Homélie du 4ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 26 avril 2020Jésus berger de toute humanité
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Les textes bibliques de ce dimanche nous parlent du salut offert en Jésus Christ. Nous avons entendu la prédication de Pierre entouré des autres apôtres. Ils sont tous sortis du lieu où ils étaient “confinés” pour annoncer avec force la bonne nouvelle de l’Évangile. La réponse a été immédiate : “Que devons-nous faire ?” les gens ont été touchés par cette prédication de Pierre. Beaucoup se sont fait baptiser. Pour eux, c’est vraiment “la joie de l’Évangile”. Quand on a accueilli le Christ dans sa vie, plus rien ne peut être comme avant.
Mais cette vie nouvelle ne va pas sans difficultés. Dans la seconde lecture, Pierre s’adresse à des communautés qui connaissent des épreuves. Il les exhorte à se tourner vers ce modèle qu’est le Christ : Au jour de son baptême dans les eaux du Jourdain, il est rentré dans l’eau, pur de tout péché ; il en est ressorti porteur de tous les péchés du monde. Il les a pris sur lui pour nous en libérer. Injustement traité, il s’en remettait à Dieu. C’est par ses blessures que nous sommes guéris. L’opprimé qui est conscient de partager la destinée de son Seigneur n’aura plus jamais une âme d’esclave. Il découvrira que le Seigneur est son berger et qu’avec lui, rien ne saurait lui manquer (Psaume 22).
C’est précisément cette image du berger que Jésus utilise dans l’Évangile de ce dimanche. Tout au long de son ministère, nous le voyons parcourir les villes et les villages pour annoncer la bonne nouvelle. Il y rencontre des foules qui sont “comme des brebis sans berger”. Il est remué jusqu’au plus profond de lui-même par leur douloureuse situation. Les autorités religieuses qui auraient dû s’en occuper les ont pratiquement abandonnées. Le prophète Jérémie dénonce ces “misérables bergers qui laissent périr et se disperser les brebis du pâturage”. Aujourd’hui, le Christ dénonce les pharisiens qui expulsent les brebis du troupeau de Dieu.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Jésus se présente à tous comme l’unique vrai pasteur. C’est vrai que les évêques et les prêtres sont présentés comme les bergers du peuple qui leur est confié. Dans les groupes de prière, il y a aussi un berger. C’est également vrai pour tous ceux qui exercent des responsabilités dans différents domaines. Mais les uns et les autres ne pourront être bergers que s’ils sont vraiment reliés au Christ “berger de toute humanité”. Nous ne sommes que des intendants.
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus se compare également à “la porte des brebis”. C’est par lui que nous devons passer si nous voulons être de vrais pasteurs. Ceux qui ne passent pas par la porte sont “des voleurs et des bandits”. Ces derniers ne viennent que pour voler, égorger et détruire. Ce n’est pas le cas de Jésus : il est venu pour “chercher et sauver ceux qui étaient perdus”. Il veut que tous les humains aient “”la vie en abondance.” Au cours de temps pascal, nous avons entendu le dialogue de Jésus avec Nicodème : “Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique.”
Nous sommes envoyés pour continuer ce que Jésus a fait. Mais rien n’est possible sans lui. Il est le passage obligé. Tout le travail des communautés chrétiennes doit passer par lui. Notre mission n’est pas de travailler POUR le Seigneur mais de faire le travail DU Seigneur. C’est de lui qu’on reçoit le salut et la vie en abondance. Nous devons accueillir cet Évangile comme une invitation à remettre le Christ au cœur de nos vies et à nous laisser guider par lui.
Ce 4ème dimanche de Pâques est devenu la journée de prière pour les vocations. Nous pensons aux évêques, aux prêtres, aux religieux… Oui, bien sûr. Mais la vocation ce n’est pas seulement l’affaire de quelques-uns. L’appel du Seigneur est pour tous. Il compte sur chacun de nous pour être les témoins et les messagers de son amour dans le monde d’aujourd’hui. C’est ainsi que nous pourrons participer à son œuvre de rassemblement : “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Comprenons bien : il ne nous envoie pas seuls mais les uns avec les autres et surtout avec lui. La vocation de tout baptisé est vocation à devenir disciple du Christ ; C’est en Église que nous participons à sa mission d’annonce de l’Évangile au monde.
À chaque messe, nous sommes invités à communier au Corps et au Sang du Christ. Il est la nourriture qui nous est donnée en vue de la mission. C’est en passant par lui que nous pourrons témoigner du Salut qu’il est venu offrir au monde. En communion les uns avec les autres et avec toute l’Église, nous pouvons chanter et proclamer : “Tu es mon berger, ô Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis.” Amen
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Sources : revues Feu Nouveau, Fiches dominicales, Cahiers de Prions en Église, Lectures bibliques de dimanches (A. Vanhoye), divers…
« Moi, je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10:11) Ce verset qui suit immédiatement le texte de l’Évangile d’aujourd’hui illustre à merveille la mission du Christ parmi nous. Jésus se présente comme le ‘Bon Berger’. Celui qui « conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. » Il leur ouvre le chemin du Bonheur. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. » (Psaume 22)
Jésus est la Porte du Salut. « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ! » Il offre à tous ceux qui ‘écoutent sa voix’ une vie heureuse et féconde : « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » La vie, ce mot résonne particulièrement en nous en ce moment ! Ce chemin de Vie est tellement complexe que nous ne pouvons pas le traverser seuls, avec désinvolture et sans aucune barrière de sécurité. Nous avons besoin d’être orientés et conseillés. Jésus veille sur nous et nous offre sa protection contre les éléments qui pourraient nous faire du tort et nous détruire. Il est le passage qui donne accès à un espace nouveau ! Il ne nous enferme pas dans l’enclos mais nous emmène découvrir l’air libre et les grands horizons.
En cette occasion, Jésus utilise une comparaison marquante : Le contraste entre le Bon Pasteur qui s’occupe de ses brebis et le profiteur qui escalade la clôture causant du tort au troupeau. « Jésus employa cette parabole en s’adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire. » C’est pourquoi, Il précisa : « Celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. » Une grave accusation à l’encontre des guides spirituels garants de la foi du peuple !… Un message sans ambiguïté adressé à tous les responsables, religieux ou laïcs, qui contournent l’idéal qu’ils ont librement choisi et faillissent ainsi à leur mission.
Ce quatrième dimanche de Pâques est consacré à la prière pour les vocations. Le 4 août 2019, le pape François a adressé un message ‘à ses frères prêtres’ pour le 160e anniversaire de la mort du Curé d’Ars. Si d’emblée, dans son discours, le pape aborde la question « d’abus de pouvoir, d’abus de conscience et d’abus sexuel de la part de ministres ordonnés », il encourage la grande majorité d’entre eux à accomplir dignement leur mission : « Chers frères, merci pour votre fidélité aux engagements pris. Il est significatif que, dans une société et dans une culture qui a transformé le superficiel en valeur, il existe des personnes qui risquent et cherchent à assumer des engagements réclamant toute la vie. »
« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Lc 10:2) Plus que jamais, l’Église a besoin d’avoir dans ses rangs de ‘vrais bergers, qui donnent leur vie pour ses brebis’. Des personnes qui, par leur témoignage et par un choix particulier de vie, annoncent l’Évangile avec simplicité et humilité. Des messagers qui proclament avec sincérité la Parole de Dieu. Aujourd’hui, l’Église est devenue l’affaire de chacun d’entre nous, et pas seulement celle des prêtres. Saint Paul, dans sa lettre aux Corinthiens nous rappelle : « Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. » (1 Cor 12:27) L’Esprit-Saint nous invite à prendre nos communautés en charge, à leur donner de notre temps et de notre cœur.
Cette page d’Évangile nous interpelle ! Jésus est ‘la porte’ qui s’ouvre vers le vrai Bonheur. Il nous montre la voie vers le bon pâturage. Et quelle place occupe-t-il dans notre cœur ? Renouvelons fermement notre fidélité envers le ‘Bon Berger’. Cet abandon sans faille nous pousse à vivre notre foi non pas comme une obéissance aveugle à des contraintes, mais en suivant la Lumière qui éclaire notre existence. Prenons du temps d’entendre cette Voix qui nous appelle, chacun, chacune, par notre nom : « Viens et suis-moi ! » (Mt 9:9)
Nguyễn Thế Cường Jacques – Un paroissien de l’église Sainte Claire.
Un grand Merci à vous deux pour ces paroles que vous ont inspirés les textes bibliques. Et je n’oublie pas soeur Claire.