La Transfiguration du Seigneur
Abbé Jean Compazieu | 5 août 2018Textes bibliques : Lire
Chaque année, le 6 août est consacré à fête de la Transfiguration du Seigneur. C’est un très grand mystère que nous sommes invités à contempler à la suite des trois apôtres que Jésus a pris avec lui sur la montagne.
Mais c’est surtout à la suite de Pierre que nous allons assister à cet événement unique de la vie de Jésus. Car s’il y a quelqu’un qui a osé se manifester ce jour-là, c’est bien Pierre. La transfiguration du Seigneur l’a tellement marqué qu’il en a longuement parlé dans sa deuxième lettre. Avec Pierre et à sa suite, voyons ce qui s’est passé : « Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. » L’événement de la Transfiguration consiste pour Jésus à manifester tout l’éclat et toute la gloire de sa divinité.
Jésus qui est homme veut montrer le plus clairement possible qu’il est aussi Dieu. Tout ce qui est humain en lui demeure véritablement humain. Mais tout cela prend un aspect et une apparence qui dépasse en plénitude tout ce que l’esprit de l’homme peut concevoir de lui. Mais ce qui est le plus important c’est le message que Jésus veut faire passer. Il veut montrer aux siens ce que Dieu réserve pour l’éternité à toute l’humanité régénérée par le mystère de son Incarnation et celui de la Rédemption Pascale. Elie leur apparut, avec Moïse et ils conversaient avec Jésus. Tout ce que les prophètes ont annoncé de la part de Dieu, tout ce que Moïse a enseigné au peuple que Dieu s’est choisi, tout cela, Jésus l’accomplit.
Il n’y a pas d’autre chemin que celui-là : Il faut croire les prophètes et accomplir ce qu’ils disent. Il faut observer la loi de Moïse. En d’autres mots, si nous voulons mériter la gloire du ciel, il faut obéir à la loi de Dieu et suivre l’Esprit du Seigneur qui nous parle par les prophètes. Pierre prend la parole : Maître, il est heureux que nous soyons ici : nous allons dresser trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie… Vraiment Pierre est heureux. Il veut que cela dure longtemps. C’est pour cela qu’il veut dresser trois tentes. Il veut que Jésus, Moïse et Élie puissent demeurer là devant lui, dans l’éclat et la splendeur de la gloire. C’est cela qu’il veut avoir devant les yeux pour toujours. Il s’en souviendra longtemps.
« Et voici qu’une nuée se forma et les couvrit de son ombre. Une voix s’éleva du sein de la nuée : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le. Regardant aussitôt autour d’eux, ils ne virent personne si ce n’est Jésus seul avec eux.» L’événement va donc se terminer par une parole du Père, une parole qui révèle le Fils et qui invite à l’écouter. En plus de cette vision grandiose, il y donc cette voix du Père. Mais c’est ce discours du Père qui va mettre fin à la vision. La Transfiguration de Jésus n’est qu’une étape, un chemin vers la gloire du ciel.
Le chrétien vit déjà dans le ciel par la foi, l’espérance et la charité. Mais il demeure toujours sur terre, obligé de suivre fidèlement la loi de Dieu et les inspirations de l’Esprit du Seigneur. A la suite de Pierre, de Jacques et de Jean, nous devons tous écouter le Christ notre Maître. Il ne cesse de nous rassasier de sa parole et de son amour.
« Tandis qu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu avant que le fils de l’homme ne ressuscite d’entre les morts. Ils retinrent cette recommandation tout en se demandant les uns aux autres ce que voulait dire « ressusciter d’entre les morts ».
Aujourd’hui, Jésus est ressuscité. Le mystère de la transfiguration peut être proclamé partout et toujours. Alors n’hésitons pas à le faire. Le Christ nous invite sans cesse à reprendre la marche avec Dieu et à lui faire une totale confiance. Il ne nous évitera pas les souffrances ni les peines de la vie. À travers toutes ces épreuves, il ne nous conduira pas jusqu’à la montagne de la transfiguration mais à quelque chose de plus grand, jusqu’à la gloire de la résurrection. Alors oui, faisons-lui confiance, même si, comme les trois disciples, nous ne savons pas encore ce que signifie « ressusciter ».