4ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 12 décembre 2021
Tournés vers le Christ
qui prend corps pour nous !
Homélie
Textes bibliques : Lire
En ce 4ème dimanche de l’Avent, nous sommes à quelques jours de Noël. Comme chaque année, nos villes et nos villages prennent un air de fête. Toutes ces lumières qui illuminent les rues et les maisons c’est quelque chose de merveilleux. Malgré la pandémie, on se prépare à faire la fête. Des associations s’organisent pour que cette joie soit partagée avec les plus démunis. Noël sera aussi fêté dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons. Chaque année, des hommes et des femmes de bonne volonté s’organisent pour que cette joie de Noël soit offerte à tous.
Le problème, c’est que chaque année, on oublie de plus en plus le vrai sens de Noël. On ne pense plus à Celui qui devrait être au centre de cette fête. Les textes bibliques de ce dimanche viennent remettre la fête de Noël “à l’endroit”. Si nous sommes dans la joie, c’est d’abord à cause d’un “heureux événement”. Noël c’est d’abord la naissance du Christ sauveur. En lui, c’est Dieu qui est venu à nous pour nous dire tout l’amour qui est en lui. Et pour que nous n’ayons pas peur de lui, il se fait tout petit enfant. C’est là le seul vrai cadeau de Noël que Dieu nous fait. Il a tellement aimé le monde qu’il lui a envoyé son Fils unique. Par rapport à ce cadeau extraordinaire, tout le reste c’est de la pacotille.
C’est ce message que nous pouvons dans le livre du prophète Sophonie (première lecture). Il s’adresse à un peuple démoralisé « qui se traîne à travers l’immense désert ». C’est au cœur de cette douloureuse épreuve qu’il lui adresse des paroles très fortes : “Pousse des cris de joie… Réjouis-toi… Bondis de joie…” La raison de cette joie c’est la présence de Dieu au milieu de son peuple. Les accusateurs et les ennemis disparaîtront. C’est Dieu qui gouvernera son peuple. Il est “Dieu avec nous” Dieu en nous. Oui c’est une bonne nouvelle pour la période troublée qui est la nôtre.
Dans la première lecture, le prophète Michée s’adresse à un peuple humilié par ses ennemis. Il lui annonce le salut. Ce salut ne viendra pas d’une capitale orgueilleuse et pervertie. Il viendra d’un petit village de rien du tout. C’est ainsi que Dieu donne sa force au plus humble. C’est dans ses habitudes ; avec ce qui est petit et méprisé, il peut réaliser de grandes choses. Il ne fait pas appel aux sages et aux savants mais aux petits, aux humbles. C’est à eux qu’il s’adresse pour transmettre au monde les messages les plus importants (pensons à Bernadette de Lourdes, la plus ignorante de sa ville).
La lettre aux Hébreux nous apporte quelques précisions sur ce Messie dont nous allons célébrer la naissance. Il est l’envoyé de Dieu. Il est le seul grand prêtre. Il s’offre, lui-même pour accomplir la volonté de Dieu. En s’incarnant, il accepte une condition humble et faible. Il n’est pas né comme un roi de ce monde, mais comme un SDF, dans une étable. Nous sommes loin de toute cette agitation commerciale qui imprègne nos festivités de Noël. Nous devons comprendre que Noël c’est d’abord une bonne nouvelle pour les petits, les pauvres, les exclus. Noël c’est Dieu qui vient et qui se donne au monde. C’est la manifestation de l’amour qui ne fera que croître jusqu’à la victoire complète sur la mort et le péché.
L’Évangile nous parle de Marie qui rend visite à sa cousine Élisabeth, devenue enceinte du futur Jean Baptiste. Elle y va pour l’aider mais aussi pour partager sa joie. Jean Baptiste tressaille déjà d’émotion à l’approche de Jésus. Marie ne s’est pas préoccupée de sa propre fatigue. Elle a beaucoup marché pour rejoindre Élisabeth. Elle a parcouru ce long chemin pour lui apporter son aide sur le plan matériel, psychologique et spirituel. Il lui fallait une aide-ménagère mais aussi quelqu’un à ses côtés pour communier au miraculeux bonheur de la vie.
La Vierge n’a pas changé. Si nous l’appelons, elle court toujours vers nous. Et Jésus est en elle ou à ses côtés. Oui, Marie vient à nous avec Jésus. À l’approche de Noël, elle nous invite à l’accueillir et à faire « tout ce qu’il nous dira. » Le même Jésus nous pousse, nous aussi, à aller vers les autres. Avec Jésus et Marie, nos visites deviennent des « visitations ». Cette bonne nouvelle doit nous remplir de joie.
Le message de Noël c’est précisément la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux personnes seules. Noël c’est Jésus qui est venu et qui vient pour sauver l’humanité. C’est en lui que nous trouvons la joie, la paix et l’amour. Noël c’est le commencement du don de Dieu. C’est de cette grande espérance que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. En ce jour, nous pouvons supplier le Christ notre sauveur : « Toi qui est lumière, toi qui est l’amour, mets à nos ténèbres ton esprit d’amour. »
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Sources : Revue Feu Nouveau, Saisons bibliques, Homélies pour l’année C (A Brunot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), dossiers personnels…
Noël approche ! Dans une semaine, nous fêterons l’anniversaire de la venue de Jésus dans notre monde. Les textes liturgiques de ce dimanche nous parlent tous de cet heureux événement : la promesse d’un Messie est enfin réalisée dans la naissance de cet Enfant-Dieu. Le prophète Michée l’avait annoncé : « Et toi, Bethléem Éphrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. » (Mi 5:1) Saint Paul, en citant les versets 7-8 du psaume 39, rappelait aux Hébreux la venue de Jésus, l’Envoyé de Dieu : « Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : […] Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. » (He 10:5-7) Le récit de l’Évangile nous décrit la surprise et l’émerveillement de Marie après l’annonce de l’Ange qu’elle va mettre au monde le ‘Fils du Très-Haut’ (Lc 1:32). Tout à la joie, elle part en toute hâte annoncer cette bonne nouvelle à Élisabeth, sa cousine.
La ‘Visitation’ que nous fêtons aujourd’hui souligne cette démarche empreinte de générosité de la part de Marie. Portant Jésus en elle, Marie vient en aide à sa cousine Élisabeth, déjà âgée et enceinte de trois mois. Il lui faut un soutien dans ses activités quotidiennes. Sans être préoccupée de sa propre fatigue, « Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. » (Lc 1:39) De Nazareth jusqu’en Judée, Marie va parcourir environ 150 km ! Une longue distance, et ce, sans grand moyen de transport comme à notre époque ! Un trajet exténuant et pénible… Cette générosité nous révèle le trésor du cœur de Marie. Et la récompense est au bout de l’effort. L’Évangile nous relate la joie de la rencontre de ces deux grandes figures bibliques. Une joie partagée ! La jointure entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. Les prémices d’une nouvelle ère ! « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1:42-43) Marie porteuse de Dieu nous montre là un bel exemple à suivre. Ces quelques jours avant Noël nous donnent l’occasion de prendre conscience que nous sommes porteurs, nous aussi, d’une part de Dieu en nous. Avons-nous un cœur assez ouvert, assez disponible, pour transmettre cette grâce de Dieu aux autres ? Ne restons pas replier sur nous-mêmes. Ne gardons pas égoïstement pour nous les dons reçus de Dieu. Apportons-les gentiment à ceux qui en ont besoin.
À l’approche de Noël, nombreux sont ceux qui vont célébrer Noël dans une ambiance festive sans aucun rapport avec la foi. Ils ignorent complètement le vrai sens de cette fête religieuse. Pour eux, le compte à rebours est lancé pour organiser au mieux cette si belle fête. C’est la course aux cadeaux, à la préparation d’un bon menu pour le repas familial… Mais pour nous chrétiens, ces derniers jours du temps de l’Avent nous invitent au recueillement. Certes, ce n’est pas facile de trouver un moment de silence dans cette ambiance d’agitation générale. Même dans les paroisses, on se prépare fébrilement à une belle célébration de la veillée de Noël… Mais, de temps à autre, mettons-nous à l’écart de nos préoccupations quotidiennes pour retrouver la paix dans l’âme. Quittons pour quelques instants cette vie trépidante pour nous ressourcer. Au cœur de l’action, nous avons besoin d’un temps calme pour nous recentrer. Nous avons besoin de prendre du recul pour mieux discerner ce qui est essentiel dans notre vie. Le temps de l’Avent nous y favorise !
Alors, comme Marie et avec elle, mettons-nous « en route rapidement » pour préparer la venue de Jésus dans notre âme. À quelques jours de Noël, essayons de profiter de petits moments de sérénité pour nous sortir de l’agitation ambiante. Laissons Dieu résonner en nous jusqu’à nous sentir en harmonie avec Lui ! Le recueillement nous y invite. Faisons en sorte que Noël demeure, dans notre esprit et dans notre cœur, une fête chrétienne. Une fête de l’accueil de Dieu dans notre vie. C’est en puisant à la source de cette Paix intérieure que nous puissions retrouver de l’énergie pour nous arracher à la tentation de nous installer dans la routine. Noël s’annonce. C’est le moment de nous mettre en route pour vivre une rencontre pas comme les autres : la rencontre avec Jésus ! Préparons-nous à L’accueillir dignement pour L’apporter à notre entourage. À la suite de Marie, ouvrons notre cœur et nos bras au partage. Offrons de la chaleur humaine à tous ceux que le Seigneur met sur notre route. Soyons les joyeux témoins de la Bonne Nouvelle !
À Bethléem, Jésus n’a pas pu trouver un lieu simple mais digne pour venir au monde. Sommes-nous prêts maintenant à L’accueillir ? Réservons-Lui une place de choix dans notre cœur.
Nguyễn Thế Cường Jacques
Le 4e dimanche du temps de l’Avent!
En amorçant ce dernier virage vers la commémoration de la naissance du Dieu homme, une attitude devrait être commune à tous les chrétiens : l’humilité et la compassion.
Humilité dans les gestes, humilités dans le comportement. Le Christ n’a besoin ni des sapins guirlandés ni des viandes grasses. Il n’est d’ailleurs pas venu pour ça et son anniversaire ne devrait se fêter ainsi. Il a besoin que nous soyons humbles dans nos gestes en nous limitant au strict minimum.
La compassion oui! pour nos frères et sœurs souffrants de froid, de faim, de fatigue, de solitude. Allons à leur rencontre, affrontons le froid, sortons de notre confort, ils ont besoin juste de notre présence, de notre chaleur. Partageons avec eux le peu que nous avons voire notre tout comme Marie. Enceinte, elle a fait fi de sa souffrance à elle pour aller assister Elisabeth.
Changeons de paradigmes! Les Noëls se suivent et se ressemblent, il doit pas en être ainsi.
Puisse l’Emmanuel ouvrir nos coeurs aux autres