Homélie du 19ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 22 juillet 2016
Textes bibliques : Lire
En ce mois d’août, les lectures bibliques nous invitent à méditer sur l’attente de la venue du Seigneur. Nous ne devons jamais oublier qu’il est toujours fidèle à ses promesses. Cette bonne nouvelle, nous la trouvons tout au long de la Bible. Elle doit être pour chacun de nous source d’espérance et de joie.
Pour comprendre la 1ère lecture, il faut se rappeler qu’autrefois, les Hébreux étaient esclaves en Egypte. Dieu les a fait “passer” vers la terre de liberté. La Pâque, c’est précisément ce passage de la mort à la vie. D’un côté, nous avons le sort des Hébreux : ils sont libérés, ils quittent la terre où ils étaient esclaves. Face à eux, c’est le sort dramatique des Egyptiens et du pharaon : leur violence s’est retournée contre eux ; le pouvoir oppresseur les a entraînés vers la mort. En faisant le choix de la violence et de l’oppression, ils ont provoqué eux-mêmes leur mort. Toutes les dictatures finissent ainsi.
La bonne nouvelle, c’est cette révélation de Dieu libérateur. Désormais, son peuple sera celui de la nuit pascale en marche vers la lumière. Ce texte du livre de la Sagesse a été écrit bien plus tard pour des croyants tentés par le doute. En leur rappelant les merveilles que Dieu a accomplies dans les temps anciens, il veut raviver leur espérance. Les croyants ne doivent jamais perdre de vue le but de leur vie. La joie finira par l’emporter sur la peur. La vie vaincra la mort.
La lettre aux Hébreux (2ème lecture) se présente précisément comme un éloge de la foi des patriarches. Ces ancêtres sont un exemple pour les croyants. “La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître ce que l’on ne voit pas”. Tous les grands personnages d’Israël ont été portés par cette foi. Ils étaient “tirés en avant pour un avenir mal connu”. Avec le Christ, nous sommes des voyageurs à la recherche d’une patrie. Lui-même nous a dit qu’il est “le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va au Père sans passer par lui. C’est là une bonne nouvelle qui doit raviver la foi des croyants affrontés au doute, à l’indifférence et à la persécution.
Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous recommande de rester à “l’heure de Dieu”. Il insiste très fortement sur trois attitudes absolument essentielles : veiller, se tenir prêts et servir. Ce sont là trois verbes bien connus qui risquent d’être dévalués. Pour comprendre cet Évangile, il faut connaître la situation des premiers chrétiens. Saint Luc a écrit son Évangile après Pâques. Il s’adresse à des chrétiens affrontés au doute. Ces derniers ont entendu dire que le Seigneur doit revenir dans la gloire pour nous emmener dans son Royaume. Or le temps passe et rien ne vient. Certains se demandent s’ils ne se seraient pas trompés.
C’est là qu’il nous faut réentendre la réponse de Jésus. Il nous faut surtout la comprendre dans le contexte d’aujourd’hui. “VEILLEZ !” Oui, nous devons veiller sur nos mots, nos regards, nos gestes de tous les jours, nos lectures, nos loisirs… Nous connaissons les dégâts provoqués par une parole malveillante, un regard accusateur ou indifférent, un refus de tendre la main ou de serrer dans ses bras un malade en grande souffrance. Le veilleur c’est celui qui se tient debout.
“Tenez-vous prêts” nous dit encore Jésus. Il s’agit de se tenir prêts pour aller de l’avant, pour sortir de la routine et des habitudes. Le risque est toujours de dire : “On a toujours fait comme ça !” Il nous faut accepter que l’Esprit Saint nous sorte de notre confort et nous conduise sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Le pape François nous invite à aller vers les “périphéries”, celles du chômage, celles de la solitude, celles des malades abandonnés par leur famille, celles des migrants qui n’ont plus rien et qui vivent parfois sans leurs enfants.
Troisième consigne : “Restez en tenue de service !” Servir c’est le contraire de dominer. Rappelons-nous du geste de Jésus au soir du Jeudi Saint : il s’est agenouillé devant ses disciples pour leur laver les pieds. Il s’est toujours refusé de répondre à ceux qui voulaient le faire roi à la manière des hommes. Il nous apprend à servir sans prendre la place des autres, sans décider à leur place. C’est important pour nous dans nos familles, au travail, dans nos associations. Nous avons facilement des bonnes raisons de penser que nous savons mieux ce qui est bon pour l’autre. Le serviteur fidèle n’est pas celui qui s’impose mais celui qui s’efface pour permettre à l’autre de grandir.
L’Eucharistie est vraiment le moment où “Dieu est là pour nous servir, pour nous faire passer à table”. C’est l’heure où le Fils de l’Homme est glorifié. Seigneur Jésus, tu nous promets un avenir de joie et de lumière auprès de toi. Garde-nous vigilants dans l’espérance, ouverts et accueillants aux signes de l’Esprit Saint. Alors ta venue, loin de nous surprendre, sera notre bonheur pour les siècles des siècles. Amen
Télécharger : Homélie du 19ème dimanche du temps ordinaire
Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), Semainier chrétien
Bonjour
Je ne sais pas si tous ont reçu cette homélie. Je ne suis pas chez moi et j’ai eu quelques petits problèmes
Je vous souhaite un bon été.
P. Jean
Je l’ai bien reçue, merci. J’espère que tout va bien pour vous. Bon été aussi.
Marie Jeanne
Bonjour
Merci Abbé, je l’ai reçue l’homélie du 19éme dimanche du temps ordinaire.
Passé un bon été
En ces heures tragiques que connaît notre pays et notre Église, je ne puis m’empêcher de vous adresser ces quelques mots qui, je l’espère, mettront un peu de baume sur votre cœur.
Le père Hamel a été tué tandis qu’il célébrait la messe.
Vous le savez, pour tout catholique en général, et pour chaque prêtre en particulier, la messe est le moment culminant de la journée. Le prêtre a cet insigne pouvoir de faire descendre Dieu sur terre.
Si Jésus Christ a décidé de venir sur nos autels, c’est pour nous sauver. Il vient témoigner de l’amour de son Père pour les hommes, qui va jusqu’à livrer son Fils unique pour leur apporter la paix, la libération, la communion des hommes et des femmes entre eux.
C’est donc au cours de cette manifestation d’amour de Dieu qu’un prêtre a été assassiné. Si ce geste crée une telle horreur chez l’ensemble de nos concitoyens, fussent-ils non croyants, c’est peut-être parce qu’ils ressentent, au fond d’eux-mêmes, que tuer un prêtre pendant qu’il célèbre la messe, c’est tuer la paix ; c’est s’attaquer à l’humanité.
Quelle réaction adopter ? Condamner ? Se révolter ?
Non. Nous allons prier Dieu pour qu’il accueille ce prêtre, martyre de la foi. Nous allons lui demander de rendre la paix et la sérénité aux personnes qui ont été témoins des faits. Et nous allons, enfin, le supplier de réconforter les Français qui se sont sentis agressés, afin qu’ils ne se laissent pas envahir par la colère.
Et nous prierons aussi pour les assassins, comme nous le demanderait sans doute le Père Hamel, et comme le fit Jésus Christ pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Mgr Pontier, président de la conférence des évêques de France, nous a appelés à jeûner, aujourd’hui : le jeûne, c’est la prière du corps.
Enfin, à quelques jours de la fête de saint Jean-Marie Vianney, patron de tous les curés de l’univers, je confie à votre prière tous les prêtres de l’Église catholique. Qu’ils aiment leur sacerdoce, qu’ils aiment la messe, et qu’ils soient prêts à rendre compte de l’espérance qui est en eux jusqu’au bout.
Abbé Pierre Jourdan
Merci cher confrère pour votre mot que je viens de lire et un grand merci pour vos homélies qui m,inspirent beaucoup!
Père José mbianshu,msc
Kinshasa
Merci
Les textes de dix-neuvième dimanche sont une invitation claire à considérer la foi comme source de joie; pourtant pour nos communautés chrétiennes les temps sont difficiles. La diminution des effectifs et l’indifférence de la société les désorientent. Alors se pose
la question de la foi et du retour à l’essentiel. Le Seigneur nous a dit dans (Lc 18,8) : “Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur cette terre ?”
En relisant l’histoire des patriarches pour nous, les deux premières lectures invitent le croyant à rejoindre la suite des ancêtres dans la foi, ceux qui ont toujours marché les yeux fixés sur l’avenir. Abraham partit sans savoir où il allait; Tous les autres ont mis leur espérance dans l’invisible, estimant qu’ils n’étaient sur cette terre, que des étrangers et des voyageurs.
Comme les Hébreux libérés de l’esclavage, nous sommes dans une condition toute nouvelle, “en tenue de service, attendant le retour du Maître” qui peu venir à tout instant, comme un voleur.Gardons nos lampes allumées pour accueillir le Fils de l’homme quand il viendra.
Nous célébrons sans cesse la Pâque, en nous tenant prêts pour accueillir celui qui donne la Vie. L’Esprit qui procède du Père et du Fils.