34ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 13 novembre 2022Il est l’agneau et le pasteur,
il est le roi, le serviteur !
Homélie
Textes bibliques : Lire
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ Roi de l’univers. C’est aussi pour la France la journée du Secours Catholique. Cette association a été créée en 1946 par l’abbé Jean Roddhain. Suite à la guerre 1939-1945, il était devenu urgent de venir au secours de ceux qui avaient tout perdu. Le Secours Catholique reste toujours attentif aux problèmes de pauvreté et d’exclusion. C’est important pour nous chrétiens de répondre à cet appel à la solidarité, surtout en cette période de l’année.
C’est cette mission qui a été confiée à David. Il a été choisi par Dieu pour conduire son peuple, le protéger, être son berger. David et ses successeurs ne sont que des lieutenants du Seigneur. Ils sont chargés de faire régner le droit et la justice, en particulier envers les plus pauvres. Tout cela doit se faire dans le respect de l’alliance conclue avec son peuple.
Jésus sera acclamé comme “fils de David”. Mais sa mission ne sera pas limitée au seul peuple d’Israël. Tout l’Évangile nous le présente comme celui qui vient réconcilier tous les peuples de la terre en livrant son corps et en versant son sang. Il compte sur chacun de nous pour participer à son œuvre de rassemblement. Dans une société où les pauvres sont de plus en plus nombreux, nous sommes envoyés pour être les porteurs de la sollicitude du Christ roi de l’univers. Ils ont la première place dans son cœur.
Dans sa lettre aux Colossiens (2ème lecture), c’est le même message que Saint Paul nous adresse : Jésus n’est pas un roi à la manière de ceux de ce monde. Sa puissance est infiniment supérieure à toutes les forces royales d’ici-bas. Elle est unique. Elle concerne le monde d’en haut, le monde divin. Le Roi Jésus nous apporte la Rédemption, le pardon des péchés. Il est le chemin qui nous permet d’aller vers le Père. Il est l’image du Dieu invisible. Il est notre Roi parce qu’il est la tête de l’Église. En livrant son Corps et en versant son sang, il nous ouvre un passage vers le Royaume de Dieu.
Dans l’Évangile, saint Luc nous donne la couleur ce cette royauté du Christ : “Une inscription était placée sur sa tête : “Celui-ci est le roi des Juifs”. C’était, bien sûr, un titre de dérision vis-à-vis de Jésus ; il était également très méprisant pour les juifs de la part de Pilate ; un peuple dont le roi est crucifié n’a pas à être fier. Et pourtant, c’est bien par son sacrifice que Jésus manifeste sa Royauté. La croix est le trône où il est monté librement pour dire son amour non seulement aux juifs mais aussi au monde entier ; car “il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime”.
L’Évangile nous montre plusieurs manières de répondre à ce sacrifice du Christ : le peuple restait là à observer, les chefs religieux le tournent en dérision ainsi que les soldats ; l’un des malfaiteurs condamné en même temps que lui se met à l’injurie. Jésus ne répond pas à ces provocations. Mais il accueille la prière de celui que nous appelons le “bon larron” : “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.”
C’est aussi cette prière que nous faisons monter vers le Seigneur : “Souviens-toi de nous”. Nous reconnaissons en lui l’image du Dieu invisible, le premier ressuscité, la tête de l’Église. Il nous répond par la miséricorde. La journée du Secours Catholique oriente notre regard et notre action vers les plus fragiles. À travers eux, c’est le Christ qui nous attend.
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, que notre prière se fasse plus ardente : oui, Seigneur, souviens-toi de nous dans ton Royaume. Souviens-toi des blessés de la vie, des victimes de la précarité, des guerres et des violences. Fais de nous des témoins et des messagers de l’amour qui est en toi. Et nous avons la ferme espérance qu’un jour tu nous répondras : “Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis”.
Sources : Revues Signes et Fiches dominicales – missel des dimanches et fêtes – dossier du Secours Catholique – Dossiers personnels
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Le Christ Roi de l’univers ! La première image que nous suggère ce titre, ce devrait être le Christ en majesté, triomphateur, le ‘Tout Puissant’ !… Et pourtant, c’est une tout autre image du Christ que nous suggère l’Évangile de ce jour. Nous découvrons avec surprise un texte bien dérangeant, violent, déchaîné et passionné : le pire moment de la Passion ! Jésus, le prisonnier exécuté sur une croix. « Les chefs tournaient Jésus en dérision […] Les soldats aussi se moquaient de lui… » (Lc 23:35-36) « Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle, observant ce qui se passait… » (Lc 23:48) Tout le contraire de ce que nous pouvons imaginer pour célébrer la solennité du Christ-Roi !
Dans le récit de la Passion, nous nous rappelons de ce qui s’était passé la veille de sa mort : les soldats avaient affublé Jésus d’un drap écarlate, d’une couronne d’épine, ils lui avaient mis un roseau entre les mains en guise de sceptre et ils l’avaient tabassé… Sur le Golgotha, ses gardes du corps sont deux malfaiteurs condamnés avec Lui. Une tournure inattendue, une situation blasphématoire ! Drôle de roi ! Le trône de Jésus est une croix, son diadème, une couronne d’épines, son investiture, une condamnation à mort clouée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des juifs ! » (Lc 23:38) La caricature dramatique d’un homme déchu. L’image d’un homme sans défense, bafoué, rejeté quelques instants avant sa mort ! Une image terriblement humaine. Aux yeux de tous, c’est une vie ratée, une défaite complète. Jésus n’est pas un roi à la manière des grands de ce monde qui font peser leur pouvoir sur leurs sujets. Tout le côté triomphaliste de la fête du Christ-Roi est relégué dans l’ombre. Malgré cette évocation de la Passion du Christ, l’Évangile de la fête du Christ-Roi nous invite à entrer dans la dynamique d’un règne désarmant. Une royauté d’Amour !
À la lecture de cet Évangile, chacun peut se retrouver dans les diverses réactions mises en scène. Depuis le regard du peuple, respectueux mais à distance, en passant par le cynisme des chefs et des soldats, jusqu’à la prière du larron condamné avec Jésus. Ce dernier a su regarder autrement cet Homme en croix par-delà de l’immédiat, du dépouillement et des railleries. « Il disait : ‘Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.’ Et Jésus lui déclara : ‘Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.’ » (Lc 23:42-43) Dans la figure d’un roi sans armes, le larron a entrevu un règne offrant le pardon. Dans le Royaume de Dieu, il y a de la place pour quelqu’un qui sait reconnaître son erreur. Un Royaume proche de nos conditions humaines. Un Règne à hauteur d’homme. Le Christ Roi prend place avec bonté dans notre vie. Ce n’est pas un règne de domination mais de compréhension et d’amour. Le Royauté du Christ s’aligne sur nos faiblesses, s’accommode à nos conditions humaines et traverse toutes les fêlures de notre vie. À chacun son histoire et ses maladresses. À chacun ses moments de bonheur et ses points d’ombres. Lumineusement, Jésus nous ouvre au Bonheur de Dieu ! C’est pour inaugurer ce Royaume d’amour que Jésus s’est fait homme. Une telle société commence à se réaliser dès aujourd’hui !
En méditant cet Évangile, nous pensons aux réflexions acerbes souvent entendues au sujet de la souffrance, de la misère et des catastrophes… La tentation est grande de dire : ‘S’il y avait un bon Dieu, il n’y aurait pas tout ce mal et toutes ces souffrances dans le monde.’ Tout comme la réaction de ce supplicié à côté de Jésus : « L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : ‘N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi !’ » (Lc 23:39) Devant tant de malheurs, certains se révoltent contre Dieu et finissent par quitter l’Église. Avant d’accuser Dieu, il serait bon que chacun prenne conscience de ses responsabilités. Dieu agit au travers des hommes. Dieu a besoin de nos mains pour soulager la souffrance de nos proches. Il a besoin de notre générosité pour que le bien-être puisse s’installer autour de nous. Nous avons tous un rôle à jouer. N’oublions pas qu’à travers les exclus de notre société, c’est le Christ qui continue d’être bafoué et rejeté. C’est auprès d’eux que Jésus nous attend. Si nous voulons Le rencontrer, c’est vers eux qu’il nous faut y aller. Vers ceux qui ont tout perdu dans les aléas de la vie… Soyons les témoins de l’Amour du Christ pour ce monde. Et nous aurons la ferme espérance qu’un jour Il nous dira : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous… » (Mt 25:34)
Dans une semaine, nous entrerons dans le Temps de l’Avent. Ce temps liturgique nous prépare à accueillir le Règne de Dieu dans notre âme. « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. » (Jn 1:14) Dieu veut établir sa demeure parmi nous ! Jésus cherche à instaurer son Royaume de Paix et d’Amour parmi les hommes. Saint Paul nous rappelle cette profondeur de la foi chrétienne : « Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, Dieu le Père nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé. » (Colossiens 1:13) Que le Royaume de Dieu soit au cœur de notre vie. Que son Règne nous apporte joie et bonheur !
Nguyễn Thế Cường Jacques
Bonsoir. Un vient de me faire découvrir les commentaires de la Patole de Dieu de cha que Dimanche que que vous partagez à ceux qui préparent ou se préparent à la Liturgie dominicale. Je viens solliciter auprès de vous de me compter parmi les bénéficiaires de ce subside spirituel. Mgr Mélchisédech