Homélie du Mercredi des Cendres (10 février)
Abbé Jean Compazieu | 1 février 2016Revenez à moi de tout votre cœur
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Le carême qui s’ouvre aujourd’hui est le temps de la miséricorde. Ce temps nous est offert pour retrouver le chemin de l’alliance. C’est un temps favorable pour nous laisser réconcilier et renouveler par la tendresse du Père. Son amour miséricordieux ne demande qu’à revenir purifier nos cœurs.
En cette année de la miséricorde, la première démarche qui nous est demandée c’est de nous réunir en assemblée liturgique et de laisser retentir en nous l’appel de Dieu : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Première lecture). Et dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous dit : “c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous vous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.” Cet appel s’adresse à chacun de nous quelque soit notre âge. Le plus important n’est pas d’abord de prendre conscience de notre péché ; c’est surtout de reconnaître que le cœur de Dieu est toujours prêt à pardonner. C’est aussi de découvrir que nos fautes sont contre témoignage aux yeux des incroyants : « Où est-il donc que leur Dieu puisqu’ils ne sont pas meilleurs que les autres ? »
Au cours de ce carême, nous sommes donc invités à recentrer notre vie sur Dieu. C’est lui qui prend l’initiative d’appeler à la conversion. Nous serons également invités à renouveler notre regard sur nous-mêmes pour discerner notre péché. Mais le plus important, en cette année de la miséricorde, c’est de renouveler notre regard sur Dieu, c’est de lui redonner toute sa place, le laisser venir à nous, le laisser nous parler, le laisser nous révélait son visage de miséricorde. Comprenons bien : le vrai Dieu est miséricorde ; il ne sait pas être autre chose.
Dans la seconde lecture, c’est Paul nous appelle de manière pressante à la réconciliation au nom de Jésus Christ. Mais il précise que cette œuvre de réconciliation est déjà réalisée en Jésus. Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous a réconcilié avec son Père. Lui qui était sans péché, il est devenu tellement solidaire des hommes pécheurs qu’il a été identifié au péché. C’est une grâce extraordinaire déjà obtenue. C’est pour cette raison que l’apôtre nous supplie de ne pas laisser sans effet cette grâce reçue de Dieu. Entrer en carême c’est choisir de laisser le Christ Sauveur guérir en nous ce qui a besoin d’être guéri, c’est laisser se développer en nous les fruits de cette réconciliation de Dieu à l’initiative.
L’Évangile nous montre ce que doit être la vraie conversion. Celle-ci doit toujours être concrète et incarnée. Pour nous aider à comprendre son appel, Jésus reprend trois pratiques juives : l’aumône, la prière et le jeûne. Il ne les supprime pas ; bien au contraire, il est important de nous y engager pleinement et sincèrement. Mais cela doit se pratiquer discrètement, sous le regard du Père, et non en vue de paraître.
La prière nous met en relation personnelle avec Dieu. Elle est essentielle pour notre vie chrétienne, en particulier tout au long de ce carême. Mais Jésus nous demande de ne pas être obsédés par le désir d’être remarqués des autres.
L’aumône, le partage, l’engagement pour la justice, l’attention aux plus pauvres, tout cela est important ; cela constitue le vrai jeûne qui plaît à Dieu. Mais pour Jésus, il vaut mieux que notre main gauche ignore ce que donne notre main droite ; le Père voit ce que nous faisons dans le secret.
En commençant ce temps du carême, laissons-nous toucher par cet amour miséricordieux de notre Dieu. Et demandons-lui la grâce d’entrer chaque jour en vérité dans une démarche de conversion qui nous engage tout entier. Reconnaissons avec humilité que nous avons besoin du Christ Sauveur.
Père, tu vois dans le secret de mon cœur : ma bonne volonté tout autant que mes faiblesses. Pendant ce carême, fait triompher le meilleur de moi-même.
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Sources : revue Feu nouveau – Michel des dimanches et fêtes de trois années – Célébrons le dimanche Assemblée de la Parole de la Parole dimanches et fêtes année C.
J’ai lu deux fois cette homélie pour bien m’en imprégner car elle est claire et elle n’énonce que des vérités.
Seigneur, je t’en supplie, fait ressortir le meilleur de moi-même tout au long de l’année.
Mercredi des Cendres, aujourd’hui commence le temps béni qui nous conduit à Pâques.
Nous sommes invités à devenir des hommes nouveaux, à nous tourner vers Dieu.
“C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut”. Le prophète Joël invite le peuple à délaisser ses pratiques extérieures pour manifester une attitude véritablement spirituelle en déchirant son coeur et non ses vêtements.Tous sont concernés. Nous sommes invités à convertir notre regard sur Dieu, à le contempler, à l’adorer, lui qui est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour. Lui qui “voit dans le secret” au-delà des apparences. Convertissons le regard que nous portons sur Dieu et sur nos frères.
Convertissons-nous et croyons à la bonne nouvelle.
Ce soir, nous avons eu une belle messe, bien priante; nous avons reçu les cendres dans nos mains tout en écoutant un joli texte :
Mes mains
Couvertes de cendres,
Marquées de mon péché et de choses ratées
Devant toi, Seigneur, je les ouvre,
Pour qu’elles redeviennent capables de construire
Et pour que tu en ôtes la saleté.
Mes mains,
Crispées sur mes possessions
Et mes idées toutes faites,
Devant toi, Seigneur, je les ouvre,
Pour qu’elles laissent échapper mes trésors.
Mes mains,
Prêtes à lacérer et à blesser
Devant toi, Seigneur, je les ouvre
Pour qu’elles redeviennent capables de caresser.
Mes mains,
Fermées comme des poings
De haine et de violence
Devant toi, Seigneur, je les ouvre :
Tu y déposes ta tendresse.
Mes mains,
Se séparant de leur péché,
Devant toi, Seigneur, je les ouvre :
J’attends ton pardon.