10ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 1 juin 2024Jésus contesté
Pistes pour l’homélie
Textes bibliques : Lire
Nous venons de vivre le temps des fêtes de la Pentecôte, la Trinité, le Saint Sacrement du Corps et Sang du Christ. Aujourd’hui, nous retrouvons les lectures du 10ème dimanche du temps ordinaire qui nous mettent en face d’un choix fondamental ; c’est Dieu lui-même qui nous pose la question : “Veux-tu me suivre, oui ou non ? Veux-tu, oui ou non, entrer dans le chemin du Salut ? Veux-tu te relever et laisser l’Esprit Saint vivre dans ton cœur ?
Les obstacles sont nombreux ; nous avons pu nous en rendre compte en écoutant le récit de la Genèse (1ère lecture). Ce récit nous ramène à la question si actuelle du mal dans le monde. Il nous fait comprendre que si tout va mal, c’est parce que l’homme s’est fermé à la vraie source de vie ; il s’est fermé à la rencontre avec Dieu et les autres. Le résultat c’est la division : comme Adam et Eve, on rejette la responsabilité sur les autres : “Ce n’est pas moi”, un peu à la manière d’un petit enfant qui ne veut pas reconnaitre son tort. Mais le mal n’aura pas le dernier mot. La promesse du Salut est bien là et rien ne peut l’arrêter.
C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens (2ème lecture). Paul a découvert ce qu’est l’amour gratuit de Dieu ; il a bénéficié de sa miséricorde. Tout au long de son ministère, ill se trouve affronté à la souffrance et aux persécutions. Mais il fait totalement confiance à Dieu. Il nous rappelle aujourd’hui que nous sommes en marche vers notre demeure éternelle. Rien ne peut nous séparer de cet amour qui est en Dieu.
Les tentations sont nombreuses. Mais l’Évangile nous montre que Jésus nous guide à travers celles qu’il a traversées. Il s’est trouvé affronté à ses proches, aux gens de sa famille et de son village. Les uns et les autres estiment que ce qu’il dit est trop fort. Ils pensent qu’il a perdu la tête. Alors on vient l’arracher de là où il est. Et comme si cela ne suffisait pas, les chefs religieux le taxent de possession et d’exorcisme démoniaque : “Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.”
Mais les accusateurs de Jésus n’ont pas le dernier mot : il est plus fort qu’eux, plus fort même que Satan. Et surtout, il est à nos côtés dans notre lutte contre le mal. Le mal le plus grave, c’est le péché, le refus de l’amour. Mais quand nous nous détournons de lui, le Seigneur ne cesse de nous appeler : “Revenez à moi de tout votre cœur”. Il est toujours prêt à nous accueillir et à nous pardonner.
Mais il y a une exception : “Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’obtiendra jamais de pardon. Ce péché qui ne peut être remis, c’est le refus de Dieu et de son amour miséricordieux. Pécher contre l’Esprit Saint c’est dire non à la vie que Dieu nous offre, c’est s’enfermer sur soi-même, c’est repousser lucidement toute action de Dieu en soi, c’est se blinder contre la tendresse divine. Face à un tel refus, Dieu ne peut rien. Il nous a faits libres ; il respecte les choix que nous faisons en toute connaissance de cause et en toute responsabilité.
Voilà ce qui arrive quand on se ferme à l’Esprit : c’est la mort. Mais le Seigneur est toujours là pour nous conduire à la vraie vie. Lui-même s’en est remis à l’Esprit. Il a toujours tout accompli sous son inspiration. C’est à cela que nous sommes tous appelés. Le Seigneur est toujours là pour nous guider sur notre route. Ses paroles sont celles de la Vie éternelle.
C’est d’ailleurs ce que nous rappelle la finale de l’Évangile de ce jour. On vient annoncer à Jésus que sa mère et ses frères le cherchent. Il leur fait comprendre que sa vraie famille n’est pas fondée sur les liens du Sang mais sur la conformité à la volonté de Dieu. En font partie ceux et celles qui se mettent à l’écoute de la parole de Dieu autour de Jésus. Faire la volonté de Dieu, c’est travailler chaque jour construire la famille de Dieu sur la terre. C’est ce que nous demandons dans le Notre Père : “que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.”
En ce jour, nous nous tournons vers la Vierge Marie : elle était unie à Jésus par les liens du sang. Mais elle a été la première à accueillir la Parole de Dieu et à la mettre en pratique. Actuellement elle occupe la première place dans l’immense cortège de tous les saints. Et elle est toujours là pour nous redire “faites tout ce qu’il vous dira”.
Sources : revues liturgiques Feu Nouveau – Prions en Eglise – Aux couleurs des dimanches et fêtes (Michel Scouarnec) – Homélies pour l’année B dimanches et fêtes (Amédée Brunot) – Dossiers personnels…
Télécharger l’homélie et la prière universelle : 10ème dimanche du temps ordinaire
Évangile du jour et son commentaires