4ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 24 janvier 2010Textes bibliques : Lire
Dans sa lettre aux corinthiens, saint Paul nous adresse un message de la plus haute importance. Il s’agit d’une hymne à la charité. Ce texte biblique, nous le connaissons bien car il est souvent choisi lors des célébrations de mariage. Cela vaudrait la peine d’y revenir souvent. Nous pouvons même le relire en remplaçant le mot “Amour” par “Dieu”. “Si je n’ai pas Dieu, je ne suis rien… Dieu prend patience… Dieu n’entretient pas de rancune…” Dieu est amour. Il ne sait pas être autre chose. Au jour de notre baptême, nous avons été immergés dans cet océan d’amour qui est en lui.
Et nous aujourd’hui, où en sommes-nous ? Nous pourrions essayer de relire ce texte en remplaçant le mot “amour” par “je” : “Je prends patience ; Je rends service ; je ne jalouse pas ; je ne me vante pas, ne me gonfle pas d’orgueil ; je ne fait rien de malhonnête ; je ne cherche pas mon intérêt ; je ne m’emporte pas ; je n’entretiens pas de rancune ; Je ne me réjouit pas de ce qui est mal, mais je trouve ma joie dans ce qui est vrai ; je supporte tout, je fais confiance en tout, j’espère tout, j’endure tout….”
L’apôtre Paul nous adresse un très beau programme. Mais comment faire pour être toujours aussi patient et serviable ? Comment est-ce possible de ne pas être jaloux, de ne rien faire par malhonnêteté et ne pas entretenir de rancune ? Est-il vraiment possible de tout supporter et de tout endurer ? Reconnaissons qu’il y a un réel décalage entre ces belles paroles que nous proclamons et la manière dont nous vivons. Et pourtant, quelle que soit notre pauvre vie, il nous faut proclamer l’évangile à temps et à contre temps et nous en imprégner au plus profond de nous-mêmes. C’est comme une lumière que nous accueillons en nous pour qu’elle rayonne auprès de tous ceux qui nous entourent.
D’ailleurs, saint Paul aurait bien fait de relire lui-même sa très belle méditation sur l’amour. Nous savons par le livre des Actes des Apôtres qu’il s’est querellé avec Barnabé. On ne peut pas vraiment dire qu’il a “tout supporté.” L’irritation était telle qu’ils ont été obligés de se séparer. Ils sont partis dans deux directions différentes pour la mission qui leur a été confiée. Cet épisode est réconfortant car il nous montre qu’entre la théorie et la pratique, il peut y avoir un grand décalage. Mais bien sûr, nous ne pouvons pas nous contenter d’une telle consolation.
Alors que faire ? Tout d’abord nous rappeler que Saint Paul a aussi accepté de se remettre en question. Il a reconnu qu’il faisait le mal qu’il ne voulait pas et qu’il ne faisait pas le bien qu’il voulait. Mais depuis sa conversion sur le chemin de Damas, il s’est attaché à Jésus Christ et à son évangile. C’est précisément ce qu’ont refusé les habitants de Nazareth. Rappelons-nous : il avait osé leur affirmer : “Aujourd’hui cette parole s’accomplit.” C’est cette bonne nouvelle qui a provoqué la conversion de Saul. Il s’est laissé saisir par la parole du Christ et transformer par elle.
Jésus se présente comme celui qui vient réaliser les promesses d’Isaïe. Il apporte un message d’espérance aux pauvres, aux prisonniers, aux opprimés de toutes sortes. Il ne se contente pas de belles paroles mais il apporte la guérison, la libération. Et c’est également vrai pour nous aujourd’hui. Nous avons tous besoin d’un sauveur pour nous guérir de nos aveuglements et nous sortir de cette prison dans laquelle nous nous enfermons. Cette prison, c’est l’égoïsme qui nous replie sur nous-mêmes, c’est la rancune, c’est la course à l’argent… C’est de cela que le Christ veut nous libérer. Il suffit simplement que nous nous jetions dans les bras de Celui qui est l’Amour et qui ne cesse de nous tendre la main.
Malgré tous nos refus, le Seigneur ne cesse de poursuivre ses efforts pour ouvrir notre cœur. Il nous invite à ressembler à Dieu qui aime tous les hommes et veut les sauver tous. Il choisit des exemples bien concrets pour nous provoquer : Au temps d’Elie, c’est une étrangère qui a été protégée de la famine. Au temps d’Élisée, c’est un païen qui a été guéri de sa lèpre. En nous rappelant ces événements, Jésus veut nous montrer que l’amour de Dieu n’est pas réservé à quelques uns. Il est universel. En entendant cela, tous veulent jeter Jésus du haut d’un escarpement. Mais lui passe au milieu d’eux et va son chemin. Rien ne peut arrêter la Parole de Dieu.
Dans notre monde d’aujourd’hui, les choses n’ont guère changé. Nous voyons des gens s’installer bien confortablement dans leurs traditions et leurs certitudes. Ils n’acceptent pas d’être remis en question. Pendant ce temps, des gens qui étaient très loin de la foi se convertissent et se mettent en route à la suite du Christ. C’est un appel pour nous à entendre cette exhortation du psaume 94 : “Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur.”
“Seigneur Jésus, à force de te fréquenter depuis si longtemps, nous avons tendance à nous habituer à ta parole. Lorsque ton appel nous heurte de front, ne permets pas que notre cœur se rebelle, car tu nous parles tous les jours, toi le prophète qui démasques nos mensonges.” Toi qui nous appelles à revenir à toi, guide-nous sur le chemin de la conversion et garde-nous fidèles à ton amour.
D’après diverses sources
En ce dimanche, nous poursuivons la lecture de la scène inaugurale de prédication de Jésus dans son village de Nazareth. Au préalable on nous rappelle comment il s’approprie le texte d’Isaïe qu’il vient de proclamer devant l’assemblée et dans lequel un mystérieux Serviteur de Dieu déclarait solennellement :
“L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a consacré par l’onction;
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, etc. …” ( Isaïe 61, 1).
Dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d’Isaïe, Jésus déclara:
” Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit”.
Déclaration capitale: Jésus s’identifie à ce Serviteur et assume sa mission de libération laquelle s’effectue sur le champ. C’est le programme qu’il a reçu de Dieu, qu’il a compris et accepté parce qu’il a été “oint” par l’Esprit; maintenant il le proclame: “il annonce la Bonne Nouvelle aux pauvres”.
Aujourd’hui, Luc nous raconte l’effet de cette prédication, comment cette “Bonne Nouvelle”, au lieu d’être accueillie avec enthousiasme par les gens, suscite au contraire stupeur, colère, hostilité, haine.
LORSQUE L’ADMIRATION VIRE A LA FURIE.
Tous lui rendaient témoignage; et ils s’étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche.
Ils se demandaient: ” N’est-ce pas le fils de Joseph ?”
Tout commence bien: “Quel magnifique message de grâce ! Quelle Joyeuse Nouvelle !” …
Mais très vite les sourcils se froncent: ” Nous connaissons bien cet homme: c’est le fils de Joseph (comme Luc l’a déjà dit au début de la généalogie 3, 23). De quel droit parle-t-il de la sorte ? Comment a-t-il le front de s’identifier au Serviteur de Dieu ? Quelle prétention stupide!…Si c’est exact, il faut qu’il se justifie, qu’il accomplisse devant nous et promptement des actions miraculeuses, spectaculaires, merveilleuses !”.
En effet, la rumeur a couru que Jésus avait effectué tout récemment quelques guérisons à Capharnaüm: il n’est que juste qu’il fasse la même chose ici, “dans son pays”. Jésus réplique:
Il leur dit: ” Sûrement vous allez me citer le dicton: “Médecin, guéris-toi toi-même”. Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm: fais donc de même ici dans ton pays”.
Jésus continua: ” Amen je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu dans son pays”.
Et il rappelle deux épisodes célèbres dans la Bible:
“En toute vérité, je vous le déclare: au temps du prophète Elie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant 3 ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël: pourtant Elie n’a été envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien vers une veuve étrangère, de la ville de Sarepta dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Elisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël; pourtant aucun d’eux n’a été purifié mais bien Naamân, un Syrien”
1. L’EXEMPLE DU PROPHETE ELIE ( 1 Rois 17, 1 …)
Vers le milieu du 9ème siècle, Akhab, fut un très mauvais roi d’Israël; il alla même jusqu’à épouser la fille du roi de Sidon, et il en vint à adorer son dieu Baal. Pour défendre l’honneur de YHWH, le seul vrai Dieu d’Israël, le prophète Elie, en punition, décréta un long temps de sécheresse. Lorsque le torrent où il s’était réfugié s’assécha, Dieu l’envoya en plein pays de Sidon et là il fut accueilli et ravitaillé par une veuve très misérable qui lui offrit à manger.
2. L’EXEMPLE DU PROPHETE ELISEE ( 2 Rois 5, 1 …)
Naamân, le général en chef des armées d’Aram, qui venait de remporter la victoire sur Israël, contracta la lèpre; or une jeune captive israélite lui apprit qu’il y avait dans son pays un grand prophète thaumaturge appelé Elisée. Il se rendit près de lui, celui-ci l’envoya se baigner dans le Jourdain et il fut guéri.
Jésus s’appuie sur ces deux événements: ainsi donc ces deux grands prophètes, défenseurs acharnés du Dieu unique d’Israël, ont eu néanmoins des contacts bienveillants avec les ennemis: l’un fut ravitaillé par une païenne de Sidon, l’autre guérit même le général de l’armée ennemie.
Que veut dire Jésus ? Il fait comprendre aux habitants de son village qu’il refuse d’être enfermé dans les frontières de “son pays”. Les gens les plus proches de lui, ses concitoyens, ne lui font pas confiance, ils doutent de lui, ils n’acceptent pas de devenir les protagonistes de son programme, de se convertir tout de suite pour être le peuple du Serviteur de Dieu qui annonce la Bonne Nouvelle à tous, libère les captifs, éclaire les aveugles …
Aussi, laisse entendre Jésus, à la suite de mes devanciers les grands prophètes, moi aussi j’irai à la rencontre de gens que l’on catalogue comme maudits, condamnés. Comme Elie, je recevrai bon accueil de la part de certains païens; comme Elisée, j’apporterai la guérison à des ennemis.
En effet, Jésus sera admiratif devant un officier romain de l’armée d’occupation soucieux de la maladie de son serviteur et il proclamera : ” Même en Israël, je n’ai jamais trouvé une telle foi “( Luc 9, 10). Contre l’indifférence de certains clercs juifs, il proposera en exemple d’amour un “samaritain” détesté ( 10, 29).
Evidemment un enseignement comme celui-là ne pouvait que soulever la désapprobation et la colère. Dans la synagogue, l’admiration du début fait place aux hurlements:
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux allait son chemin.
Fini les regards bienveillants ou curieux, les témoignages reconnaissants devant des paroles gracieuses ! En quelques minutes, le climat change complètement: dehors ce perturbateur qui nous fait la leçon, ce charpentier qui triture les Ecritures ! Lorsque Jésus proclame la vérité, il ne suscite pas des sourires narquois ni des sarcasmes moqueurs: on est hors de soi, fou de colère. C’est intolérable, insupportable, scandaleux.
Et ainsi déjà se profile l’affreuse issue de la mission de Jésus près de son peuple: on décide de le supprimer. Mais les hommes n’ont pas prise sur Jésus comme ils le veulent: il parvient à se dégager et il “va son chemin”.
Deux ans plus tard, on se saisira de lui, on le mènera aussi “hors de la ville”, au Golgotha afin de le mettre à mort. Toutefois, à Pâque, il sortira du tombeau où on l’avait jeté, il relèvera ses disciples et il les enverra proclamer son message aux nations païennes. L’Evangile “ira son chemin” à travers tous les peuples du monde.
PAS HIER NI DEMAIN : ” AUJOURD’HUI ”
Tant qu’un évêque ou un prêtre commente l’Ecriture à la manière d’un document historique, avec force références; tant qu’il se plaît à vanter l’Eglise (même en reconnaissant certains de ses manquements mineurs); tant qu’il évoque les promesses du paradis futur; tant qu’il disserte savamment sur des dogmes impénétrables; tant qu’il dénonce les tares de la société moderne, dissolue et sécularisée…., ce prédicateur est écouté et approuvé. On goûte son éloquence, on apprécie sa science, on s’incline devant sa piété. Quant aux désaccords éventuels que l’on peut avoir avec son discours, ils sont gardés secrets, tus avec politesse.
Mais si jamais ce prédicateur, se souvenant de la scène de la prédication de Jésus à Nazareth, osait rappeler à son auditoire chrétien qu’il est le peuple du Serviteur, qui a été OINT PAR L’ESPRIT…donc qui a le devoir, la mission de proclamer LA BONNE NOUVELLE AUX PAUVRES ….LIBERER LES CAPTIFS…OUVRIR LES YEUX DES AVEUGLES…et qu’il est tenu de remplir cette mission AUJOURD’HUI, sans attendre des prodiges: que se passerait-il dans l’église ? Est-ce que, à nouveau, ne se feraient pas entendre des murmures sceptiques, des remarques acerbes ? Ne penserait-on pas que cet homme est fou, qu’il exagère, qu’il dépasse les bornes ?…Certains n’envisageraient-ils pas de le dénoncer aux instances supérieures afin de le déloger de son poste ?…
” Aucun prophète n’est bien reçu dans son pays !”
Mais alors ce prédicateur écarté s’en irait en quête d’un autre auditoire et il y ferait sans doute des découvertes surprenantes: dans les sociétés qu’on lui décrivait comme détestables, chez les jeunes étiquetés comme irrécupérables, il rencontrerait des personnes qui écoutent son message, qui en sont bouleversées, qui l’adoptent comme programme de vie, qui se mettent sur le champ à le réaliser.
Et ainsi en va-t-il depuis les débuts: le Serviteur Jésus a été refusé par Israël et reconnu par les païens. Aujourd’hui, oublié par les pays occidentaux, il va à la rencontre des peuples de Chine, de Mongolie, du Vietnam, du Japon, du Congo, et là-bas des foules se convertissent à un message dont nous ici nous ne voulons plus.
On n’enchaîne pas l’Evangile. AUJOURD’HUI il poursuit sa course. Jusqu’à l’AUJOURD’HUI de l’éternité.
R. D
Nazareth ? pays où il a grandi, est devenu homme adulte. Après son Baptême par Jean sur les bords du Jourdain il y revient. Auparavant il s’est arrêté à Capharnaüm où il a accompli de nombreuses guérisons. Ses auditeurs dans la synagogue s’étonnent de ne pas le voir en faire autant dans son pays.
Si l’on s’étonnait « du message de grâce qui sortait de sa bouche », de ses pouvoirs de guérison, il n’était pour eux que « le fils de Joseph », simple charpentier, sans plus. Leurs yeux sont fermés sur sa véritable identité. Jésus va leur rappeler n’être pas venu que pour eux, ceux de son pays, pour des juifs croyants, mais pour l’humanité entière. Dieu, dont il est l’Envoyé, s’il est l’Unique, est aussi le Père de tous les hommes. Pour confirmer cette vue Jésus cite, dans les Ecritures, le prophète Elie envoyé à une veuve étrangère pour annoncer la fin d’une famine, et Elisée qui, sans tenir compte de la présence de nombreux lépreux en Israël, purifie le lépreux « Naaman, un syrien ! ». Une annonce qui amène la fureur de ses auditeurs. Ils pensent alors se débarrasser de lui en le précipitant « hors de la ville » du haut d’un escarpement, « mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin ». Son chemin ? Il est « le Chemin » pour aller au Père, à Dieu.
La 1ère lecture ouvre à la connaissance de Jérémie en fonction de Dieu. Il est connu de lui, avant même sa conception « dans le sein de sa mère ». Il a fait de lui « un prophète pour les peuples », valeur universelle. Il n’a pas à trembler pour annoncer sa parole, et, signe d’amour « je suis avec toi pour te délivrer ».
Le psaume 70 confirme la valeur humaine dès sa conception : « tu m’as choisi dès le ventre de ma mère », et c’est valable pour toute conception ! Ajoutons que Dieu est « secours » et « force », mais en premier, ce qui s’applique au Christ qui l’a proclamé : Il est « la Vie »
En réponse l’homme ne peut que proclamer les merveilles du Seigneur, sa victoire et son salut. « Tu seras ma louange toujours ! »
Quel bel hymne de l’amour qu’ensuite prononce St Paul (2ème lecture ; Corinthiens 13, 4-13). Il est souvent choisi comme lecture dans le sacrement de mariage par les futurs époux. L’Apôtre en décrit finement toutes les qualités (à lire et à relire). Il signale aussi : « l’amour ne passera jamais ». Il a valeur éternelle. Bien des choses disparaîtront, des obscurités demeurent en cette vie, mais un jour « nous verrons face à face », « je connaîtrai vraiment, comme Dieu m’a connu ». Il est « la Vérité ».
Chantons le Seigneur qui, en Jésus Christ, a dévoilé sa face : Il est « l’Amour !»
Chantons et proclamons ses louanges. Prenons bien conscience que ses Paroles , à écouter, sont aussi sa vie, celle à imiter : aimer comme il nous a aimés !
Chantons Marie, sa mère et notre mère, chemin pour découvrir notre Sauveur et notre Dieu.
je reconnais que je suis très égoïste, et très indépendante. Mais peut-être est-ce la même chose ? J’aime aussi l’argent car avec, c’est bien connu, je peux acheter ce qui me plaît. Mais, Seigneur, malgré tout, je reste attachée à tes paroles. Car Tu es’imprégné de Dieu. Mais, Seigneur, ne m’as-tu pas surestimée ? En effet, je ne produis pas beaucoup de fruits. Et je finis par désespérer d’autant plus que je m’habitue à mes lectures chrétiennes, à mes sites chrétiens. Il faut que je retrouve le souffle de l’Esprit.
Tout le monde le sait à Nazareth : Jésus est le fils de Joseph. Et il paraît impossible à tout le monde qu’il puisse être quelqu’un d’autre que le fils de son père et qu’il puisse poursuivre une mission à l’égal de celle des prophètes. Pourtant, il soigne et il guérit ! Mais uniquement ceux qui lui font CONFIANCE !
Alors, n’ayons pas tendance à enfermer autrui dans un personnage qu’il n’est plus.
Car les gens se révèlent souvent différents de l’image que nous avons d’eux. J’ai, par exemple, une nièce au QI très élevé. Je ne la juge aucunement, mais elle me fait peur car je me sens tellement inférieure…. Or, elle est peut-être très gentille ?
Quant à moi, je poursuis mon chemin pour que s’épanouisse en moi et pour d’autres la mission de vie que Dieu m’a confiée.
Seigneur, parle, ta servante écoute.
Christiane
Les évêques de Belgique ont demandé que les prédications des prochains dimanches commentent le credo. Aujourd’hui, méditons sur le début : « je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. »
« Je crois en un seul Dieu » : c’est dire que je fais confiance en quelqu’un, pas en quelque chose qui me dépasse, en une force cosmique anonyme ou un océan d’énergies spirituelles. Je crois en Quelqu’un qui est Dieu. Je crois en Quelqu’un, avec qui je puis nouer une relation personnelle, puisqu’il qu’il s’est révélé, puisqu’il a fait le premier pas vers moi. « En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés… » (1 Jean 4) Et en même temps, je ne puis jamais mettre la main sur Lui. Il échappe toujours à mes prises, à mes raisonnements. C’est ce que dit saint Grégoire de Naziance (IVe s.) dans un poème justement célèbre : « Ô toi, l’au-delà de tout, n’est-ce pas tout ce qu’on peur chanter de toi ?… Aucun mot ne t’exprime, tu dépasses toute intelligence… » Dieu est l Tout-Autre, le Transcendant. Comme l’a écrit le grand poète et mystique espagnol Jean de la Croix (XVIe s.) :
Dans la nuit obscure de cette vie,
je la connais la source, par la foi,
mais c’est de nuit.
Je crois en un seul Dieu, le Dieu unique. Le christianisme est un monothéisme, tout autant que le Judaïsme et l’Islam, mais un monothéisme original. La première lettre de saint Jean l’exprime en 3 mots : « Dieu est Amour » (1 Jean 4). Dans l’abîme de son mystère insondable, avant toute création, son être est relation, échange, don. Dieu est unique mais pas solitaire.
« Le Père … » Dès le Premier testament, ce Dieu unique et personnel, se manifeste comme Père. Il appelle le prophète Jérémie à parler en son nom, il se montre en Isaïe ou en Osée, non seulement comme un père, mais comme une mère. Mais c’est surtout en Jésus que la paternité de Dieu nous est révélée bien au-delà de tout ce que nous pouvons expérimenter et imaginer. Par tout ce qu’il dit et par tout ce qu’il fait, Jésus montre que Dieu est son Père, mais aussi notre Père ; mais que Dieu est aussi Fils, et aussi Esprit. Tout ce qui existe et tout ce qui aime, s’origine dans la relation d’amour qu’unissent entre elles ces trois personnes (hypostases). Et chacun de nous, tout homme, est convié à cette naissance à la vie divine, à la participation au banquet trinitaire. C’st là le message de l’évangile de ce jour : Jésus quitte les limites étroites de son village…
« Créateur du ciel et de la terre… » Le sentiment le plus important de la vie, c’est l’émerveillement devant l’univers qui nous entoure et dont nous sommes pétris.. « Si quelqu’un … ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant » a pu écrire Albert Einstein. Notons simplement que la création n’est pas seulement une chiquenaude initiale donnée par Dieu « au commencement », une fois pour toutes. Dieu nous crée et nous tient continuellement dans l’existence. La création n’est pas mare stagnante, mais une source intarissable.
« Le Père tout-puissant » Non pas « Père » à la manière des tyrans, dictateurs ou autres Staline (« petit père des peuples ! ») que le XXe s. a multiplié. Sa toute-puissance est celle d’un amour surabondant, sans limite qui se manifeste dans la splendeur de la création et tout autant dans l’extrême faiblesse de Fils de Dieu fait homme et mort sur la croix. Un Amour qui vient rejoindre l’homme au plus profond de ses enfers. Que cette eucharistie noud fasse goûter de cet Amour dont saint Paul nous a dit dans la deuxième lecture qu’il ne passera jamais.
Merci.
Merci de vos encouragements.