16ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 12 juillet 2009Lectures bibliques : Lire
Jésus venait d’envoyer ses apôtres en mission pour continuer ce que lui-même faisait, appeler à la conversion, chasser les démons et guérir les malades. Quelques temps plus tard, ils reviennent auprès de lui pour lui rendre compte de ce qu’ils viennent de vivre. Nous aussi, chaque dimanche, nous nous réunissons auprès du Seigneur. Nous sommes invités, tout comme les apôtres, à lui apporter ce que nous avons fait pendant la semaine. Nous sommes là pour parler avec lui, lui dire notre merci et aussi, attendre de nouvelles consignes.
C’est Jésus lui-même qui nous interpelle : “Venez à l’écart et reposez-vous un peu.” Observant ses apôtres, il remarque qu’ils sont débordés et accablés de fatigue. Il veut leur procurer un peu de repos. Certains ont pu dire que ce passage que c’était “l’institution évangélique des vacances”. Mais le plus important est ailleurs : Les apôtres sont invités à se retirer loin de la foule. Ce n’est pas une fuite que Jésus leur propose mais un temps de ressourcement pour mieux servir la foule. Lui-même se retirait souvent dans un endroit désert pour être en cœur à cœur avec le Père. Il y passait parfois des nuits entières. C’est là qu’il puisait la force de s’arracher à la tentation de s’installer.
“Venez à l’écart et reposez-vous un peu.” La célébration Eucharistique est donc un moment de repos auprès du Seigneur. Loin de nos soucis et de nos travaux de chaque jour, nous pouvons nous reposer auprès de lui et refaire nos forces. Rendons grâce à Dieu pour la joie de cette rencontre et pour ce temps de repos auprès de lui. Dans le contexte trépident de notre monde, ce n’est pas un luxe de se réserver un peu de temps pour soi. La qualité de notre vie spirituelle, en particulier celle de notre attention et de notre disponibilité aux autres, s’en trouvera renouvelée.
C’est important car les besoins sont immenses : “En débarquant, Jésus vit une foule immense. Il fut saisi de pitié envers eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger”. Cette grande foule qui vient de partout, c’est l’humanité entière, celle de son temps et celle de maintenant. Aujourd’hui comme autrefois, les gens sont comme des brebis sans berger. Ils auraient dû être protégés par des chefs conscients de leurs responsabilités du bien commun. Mais ces derniers se comportent comme des charlatans bien plus préoccupés de leurs intérêts personnels que par ceux de leur peuple. Les principales victimes de cette situation, ce sont les plus petits, les plus pauvres, des gens sans méfiance.
Or, ce sont eux qui attirent l’attention de Jésus et sa pitié. Son cœur est remué devant leurs misères. Il est comme le cœur d’une mère devant la souffrance de son enfant. Aussi, prend-il le temps de les instruire longuement parce qu’il les aime. Il connaît mieux que personne le mépris dont ils sont victimes. Alors, il prend tout son temps pour leur révéler leur dignité d’hommes et de femmes. Il ne permet pas qu’on abuse de leur confiance, qu’on les méprise, qu’on les égare ni qu’on les divise. A chaque messe, le même Christ est là pour nous manifester sa tendresse. Il nous instruit et nous réconforte par le Pain de Vie. Il sait l’importance de la Parole de Dieu, son impact dans nos vies, sa puissance de conversion, de force et de Lumière.
Prêtres, religieux et laïcs, nous sommes ensemble responsables de cette immense prédication, de cet universel témoignage. Nous avons conscience de nos faiblesses. Nous savons que cette mission dépasse nos possibilités humaines. Mais si le Seigneur nous appelle à lui c’est pour refaire nos forces, nous ressourcer. Il nous envoie vers les foules de notre temps, en particulier les plus petits, ceux et celles qui sont avides de justice et de paix.
Mais le principal travail, c’est le Seigneur lui-même qui le fait. Il nous précède dans le cœur de tous ceux et celles qu’il met sur notre route. Dans ce monde souvent désemparé et déboussolé, nous sommes tous envoyés pour témoigner de la tendresse de Dieu. Il ne nous est pas demandé de faire croire mais de dire, d’annoncer cet amour passionné de Dieu auprès de tous ceux et celles qu’il met sur notre route. Soyons des messagers porteurs de joie et d’espérance. En ce jour, nous prions le Seigneur de mettre en nous cette tendresse et cette pitié envers les brebis sans berger d’aujourd’hui.
D’après diverses sources
Père Jean, tout d’abord je voudrais te remercier pour le cadeau des CD contenant les chapelets. Ils me servent énormément. En effet, je ne peux pas écouter mes chapelets le matin à 8 H 30 sur RADIO ESPERANCE car Henri ne les supporte pas. Alors, j’écoute tes CD dans la journée. Ils me servent aussi chaque soir car sur RADIO ESPERANCE ils diffusent des sessions au lieu du chapelet habituel. Vraiment, ces CD sont les bienvenus !!!
Bien sûr, chaque dimanche, je viens au Seigneur avec ce que j’ai fait dans la semaine. Mais je n’ai qu’un seul talent et j’essaie de ne pas l’enfouir dans la terre. J’essaie de maintenir un contact excellent avec tous mes voisins qui me le rendent bien. Et chaque personne que je côtoie chaque jour a droit à mes paroles et gestes les plus sincères.
Par contre, il faut que je fasse davantage et CHAQUE SOIR, mon examen de conscience. J’ai un peu tendance à l’oublier. D’autre part, Henri est en vacances et il m’emmène dans un tourbillon d’activités et de voyages. Par exemple, jeudi nous sommes allés voir ma Maman qui va sur ses 91 ans dans sa Maison de Retraite et j’invite chacun à prier pour elle car elle ne peut plus recevoir de visites tellement elle souffre. ALORS, PERE JEAN, je te la confie !! Ne l’oublie pas dans tes prières, s’il te plaît
C’est vrai que le Seigneur se retirait souvent pour être en coeur à coeur avec Dieu. Chaque jour, je me ménage moi aussi un moment où je puis être seule pour me ressourcer. Je lis une revue chrétienne dans le calme et le silence et cela me fait grand bien !!
J’ai vraiment de la chance : je ne suis plus une brebis sans berger. Le Seigneur est très souvent avec moi : il m’aide dans mes diverses tâches d’une part, et chaque fois que je dois faire un choix difficile, je me pose la question suivante : ” QUE FERAIT LE SEIGNEUR A MA PLACE ?” et je le fais autant que possible.
Je sais que le Seigneur fait le principal travail d’évangélisation à ma place. Henri a d’ailleurs dit à Fanny et à Renée lors de notre rencontre, que la foi me faisait grand bien. Je suis prête à en témoigner car désormais ma vie ne se passe plus dans les ténèbres mais dans la LUMIERE.
BONNES VACANCES A TOUS !! PENSEZ AU SEIGNEUR, vous le rendrez heureux et vous serez dans la joie.
Christiane
De la part du Père RD (Dominicain)
16ème dimanche – année B – 19 juillet 2009 – Evangile selon Marc 6, 30 – 34
Pas de repos pour l’Evangile
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Belle pagaille autour de Jésus: les hommes qu’il avait envoyés en mission quelques semaines auparavant reviennent les uns après les autres et racontent ce qu’ils ont vécu pendant ces voyages.
Après leur mission, les Apôtres se réunissent auprès de Jésus et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné.
Jésus est le cœur battant de son Eglise missionnaire: c’est lui qui envoie, qui apprend les méthodes, qui transmet ses pouvoirs et c’est autour de lui que les envoyés doivent se recentrer pour rendre des comptes.
Le message a été proclamé, il est devenu acte; à présent il devient récit.
Première leçon de ce jour: si une paroisse se renferme sur elle-même et sur ses petites activités (le nombre de baptêmes et de communions, l’organisation de pèlerinages), s’il n’y a pas communication des événements d’Eglise, il ne faut pas s’étonner qu’elle n’intéresse plus.
Une cellule chrétienne n’a de sens qu’insérée dans l’immense réseau mondial, dans l’effort missionnaire incessant. Qui est au courant des récents massacres de nos frères chrétiens au Pakistan, en Inde, en Irak ? Jamais dans l’histoire de l’Eglise, il n’y a eu autant de martyrs: où en parle-t-on ?
La foi chrétienne se joue dans l’histoire: une foi qui ne se dit pas dans les faits devient une idéologie ou se dissout dans une piété désincarnée.
Jésus leur dit: ” Venez à l’écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu”. De fait les arrivants et les partants étaient si nombreux qu’on n’avait même pas le temps de manger.
Les apôtres sont émerveillés par ce qu’ils ont accompli: cela dépassait tellement leurs propres capacités ! Mais cela n’alla pas sans mal. Ici, accueil chaleureux, guérisons de malades, enthousiasme du village; là, combien de refus, de sarcasmes, de coups, combien d’heures le ventre creux, de nuits à la belle étoile ?…Mais que de choses à raconter, que d’expériences à partager ! 2ème leçon: savons-nous écouter le frère qui explique son travail ? N’y a-t-il pas parfois de la jalousie ?
En tout cas, à présent, l’agitation est telle que les missionnaires n’ont même pas le temps de se restaurer. 3ème leçon: Jésus n’a jamais fixé de programme de jeûne, de périodes de renoncements. Des événements imprévus bousculent les prévisions, des importuns surgissent tout à coup qui chahutent les projets élaborés. L’ascèse ne s’inscrit pas dans un planning: elle s’improvise dans la bousculade des relations.
Jésus remarque que ses disciples sont recrus de fatigue: un temps de repos à l’écart de la foule est nécessaire.
Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart.
Les gens les virent s’éloigner et beaucoup les reconnurent. Alors à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
Pas de chance ! A nouveau les gens torpillent le projet de vacances. Car l’effervescence populaire grandit au fur et à mesure que l’on découvre l’ampleur du mouvement qui est en train de naître dans ce coin de Galilée.
De la rive, les gens observent la barque et suivent le long du rivage. Les apôtres, et Jésus, ne sont-ils pas en train d’apprendre qu’ils doivent “se laisser manger” par les gens ? La suite va montrer le sens réel de cette expression.
En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger.
Les apôtres ont dû râler sec ! Je les imagine hurlant à la foule: ” Rentrez chez vous ! Laissez-nous tranquilles! On part en vacances !…”.
Mais Jésus, lui, a une tout autre réaction et il faut la souligner car elle est capitale: il voit la foule…et il est – non pas “saisi de pitié” selon la traduction officielle car la pitié connote souvent une émotion marquée de condescendance – mais “étreint aux entrailles”. Le verbe vient de l’hébreu “rehem” qui signifie “matrice” et, dans les 4 évangiles, il est strictement réservé à Dieu et à Jésus.
Choc de tout l’être comme celui d’une mère bouleversée devant le fruit dévasté de sa chair. Côté féminin, maternel de Jésus.
Et qu’est-ce qui provoque cette compassion ? :
“ils sont comme des brebis sans berger”.
En ce pays et en ce temps-là, avec la rareté des sources, la pauvreté des pâtures et la fréquence des prédateurs, les brebis ne doivent leur salut qu’à leur BERGER ! Lui seul peut les tenir groupées, les conduire aux sources vives, les défendre contre toute agression.
Jésus perçoit que le grand malheur des hommes est de ne pas avoir de vrai guide ! Leurs chefs ( rois, hommes politiques, leaders religieux ) défaillent, ne réalisent pas leur tâche, ne secourent pas les plus faibles, favorisent les plus forts, et même souvent aggravent les divisions. Même ses apôtres, tout fiers de leurs exploits, n’ont pas réussi à UNIR les hommes !
Jésus se présente comme LE VRAI BERGER, celui que les Ecritures annonçaient:
” Parole du Seigneur: misérables bergers qui laissent périr et se disperser les brebis de mon pâturage ! A cause de vous, mes brebis se sont égarées et dispersées ! Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis..Je les ramènerai dans leurs pâturages…
Voici venir des jours où je donnerai à David un Germe juste: il règnera en vrai Roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice…Voici le nom qu’on lui donnera: “Le Seigneur est notre justice”
( Prophète Jérémie, chap. 23 = 1ère lecture de ce jour )
Formidable promesse et avec quelle ambigüité ! Après l’échec général des rois et des prêtres ( c.à.d. de la politique et du culte), DIEU lui-même promet de venir comme guide du peuple…Mais en même temps ce Guide sera le descendant de David. Nous retrouvons la fameuse question, fil rouge de l’évangile de Marc: ” QUI DONC EST JESUS ?”. Réponse: l’homme de Nazareth. Certes- mais encore ???…….
Jésus renonce à ses vacances, à son pique-nique avec ses disciples. Les divisions, les brutalités, les déchirements des familles, les jeunes conduits au précipice, l’isolement des victimes: tout cela le bouleverse, le chavire, le pousse à l’action immédiate. Comment unir les hommes ? comment remédier à la vie absurde ? : PAR SA PAROLE , l’ EVANGILE
Alors il se mit à les instruire longuement
( traduction T.O.B.: “il se mit à leur enseigner beaucoup de choses” ).
La Parole de Jésus est joie de la Bonne Nouvelle parce qu’elle guérit nos inimitiés, apaise nos ressentiments, nous unit dans le Cœur d’amour de Dieu. Il nous faut, encore et toujours, ECOUTER L’EVANGILE.
La Parole de Jésus fait un peuple, crée une Eglise universelle. Des foules aujourd’hui meurent parce que, saoules de bavardages creux, matraquées par des slogans menteurs, elles n’entendent pas le Joyeux Message.
De Michel Houyoux
Comme le Seigneur a fait les jours et les nuits pour le travail et le repos, ainsi nous devons nous réserver des moments de repos pour reprendre haleine… Le Seigneur nous offre un jour par semaine pour l’honorer en même temps que pour nous reposer de tout ce qui nous incombe au long de la semaine. Le repos du dimanche est vraiment une volonté de Dieu qui nous est présentée pour notre plus grand bien, même physique. Que de gens se ruinent en ne se donnant jamais de repos ! Que d’enfants pourraient accuser leurs parents de ne jamais s’occuper d’eux pour leur manifester de l’AMOUR… Bien sûr, on dit que le travail qu’on accomplit à outrance est en vue de procurer aux enfants un mieux-être, des vacances plus longues et plus au loin, peut-être aussi pour les munir de tout ce qui leur fait envie… On oublie trop facilement que ce dont les enfants ont le plus besoin, c’est une attention affective, des marques de tendresse et de compréhension. Pour leur donner cet essentiel, il faut prendre le temps de se reposer et de jouir de leur éveil à la vie. Et pour notre vie spirituelle la PRIÈRE est indispensable.
À l’écart, dans la solitude reposez-vous ! Quelle est ma part de calme que je mets volontairement dans mes journées, dans mes semaines ? Comment je passe mes vacances ? Profitons de nos vacances pour nous retremper par la lecture et la prière dans l’intimité du Christ sauveur.
Homélie de Michel Houyoux, diacre
Les apôtres reviennent de leur tournée apostolique et se réunissent auprès de Jésus à qui ils font un compte rendu détaillé de leur action et de leur enseignement. Ils ont fait l’expérience de la force de l’Évangile mais surtout ils ont expérimenté les résistances, les refus, l’indifférence…
Lire la suite sur son blog
Pere Jean, un tres grand merci pour cette profonde homelie a nous presentee, homelie a laquelle viennent s’ajouter celle du pere domincain ainsi que celle du diacre Michelle. Ensemble, elles forment une mine inepuisable pour la nourriture spirituelle de ce dimanche. J’y retrouve les idees qui m’ont hante la tete lors de ma meditation personnelle au cours delaquelle je me suis prepare pour etre a l’ecart avec le Seigneur ce dimanche. Voila pourquoi je n’y ajouterais pas grand chose. Par contre, s’il est une chose a ajouter, ce serait plutot le lien que j’etablis entre “le venez a l’ecart et reposez un peu” et “l’annee dite sacerdotale” que le saint pere a decretee depuis le mois passe. Cette annee sacerdotale n’est rien d’autre que ce venez a l’ecart et reposez-vous un peu adresse aux hommes de Dieu et missionnaires de l’Evangile que nous sommes. Parfois nous sommes tombes sciemment ou pas dans un laisser-aller. Nous sommes devenus pretres carrieristes, pretres d’autel, pretres de reunions ou conseils paroissiaux, pretres surcharges, preoccupes a administrer les sacrements. On prepare les autres sans nous preparez nous-memes. Comme consequence, nous avons oublie de prendre un peu de temps a l’ecart, pour nous ressourcer aupres du Seigneur afin de mieux servir la foule. A l’occasion de cette annee sacerdotale, je porte en moi la conviction que l’Evangile de ce dimanche s’adresse particulierement en nous, et ce, sans exclure le fait que tous sont concernes. Nous nous devons de repondre a cette invitation de Jesus tout au long de ces 12 mois qui nous sont accordes. Tout en continuant de nous occuper de de la foule, nous devons laisser le Seigneur travailler en nous et s’occuper a travers nous de cette foule qui vit sans berger meme aujourd’hui. Pour cela, nous devons prier les uns pour les autres, et compter sur l’intercession de nos freres et soeurs fideles du Seigneur, afin qu’il nous soit accorder la grace de repondre positivement a cette invition qui va se repeter chaque jour pendant les 12 mois qui sont devant nous. Encore une fois grand merci pour ce profond partage.
« L’année sacerdotale » voulue par notre Pape Benoît XVI, avec raison, a le projet de susciter chez les prêtres un regain de sainteté et chez tous les chrétiens l’estime et la grandeur du sacerdoce qui leur est confié. Précédemment l’année St Paul, avec le témoignage de celui qui a donné sa vie au Seigneur, nous a fait écouter l’essentiel de son message auprès des païens centré sur Jésus Christ. Il est le seul chemin pour se réconcilier avec Dieu et parvenir à son Royaume où l’amour sera le lien éternel avec le Seigneur et toute l’humanité elle-même réconciliée.
La célébration de ce dimanche peut aiguiser notre regard sur la mission sacerdotale et sur ceux qui sont chargés en premier de l’assurer.
Avec le prophète Jérémie (1ère lecture) la Parole de Dieu est d’abord une condamnation des mauvais pasteurs dans le peuple d’Israël. Par leur mauvaise manière d’agir « les brebis se sont égarées et dispersées ». C’est aussi le risque couru dans l’Eglise d’aujourd’hui par certains prêtres infidèles au Seigneur et à leur engagement.
Jérémie, rapportant la parole de Dieu, annonce alors la décision du Seigneur de prendre lui-même la mission confiée aux pasteurs. Il le fera avec un descendant de David, successeur qui sera un « vrai roi », exerçant « le droit et la justice ».
Le psaume 22 donne déjà une conclusion : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien » et un cri d’espérance : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal » (suggérée la résurrection) ; « j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours », c’est à dire toujours.
St Paul (2ème lecture), à la suite en quelque sorte du prophète Jérémie, donne des précisions. Le roi attendu n’est autre que Jésus Christ. Ceux qui autrefois « étaient loin du Dieu de l’Alliance », il les a rapprochés des païens pour constituer « un seul peuple », « proches par le sang du Christ ». Il a fait tomber « ce qui les séparait, le mur de la haine ». Par Lui s’opère la paix et la réconciliation avec Dieu « en un seul Homme nouveau », « dans un seul Esprit », qui n’est autre que l’Esprit Saint, Esprit d’amour.
Comme dans l’Ancien Testament où Dieu s’était choisit des envoyés, le Christ Jésus va désigner des Apôtres pour bâtir son peuple, peuple de Dieu, de prophètes et de rois appelés à partager sa gloire éternelle.
L’Evangile (Marc 6, 30-34) signale qu’après leur formation d’environ trois ans, il les envoie en mission, deux par deux, comme en apprentissage. Dans la lecture d’aujourd’hui il les réunit pour un rapport de « tout ce qu’ils ont fait et enseigné ». Sachant qu’ils se sont dépensés fortement dans leur mission il leur dit donc : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez vous un peu ». Ils ont beau partir en barque avec Jésus dans un lieu désert, une grande foule s’est précipitée vers le lieu où ils débarquent. En voyant cette foule « Jésus fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors il se mit à les instruire longuement ».
A l’imitation de Jésus ce fut la tâche des Apôtres de continuer à enseigner les foules et chacun en particulier. A l’imitation aussi de St Paul ils le firent vraiment jusqu’au don de leur vie. La tâche des prêtres maintenant contient les mêmes devoirs, d’enseignement et de témoignage avec ceux de travailler à bâtir des communautés vivantes, unies au Christ, et de fraternité universelle. Ce n’est pas mission facile. Avec le Christ qui leur est présent, son Esprit qui les éclaire, n’est-elle pas mission exaltante pour les prêtres d’aujourd’hui ? L’amour dans la vérité nous le fait percevoir et nous trace une conduite de vie, où déjà par la prière, nous demanderons au Seigneur des vocations saintes et nombreuses.