Fête de l’Épiphanie
Abbé Jean Compazieu | 29 décembre 2019
Le salut offert à tous
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Dans la première lecture, nous avons entendu les paroles d’Isaïe adressées à la ville sainte de Jérusalem. Elles nous appellent à nous lever, à sortir de nos fermetures, sortir de nous-mêmes et à reconnaitre la splendeur de la lumière qui illumine notre existence : “Debout, Jérusalem, resplendis ! Car elle est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi” (60, 1). Cette lumière, c’est la gloire du Seigneur.
C’est important pour nous aujourd’hui : l’Église ne doit pas croire qu’elle brille de sa propre lumière. Saint Ambroise nous le rappelle à sa manière : Il nous dit que si la lune brille, c’est parce qu’elle reçoit la lumière du soleil ; de même, l’Église ne brille pas par sa propre lumière mais par celle du Christ. Il est la vraie lumière qui éclaire toute notre vie dans la mesure où nous nous laissons éclairer par lui.
C’est cette lumière qui a complètement bouleversé la vie de Paul sur le chemin de Damas. Il a compris que “toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.” Le salut est offert à tous. C’est cette lumière qu’il faut transmettre à toutes les nations. Paul était imprégné de la présence et de l’amour du Christ ; il en a témoigné dans ses lettres, ses discours et ses voyages. Un jour, il a même pu dire : “Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.”
La prophétie d’Isaïe nous parlait d’une grande procession vers la Lumière. Les mages venus d’Orient sont les premiers de cette procession qui ne s’interrompt plus. À toutes les époques, des hommes, des femmes et des enfants ont suivi l’étoile ; ils ont trouvé l’enfant qui indique la tendresse de Dieu. Les mages représentent des hommes et des femmes de toutes les religions du monde entier. Les uns et les autres sont en recherche.
Ces mages nous indiquent la route sur laquelle nous sommes tous invités à marcher. Ils ont longtemps cherché la lumière véritable. Après avoir vu le signe de l’étoile, ils se sont mis en marche, ils ont fait un long voyage. C’est l’Esprit Saint qui les a appelés et qui les a poussés à se mettre en chemin. Et c’est sur ce chemin qu’aura lieu la rencontre avec le vrai Dieu.
Sur leur route, les mages ont dû faire face à de nombreuses difficultés. Arrivés à Jérusalem, ils se rendent au palais du roi Hérode. Pour eux, il était évident que le nouveau roi devait naître dans un palais royal. Or c’est là qu’ils ont perdu de vue l’étoile. Ce qu’ils ont vu, c’est un roi orgueilleux, avide de pouvoir qui ne pense qu’à éliminer tous ceux qu’il considère comme des rivaux. Dans ce palais, les mages ont traversé un moment d’obscurité et de désolation. Dans un tel milieu, l’étoile ne peut pas briller. Il leur a fallu l’éclairage des prophètes pour se remettre en route vers la Lumière.
Arrivés à Bethléem, ils trouvent “l’enfant avec Marie sa mère”. Ils auraient pu sombrer dans la tentation de refuser la petitesse de ce roi. Or c’est le contraire qui arrive : tombant à ses pieds, ils se prosternent devant lui. C’est l’Esprit Saint qui les a aidés. C’est lui qui les a fait entrer dans ce grand mystère. Guidés par l’Esprit Saint, ils arrivent à reconnaître que Dieu ne se manifeste pas par la puissance de ce monde. Il vient à nous dans l’humilité de son amour. Cet amour de Dieu est grand et puissant mais il est humble.
Cette bonne nouvelle nous rejoint dans notre monde : nous voyons autour de nous des guerres, des injustices, des tortures, des trafics d’armes, la traite des personnes… Ce sont les petits et les faibles qui sont les premières victimes. Si nous cherchons Jésus, c’est vers eux qu’il nous faut nous tourner. La crèche nous présente un chemin différent de celui dont rêve la mentalité mondaine : c’est le chemin de l’abaissement de Dieu.
Les mages sont entrés dans ce mystère. Ils sont passés des calculs hautains à l’humilité de la crèche. Nous pouvons demander au Seigneur qu’il nous guide sur ce chemin de conversion, qu’il nous libère des tentations qui cachent l’étoile. Il peut arriver qu’au milieu des tromperies mondaines, nous la perdions de vue. Mais comme les mages, n’hésitons pas à poser la question : « Où est l’étoile ? » En la cherchant et en la suivant, nous trouverons le “nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire”.
Marie, notre Mère est toujours là pour nous montrer Celui qui est la Lumière du monde. Comme aux noces de Cana, elle nous redit : “Faites tout ce qu’il vous dira.”
Télécharger : Épiphanie du Seigneur
Sources : Revue Feu Nouveau – Guide Emmaüs des dimanches et Fêtes – Pape François : Joyeux Noël – François selon saint Matthieu
Les mains de Marie
Si l’or, l’encens et la myrrhe sont bien offerts à Jésus, c’est Marie qui reçoit les présents des mains des mages et qui dit à son fils, comme toutes les mamans du monde lorsque leur enfant reçoit un cadeau : Regarde ce qu’on t’offre !”
Marie est celle qui nous introduit à Jésus. Elle est médiatrice auprès de lui. Quand nous voulons offrir quelque chose à Dieu, ayons soin de l’offrir par les mains de Marie. Le Curé d’Ars disait un jour : “Lorsque nos mains ont touché des aromates, elles embaument tout ce qu’elles touchent ; faisons passer nos prières par les mains de la Sainte Vierge : elle les embaumera.”
(D’après l’almanach du chrétien 2005)
« Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. […] Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi… » se réjouit le prophète Isaïe. (Is 60 :1-3)
Épiphanie, Dieu s’est révélé à l’humanité ! À tous sans exception, mais seuls ceux qui le cherchent vraiment le trouvent. Saint Paul insiste bien sur cette universalité du mystère de l’Incarnation : « Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. »
La fête de l’Épiphanie nous évoque la quête du bonheur de tout un chacun. Qui ne rêve pas de bonheur ? C’est l’aspiration profonde de tout homme. Un mot BONHEUR et mille possibilités. À chacun sa propre conception du bonheur. Cependant, c’est sans doute dans la simplicité de cœur qu’on voit mieux le chemin vers ce bien-être suprême.
Aujourd’hui encore, le Christ continue à nous envoyer des signes pour nous attirer vers Lui. Il nous invite à aller à sa rencontre et à le reconnaître dans les choses simples de la vie. L’Étoile qui a conduit les Mages jusqu’à la Crèche où ils ont reconnu le ‘Roi’ couché dans une mangeoire d’animaux, nous guide dans la recherche de Dieu au milieu de notre quotidien. Là où nous sommes. Là où nous travaillons. Là où nous tissons nos relations. Et c’est à partir de là que Dieu nous invite à nous mettre en marche vers Lui. Savons-nous Le reconnaître à travers nos prochains ou parmi les événements de notre vie ?
La recherche d’un idéal pour la vie n’est pas toujours évidente. La route est longue et parfois semée d’embûches. Il y a des moments où tout semble basculer. Oui, car sur notre chemin, c’est parfois la nuit quand la lumière de l’Étoile disparaît de notre vue et que le doute nous gagne. Désemparés, nous ne savons plus où nous sommes et dans quelle direction nous orienter. Dans ces instants là, gardons confiance en Dieu et remettons-nous en marche, notre foi nous guidera. L’Étoile réapparaîtra ! Les signes qui ne nous disaient plus rien reprennent tout leur sens. Ce sera pour nous un nouveau départ : changer de cap vers un nouvel horizon plus lumineux ou consolider tout simplement notre chemin vers le vrai Bonheur.
Le vrai Bonheur est un chemin de découverte qui doit mobiliser toute notre attention. C’est un parcours et en même temps une quête permanente. C’est peut être un sentier en terre battue mais au milieu d’un paysage magnifique, il serait bien dommage de passer à côté sans l’apercevoir. C’est sans doute une voie cabossée mais bordée de fleurs, quel gâchis de ne pas s’arrêter de temps à autres pour les apprécier. Cela pourrait être une large allée verdoyante et lumineuse, un vrai plaisir de goûter autant de joies sur ce chemin et de les partager avec ceux qui nous côtoient. On se plaint souvent de la pollution lumineuse qui nous cache la Voie Lactée. De même, les futilités voilent notre vue et nous empêchent d’explorer une voie qui nous permet d’accéder au vrai Bonheur. Car il est toujours là, au fin fond de nous-mêmes, comme un trésor à découvrir ou une perle rare qu’on va à la recherche. Vivons-le, lorsqu’il survient. Cueillons-le comme une fleur. Conservons-le en nous, comme un refuge d’âme.
« Ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » Le plus beau cadeau que nous pouvons présenter au Christ, c’est l’amour sincère que nous offrons à toutes les personnes qui croisent le chemin de notre existence. Seigneur, je n’ai que mes mains pour servir et mon cœur pour aimer. C’est toute ma richesse ! Je les mets à ta disposition pour venir en aide à tous ceux qui en ont besoin.
Nguyễn Thế Cường
Merci à tous les deux pour vos homélies que j’ai relues plusieurs fois avec la même satisfaction. Belle fête de l’Epiphanie à tous !!!
Merci Christiane et bonne année à toi et toute ta famille
Merci Christiane Coffy
Je ne suis ni prêtre, ni diacre mais un retraité qui a la joie de partager sa méditation sur les textes de la liturgie de la semaine qui suit.
Merci pour votre appréciation.
Je vous souhaite une très Bonne Année 2020.
Nguyễn Thế Cường
Merci beaucoup pour vos homelie qui m’inspirent beaucoup je suis qu’un simple baptisé comme les autres qui a des responsabilités pour ma famille ceux et celles qui sont autour de moi et dans ma communaute
Bonne Année 2020 à tous. Merci Nguyen The Cuong pour votre perspicacité et subtilité sur les commentaires des lecteurs du jour. J’aurais souhaité avoir et garder votre courriel pour le contacte personnel.
Abbé Paulin KAYUKWA