Homélie du 3ème dimanche de l’Avent (11 décembre 2016)
Abbé Jean Compazieu | 30 novembre 2016Soyez dans la joie
Textes bibliques du 11 décembre : Lire
Le temps de l’Avent, c’est celui de l’avènement : c’est Jésus qui vient. Il nous rejoint dans notre humanité pour “nous nous rendre espoir et nous sauver”. Ce Dieu a un amour de prédilection pour les pauvres, les petits, les exclus. C’est cette bonne nouvelle que nous retrouvons dans les lectures bibliques de ce dimanche. Elles nous révèlent que Dieu vient à nous pour nous délivrer du mal.
La première lecture est extraite du livre d’Isaïe. Elle s’adresse à un peuple totalement accablé et épuisé par les 40 années d’exil qu’il vient de vivre. Or voilà que le prophète lui annonce un avenir radieux. Le désert va refleurir. Et surtout, les prisonniers et les exilés vont pouvoir revenir chez eux. Ce retour est présenté comme un “ouragan de joie”. Dieu ne peut accepter la situation tragique de ces populations. Il intervient pour les guérir et les sauver. C’est un prélude de ce qui se passera plus tard. Par sa mort et sa résurrection, le Christ ouvrira le chemin de la vraie vie à toute l’humanité. La terre entière et ses habitants seront transfigurés.
Dans la seconde lecture, saint Jacques nous situe dans l’attente du retour du Seigneur. Il vient de dénoncer le comportement des riches qui mènent une vie de luxe et qui oppriment les pauvres. Aujourd’hui, c’est aux humiliés qu’il s’adresse : “En attendant la venue du Seigneur, prenez patience”. Surtout, ne désespérez pas car “le Seigneur est proche”. Regardons les agriculteurs : ils savent bien qu’après les semailles, ils doivent attendre plusieurs mois avant d’arriver à la moisson. Et même si la moisson est tardive, ils doivent faire preuve de patience. Il en est de même pour nous : c’est tout au long de notre vie que nous nous préparons à la rencontre définitive avec le Christ.
Avec Jésus, nous assistons à la réalisation progressive des prophéties d’Isaïe. C’est cette bonne nouvelle qui est annoncée à Jean Baptiste. Ce dernier a été incarcéré car il gênait les autorités en place. Du fond de sa prison, il réfléchit. Il avait annoncé la venue du Messie. Il l’avait même désigné en montrant Jésus : “Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde”. Il espérait un Messie triomphant qui délivrerait Israël de tous ses péchés ; il jugerait le méchant. Il voyait en lui un justicier qui couperait les arbres improductifs. Voilà l’image qu’il se faisait du Messie de Dieu : c’est celle d’un Dieu qui a pour lui la puissance et qui la manifeste en écrasant ceux qui font le mal.
Or ce que Jean entend dire de Jésus ne correspond pas du tout à ce qu’il avait prévu. Il n’annonce pas le feu du ciel contre les méchants ; il se mêle aux foules ; il accueille les pécheurs ; il prend le risque de relations douteuses. Tout cela ne cadre pas avec l’idée qu’il se fait de la puissance de Dieu. Il envoie donc ses fidèles disciples lui poser la question la plus importante : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?”
La réponse de Jésus est déroutante : “Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres”. Comme Jean Baptiste, nous risquons parfois d’être enfermés dans nos doutes, nos questions. Nous pouvons nous enfoncer dans des certitudes qui ne sont pas la vérité de l’Évangile. Nous nous faisons alors une fausse idée sur Jésus.
C’est alors qu’il nous faut regarder ce qu’il fait : avec lui, c’est l’AMOUR qui a le dernier mot. L’homme n’est pas un esclave face à un maître qui aurait droit de vie et de mort sur lui. Nous ne devons pas attendre de Dieu la violence que prêchent les intégrismes. Le vrai Dieu c’est celui qui envoie son Fils pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est en écoutant Jésus que nous découvrons ce Dieu. Ses paroles sont celles de la vie éternelle.
En nous rassemblant pour l’Eucharistie, nous nous tournons vers Celui qui est à la source de notre joie. Nous te confions Seigneur ceux qui préparent “les fêtes qui approchent” dans une activité fébrile ou un certain désenchantement. Donne-leur de s’ouvrir au Salut qui vient, au vrai sens de Noël. AMEN
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P. Jean Compazieu
Soyons dans la joie, car le Seigneur est proche. Dieu vient chez nous comme un ami, il est à la porte de notre coeur et il attend qu’on lui ouvre; il n’entre pas les mains vides, il nous apporte la paix, la justice, la fidélité, la réconciliation, il fait encore plus, il nous apporte son Fils.
Avons-nous bien compris que les prophéties annoncées se sont réalisées ou sommes-nous enfermés dans nos prisons et demandons comme Jean Baptiste : es-tu celui qui doit venir ? Il est déjà venu et les siens ne l’ont pas reconnu.
Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous; mais nous sommes entrés dans l’ère du soupçon, nous ne voulons pas nous contenter des promesses d’Isaïe qui nous annonçait que le Seigneur viendrait sauver tous les hommes : “Voici votre Dieu, c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver”.
Jésus nous donne aujourd’hui sa réponse, il met en route dès maintenant ce bonheur promis à tous, en particulier aux pauvres; en agissant concrètement, en témoignant de la bonté de Dieu. C’est ainsi qu’il annonce la Bonne Nouvelle.Et à travers l’expérience du désert, où chacun doit se dépouiller de lui-même, de tout ce qui alourdit la marche.
Saint Jacques nous invite à la patience, il faut d’abord semer et attendre le temps de la récolte. Attendons avec sérénité la venue du Sauveur, car il vient et ne cesse de venir.
Prions avec le psaume 145 :
Le Seigneur rend justice aux opprimés
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.