6ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 2 mai 2010Être fidèle à la Parole de Jésus Christ
Textes bibliques : Lire
Nous avons entendu, dans la première lecture, un extrait du livre des Actes des Apôtres. La Bonne Nouvelle se répand de plus en plus. Des païens se convertissent à Jésus Christ. Cette situation nouvelle provoque une grave crise dans la communauté chrétienne. D'un côté, nous avons les juifs convertis qui prétendent imposer aux païens convertis les pratiques de la loi juive. Mais ces derniers leur répondent : “nous n'avons rien à voir avec la loi de Moïse ; c'est à Jésus Christ que nous nous sommes convertis.”
Cette loi avait été une étape dans l'histoire du peuple de Dieu. Les hébreux sortaient du monde païen et ils avaient besoin d'être éduqués. C'est ainsi que Dieu leur prescrit des règles et des interdits. Plus tard, avec les prophètes et surtout avec la venue du Christ, les croyants sont invités à faire un pas de plus : ils entrent dans une nouvelle alliance. La présence du Christ dans notre vie et notre monde vient tout bouleverser. Désormais, il ne suffit plus de respecter des commandements. Le plus important c'est que chacun se laisse imprégner de cet amour inimaginable qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Si nous acceptons cette conversion, cela change tout dans notre vie.
Les apôtres, qui étaient tous des juifs, ont dû abandonner des certitudes les mieux ancrées en eux. Ils ont été amenés à dépasser la tradition juive. Ils ont appris à se mettre à l'écoute de l'Esprit Saint et à se laisser conduire par Lui “vers la Vérité tout entière”. Ils nous montrent que la fidélité n'est pas une fixation sur le passé, une répétition servile des pratiques anciennes. L'important ce n'est pas d'être fidèle à des traditions mais d'être fidèle à Jésus Christ et à sa Parole. Bien souvent, il nous conduit sur des chemins que nous n'avions pas prévus. Mais ses paroles sont celles de la Vie Éternelle.
Ce récit des Actes des Apôtres est toujours d'actualité. Les conflits entre chrétiens de courants différents sont bien présents. Nous voyons ceux qui refusent le Concile Vatican II car ils ne veulent rien changer dans les pratiques d'autrefois. Certains vont même jusqu'à refuser les papes du concile et ceux qui ont suivi. Et pourtant, Vatican II avait été une étape importante pour amener les chrétiens à aller au cœur de la foi et à en être les témoins. Les évêques de l'époque avaient pris le temps de revenir aux “fondamentaux” de la foi, de la Bible et de tout ce qui concerne la vie chrétienne. Dans les documents qu'ils ont publiés, ils invitaient les chrétiens à remettre le Christ au cœur de leur vie et à en être les témoins dans le monde d'aujourd'hui.
L'Evangile de ce dimanche nous invite précisément à accueillir la Parole du Christ du fond du cœur. En l'accueillant, c'est la présence de Jésus qui nous est restituée. C'est lui-même qui nous le dit : “Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.” Cette présence est bien plus efficace que celle du temps où il marchait sur les terres de Palestine. En effet, ce n'est plus seulement Jésus mais aussi le Père et l'Esprit Saint qui viennent demeurer en nous. Et c'est ainsi que la Parole de Dieu est la nouvelle demeure de Dieu parmi les hommes. Elle est tout près de nous, au devant de nous pour être réveillée par l'Esprit Saint. C'est pour cette raison que le Christ nous recommande de garder cette parole et d'y être fidèles. Il compte sur nous pour que nous soyons des témoins vivants de son amour par nos paroles et surtout par toute notre vie.
Nous Chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés dans le monde pour transmettre ce flambeau. Dans ce monde qui est le nôtre, il y a beaucoup de choses merveilleuses, des gestes de générosité extraordinaires mais aussi beaucoup de souffrances. Chaque jour, les médias nous parlent de la montée de la violence, du racisme et de l'exclusion. D'un côté, nous assistons à l'accumulation des richesses et de l'autre, nous voyons des pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Nous rêvons tous d'un monde plus juste et plus fraternel. Des hommes et des femmes de bonne volonté y travaillent activement. Nous chrétiens, nous sommes envoyés dans ce monde pour y être les signes vivants de l'amour et de la présence du Christ par nos paroles, nos actes et toute notre vie. Ce monde malade, le Christ l'aime. Il a donné sa vie pour lui. Avec lui, nous apprenons à voir les autres comme il les voit et à les aimer comme il les aime.
Chaque dimanche, nous venons à l'église pour un temps de ressourcement auprès de Celui qui est à la source de tout amour. Nous nous nourrissons de sa Parole vivante. Par l'Eucharistie, il vient intensifier cette présence. Alors finissons-en avec la tentation de revenir en arrière. N'ayons pas peur “d'avancer au large”.
“O Seigneur, envoie ton Esprit. Qu'il nous rappelle tout ce que tu nous as dit. Qu'il nous donne la force de le comprendre toujours plus pour mieux en vivre.”
D'après diverses sources
Personnellement, j’essaie de garder la Parole proposée à ma méditation pour qu’elle façonne mon être intérieur. J’espère aussi être restaurée à l’image de Jésus.
Seigneur, aide-moi à accueillir l’Amour que tu me témoignes personnellement, jusqu’à ce que montent en moi la compassion pour autrui et le désir d’aimer comme tu as aimé.
En tout cas, Seigneur, je réussis ma vie tant qu’il y a convergence entre ma foi et mes actes..
Et les Paroles du Seigneur s’expriment en moi sans que je le sache et me mettent sur la route.
Mais en ces moments de crise, je ne donne rien à toutes les associations caritatives qui me sollicitent et je ne peux pas renouveler mes abonnement chrétiens. Qu’à cela ne tienne, l’Esprit Saint veille en moi.
Seigneur, j’ai reçu les douze fruits de l’Esprit Saint : l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la charité, la bénignité, la fidélité, la modestie, la tempérance, ma miséricorde, la continence et la chasteté. Il faut que je m’en serve !
Seigneur, je te suis toujours fidèle même si parfois je me sens trahie par des événements familiaux. Car, heureusement, tout finit par s’arranger.
Seigneur, aide-moi à être don au service des autres.
Christiane
Dans l’Evangile (Jean 14, 23-29) Jésus ne lie-t-il pas sa connaissance et celle de sa parole avec l’amour ? « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui ». Il annonce la venue en son nom de l’Esprit Saint, un défenseur, un protecteur, qui « enseignera tout » et « fera se souvenir de tout ce qu’il aura dit », sa Bonne Nouvelle. De la part du Père, il le donnera pour nous faire vivre d’amour.
N’a-t-il pas enseigné, et avec quelle force, comme « voie nouvelle », celle de nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimés ? N’a-t-il pas retracé Dieu, nous aimant avec tendresse, d’un amour sans fin ? « Éternel est son amour ». Mieux, n’a-t-il pas révélé Dieu comme Dieu-Amour, Père, Fils et Esprit Saint ? Reprenant une définition de St Jean, notre Pape actuel Benoît XVI, excellent philosophe et théologien, a écrit une encyclique « Dieu est Amour ». Elle peut être consultée avec profit !
Enfants de Dieu, en union à Jésus dans son Église par le baptême, celui-ci n’a de valeur que dans l’amour pour une vie éternelle. Point n’est besoin de lire longuement les Évangiles et autres écrits du Nouveau Testament pour s’apercevoir, qu’avec son amour infini de chacun, Jésus apporte sa paix faite d’amour, sa joie que nul autre pourra nous ravir.
« Christ est ressuscité ! Tout pouvoir lui est donné au ciel et sur la terre, alléluia ! »
Qui, au bout de plus de 2000 ans, peut nier l’existence de Jésus Christ sur notre terre ? trouver dans sa Bonne Nouvelle, des indications de faussetés, de mépris, de haine pour les humains ? Qui, par sa vie, n’est pas éclairé, illuminé, par son amour de tous les hommes et en particulier, des pauvres, des petits, des souffrants de toutes catégories, jusque des grands pécheurs ? Qui peut mettre en doute son témoignage d’amour sur la croix qui obtient le pardon des péchés de toute l’humanité et notre justification auprès du Père ?
Si, dans l’Eglise dont il est fondateur, se font jour des difficultés, la lecture des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous montre Paul et Barnabé signalant celle qui existait au début de la vie des premiers chrétiens, issus du milieu juif. Certains déclaraient que « sans circoncision » il n’y a pas de salut. Avec l’appui des autorités de Jérusalem est supprimée cette obligation, non nécessaire à une authentique vie chrétienne pour aimer.
Avec l’Apocalypse (2ème lecture) St Jean, dans sa vision, est entraîné sur une « grande et haute montagne » où se situe la cité sainte, Jérusalem nouvelle, « resplendissante », avec la présence des « 12 tribus des fils d’Israël » et les « 12 Apôtres de l’Agneau » qui n’est autre que Jésus. Lui-même sera la Temple où brillera la gloire de Dieu dont il est « source de lumière » et source d’amour.
N’ayons pas peur. Il saura écarter les nuages sataniques propres à enténébrer l’esprit humain et ridiculiser ceux qui pensent remplacer l’Esprit Saint par une « hormone de l’amour ». Il peut détruire les nappes racistes ou communautaristes cherchant à envahir toutes les nations. Il saura extirper, pour ne plus jamais le voir renaître, l’esprit de haine et de mensonge dont se repaît le terrorisme, et tant de violences de tout âge et de tout temps. Dans son humilité humaine il saura bannir un orgueil en lien souvent avec l’avoir, en particulier l’argent, le savoir qui pense transcender la plupart des humains, le pouvoir rejetant les vérités non siennes. L’orgueil se gonfle comme un ballon mais un jour éclatera.
Pour ce combat de l’amour où nous sommes aussi impliqués il nous donne une aide corédemptrice, Marie, sa mère. De toutes les femmes elle est la plus belle. « Elles ne peuvent y faire » dira Bernadette interrogée sur une comparaison avec les plus belles femmes de Lourdes. Elle est la plus pure, l’Immaculée Conception. Sa foi en Dieu et en son Fils a été parfaite : « Bienheureuse celle qui a cru » dira d’elle Elisabeth, sa cousine. Mère exemplaire, par Jésus, Dieu l’a choisi comme Mère de l’Eglise et de toute l’humanité. Face à bien des « reines » d’un jour ou d’une année, d’une cité ou du monde entier qui passent et trépassent, elle demeure « Reine du ciel » pour l’éternité.
Aimons-la, prions-la, le mois de mai nous y invite. Avec elle et le Psaume nous pouvons chanter :
« Dieu que les peuples t’acclament ! Qu’ils t’acclament tous ensemble ! »
Le texte de ce dimanche est la seconde partie du chapitre 14ème de l’évangile de Jean qui retentit comme la grande exhortation à la CONFIANCE. C’est dire sa pertinence au moment où l’Église traverse une violente tempête qui risque de faire perdre cœur à certains de ses membres mal assurés .
Alors que Jésus annonce son départ imminent à ses disciples et qu’il remarque leur angoisse à la perspective d’être laissés à eux-mêmes, il les rassure totalement : son discours commence et se clôt de la même manière :
” Que votre cœur ne se trouble pas: vous croyez en Dieu , croyez aussi en moi (14, 1)……………
Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre”. (14, 27)
La traduction du verbe est trop faible: il ne s’agit pas d’un désagrément, d’un léger “trouble” passager mais d’un bouleversement profond de tout l’être, comme Jésus en a connu quand il a eu conscience de sa mort prochaine (12, 27; 13, 21)
LE DISCIPLE TEMPLE DE DIEU
Jésus vient de promettre de “se manifester” à tout disciple qui observera ses commandements: l’un d’eux, Jude, ne comprend pas et lui pose la question que nous nous posons encore: ” Comment se fait- il que tu vas être “manifeste” pour nous, les croyants, et que tu ne le seras pas pour les autres ?”. Pourquoi des croyants et tant d’incrédules ?
Jésus explique de quelle “manifestation” il s’agit:
Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole, mon Père l’aimera,
nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.
Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles.
Or la parole que vous entendez n’est pas de moi: elle est du Père qui m’a envoyé.
La foi chrétienne n’est donc pas d’abord la pratique craintive d’ordres reçus et de rites imposés mais un attachement à une personne: elle est un AMOUR POUR JÉSUS. Si les évangiles retentissent de conseils et de préceptes, il reste que leur visée essentielle est de révéler une personne unique, quelqu’un qui nous regarde et nous appelle par notre nom et que nous avons toute liberté de suivre ( ” SI quelqu’un m’aime …”).
La réponse à cet amour gratuit et inconditionnel est notre décision de mettre en pratique ce que nous dit celui qui est notre Bon Pasteur, notre Guide. Jésus n’est plus pour nous un grand sage ni un prophète qui nous transmet un message surnaturel car il NOUS DIT LA PAROLE DE DIEU au point qu’IL EST LA PAROLE DE DIEU. Par conséquent, lorsque l’homme accueille sa Parole dite non comme une page de livre, ni comme un discours religieux ou moral, mais comme parole aimée et pratiquée, JESUS VIENT EN LUI….. ET SON PERE EN MEME TEMPS puisque “lui et le Père ne sont qu’UN” ( 10, 30).
Donc le disciple qui vit l’Evangile devient HABITÉ PAR LE PÈRE ET LE FILS: il est TEMPLE. Jésus n’est plus pour lui un personnage du passé, un maître dont on lui a parlé et en qui il prétend croire: son cœur est rempli de sa présence et de celle de son Père . Il peut vraiment dire “Notre Père…”.
Forts de cette expérience, les premiers chrétiens avaient une conscience insigne de leur dignité corporelle et ils ne bâtirent jamais de bâtiments religieux. Le lieu sacré, habité par le Père et le Fils, était leur propre personne, si abîmée soit-elle; et l’espace sacré où se manifestait la présence divine était l’Eglise en tant que communauté. C’est pour cela aussi qu’ils ne faisaient plus de pèlerinage vers un lieu soi-disant “saint”: c’est leur existence même qui constituait le “pèlerinage” à la rencontre définitive du Père et du Fils. Et la messe du dimanche était l’oasis où l’on reconstituait ses forces et ressoudait la fraternité.
PROMESSE DU SAINT ESPRIT
Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous;
mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
C’est la 2ème des 5 promesses de l’Esprit qui rythment le grand discours d’adieu de Jésus. Si la réussite du projet humain est de vivre selon les paroles de Jésus, comment être sûr de les retenir toutes ? Ne risque-t-on pas de les oublier ou de les déformer ? Non. A celui qui aime Jésus, Dieu enverra son Esprit qu’il appelle également “PARACLET” – mot grec signifiant “appelé près de”, “ad-vocatus”, donc avocat, défenseur, protecteur.
Cet Esprit sera le grand enseignant, le maître intérieur du disciple. Il n’apportera pas une nouvelle révélation (ceci contre le “Nouvel Age” !) mais il rappellera tout l’enseignement de Jésus, il l’actualisera, le rendra pertinent, efficace, adapté aux circonstances.
— Dans son évangile, Jean donne deux exemples de ce travail d’anamnèse de l’Esprit.
1) Quand il a chassé les vendeurs du temple, Jésus s’est justifié en disant: ” Détruisez ce temple et en 3 jours je le relèverai”. Déclaration incomprise sur le moment. Mais, ajoute Jean, après la résurrection, “ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi et ils crurent” (2, 22)
2) Entrant à Jérusalem au milieu des vivats de la foule, Jésus s’assit sur un ânon. ” Ses disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eût été glorifié, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet…” (12, 16) . Un prophète avait en effet décrit cette entrée (Zach 9, 9).
Paroles et actions de Jésus sont porteuses d’un incroyable potentiel: l’Esprit, donné après Pâques, éclaire leur profondeur, en fait percevoir le sens caché, en révèle la portée toujours présente et donc consolide la foi.
L’Esprit “enseignera tout”: l’événement historique Jésus de Nazareth s’éloigne dans le temps mais il ne sera jamais passé, dépassé: éclairée par l’Esprit, l’Eglise en retire des fruits toujours nouveaux. La question n’est donc pas: “Qu’est-ce que Jésus a précisément dit ?” mais: ” Que nous dit-il aujourd’hui ?”. L’évangile n’est pas un code fini et intouchable: l’Esprit en dévoilera toujours des sens inédits.
LA SHALOM DE JESUS
C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.
A la fin de cette exhortation, Jésus peut donc donner toute assurance à ses disciples désemparés : qu’ils chassent leurs appréhensions et gardent ses paroles toujours vivantes. Ainsi ils seront comblés de paix. Non comme le monde la comprend ( armistice fragile, calme temporaire ou repli égoïste à l’écart des différends) mais la PAIX DE JESUS. Demeures du Père, du Fils et de l’Esprit, les disciples peuvent subir toutes les épreuves avec une confiance inébranlable. Les “Actes des Apôtres” et les lettres de Paul, montrent le courage et l’audace des apôtres au sein des pires menaces. Et l’Apocalypse de Jean les montrera capables du martyre jusqu’à ce que se manifeste la seule réalité qui subsistera à l’écroulement de tout: la Communauté de Jésus ( 2ème lecture)
ULTIMES RECOMMANDATIONS : LA JOIE ET LA FOI
Vous avez entendu ce que je vous ai dit: ” Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père car le Père est plus grand que moi”.
Ce sera en effet une grande cause de stupéfaction pour les gens: très vite après la crucifixion horrible de leur Maître, ses disciples, au lieu d’être effondrés par cette tragédie et de se lamenter sur le disparu, apparaîtront partout comme des hommes et des femmes très joyeux, remplis d’allégresse. Ils étaient heureux de savoir Jésus enfin libéré des souffrances et jouissant de l’union filiale avec son Père: son bonheur était le leur. Epreuves, critiques, attaques, prisons ne les démontaient jamais: ils vivaient une mystérieuse joie divine, fruit du Paraclet-Avocat qui les transformait en témoins de vie.
Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent;
ainsi lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
L’Esprit Saint rappelant sans cesse la mémoire vivante de Jésus, de ses paroles et de ses actions, les disciples, un moment décontenancés, se ressaisiront: ” Oui, il l’avait bien dit !!”. Ils avaient perdu leurs illusions d’antan, ils ne rêvaient plus de satisfaire leurs ambitions. Devenus enfants du Père (1, 12), “christophores” ( porteurs-du-Christ), élèves de l’Esprit, ils allaient de l’avant. Fragiles et audacieux. Leur foi était devenue confiance, certitude, courage, joie et paix.
C’est ce témoignage de confiance qu’il nous faut porter aujourd’hui.
EN PRATIQUE.
1) Aimer Jésus c.à.d. se redécider sans cesse à pratiquer ses enseignements
2) Donc importance de connaître ces enseignements : lire et méditer l’Evangile
3) Demander la lumière de l’Esprit qui rappelle et actualise ces paroles
4) Reprendre conscience de notre propre dignité de “sanctuaire”.
5) Constituer une communauté témoignant ainsi de la Paix du Christ.
http://meynen.homily-service.net/an2007/mp3/c6dimpaq.mp3
Le fil d’or qui court à travers toute la tapisserie de ce dimanche, c’est le thème de la paix. « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne… » Nous avons tous un profond besoin de paix. Si l’eau de notre lac intérieur est calme, nous sommes en paix et nous sommes bien; mais si elle est constamment agitée par des inquiétudes, du ressentiment, de l’amertume, des regrets et des remords, la paix a bien du mal à habiter en nous. Les lectures que nous venons d’écouter nous ouvrent des chemins vers cette paix si nécessaire.
Premier chemin : se parler
La communauté d’Antioche se trouvait aux prises avec un beau problème : on était divisé sur la question importante de la circoncision. Fallait-il, oui ou non, garder ce rite ancien prescrit par la torah de Moïse ? Que vont-il faire? Comment vont-ils procéder ?
Ils vont s’asseoir pour en parler ensemble, consulter les apôtres à Jérusalem, prier l’Esprit Saint et trouver une solution qui convienne à tous. Le livre des Actes nous montre à l’œuvre ce chemin de dialogue fraternel qui engendre la paix et cimente l’amitié par le dialogue, la médiation et la prière.
Deuxième chemin : prier et contempler le Seigneur
Le voyant de Patmos, qui a rédigé l’Apocalypse, était un homme pacifié et donc capable de communiquer sa paix ou plutôt celle du Seigneur aux Églises à qui il écrivait. Où puisait-il sa paix? De sa prière et plus particulièrement de sa contemplation du Seigneur : à contempler longuement le Seigneur, il devient un peu celui qu’il contemple.
Les personnes qui prient régulièrement, ceux qui entrent en contact constant avec le Seigneur, dégagent une lumière et une sérénité communicatives. C’est avec le Seigneur qu’ils solutionnent leurs conflits intérieurs et qu’ils deviennent capables, par leur seule présence, de favoriser la paix chez les autres. Même sans s’en rendre compte, ils donnent aux autres l’immense tranquillité de Dieu.
Troisième chemin : avoir une vie intérieure
Il est quand même étonnant que Jésus, au milieu de son discours d’adieu, juste avant sa passion, et au cœur de l’annonce de l’envoi de l’Esprit, glisse, comme une incise, cette affirmation merveilleuse : « Si quelqu’un m’aime, mon Père et moi, nous l’aimerons et nous ferons chez lui notre demeure. » Affirmation capitale qui sera reprise par saint Paul : Dieu habite en nous comme en un temple sacré (1 Corinthiens 3, 16). Ce qui veut dire que nous pouvons en tout temps nous le rencontrer au plus profond de nous, particulièrement quand nous risquons d’être bouleversés par toutes sortes d’événements, quand nous avons besoin de retrouver notre calme intime. « Si quelqu’un m’aime… Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie… » : nous pouvons toujours descendre au plus secret de la maison de prière qu’est notre cœur pour nous y laisser aimer, apaiser et reconstruire par la parole du Père qu’est Jésus qui nous est donné par le Saint-Esprit .
À la suite de la Vierge de Nazareth, il s’agit beaucoup moins d’attendre ou de rechercher l’inouï que de découvrir avec émerveillement et action de grâces la part éternelle du quotidien. Alors « notre cœur cessera de se troubler et de craindre » pour le présent ou pour l’avenir, face à une tâche et à des responsabilités qui de toute façon nous dépassent ; et à chaque tournant de nos journées bousculées, nous saurons percevoir, familière et fidèle, la voix du Ressuscité : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ».
Les homélies sur kerit.be
J’ai trois traductions/commentaires pour vous : http://www.egliseduchristquebec.com/pdf/apocalypse.pdf et http://www.egliseduchristquebec.com/sermon_sur_la_montagne.pdf et finalement http://www.egliseduchristquebec.com/mission_et_le_medium_du_st_esprit.pdf Bonne lecture et étude si vous avez le temps… 1 Thessaloniciens 5, 21… Examinez toutes choses…