3ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 28 février 2010
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Cet évangile nous parle de malheurs qui ont beaucoup frappé les esprits : des galiléens massacrés pendant qu’ils présentaient leur offrande à Dieu et 18 morts lors de la chute de la tour de Siloé. Et nous-mêmes, nous pensons à toutes ces catastrophes qui frappent notre monde, le séisme en Haïti, au Chili, les tempêtes et les inondations qui sévissent régulièrement, les victimes de la violence, des accidents ou des maladies. A l’époque de Jésus, on avait l’habitude de penser que cela était dû aux péchés des victimes. Et nous-mêmes, il nous arrive d’entendre des personnes très éprouvées par la maladie qui se demandent : “Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour tant souffrir ?”
Or la Bible nous dit en divers endroits que Dieu n’y est pour rien. Les malheurs ne sont pas une punition de Dieu pour nos fautes. Alors pourquoi tant de souffrances ? Dans la Bible, nous trouvons le livre de Job qui pose cette question de la manière la plus aigüe ; il énumère les réponses que les hommes ont inventées depuis que le monde est monde. Les proches de Job cherchent à lui faire comprendre que s’il est accablé de tant de malheurs, c’est à cause de ses péchés et qu’il doit en tirer son parti. Mais la conclusion est claire : La souffrance n’est pas la punition du péché ; Dieu vient seulement demander à Job de reconnaître deux choses : Premièrement que la maîtrise des événements lui échappe ; deuxièmement qu’il lui faut vivre tout ce qui arrive sans jamais perdre confiance en son créateur.
Devant l’horreur du massacre et la catastrophe de la Tour de Siloé, on se tourne vers Jésus pour lui demander une réponse claire ; il est catégorique : il n’y a aucun lien : il n’y a aucun lien entre la souffrance et le péché. Un autre jour, on lui posera la même question au sujet d’un aveugle-né : Qui a péché pour qu’il soit né ainsi ? Lui ou ses parents ? Et Jésus répondra : “Ni lui, ni ses parents.” Ainsi, Jésus laisse ouverte la difficile question du rapport entre le malheur et le péché personnel. Une seule chose est sûre : Dieu est amour. Il n’est surtout pas un justicier sans cœur.
Nous le voyons dans la première lecture : il a vu la misère de son peuple et il fait appel à Moïse pour le libérer. Le même Dieu voit tous les malheurs qui accablent aujourd’hui des hommes, des femmes et des enfants ; et il continue de faire appel à nous pour construire un monde plus juste et plus fraternel, un monde ouvert au partage et à l’accueil de l’autre. Notre Dieu se reconnaît en celui qui souffre, qui a faim, qui est étranger. A travers le pauvre, c’est Jésus que nous accueillons ou que nous rejetons : lui-même nous le dit : “chaque fois que vous l’avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mt 25)
C’est donc un appel urgent qui nous est adressé en ce temps du Carême. Il nous faut prendre très au sérieux la parole de Jésus : “Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez comme eux.” Non ce n’est pas une menace, ce n’est pas Dieu qui va nous faire périr ; c’est nous qui allons à notre perte. C’est pour cela que le Christ nous demande instamment de ne pas remettre à demain notre conversion. La mort peut arriver à l’imprévu. Le danger le plus grave c’est celui de la mort éternelle, celle qui sépare définitivement l’homme de Dieu. Chacun est donc invité à se convertir, changer de comportement et se tourner de ses péchés. Dieu ne veut que notre bonheur. Il attend de nous une vie belle et fructueuse. Mais si nous refusons d’entendre son appel, c’est nous qui faisons notre malheur.
Jésus développe son enseignement en nous racontant l’histoire de ce figuier qui ne produit aucun fruit. Depuis trois ans, l’arbre n’a pas donné la moindre figue et il risque d’être coupé. Le vigneron demande un délai d’un an pour qu’il puisse apporter à ce figuier les soins qui lui permettront de produire du fruit. Nous sommes aujourd’hui ce figuier qui doit faire la joie et la fierté de son Maître. Notre Dieu est impatient de nous donner le meilleur de lui-même, mais il fait preuve d’une grande patience lorsqu’il attend le retour de ses enfants égarés.
Depuis le 17 février, nous sommes entrés dans le temps du Carême. Le Seigneur attendait cette période avec avidité. Son unique désir c’est d’entrer en nos cœurs et d’y régner. Nous allons le lui permettre en lui ouvrant la porte de notre cœur. Il en a encore plus envie que nous. Quand des hommes, des femmes, des enfants reviennent vers Dieu, quand ils retrouvent la prière et les sacrements, quand ils se mettent à partager avec les plus démunis, le Carême est pour lui un vrai moment de bonheur.
Merci, Seigneur, pour cette chance que tu nous laisses. Béni sois-tu pour ton amour, ta patience, ta miséricorde. Donne-nous d’entendre tes appels à nous convertir et à nous tourner vers toi. Sois avec nous pour que nous soyons toujours de vrais témoins de ton amour dans le monde d’aujourd’hui. Amen
Comment évangéliser ceux qui nous entourent et qui ne semblent pas intéressés ar ce que Dieu nous offre.
Comment être témoins tout en respectant la façon de penser des autres ?
MMaury
Quant à ma conversion, je pense chaque matin à l’améliorer. Bien sûr, c’est une urgence de rejoindre mon frère dans sa joie et dans sa détresse pour donner sens à sa vie, car par ma conversion, telle est la mission que j’ai reçue.
C’est une conversion profonde de ma vie à laquelle je suis invitée par l’Eglise pendant le temps du Carême.
Je fais attention dans ma manière d’aller à la rencontre de l’autre, de lui offrir mon écoute et d’accepter ses richesses. Dans ma façon de vivre au quotidien, j’essaie de faire un beau Carême.
Par contre, je n’applique pas le jeûne de nourriture car je n’ai pas encore retrouvé ma bonne santé. Ce qui ne saurait tarder !
Seigneur, je t’aime de tout mon coeur, tu es mon rocher auquel je m’agrippe, et aucune tempête ne pourra me détacher de toi.
PORTEZ-VOUS BIEN !!
Christiane
Dieu continue de nous appeler à vivre en sa présence pour devenir des êtres de présence au sein de l’humanité toute entière.
Jean-Pierre