29ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 11 octobre 2009Textes bibliques : Lire sur le nouveau site AELF
Cet évangile nous présente deux disciples deux disciples qui demandent à Jésus de siéger à sa droite et à sa gauche dans son Royaume. Dans leur esprit, il s’agit d’abord d’un Royaume libéré de l’occupant Romain. Jésus en serait le roi et eux, ils seraient aux places d’honneur. Les dix autres disciples s’indignent contre Jacques et Jean, non parce qu’une telle demande n’est pas convenable, mais parce qu’eux aussi, désirent la même place. Tous rêvent d’honneur, de gloire et de prestige. A plusieurs reprises, ils ont été en conflit entre eux pour savoir lequel était le plus grand.
Cet évangile est d’une actualité brûlante. La course aux premières places est de toutes les époques. Et quand ils sont au pouvoir, les grands de ce monde “commandent en maîtres”. Ils imposent leur loi et ne tiennent aucun compte de la souffrance et de la révolte des petits. Faire sentir son pouvoir, c’est faire de l’autre un être opprimé et servile ; c’est prétendre détenir la vérité et violer les esprits et les cœurs ; c’est jouer sur l’émotion pour mettre le pouvoir à son service. C’est aussi parfois vouloir le bonheur de l’autre en se faisant appeler “bienfaiteur”.
Cette tentation du pouvoir n’épargne personne, homme ou femme, politicien ou simple citoyen, curé ou simple chrétien. Aujourd’hui, Jésus nous demande à tous de réagir. Il abolit la loi du plus fort et la remplace par celle du plus aimant. Ce ne sont pas les puissants de ce monde, les technocrates, les financiers ni les chefs politiques ou militaires qui rendent l’espoir aux humiliés mais les serviteurs qui ne reculent pas devant la perspective du don de leur vie jusqu’au martyre. Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est l’amour que nous mettons au service des autres. Chacun de nous peut demander au Seigneur la grâce de devenir davantage, jour après jour, serviteur et non commandeur.
Dans l’Eglise, il n’y a pas de ministre au sens où le monde l’entend. Il y a des ministres serviteurs. Le pape, les évêques et les prêtres ne sont pas des chefs. Ils ont bien entendu cette mise en garde de Jésus contre la tentation du pouvoir. Leur mission première c’est d’être au service de la communauté chrétienne, paroisse, diocèse ou Eglise universelle. Servir c’est donner sa vie ou un peu de sa vie, c’est donner de son temps ou tout son temps, c’est donner de son amour ou tout son amour, c’est aussi venir en aide à ceux qui souffrent, ceux qui sont exclus, ceux et celles qui sont blessés par les épreuves de l’existence. C’est à cet amour des autres que nous serons reconnus comme disciples du Christ.
Les fils de Zébédée seront appelés au service de l’Evangile. En acceptant cette mission, ils auront aussi à partager la croix du Christ. Lui-même leur a posé la question : “Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire et recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ?” Le chemin des disciples n’a pas à être différent de celui de leur Maître. Ils ont répondu généreusement sans savoir jusqu’où cet engagement les conduirait. Comme les fils de Zébédée, notre vie se tisse autour d’engagements divers, d’un “je peux” généreux et confiant à un “nous pouvons” collectif tout aussi généreux ou confiant. Cela peut être à l’occasion d’un mariage, d’une ordination, d’une consécration religieuse. Pour d’autres c’est une réponse à un appel dans un service d’Eglise et à des niveaux les plus divers. Chacun de nous peut regarder les moments charnières de sa vie et redire au Seigneur : “Oui, je le peux.”
Aujourd’hui, Jésus est là pour nous ramener à l’essentiel. Il nous montre les hommes qu’il faut conduire vers Dieu. Sur le Calvaire, son trône sera sa croix. Et il aura à sa droite et à sa gauche non pas deux apôtres mais deux brigands. Ces deux hommes seront le symbole de notre humanité à la fois pécheresse et accueillante à son amour. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans sa mort et sa résurrection. L’important c’est que nous soyons tous unis à sa vie de ressuscité. Aujourd’hui, il nous rappelle que le plus haut du ciel passe par le plus bas de la terre.
En ce dimanche, l’Evangile nous interpelle dans notre désir de rejoindre le Christ dans la gloire du Père et d’être en communion avec lui. Il nous propose un chemin radicalement tourné vers les autres. Avec lui, nous nous engageons humblement à leur service en famille, au travail et dans nos divers lieux de vie. Ce service quotidien est un joyeux chemin d’amour qui nous conduit à la gloire. Pour y parvenir, nous avons bien besoin de l’Esprit Saint. Prions-le pour qu’il nous rende capables de redresser nos ambitions et de guérir nos rivalités.
D’après diverses sources
Jean, dans ma paroisse comme je n’ai pas de riche, à la question du “que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?”, j’ai plutôt mis l’accent sur l’échelle des valeurs que chacun est appelé à faire face à ses occupations pressantes et le service de Dieu dans la paroisse. Ici tout le monde se sent concerné
C’est vrai, il peut y avoir des approches très diverses de la Parole de Dieu. C’est ce qui en fait la richesse. Et c’est aussi ce qui fait la richesse de ce partage. Merci Michel.
Quelles places pour nos ambitions ?
Poursuivant sa route vers Jérusalem, Jésus ne cesse de répéter aux disciples qu’il y sera arrêté et exécuté. Néanmoins, en dépit de ces avertissements répétés, les apôtres restent convaincus que Jésus va se manifester dans la capitale en tant que Messie triomphant et ils caressent le rêve de partager son pouvoir. Qui fera partie de l’équipe dirigeante ? Les chamailleries à propos des préséances crépitent et les plus malins cherchent à se positionner !
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus:
– Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande.
– Que voudriez-vous que je fasse pour vous ?
– Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire.
Pourquoi ces deux là ? Essai d’explication :
Passant près du lac, Jésus a d’abord appelé Simon et André (dont on ne dit rien d’autre que leurs noms) puis, un peu plus loin, Jacques et Jean, toujours signalés comme “fils de Zébédée”, personnage qui doit être bien connu comme propriétaire d’une grosse entreprise de pêche car Marc note: “..laissant dans la barque leur père Zébédée avec les ouvriers, ils partirent…” ( 1, 16-20). Donc Jacques et Jean, fils d’un riche patron coté sur la place, sont d’un milieu social plus élevé que Simon et André.
Or, quelque temps plus tard, Jésus décide de former un groupe de douze (3, 13): il place Simon à la tête en lui donnant un nouveau nom, signe d’une nouvelle vocation et de son rôle de fondement: Pierre, Rocher. Quant à Jacques et Jean, ils doivent avoir un tempérament “explosif” puisqu’ils reçoivent le surnom de “fils du tonnerre” ! On devine que ces “saints” garçons n’ont jamais accepté la nomination d’un pauvre pêcheur…d’où leur démarche finaude pour le court-circuiter: “Nous sommes bien plus dignes que ce pauvre Simon d’occuper les places d’honneur du futur gouvernement de la libération ! ”
Quelle mesquinerie ! Jésus va leur révéler le prix qu’il faut payer pour cela.
– Vous ne savez pas ce que vous demandez ! Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ?
– Nous le pouvons.
– La coupe que je vais boire, vous y boirez; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder; il y a ceux pour qui ces places sont préparées.
– “boire à ma coupe” : le vin de ce temps déposant une lie abondante et amère au fond des amphores, l’expression était l’image d’une dure chute dans la souffrance (agonie de Jésus: “Père, écarte de moi cette coupe…”)
-” recevoir le baptême” : le premier baptême, dans les eaux du Jourdain, était la promesse de la venue du Royaume, d’une existence plus pure, d’une joie débordante. A présent, Jésus annonce qu’il va être plongé dans “un second baptême”: il sera englouti dans l’abîme de la souffrance, dans les eaux de la mort !
“Nous pouvons accepter ce destin ” lancent les deux frères avec témérité. Las! dès que les soldats surgiront pour arrêter leur Maître, ils s’enfuiront avec tous les autres. Pourtant, sous la force de l’Esprit, Jacques sera décapité sur l’ordre du roi Hérode: en l’an 43/44, il sera le premier apôtre martyr. Mais on dit de Jean qu’il aurait vécu assez vieux.
Quant aux places à mes côtés, dit Jésus, seul Dieu peut les attribuer. Quelques jours plus tard, à la veille de la Pâque, Jésus agonisera sur la croix du Golgotha avec deux inconnus, “l’un à sa droite, l’autre à sa gauche” – sans doute deux résistants anonymes, qu’on appellera zélotes (15, 27).
SOCIETE DE CHEFS ET EGLISE DE SERVITEURS
Les dix autres avaient entendu et ils s’indignaient contre Jacques et Jean.
Les deux Zébédée ne sont pas les seuls à manigancer pour monter en grade: tout le groupe au fond était travaillé par la même ambition et d’ailleurs, depuis un temps, ça discutait ferme entre eux pour savoir “qui était le plus grand ” ! ( 9, 33 = 25ème dimanche). Jésus tente de les convertir:
Jésus les appelle tous et leur dit: ” Vous le savez: ceux que l’on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres; les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.
Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous.
Dans le monde, les nations et les sociétés sont organisées de façon hiérarchique: par nominations, par force, par élections, certains occupent des rangs supérieurs et exercent l’autorité sur leurs subordonnés. Le pouvoir est un champ de bataille où les ambitions se défient de façon plus ou moins policée !
Dans mon Eglise des Douze, ordonne Jésus, il doit en aller de façon tout à fait inverse!
Et il leur répète ce qu’il leur avait enseigné à Capharnaüm: le plus grand sera le serviteur des autres, l’esclave de tous (9, 33 = évangile 25ème dimanche). Là, il leur avait donné l’exemple d’un enfant, ici il leur annonce solennellement le sens de sa prochaine destinée:
Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
” Le Fils de l’homme”: l’expression, nous l’avions déjà dit, ne se trouve dans les évangiles que sur les lèvres de Jésus. Il semble qu’il a voulu ainsi se désigner d’abord comme “un homme véritable” mais aussi comme réalisant la mystérieuse figure du rêve reçu par le prophète Daniel. Alors que les Empires successifs (Assyrie, Babylone, Grèce, Rome) étaient décrits sous les traits de fauves féroces ( primat de la force brute), après eux, annonce le prophète, viendra enfin un royaume “humain”, de paix et de justice, l’Heure de la Fin et du Jugement de Dieu:
“Je regardais dans les visions nocturnes et voici qu’avec les nuées du ciel venait comme un Fils d’homme; il arriva jusqu’au Vieillard ( image de Dieu)…et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté; les gens de toutes nations le serviront car sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas et sa royauté ne sera jamais détruite” ( Daniel 7, 13…)
Mais – et ceci est extraordinaire ! – Jésus annonce que, s’il va réaliser cette figure du Fils de l’Homme, il ne le fera pas sous un apparat triomphal mais à la manière du SERVITEUR SOUFFRANT.
En effet, au temps de l’exil, un autre Prophète, qu’on appelle “le 2ème Isaïe”, avait décrit sa vision épouvantable d’un homme accablé de tous les maux…mais qui mystérieusement donnait sa vie pour sauver ses frères humains, ceux-là même qui l’avaient rejeté et trahi. L’extrait de cette page bouleversante constitue la 1ère lecture d’aujourd’hui ( Isaïe 53, 10-11) :
“Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur Dieu. Mais s’il fait de sa vie un sacrifice d’expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours ;par lui s’accomplira la volonté de Dieu.
A cause de ses souffrances, il sera comblé. Parce qu’il connaît la souffrance, le juste, mon Serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés”
Les pauvres apôtres rêvaient du Royaume glorieux du Fils de l’Homme, de la Gloire éclatante d’Israël, des honneurs qui allaient leur échoir, de la destruction de leurs ennemis. Et Jésus, lui, a compris que la Royauté éternelle ne pouvait se réaliser que par la souffrance, l’abjection acceptée.
Il sera “rançon”: non qu’un Dieu sadique exige un payement sanglant pour nous pardonner; ni encore moins que Jésus doive payer le diable qui nous tient en prison.
C’est lorsque l’amour est foudroyé qu’il éclate enfin dans sa vérité et son efficacité: Jésus, buvant la coupe de l’agonie et plongé dans un bain de sang, s’offrira pour nous, ses lâches et vaniteux disciples. Ainsi nous entrons, par sa grâce, dans le Royaume où il n’y a plus que des petits et où l’unique ambition est d’aimer jusqu’à donner sa vie.
Benoît XVI vient de déplorer qu’il y ait encore des hommes d’Eglise qui font passer leurs intérêts personnels avant le bien commun. Il y a encore des “fils Zébédée” ! L’ambition n’est pas morte !
Nous ne sommes plus une Eglise puissante et dominatrice: cette faiblesse est-elle notre joie ou notre honte ?
Seigneur, fils de l’homme et Serviteur souffrant,
libère nos responsables de tout arrivisme et de toute jalousie.
Que ton Eglise fuie toute parade mondaine, toute envie de dominer et de régner.
Que ta Croix soit son unique honneur, sa seule gloire.
Gloire à toi qui a donné au père DAMIEN la grâce de chercher la dernière place au service de ses pauvres frères lépreux: que sa glorification en ce jour nous guérisse de nos mesquines vanités.
R. D. dominicain
Une route d’épreuves ! 18 octobre 2009
Une route d’épreuves ! Si notre vie se présente comme un pèlerinage qui nous mène jusqu’à Dieu, la route empruntée par toute l’humanité est bien route d’épreuves, de toutes catégories, mais dont sont nombreuses les douloureuses.
Les champions sportifs, les acteurs de nombreux succès en montagne, dans l’air ou dans les flots, imposent des épreuves qu’ils acceptent, pour des gloires passagères, avec des conditions souvent pénibles, exigeantes, non sans risque parfois d’y perdre la vie.
Combien sont plus nombreuses les épreuves subies, personnelles ou collectives, du fait d’accidents, de catastrophes naturelles ou causées par les hommes eux-mêmes. Avec les tsunamis, tremblements de terre, éruptions volcaniques, inondations, notons : crimes, terrorisme, injustices, exploitations, viols, avortements, haine, calomnies, mensonges, deuils … etc. Elles frappent à tout âge enfants, adultes, vieillards. Les évêques africains réunis à Rome en signalent en quantité. La mort et ses conséquences résument les plus graves.
Le prophète Isaïe (1ère lecture) nous parle d’un Serviteur de Dieu qui n’y échappe pas. « Broyé par la souffrance » il accepte de faire de sa vie « un sacrifice d’expiation », d’accomplir ainsi « la volonté du Seigneur ». « A cause de ses souffrances … il justifiera les multitudes, se chargera de leurs péchés ».
Chrétiens nous voyons tout de suite qui le prophète annonce !
Que les hommes, les nations, cherchent à guérir, à soulager toutes les souffrances, à combattre ceux et celles qui les provoquent sciemment, quoi de plus normal ? Connaître le bonheur, la joie, la paix, la douceur de vivre, n’est-ce pas recherche humaine ?
Dans l’Evangile (Marc 10, 35-45) c’est ce que souhaitent Jacques et Jean, apôtres du Christ. Avec Lui ils ont connu déjà bien des épreuves sur les routes de Palestine. Il n’y a pas eu que des applaudissements devant les guérisons et les miracles de Jésus. Ils savent qu’il y aura un après la mort. Ayant suivi Jésus, reconnu Messie, ils rêvent de partager sa gloire à sa droite et sa gauche. La réponse de Jésus est nette : auparavant boire à la coupe qu’il va boire, recevoir le baptême dont il va être plongé … et qui n’est pas celui de Jean Baptiste ! Ils acceptent … sans en connaître à ce moment le contenu. Jésus leur prédit effectivement leur union dans la souffrance, mais sans leur promettre les places rêvées, données à « ceux pour qui ces places sont préparées ».
Devant de dures épreuves subies qui vont parfois jusqu’à dire : « que fait-il ton Dieu ? » Devant ceux et celles qui essaient de noyer leurs souffrances dans les plaisirs de toutes sortes, jusqu’à choisir abus de l’alcool, les drogues, et parfois le suicide pour y échapper, Jésus témoigne d’une autre attitude. Les gloires humaines, comme celles des « grands (qui) font sentir leur pouvoir », n’ont rien à voir pour ceux et celles qui le suivent. « Celui qui veut devenir grand sera serviteur » ; « le premier sera l’esclave de tous ». Lui, le Fils de l’Homme, n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.
La 2ème lecture (Hébreux) nous dit que le Fils de Dieu « a connu l’épreuve comme nous, et il n’a pas péché ». Aucune faute de sa part méritant pénitence. Il a accepté de donner sa vie pour le bonheur de l’humanité, pour notre bonheur. Sur terre la croix fut son trône ! Quel symbolisme : son montant se veut de rejoindre la terre au ciel ; sa traverse d’embrasser l’humanité entière. Au centre, dans son amour infini, Jésus connaît une mort horrible mais qui va précéder sa résurrection, victoire sur le mal et la mort. Sa promesse ? Un homme nouveau, un monde nouveau pour une vie éternelle. Une condition ? Il nous suffit d’aimer, à son image.
« Seigneur, ton amour soit sur nous, comme notre espoir est en toi » nous dit le Psaume 32. « La terre est remplie de son amour ». Que Marie nous aide à le voir et à suivre Jésus dans le don de nous-mêmes, à Dieu et à tous nos frères humains.
Je suis dominatrice en aucune façon. Tout d’abord car je n’ai pas les capacités requises et d’autre part, car je n’ai pas ce tempérament.
Alors, comme le dit si bien le Père Jean, il me reste à SERVIR. Mais Seigneur, est ce que ma foi est assez forte et assez portée par l’Esprit Saint pour qu’à ta suite, je me fasse serviteur et artisan de ta parole de Salut ?
Et cela en donnant ma vie c’est-à-dire toutes les ressources de mon être pour que les miens, mon mari et mes enfants puissent trouver leur place et surtout grandir en humanité. Ainsi, ils avanceront fermement sur le chemin du Royaume.
Seigneur, aide-moi aussi à écouter d’une manière attentive, tous ceux que je côtoie et ainsi aide-moi à rendre l’espérance à ceux qui l’ont perdue.
D’autre part, je viens de lire attentivement les homélies de R.D. dominicain et de Jean M. Qu’ils en soient remerciés.
Christiane
Homélie de Michel Houyoux (diacre permanent)
Aimer, c’est servir
Alors que Jésus vient d’annoncer pour la troisième fois sa passion, Jacques et Jean, fils de Zébédée sont venus lui demander quelque chose qui leur tient particulièrement à cœur :
“Seigneur, nous avons cru comprendre que tu exauçais toujours ceux et celles qui te priaient, alors nous avons une demande à te faire.” Lire la suite
Catéchèse
Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous. (Mc 10, 44)
Matthieu (Mt 20, 20-28) et Luc (Lc 18, 31-34) relatent aussi cette demande de Jacques et de Jean : ils veulent avoir les premières places dans le Royaume des cieux.
Les disciples n’ont pas compris jusqu’ici les prédictions que Jésus leur avait faites de ses souffrances. Mais ils ont le pressentiment du danger dont ils sont menacés. (Mc 10, 32)
Et c’est alors que Jésus assemble autour de lui les douze pour leur dire ouvertement au-devant de quelle épreuve il s’avance. (Mc 10, 33-34) – C’est la troisième fois que Jésus annonce sa passion à ses disciples. Ces annonces montrent quelle vue claire et précise Jésus avait de tout ce qui allait lui arriver ; ici même (verset 33), il en marque le moment exact par ces mots : “Voici, que nous montons à Jérusalem.”
Après la prédiction que Jésus vient de leur faire entendre, la démarche de Jacques et de Jean paraît incompréhensible. (versets 35 et 37). Cette question nous choque, car ce n’était vraiment pas le moment, mais nous pouvons admirer leur fidélité.
Et Jésus leur dit : “Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je bois, ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? ” (Mc 10, 38)
La coupe, dans la Bible est la mesure de biens ou de maux destinés à chacun, le baptême est une image de la souffrance dans laquelle il s’agit d’être tout entier plongé, selon la signification étymologique du mot. Jésus indique par là aux deux disciples le chemin qui va le conduire à la gloire, et il leur demande : “Pouvez-vous m’y suivre ? “ (Mc 10, 38b)
Pour réprimer l’ambition de ses disciples, Jésus met en contraste l’esprit de son royaume avec ce qui se passe dans les royaumes de ce monde. (Mc 10, 42)
Si la possession du pouvoir conduit les chefs des nations, les chefs d’entreprises et autres à commander en maîtres, pour qui veut être disciple du Christ la grandeur s’acquiert par sa capacité à servir. Si Jésus est le Maître, c’est comme serviteur du projet de Dieu pour nous et serviteur de ses frères jusqu’à mourir pour eux qu’il l’est devenu. (Mc 10, 43-45)
♥ Ne rêvons pas d’accroître notre pouvoir sur les autres, mais pensons plutôt à les servir.
♥ Accomplissons les tâches qui nous incombent à l’image du Christ Serviteur.
Tant que le monde sera monde, il y aura usage et abus de pouvoir. Ainsi vont toute société et toute institution humaines : « Les grands font sentir leur pouvoir », et d’autres le convoitent. À l’exemple du réalisme évangélique, commençons par constater la même loi dans l’Église. Sans ignorer qu’on y trouve des exercices heureux de l’autorité, ne craignons pas de donner quelques exemples d’abus de pouvoir.
Il est des prêtres qui, au mépris de la morale et du droit, font violence au droit et à la conscience des personnes en refusant par exemple de baptiser un enfant dont l’un des parents est divorcé.
Tel laïc, parce que par exemple responsable de l’accueil dans une paroisse, cherche à exclure toute personne qui pourrait lui faire de l’ombre. Tel autre s’est instauré « curé » d’une communauté locale, et fait échec à toute tentative de collaboration à l’échelle de la paroisse.
Sans les généraliser, ces exemples nous invitent au moins à la vigilance. Notre société contemporaine n’est-elle pas traversée, en effet, de courants fondamentalistes, voire intégristes, où Dieu est manipulé au service de potentats, de clercs,de courants politiques ? Rien de plus dangereux que le pouvoir réclamé au nom de Dieu.
Mais il arrive aussi que l’on utilise une position de victime pour exercer un chantage Ainsi tel vieux monsieur, veuf depuis quinze ans, s’est composé un personnage de douleur, rappelant son drame à tous et à toute occasion. En particulier, il exerce un chantage affectif sur ses enfants adultes qui doivent impérativement s’occuper de lui, accéder à ses moindres besoins et désirs, au détriment de leur propre vie familiale. La position de victime peut, elle aussi, être une position de pouvoir…
La grandeur de Jésus n’a pas consisté en des exploits extraordinaires pour imposer son autorité. Au contraire, il choisit d’être compté pour un homme, jusqu’au bout : la mort sur la croix a marqué sa solidarité totale avec nos impuissances.
Dans l’épreuve radicale de la faiblesse, il nous a montré la possibilité d’un sens. Non pas d’un sens à la souffrance, mais d’un sens donné à l’existence, y compris quand elle est souffrante. Il est toujours possible d’aimer.
Lorsqu’on ne veut plus échapper à soi-même, à sa faiblesse, à son impuissance, s’estompe le désir de dominer l’autre et de l’asservir. La grandeur de toute responsabilité, de tout ministère, de toute action ne consistera plus dans l’exploit ou le statut recherché, mais dans la ressemblance à celui qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. » C’est ainsi que l’Église a instauré le diaconat comme base de tout ministère ordonné: tout pape, tout évêque, tout prêtre est d’abord consacré diacre ! Cela signifie que toute autorité, tout pouvoir – nécessaires certes – prennent leur source dans la diaconie, c’est-à-dire dans le service du Christ Jésus lavant les pieds de ses disciples.
Une vidéo pour l’année du sacerdoce
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