5ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 25 avril 2010Aimer comme Jésus
Textes bibliques : Lire
En ce cinquième dimanche de Pâques, l’Eglise nous propose un extrait du discours de Jésus au soir du Jeudi Saint. Le contexte est douloureux. Le Christ vient d’annoncer sa mort et sa résurrection à ses disciples. Nous les voyons en plein désarroi. Durant trois ans, ils ont vécu une belle aventure avec lui. Et maintenant, ils se rendent compte que tout va s’arrêter. Or pour le Christ, la mort n’est pas la fin de tout mais un passage. Il leur ouvre un chemin et il les invite à le suivre. Par ses paroles, il veut leur redonner confiance et surtout les préparer à leur mission à venir.
Plus tard en effet, ils seront envoyés pour annoncer l’Evangile au monde entier. Cet évangile c’est celui d’un Dieu passionné d’amour pour tous les hommes. Ce monde imprégné de tant de violences, le Seigneur veut le guérir et le sauver. En recevant le sacrement du baptême, nous avons été immergés dans cet océan d’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Cela change tout dans la vie des croyants. Désormais, ils ne peuvent plus vivre dans l’égoïsme ni dans la violence. En entrant dans la grande Famille de Dieu, ils sont appelés à vivre en enfants de Dieu et à aimer comme lui. C’est Jésus qui nous le demande : “Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.”
Les chefs religieux enseignaient eux aussi ce grand commandement. Mais avec Jésus, il y a une nouveauté ; c'est le mot comme : “aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” c'est-à-dire d'un amour sans limite, un amour qui va jusqu'à donner sa vie pour l'autre. Rappelons-nous l'histoire du Père Kolbe : Dans le camp de concentration où il était, un prisonnier venait de s'évader. Les représailles sont terribles : dix de ses co-détenus sont condamnés à mourir dans le bunker de la faim. Le Père Kolbe a choisi de mourir à la place de l'un d'entre eux qui pleurait après sa femme et ses enfants. Il a donc rejoint les condamnés et il les a aidés à mourir en chantant les louanges du Seigneur. A travers ce témoignage et bien d'autres, nous voyons combien l'amour est plus fort que la haine.
Pour nous chrétiens, l'amour n'est pas un vague sentiment ; c'est d'abord une personne, c'est même une identité, celle de Dieu, car Dieu est amour. L'amour qu'il nous est demandé de vivre s'enracine dans ce mot “comme”, dans cette expérience concrète de l'amour que nous avons reçu de lui. L'évangile nous dit que Dieu nous a aimés le premier. Notre amour ne peut être qu'une réponse au sien. C'est en prenant le temps de nous tourner vers la croix du Christ que nous comprenons cela. Nous pouvons aussi regarder et reconnaître les signes de l'amour de Jésus dans notre vie. Bien souvent, cela passe par une rencontre, une initiative, un événement imprévu. Nous découvrons alors que le Seigneur s'arrange toujours pour mettre sur notre route les personnes qu'il faut pour nous aider à accueillir son amour.
Aimer vraiment c'est “se décentrer”. Pour le petit enfant, tout tourne autour de lui et de ses caprices. Il est le centre de son monde. L'éducation l'aidera à découvrir qu'il doit en sortir et s'ouvrir aux autres. Progressivement, il apprendra à vivre avec eux et à les accepter tels qu'ils sont avec leurs qualités et leurs défauts. Avec le Christ, nous apprenons qu'aimer, c'est donner, se donner, c'est pardonner. Nous sommes tous engagés sur la même route et les difficultés ne manquent pas. Mais le Seigneur est là pour nous guider. Comme nous l'avons lu dimanche dernier, il est notre berger et rien ne saurait nous séparer de son amour.
Le but de cet amour qu'il nous est demandé de vivre n'est pas d'entretenir une communauté chrétienne chaleureuse et repliée sur elle-même. C'est tout le contraire car l'amour est missionnaire. “Ce qui montrera aux hommes que vous êtes mes disciples c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres”. Les soldats nazis n'imaginaient pas qu'un homme puisse choisir de mourir par amour à la place d'un autre. L'histoire de l'Eglise nous montre des témoignages très forts : Pensons à Mère Térésa qui a consacré toute sa vie aux plus pauvres parmi les pauvres ; un jour, une femme lui a demandé : “Pourquoi fais-tu cela ?” Elle a répondu : “Parce que je t'aime et que Dieu t'aime.” La femme lui a répondu : “Redis-le moi encore, c'est la première fois que j'entends ces mots.
Aimer c’est prolonger Dieu, c’est vivre à sa manière sans exclure personne, pas même l’ennemi, c’est pardonner, c’est se donner. C’est cela qui fait la valeur d’une vie. Que tous ceux qui regardent nos communautés chrétiennes de l’extérieur puissent dire : “Voyez comme ils s’aiment !”
“Seigneur, toi qui es l'amour, mets en nos cœurs ton Esprit d'amour.”
D'après diverses sources
Photo : Christ Roman du 12ème siècle à Salles la Source (Aveyron)
Frères et sœurs, c’est en nous aimant les uns les autres que nous sommes invités à faire du neuf dans notre monde et dans notre Église. Avec confiance, demandons au Seigneur qu’il nous aide à aimer comme lui nous aime.
Seigneur, nous te prions
Pour que notre Église continue de témoigner de la présence du Ressuscité dans notre monde et d’ouvrir à toutes personnes la porte de la foi, prions le Seigneur.
Pour que nos dirigeants politiques passent véritablement de la parole aux actes dans la lutte contre la pauvreté, prions le Seigneur.
Pour que soient consolées les personnes blessées par nos manques d’amour, éprouvées par le deuil ou la maladie, prions le Seigneur.
Pour que notre communauté chrétienne, malgré ses difficultés, continue de croire qu’avec le Christ tout est possible, prions le Seigneur.
Comme les premiers chrétiens, qui se sont appuyés sur toi pour l’œuvre qu’ils devaient accomplir, donne-nous, Seigneur, de toujours te faire confiance. Ainsi nous pourrons mieux aimer et faire toutes choses nouvelles par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN
Homélie du Père Daniel Meynen
Écouter ici
Le mot central de la première partie de l’Évangile que nous venons d’entendre est celui de gloire. L’on sait que dans la Bible, la gloire de Dieu ou la gloire d’une personne humaine n’ont pas la même signification que dans notre langage. Dans notre langage, elle désigne : la renommée, la popularité et la bonne réputation. Dans l’Ecriture, la gloire représente la qualité de la personne, son poids, sa densité de présence, sa capacité de puissance. sa force d’aimer. Dans ce sens, la Gloire par excellence, fondement de toutes les autres ,n’appartient qu’à Dieu seul et à celui à qui ilveut lui donner.« Maintenant le Fils de l’Homme est glorifié et Dieu est glorifié en Lui. Si Dieu est glorifié en Lui, Dieu, en retour, Lui donnera Sa propre gloire ». C’est doncl’heure de la gloire de Jésus parce que le Fils trahi, abandonné de tous, persécuté par tous, persévère, Lui seul contre tous, à n’être qu’amour, bienveillance et pardon. Il révèle aux hommes jusqu’où va l’amour du Père, c’est-à-dire jusqu’à l’infini sans limites.
Le mot clé de la 2e partie est le mot nouveau. Jésus parle d’un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres ». Le commandement était déjà présent dans la tradition juive qui recommandait l’amitié et le service mutuel. Ce qui est neuf, c’est de demander un amour qui s’étendrait jusqu’aux ennemis. L’Evangile ne cessera de nous demander de bâtir un monde fraternel. Et la raison en est simple : c’est parce que Dieu est Amour, parce que Dieu n’est qu’Amour. « Aimez-vous comme je nous ai aimés » dit Jésus, c’est-à-dire le même Esprit qui est Celui du Père en même temps que Celui du Fils. Tant que cela n’est pas réalisé, ni en voie de l’être, nous fermons au monde le chemin vers Dieu.
On voit donc que dans notre évangile d’aujourd’hui les deux parties, la gloire et le commandement de l’amour, renvoient l’un à l’autre. Jésus dit : maintenant je vais révéler au monde jusqu’où va l’amour du Père et maintenant je vous donne un commandement nouveau, une mission neuve : c’est d’aimer de la même manière.
La nouveauté, nous la trouvons aussi dans l’Apocalypse, ce livre étrange rempli de visions et de symboles quelque peu ésotériques. Il n’est pas destiné à nous faire rêver. Il entretient en nous la certitude de la victoire finale du Christ sur toutes les puissances du mal. « J’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle. Alors Celui qui siégeait sur le trône déclara : Voici que Je fais toutes choses nouvelles ». La grande nouveauté dont il s’agit, c’est la proximité totale et définitive de Dieu avec les hommes.
Telle est la certitude que le livre de l’Apocalypse veut solidement planter en nous, pour nous rendre capables de témoigner que Dieu nous comblera, surtout auprès de ceux que les épreuves amènent au découragement et au désespoir.
C’est cette assurance qui se manifeste enfin tout au long des Actes des Apôtres dont la liturgie nous propose de larges extraits durant ce temps pascal. Le Livre des Actes n’est pas terminé. Nous en écrivons sans cesse, par notre vie, de nouveaux chapitres.
Avec l’aimable autorisation de Kerit.be
Du Père Jean M
La carte vitale ? Quantité de français de plus de 16 ans la possèdent. Elle permet un rapide remboursement des frais de remèdes dus à la maladie. Sur elle figurent des renseignements utiles en rapport avec Caisses de maladie et Sécurité sociale. Une solidarité humaine en a permis l’établissement pour la présenter au personnel de santé (docteurs, pharmaciens, dentistes, etc …) Prévue, et déjà établie, existe une nouvelle carte vitale évolutive, pour davantage de services et simplifier la vie. Elle comportera la photo du titulaire. 59 millions de français devraient la posséder. Une mise à jour annuelle est recommandée. Sa possession sera appréciée.
Chrétiens, merveilleux bienfait, nous avons une autre carte, vitale elle aussi, offerte à tous les humains sans exception. Pour la recevoir aucune complication même si cela exige certaines conditions. Tous nous pouvons en être portables. C’est la carte de Vie éternelle ! Jésus Christ en est la seule photo. Elle se nomme Baptême. Instituée par Jésus, la Bible, Parole de Dieu, et particulièrement le Nouveau Testament nous instruisent sur sa valeur ; soyons-en lecteurs assidus. Devant un monde séparé de Dieu dès sa création et adorateur de faux dieux, de cette lecture retenons la figure d’Abraham. Choisi de Dieu il est le Père des croyants en un Dieu unique. Très âgé il a reçu de lui la promesse d’une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel car « rien n’est impossible à Dieu ». De la descendance d’Abraham, admirons aussi Moïse. Le Seigneur l’appela pour délivrer son peuple de l’esclavage des Egyptiens pour le conduire à une Terre promise. Avec la circoncision et la Loi dictée pour la conduite de son peuple, est née une sorte de carte vitale pour le peuple juif.
« Le salut vient des juifs ». Jésus l’a dit. Fils de Dieu, par Marie il est devenu Fils de l’Homme, en Israël. Sa vie humano-divine, sa mort en croix, signe de son amour infini, ont fait de lui le Sauveur du monde vainqueur du péché, de la mort et de l’Esprit du mal. Sa résurrection en est le signe et nous a valu cette carte vitale nouvelle du Baptême. Elle perfectionne la carte précédente sans en détruire le contenu. Retourné auprès de son Père, devenu par lui Notre Père, il veut nous conduire vers Lui par le Chemin qu’il est lui-même, dans la Vérité et pour la Vie sans fin.
Précieuse carte ! « Baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps » (St Paul). Nous sommes tellement unis à Jésus qu’avec tous nos frères humains baptisés, nous sommes membres de son corps dont il est la tête. Le Baptême se veut lumière. Les textes de la Parole de Dieu de ce jour nous donnent des exigences d’une vitalité dont nous avons tous besoin.
Première exigence : la foi ! Toujours réclamée par Jésus pour la purification de nos cœurs, la conversion de nos vies et la force d’accéder à une vie nouvelle dans la vérité, la justice et la paix.
L’Apocalypse de St Jean (2ème lecture) nous offre une vision réconfortante et enthousiasmante : celle « d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle » succédant à notre monde actuel, bien beau mais imparfait. « Jérusalem nouvelle », ce sera la « demeure de Dieu avec les hommes ». Ils seront « son peuple ». « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n’existera plus ». Espérance en la promesse du Seigneur, déjà évoquée avec Abraham.
Pour cette carte l’Evangile (Jean 13, 31-35) appuie fortement sur son aspect collectif, communion ensemble à Jésus. Celui-ci dicte « un commandement nouveau » : « nous aimer les uns les autres » pour montrer à tous les hommes que nous sommes ses disciples. L’amour est comme un cordage pour gravir le sentier de vie qui nous mène au Royaume de l’Amour. Tous les humains peuvent s’y accrocher pour s’élever avec courage et persévérance. La rencontre du Christ se fera bien un jour ou l’autre.
Paul et Barnabé (1ère lecture), apôtres du Seigneur nous font comprendre qu’« Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu ». Comme tous les baptisés ils appartiennent à cet organisme de gestion des cartes, institué par Jésus, son Eglise. Elle nous renseigne sur tout ce que comporte le Baptême, sur la prière comme moyen de communication, supérieur à Internet. En elle il est présent avec l’Esprit d’amour dont on peut se nourrir avec le pain de vie dans l’Eucharistie. Ne manquons pas d’y être fidèles, avec d’utiles mises à jour.
Comment te remercier, te rendre grâce, Seigneur, pour le don de cette carte ? « Béni sois-tu à jamais, Dieu de l’univers ». Nous annoncerons ton amour infini et « ton règne éternel » (Psaume 144)
En ce « mois de Marie », ayons recours à elle pour un Baptême vital et fécond.
Père RD (Dominicain)
L’Absence de Jésus se traduit en amour entre disciples
Dans le premier évangile écrit (Marc), le récit du dernier repas de Jésus avec ses disciples tient en 9 versets. en Matthieu, 10; en Luc il s’allonge un peu: 38; mais chez Jean il s’étend sur 5 chapitres (Jn 13-17 – 155 versets). Cela signifie donc que, en quelques dizaines d’années, les premiers chrétiens ont pris de plus en plus conscience de l’importance centrale de ce repas qu’ils doivent revivre ensemble chaque “premier jour de semaine” selon l’ordre de leur Seigneur. Ce repas, cette rencontre de la communauté croyante n’est pas un rite facultatif, une cérémonie hiératique, une habitude expédiée en une demi-heure avant de reprendre au plus vite ses occupations. Pour Jean, faire mémoire de Jésus Seigneur, c’est prendre le temps de se rappeler l’essentiel de ses ultimes enseignements, réfléchir à la manière de vivre lorsque l’on se dit croyant en un Messie-Libérateur qui est mort en croix, qui est ressuscité, Seigneur du monde, UN avec Dieu son Père.
Aujourd’hui nous écoutons la toute première instruction que Jésus donne au moment où, en ce dernier soir avec les siens, s’enclenche le processus de sa Passion: c’est dire son importance capitale. Remplaçons d’abord la banale introduction de la lecture liturgique par le texte de Jean qui est d’une puissante intensité dramatique:
Jésus prit un morceau de pain et il le donna à Judas Iscariote. Alors satan entra en Judas. Jésus lui dit: ” Ce que tu as à faire, fais-le vite”. Aucun ne comprit.
Quant à Judas, ayant pris la bouchée, il sortit immédiatement: il faisait nuit.
Judas a “communié” mais ce morceau de pain offert par son maître qui vient de laver les pieds de ses disciples (donc les siens aussi) est insupportable. C’en est trop, il ne peut plus croire en un tel messie et il sort. Jésus le sait: son disciple va prévenir les autorités qui cherchent à le capturer pour leur dire où ils le trouveront. “Il faisait nuit”. Judas quitte la petite pièce où siège la “Lumière du monde” et il entre dans les ténèbres.
Ainsi donc même la bouchée offerte par Jésus n’aliène pas la liberté. Celui ou celle qui a longtemps partagé l’Eucharistie avec nous peut tout à coup nous quitter et devenir l’adversaire acharné de l’Eglise. Et nous aussi !!……Prenons garde !!
LA CROIX GLORIEUSE
Alors Jésus déclara:
” Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire – et il la lui donnera bientôt.”
Dans son récit, Jean avait souvent noté: ” Son heure n’était pas arrivée”: “maintenant” elle l’est et Jésus le sait très bien. Il ne va pas être victime inconsciente d’un complot, tomber dans un piège par surprise. Ses ennemis veulent la MORT: lui il veut l’AMOUR …et jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême ( 13, 1).
L’heure de l’exécution est imminente et Jésus en a peur, il tremble à l’idée de ce qui l’attend (12, 27; 13, 21) mais il assume et se donne. Ce n’est pas son Père qui veut sa mort: ce sont les hommes. Ils lui écarteront les bras pour le clouer mais il les étendra pour pardonner. Ainsi il glorifiera son Père qui enfin apparaîtra comme Amour Infini ( “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils”) et son Père lui rendra gloire en le ressuscitant.
Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps.
Vous me chercherez et, comme je l’ai dit aux Juifs: “Là où je vais, vous ne pouvez venir”,
à vous aussi maintenant je le dis.
C’est l’unique fois dans l’évangile où Jésus appelle ses disciples de cette façon intime: “mes petits enfants”. – comme s’il était en train de les mettre au monde (dans la foi) à travers les tortures d’enfantement qu’est sa passion. Le temps de la présence physique, tangible arrive à son terme: Jésus va disparaître à leurs yeux. A deux reprises déjà, il l’avait annoncé (7, 33-34; 8, 21): là où il va, personne n’est capable de le suivre pour l’instant.
ABSENCE DU MAITRE = AMOUR ENTRE DISCIPLES
Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres.
Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples,
c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres”
Il faut souligner l’enchaînement direct: annonce du départ / ordre de l’amour. “Je pars: aimez-vous. Plus personne ne me verra: mais on vous verra, vous, mes disciples et c’est la visibilité de votre amour mutuel qui compensera l’invisibilité de ma personne. Ce n’est ni en rappelant mes enseignements, ni en faisant des miracles, ni en montrant mon tombeau vide, ni en exhibant vos réalisations sociales que vous convaincrez les gens de ma résurrection. Le signe unique que je vis encore, que ma croix est victoire, sera votre amour mutuel. Ceux et celles qui me chercheront n’auront d’autre possibilité de me voir qu’en me voyant en vous ensemble. C’est votre unité qui sera manifestation de ma présence. Au contraire si vous ne vous aimez pas, si vous vous déchirez, vous proclamerez ma mort et ma disparition”. C’est pourquoi la séparation des Eglises est le plus grand scandale du monde.
Il n’est pas dit: “aimez les gens, faites du bien”. Cela n’est pas exclu mais l’ordre porte directement sur le groupe constitué: donc les disciples doivent se réunir, se connaître, se parler, se préoccuper les uns des autres. L’Eglise locale est “une fraternité” – et non des gens pieux qui vont à la messe un jour ici, un jour là, se lamentant sur les catastrophes et aspirant à la paix mondiale. L’Eucharistie doit se concrétiser comme rencontre du patron et de l’ouvrier, de la baronne et de la caissière de grand magasin, de l’adolescent et de la grand’mère. Vaste programme à la limite de l’impossible. Mais seul l’Esprit….. Car il s’agit bien non d’une suggestion, d’un conseil, d’une obligation réservée à certains chrétiens comme les moines ou les prêtres mais d’un “commandement” valable pour tout disciple.
Pourquoi est-il nouveau ? L’Ancien Testament enseignait déjà aux fils d’Israël de s’aimer:
“Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Lévitique 19, 18). Il est nouveau d’abord parce que c’est seulement maintenant, à la fin extrême de sa vie terrestre, que Jésus l’exprime. Jusqu’alors il avait parlé de l’amour de Dieu pour les hommes (3, 16), de l’amour du Père pour le Fils (3, 35; 10, 17), de l’amour de Jésus pour les siens (13, 1). Ici, maintenant, à l’heure où il leur prouve en acte son amour pour eux (il donne sa vie pour eux), il peut leur donner un ordre inouï à ce jour.
En outre, lorsqu’il dit: “Comme je vous ai aimés, aimez-vous”, il ne se présente pas comme un exemple à imiter: le “comme” signifie surtout “puisque, parce que”. C’est son amour pour eux jusqu’à la croix qui devient actif en eux et va leur permettre de s’aimer. Car si Jésus ne donnait qu’un exemple, on pourrait renâcler en objectant: ” L’amour ne se commande pas”. Mais parce qu’il va leur donner son amour, son ordre devient possible, normal, logique: la charité mutuelle n’est pas obéissance forcée à un commandement extérieur mais une épiphanie, une manifestation de la Présence du Christ Vivant. Ce commandement est donc “nouveau” parce qu’il ne s’agit plus d’une Loi. La Pâque du Christ opère le passage dans la Nouvelle Alliance: l’Esprit est donné et se réalise enfin la célèbre prophétie :
“Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf; J’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois” ( Ezéchiel 36, 27)
L’AGAPÈ EST de soi MISSIONNAIRE
Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples,
c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres.
L’Evangile se répandra à travers tous les peuples, dans toutes les civilisations et jusqu’à la fin des temps: partout et toujours son authenticité se transmettra d’abord non par des constructions monumentales, des discours, des cérémonies fastueuses, des phénomènes miraculeux ou une organisation impeccable mais par la charité mutuelle entre disciples. Sans amour réel entre chrétiens, l’effort missionnaire restera propagande stérile.
C’est la cohésion du “corps” (l’Eglise) qui manifeste la vie de “la tête”(le Christ vivant).
Je déplore les injustices, je désire la paix: bien. Mais est-ce que ma venue à l’Eucharistie est participation à une “communauté” réelle ?
Je fais la charité à un pauvre: bien. Mais est-ce que je sais que cette pratiquante près de moi a un enfant handicapé et qu’elle attend du réconfort ?
J’ai prié avec dévotion: bien. Mais que fais-je pour entrer en dialogue avec les autres pratiquants ?
Je suis catholique: bien. Mais est-ce que je souffre de la séparation avec les orthodoxes et les réformés ?
Je suis prêtre: bien. Mais est-ce que je “fais des messes” ou bien je retrouve “ma communauté” pour nous laisser être le Corps du Christ ?
Aimer le Seigneur fait beaucoup de bien. En effet, cela faisait une dizaine de jours que j’étais vraiment en colère contre le Seigneur et pendant ce temps tout est allé mal. J’étais triste et la vie n’avait plus son bel éclat.
Maintenant tout va de nouveau bien, mon fils a repris son travail sans être inquiété par qui que ce soit, et je suis merveilleusement heureuse d’être de nouveau presque en fusion avec le Seigneur.
“AIMEZ VOUS LES UNS LES AUTRES”. Je pourrais discuter des heures sur ce thème. Je dirai simplement que je ne peux pas vivre toute seule et que les autres personnes me sont indispensables car elles m’apportent toujours quelque chose qui me manque.
Mais j’avoue que j’aime l’autre parfois maladroitement. En effet, mon fils dit que je l’étouffe lol.
Cet après-midi, une ambulance a emmené ma voisine de 82 ans. J’espère de tout coeur que ce n’est pas grave. Je demanderai à ses fils s’ils ont besoin de quoi que ce soit.
Merci aussi Seigneur, car la retraite de mon mari se passe très bien. Il a en effet trouvé dix heures par semaine de jardinage et de petite maçonnerie dans une propriété pas loin de chez nous, ce qui me permet d’avoir beaucoup de temps pour bénir, louer et remercier Dieu.
SEIGNEUR, FAIS QUE JE VIBRE TOUJOURS A TOUTE MISERE.
Christiane
La définition du Royaume de Dieu m’a souvent pose problème! Mais a lire les différents commentaires, je me rends compte que finalement, ce Royaume a l’avènement duquel nous sommes appelés,en tant que chrétiens,disciples de Jésus par notre baptême, repose, en dernière analyse sur un trytique: PAIX-JUSTICE-AMOUR.
Merci pour vos éclairages qui m’aident énormément a préparer le Jour de notre Seigneur.
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/MESSE/MESSE20100502.ram