Homélie du 4ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 6 mai 2019
“Jésus berger de toute humanité…”
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Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus se présente à nous comme le “bon berger”. “Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent ; je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main”. Ces paroles de Jésus nous aident à comprendre que nous ne pouvons pas nous proclamer disciples de Jésus si nous n’écoutons pas sa voix. Il ne s’agit pas seulement d’une écoute de l’oreille mais d’une écoute du cœur. Cela nous engage à suivre le Christ, à lui faire confiance et à mettre en pratique ce qu’il nous dit.
Dans le bruit de la vie courante et trépidante, cela n’est pas toujours facile. Nous sommes souvent affrontés à des difficultés, des doutes, des souffrances. Beaucoup sont désorientés par tous ces changements dans notre société, dans notre monde et même dans notre Église. Alors on s’interroge : à qui pouvons-nous donner notre confiance ? Beaucoup disent qu’ils n’ont pas besoin de maître.
Mais l’Évangile de ce dimanche nous montre le rapport étroit que Jésus veut établir avec chacun de nous : il est vraiment notre guide, notre Maître, notre ami, notre modèle ; il est surtout notre Sauveur. C’est cette bonne nouvelle que nous avons entendue : “Je leur donne la Vie Éternelle et personne ne les arrachera de ma main”. Ces paroles du Christ nous donnent un sentiment de sécurité absolue ; notre vie est pleinement à l’abri entre les mains de Jésus et du Père ; il est celui qui ne cesse de nous manifester sa miséricorde. C’est son regard d’amour qui touche chacun de nous a plus profond de lui-même.
Pour comprendre cela, c’est vers la croix du Christ que nous nous tournons. Le pape François nous dit que pour sauver les brebis égarées, le berger s’est fait agneau, il s’est laissé sacrifier, il a pris sur lui tous nos péchés pour nous en libérer. C’est ainsi qu’il a donné sa vie en abondance pour nous et pour le monde entier ; avec lui, nous n’avons plus peur. Notre vie est désormais à l’abri de la perdition. Rien ni personne ne pourra nous arracher à la main de Jésus parce que rien ni personne ne peut vaincre son amour. L’amour de Jésus est invincible.
Nous sommes tous invités à répondre à cet amour qui ne cesse de faire le premier pas vers nous. Il est venu pour tous car il ne veut pas que seul se perde. Cela signifie qu’il ne pense pas seulement aux croyants fidèles. La première lecture nous montre une communauté qui risquait de se renfermer sur elle-même. Avec Paul et Barnabé, l’Évangile sera annoncé aux païens. Ils ont compris que le Christ est la « Lumière des nations » et le « Sauveur de tous les peuples ».
Cette mission connaîtra un succès extraordinaire. Beaucoup de disciples de Jésus subiront la persécution. Mais ils témoigneront de leur foi jusqu’au martyre. Aujourd’hui, encore plus qu’aux premiers siècles, des chrétiens sont assassinés à cause de leur foi en Jésus. Mais rien ne peut ébranler leur espérance. Personne ne peut les arracher de la main du Berger.
La seconde lecture est extraite du livre de l’Apocalypse : elle nous montre précisément la victoire obtenue par les martyrs. Son but est de nous rappeler que même dans les pires catastrophes, le mal n’aura pas le dernier mot. Jésus nous est présenté comme l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Et ce qui est merveilleux ce qu’il veut nous associer tous à sa victoire. Saint Jean nous parle d’une foule de toutes races et de toutes nations. Après les persécutions, les souffrances, la faim et les pleurs, ils connaissent la joie d’être avec Dieu.
En ce dimanche des vocations, nous nous unissons à la prière de l’Église universelle. La bonne nouvelle de l’Évangile est pour toutes les nations. Elle doit être annoncée à temps et à contretemps. Cette journée nous rappelle que le Christ veut nous associer tous à sa mission de « Berger de toute humanité ».
Nous pensons aux prêtres, religieux et religieuses, aux catéchistes, aux animateurs des divers groupes pastoraux mais aussi à tous les baptisés. Nous ne sommes pas chrétiens pour nous-mêmes, pour « sauver notre âme » mais pour travailler avec le Christ qui veut sauver le monde. Personne ne doit rester sur la touche. Le Seigneur attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes là où nous sommes.
En célébrant cette eucharistie, nous nous tournons vers celui qui a échangé sa vie contre notre salut. Nous lui rendons grâce pour cette espérance et cette joie qui est en nous. Qu’il nous donne d’en être les porteurs et les messagers tout au long de notre vie.
Télécharger : 4ème dimanche de Pâques
Sources : revues feu nouveau – Pape François – Parole pour la route (Jean – Yves Garneau) – Pensées sur l’Évangile de Luc (Christoph Schönborn) – missel dimanches et fêtes de trois années (Michel Wackenheim) – célébrons le dimanche (assemblée de la parole dimanches et fêtes amenées C – dossiers personnels.