Homélie du 31ème dimanche du Temps ordinaire (30 octobre)(30 octobre 2016)
Abbé Jean Compazieu | 21 octobre 2016
“ZACHÉE, DESCEND DE TON ARBRE…”
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Les trois lectures de ce dimanche évoquent un Dieu qui fait justice. C’est ce qui arrive au pauvre qui crie vers lui. La première lecture est une prière de reconnaissance, une hymne adressée au Dieu créateur. Dieu n’a jamais cessé d’aimer et d’accompagner son peuple. Il l’a libéré gratuitement et sans mérite de sa part. Bien sûr, il est hors de question d’avoir peur d’un Dieu libérateur. Sa puissance n’est qu’amour. Devant lui, nous reconnaissons notre pauvreté, nos péchés. Mais nous sommes pleins de confiance car son amour créateur résiste à toutes nos infidélités. Si Dieu pardonne, c’est parce qu’il nous aime.
Nous sommes donc engagés dans un combat contre les forces du mal. Mais ceux qui auront persévéré jusqu’au bout recevront “la couronne de justice.” C’est le message que nous adresse la 2ème lecture. C’est une manière de dire que nous sommes tous appelés à la sainteté, même nous pauvres pécheurs. Notre priorité doit être le Christ et son Évangile. La lettre de saint Paul est adressée à une communauté qui est troublée par des rumeurs et des fausses révélations sur la fin du monde. Nous connaissons cela. Aujourd’hui, l’apôtre nous recommande de ne pas nous laisser effrayer et d’attendre avec confiance l’accomplissement du projet de Dieu. Cela ne veut pas dire qu’on doit rester passif. Le Seigneur attend de nous que nous restions fermes et fidèles à notre baptême. C’est à ce prix que nous recevrons “La couronne de justice”.
Mais cette victoire n’est pas le résultat de performances personnelles. C’est le Seigneur lui-même qui fait sans cesse le premier pas vers nous. Il est capable de venir nous chercher très loin et très bas. C’est cette bonne nouvelle que nous lisons dans l’Évangile de ce jour. Cela se passe à Jéricho. Jésus y entre et il s’apprête à en sortir. Il ne s’y installe pas. Jéricho, c’est la ville la plus basse du monde, 300 mètres au-dessous du niveau de la mer. C’est une ville païenne, une ville de pécheurs. Chaque fois que Jésus y entre, c’est pour en faire sortir quelqu’un, pour le sortir du monde du péché et le ramener à Dieu. Jésus n’est pas celui qui accuse le pécheur. Bien au contraire, il vient l’éclairer pour qu’il voie son péché et qu’il en sorte.
C’est ce qui va se passer avec Zachée. Cet homme n’était pas seulement publicain (collecteur des impôts pour l’occupant romain) ; il était aussi le chef des publicains. Il était donc très voleur, très pécheur et très riche. Or voilà que cet homme a un ardent désir de voir Jésus. Il court devant, il monte sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. À partir de ce moment, tout va se passer bien au-delà de ce qui était prévu : Jésus appelle Zachée ; la première chose qu’il lui demande c’est de descendre. En effet, Zachée s’est trompé. Si on veut rencontrer Jésus, il ne faut pas monter, il faut descendre. Lui-même s’est fait le plus petit et le plus pauvre. C’est en descendant que nous pourrons le rencontrer.
Jésus s’invite donc dans la maison de Zachée. Pour cet homme méprisé de tous, c’est vraiment un jour de joie. Il n’avait jamais imaginé que cela puisse lui arriver. Cette simple rencontre avec Jésus a été un bouleversement complet pour lui. Zachée se tient debout devant Jésus : c’est l’attitude du priant. Le fait d’être en présence de Jésus amène Zachée à se convertir : il décide de donner la moitié de ses biens aux pauvres. Pourquoi la moitié ? Parce que l’autre moitié n’est pas à lui mais à l’occupant romain. Donc il donne tout aux pauvres et en plus, il décide de réparer les torts qu’il a causés.
Cet Évangile nous dit la joie de Jésus : “Aujourd’hui, le Salut est arrivé dans cette maison. Zachée est sauvé, il est sorti du monde du mal, sorti de Jéricho. Il devient fils d’Abraham. Il entre dans l’alliance que Dieu a établie avec les hommes. Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Ce qu’il a fait pour Zachée, il le fait aussi pour chacun de nous. Il attend que nous descendions de notre arbre ; cet arbre, c’est celui où nous nous cachons pour rester en dehors des combats des hommes ; c’est celui de nos certitudes, celui de notre bonne ou mauvaise conscience…
Nous sommes tous invités à descendre de notre piédestal pour nous laisser habiter par Jésus lui-même. Il nous faut aussi accepter de laisser les autres entrer dans notre vie. Le vrai Dieu, celui qui Jésus est venu nous révéler, c’est précisément celui de tous les exclus, qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou adultes.
En ce jour, nous te prions Seigneur pour tous les Zachée de la terre, tous ceux et celles qui sont rejetés et méprisés à cause de leur passé et de leurs actes. Tu veux demeurer chez eux comme chez nous. Par ton Eucharistie, tu nous invites chez toi. Que notre rendez-vous à la messe et à l’adoration nous transforme comme il a transformé le publicain de Jéricho. Amen
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Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – l’Intelligence des Écritures Année C – Commentaires de Sœur Claire
Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, nous dit le Livre de la Sagesse, parce que tu peux tout. Tu veux que tous soient sauvés; Tu as envoyé ton Fils sauver ce qui était perdu. Ta tendresse n’a pas de limite.
Le péché nous éloigne de Toi Seigneur, mais Toi, quelque puisssent être nos fautes, Tu ne t’éloignes pas, Tu n’as de cesse que nous revenions à Toi.
Aujourd’hui avec cette belle parabole, tu te laisses trouver par un pécheur qui cherche à te voir; il cherche à voir qui tu étais, mais il n’aurait jamais oser espérer que tu le regardes, que tu t’intéresses à Lui. Et toi, Seigneur, tu bouleverses sa vie : “Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi”. Z
Le salut de Dieu est entré dans cette maison, Zachée est relevé, restauré, retrouve la place de fils d’Abraham. Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Dieu est bien au-dessus de nos fautes, de nos faiblesses
Seigneur, tu m’ invites sans cesse à venir demeurer chez moi. Fils de l’homme, tu es passé dans ma vie, tu m’as sauvée, libérée
Fausse manoeuvre ! j’ai fait partir mon texte trop tôt avant de relire et de modifier; tant pis, l’essentiel est dit !
Merci Jean pour vos explications à propos de Jéricho. Oui, sortons de Jéricho, le monde a besoin de missionnaires; a besoin de l’Egangile.
Que Dieu vous garde et vous bénisse