que Lui qui peut réaliser pleinement ce projet d’amour.
L’ancien et le nouveau se rencontrent, ils ne s’opposent pas, ils s’accueillent l’un, l’autre comme les deux femmes, Marie et Elisabeth.
Le Seigneur vient; le jour de l’enfantement approche, avec la Vierge, portons l’Enfant dans notre coeur.