19ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 1 août 2010Ne craignez pas…
Textes bibliques : Lire
“Sois sans crainte petit troupeau !” Voilà un message que nous retrouvons souvent tout au long de la Bible : “Ne crains pas, dit Dieu, je suis avec toi.” Et quand saint Luc écrit son évangile, il pense aux chrétiens persécutés. Il se rend compte que tout va mal et que beaucoup sont tentés d’abandonner la foi. Alors, il leur rappelle les paroles de Jésus autrefois : “Sois sans crainte petit troupeau !” Cette image du troupeau est beau symbole. Elle exprime la vigilance, l’amour de Dieu pour son peuple. Jésus se présente aux siens dans le rôle du berger. Il est le bon pasteur qui veille sur chacune de ses brebis et rien ne saurait les séparer de son amour.
Cette crainte qui menaçait les premiers chrétiens, nous la connaissons bien. Nous avons souvent bien des raisons d’avoir peur. Nous pensons à nos limites, nos fragilités face aux difficultés et aux rudesses de la vie. Nous avons conscience de nos péchés. Nous savons aussi qu’il n’est pas évident d’affirmer sa foi dans un monde hostile et indifférent. Mais la Parole de Dieu retentit inlassablement : “Ne crains pas, je suis avec toi ; n’aie pas ce regard anxieux car je suis ton Dieu. (Is 43. 1) Comme il l’a fait pour ses apôtres lors d’une tempête sur le lac, Jésus nous interpelle : “Confiance ! je suis là, n’ayez pas peur.” Le même Christ nous rejoint dans les tempêtes de notre vie pour nous rassurer et nous inviter à aller de l’avant. Il nous recommande de nous raccrocher à lui et de marcher à sa suite. Ce mal qui nous accable n’aura pas le dernier mot.
Le petit troupeau d’autrefois a grandi mais l’Eglise du Christ n’en reste pas moins un petit troupeau. Ils sont nombreux ceux et celles qui ne connaissent pas Jésus et qui, trop souvent, ne veulent pas de lui. Le Seigneur n’a pas promis le succès ni la puissance à son Eglise. Il veut simplement qu’elle soit “le sel de la terre” et “le levain dans la pâte”. Bien sûr, cela ne sera possible que si nous sommes en communion avec lui. Le sel de la terre et le levain dans la pâte c’est d’abord lui. Si nous venons à lui c’est pour accueillir cet amour qui est en lui afin qu’il transforme notre vie et celle de notre monde. C’est en nous immergeant dans cet amour que nous deviendrons le sel de la terre et le levain dans la pâte.
Mais cela n’est jamais acquis une fois pour toutes. Nous sommes parfois tentés de revenir en arrière. Aujourd’hui, Jésus nous recommande de rester vigilants : “C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’Homme viendra.” Il ne s’agit pas d’entretenir une inquiétude ni une angoisse devant “le Maître qui tarde à venir”. Cette vigilance c’est celle de l’amour qui cherche toujours à grandir et qui s’ouvre davantage aux autres. Cet amour nous empêche de nous replier sur nous-mêmes et de nous endormir sur nos soucis, grands ou petits. Etre vigilants c’est creuser toujours plus en nous le désir de la présence de l’Esprit de Jésus, c’est rester attentifs à sa Parole, c’est apprendre à aimer toujours mieux parce que nous sommes infiniment aimés.
Dans l’évangile de ce dimanche, nous avons entendu des propos qui ont pu nous surprendre, surtout venant de Jésus : “Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre.” Le danger serait de transposer ces paroles sur le registre de la loi. Enfreindre une loi entraîne une punition. Or, avec Jésus, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Avec lui, il faut se situer encore et toujours sur le plan de l’amour. Celui qui aime peu n’a pas conscience des exigences d’une relation aimante. Mais plus l’amour grandit, plus on voit ce qui l’offense. Plus l’intimité avec Jésus grandit, plus les conséquences de cette intimité s’accroissent. C’est cette prise de conscience qui fait que certaines personnes demandent souvent le sacrement de la réconciliation.
Voilà donc un évangile qui nous interpelle sur de nos responsabilités dans l’Eglise. Et il le fait en plein milieu de l’été et des vacances pour certains. Nous aurions peut-être préféré y réfléchir à un autre moment, par exemple à la rentrée. Mais il est important que profitions de cette période pour faire le point sur notre vie. Il est indispensable de garder les yeux fixés sur le Seigneur. Il est le seul trésor de notre cœur. Prions-le ensemble, en communion les uns avec les autres : qu’il nous donne de rester “en tenue de service” sans craindre ce monde dans lequel il nous envoie ; qu’il garde nos lampes allumées, la lampe de la foi, la lampe de la prière, la lampe de l’amour.
Seigneur Jésus, tu nous promets un avenir de joie et de lumière auprès de toi. Garde nous vigilants dans l’espérance, ouverts et accueillants aux signes de l’Esprit Saint. Alors ta venue, loin de nous surprendre, sera notre bonheur pour les siècles des siècles. Amen
D’après diverses sources
Il est toujours important de remarquer, dans les évangiles, à quel auditoire Jésus s’adresse. Dans la lecture de dimanche passé, il parlait à la foule – donc sa parabole n’imposait pas au propriétaire de donner tous ses biens mais d’être généreux. Aujourd’hui nous l’écoutons donner une instruction à « ses disciples », c’est-à-dire aux apôtres et à tous ceux et celles qui se sont engagés à le suivre en marche. Il exige d’eux davantage : leur compagnonnage doit les pousser à une imitation plus stricte des mœurs du Seigneur. Le chemin de foi comporte des étapes.
D’abord il leur recommande de ne pas s’inquiéter au sujet de la nourriture et du vêtement :
«Cherchez plutôt le Royaume du Père et cela vous sera donné par surcroît » (12, 22-31 : passage omis par la liturgie). Le texte poursuit – et c’est la lecture de ce jour :
Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumônes. Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.
La propriété est légitime et Jésus laisse la plupart des gens poursuivre leur existence dans les conditions normales. Mais il y a des « disciples » qui sont appelés à témoigner du Royaume du Père de manière plus radicale. Leur trésor ne consistera pas dans l’accumulation d’argent mais dans les DONS de tous leurs biens terrestres. Ainsi leur cœur sera désencombré de toute avarice et de tout repli sur soi. Ayant donné leur AVOIR, ils auront en Dieu un ETRE nouveau, un cœur aimant, un « trésor » qu’ils ne perdront jamais. Ils seront ainsi, comme Jésus, témoins de la réalité du ciel, garants de l’espérance, acteurs de la charité comme valeur première.
Evidemment cette décision est dure, cette perte de sécurité financière attise l’appréhension devant l’avenir : c’est pourquoi Jésus commence par rassurer ses disciples. Ils ne seront jamais qu’un petit nombre, éparpillés dans la société, mais ils sont des enfants que leur Père du ciel a introduits dans le Royaume : qu’ils n’aient pas peur, il ne les abandonnera jamais.
DEMEURER VIGILANTS
Etre séduit par le Christ et touché par ses enseignements provoque parfois un choc tel que l’homme décide de tout lâcher sur le champ. Mais l’enthousiasme peut retomber, les conditions de vie précaire usant l’élan des premiers jours. Or il faut tenir ses engagements, aller jusqu‘au bout du chemin : cela ne sera possible que si l’espérance nous garde dans la vigilance. D’où la monition suivante :
Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur Maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte
Il faut traduire mot à mot : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ». En ce temps-là, pour se mettre au travail et marcher, on relève les pans de la robe flottante dans la ceinture. Image de l’attitude spirituelle qu’il faudra adopter et ne jamais quitter.
1) La vie chrétienne est donc un service perpétuel, un labeur éreintant, une fatigue, une mobilisation : il faut sans cesse répondre à des appels imprévus, courir au plus pressé, aider les fatigués, requinquer les découragés, pratiquer une charité active et brûlante. Fainéants s’abstenir !
2) Et elle est une marche dans les ténèbres du monde où grouillent les monstres de la violence, où les ennemis haineux complotent pour éteindre l’Evangile : il faut donc garder allumée la lampe de la foi, afin de ne pas s’égarer et pouvoir éclairer les gens par la clarté de la Bonne Nouvelle.
3) Service et illumination ne seront possibles dans la durée que si les disciples gardent l’espérance. Qu’ils ne s’enferment pas dans la gestion d’une institution à faire tourner. Qu’ils ne s’érigent pas en propriétaires de l’Eglise. Sans anxiété maladive mais dans une joyeuse certitude, qu’ils travaillent dans l’assurance que leur Seigneur reviendra. Il est en train, au cours des siècles, de renouer l’Alliance entre son Père et l’humanité : d’où l’image des « noces ». Ils ne l’entendront frapper à la porte que s’ils l’attendent vraiment : alors ils lui ouvriront leurs cœurs et leurs entreprises missionnaires.
Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour.
S’il revient vers minuit ou plus tard encore et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils.
4) Quel bonheur immense sera le leur lorsqu’ils accueilleront leur Seigneur ! « HEUREUX ! ». Et Lui sera encore plus heureux de retrouver ses serviteurs qui n’auront pas défailli : il organisera pour eux le banquet du Royaume et IL LES SERVIRA ! Quelle image audacieuse ! Quelle surprise ! Dieu n’est pas une idole en quête d’esclaves prosternés dans la peur : son bonheur est de servir les hommes à qui il restitue leur grandeur.
5) Comment persévérer dans cette attente interminable sans l’Eucharistie, ce repas que nous célébrons en sa mémoire ? Au fond c’est déjà le Seigneur lui-même qui nous y invite, nous accueille, nous rassemble, nous nourrit de son Corps et de son Sang.
6) Quand viendra-t-il ? Personne ne sait. Ce sera tard, dans la nuit très avancée, peut-être lorsque les ténèbres auront presque recouvert toute la terre (« à minuit ou plus tard… »)
Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l’heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas forcer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.
7) Jésus ose comparer sa venue lointaine à celle d’un voleur : comme ce dernier, il ne prévient pas. Les serviteurs doivent donc veiller, jour et nuit, demeurer vigilants, rester prêts, appliqués à remplir leur mission mais l’œil ouvert pour remarquer les signes de l’aurore, l’oreille tendue pour percevoir le bruit d’un pas.
INSTRUCTION AUX RESPONSABLES.
Enfin, suite à une intervention de Pierre, Jésus explique par une parabole l’importance des responsables de communautés d’Eglise et il leur donne un avertissement :
« Quel est l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confie la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Heureux serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Amen je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit : « Mon maître tarde à venir » et s’il se met à frapper les serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra au jour où il ne l’attend pas ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles….. »
L’Eglise est un ensemble de communautés, petites ou grandes, et à la tête de chacune le Seigneur a placé un « intendant ». Celui-ci n’est donc pas maître ni despote : il a reçu la charge de garder ses frères et soeurs dans la paix et de les nourrir du « blé » de la Parole de Dieu et du Pain de Vie. Lourde responsabilité car les chrétiens sont parfois rétifs, indociles, révoltés, chamailleurs, décevants. La responsabilité de les conduire à Dieu est un travail tellement éprouvant que la tentation sera grande d’user de la violence pour les forcer à l’obéissance (or la foi ne s’impose pas) ou de se décourager et de chercher une compensation dans la bonne chère et l’alcool (comme si les spiritueux pouvaient remplacer le « spirituel » !). A nouveau la VIGILANCE est indispensable pour tenir bon : alors HEUREUX sera ce serviteur « fidèle et avisé » que son Maître comblera au centuple.
QUESTIONS POUR DES ECHANGES
1) Puisque les maisons des religieux et religieuses disparaissent, où peut-on voir ce genre de disciples dont parle l’évangile : dépouillés, toujours en action, annonçant la Bonne Nouvelle par leur espérance ?
Les premiers chrétiens restaient des laïcs, témoins en plein monde ! De nouvelles communautés apparaissent avec des fidèles laïcs qui s’engagent à un témoignage radical.
2) Diocèse, paroisse, chorale, mouvement chrétien, etc. : comment, à tous niveaux, soutenons-nous nos responsables ?
3) Responsable, comment est-ce que j’exerce ma charge ? Suis-je « fidèle et sensé » ?
3) Dans une société hypnotisée par la jouissance du présent, comment demeurer « vigilants » ? Le détachement n’est pas ascèse mais conséquence de l’attente, de l’ouverture au futur.
Raphaël D
Chaque dimanche que le Seigneur nous donne, dans la liturgie, a sa note particulière. Dimanche passé Jésus nous disait : « Demandez et vous recevrez », invitation à demander principalement en nos vies l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour propre à nous pardonner, à nous revêtir de sa lumière, à nous engager à sa suite. Face à la « montée spirituelle » alors exigée, c’est l’insistance sur « sois prêt » qu’aujourd’hui il nous demande de vivre en son Eglise.
Auparavant, avec les textes présentés, il tient non seulement à nous rassurer, mais à nous enthousiasmer.
Dans la 1ère lecture du livre de la Sagesse, sans doute après le passage de la Mer Rouge et la défaite des Egyptiens, n’est-ce pas évoquée la joie du Peuple de Dieu libéré d’un état d’esclavage ? « Ils entonnaient les chants de louange des Pères ».
Avec le Psaume 32 s’exprime la joie d’être de son peuple, comme nous le sommes à la suite et en union au Christ : « Bienheureux le Peuple de Dieu » – « Criez de joie pour le Seigneur ; heureuse la nation qu’il s’est choisi pour domaine ». Et s’ensuit l’espérance : « Nous attendons notre vie du Seigneur » (vie éternelle !) – « Que ton amour soit sur nous comme notre espoir est en toi ».
En 2ème lecture St Paul actualise la foi qui en découle : « moyen de posséder déjà ce qu’on espère et de connaître des réalités qu’on ne voit pas ». Pour fortifier dans cette foi Jésus continuellement la réclamera pour le suivre. Paul cite donc Abraham qui, pour obéir à Dieu, quitte son pays « sans savoir où il allait », pour se rendre dans un pays inconnu « donné en héritage ». Il rappelle également Sara, femme d’Abraham, âgée et stérile, croyant en la promesse d’une descendance « aussi nombreuse que les étoiles du ciel et les grains de sable au bord de la mer, que personne ne peut compter ».
Où en sommes-nous dans cette descendance ? Si chrétiens, juifs et musulmans en font naturellement parti , n’est-ce pas tous ceux et celles qui savent aimer leur prochain à la façon de Jésus qui en sont aussi inscrits ?
Dans l’Evangile (Luc 12, 35-40 – lecture brève) Jésus rappelle les conditions des disciples qui le suivent, gravissant la montagne :
« Restez en tenue de service ». A son image ses disciples mettent leur gloire à servir. Rappelons Jésus , la veille de sa mort, avec le lavement des pieds de ses apôtres.
« Gardez vos lampes allumées » : avoir son esprit toujours en éveil, heureux de s’instruire, de s’informer, de dialoguer, de garder en mémoire la Loi d’amour de l’Evangile. « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Psaume 118).
Ainsi doit nous trouver Jésus au jour où il viendra : porte de la mort ? jugement dernier ? A cette rencontre lui-même prend « la tenue de service », non celle si recherchée parfois pour briller aux yeux des semblables. Il nous « fera passer à table », image du festin qui restaure et réunit. Il « servira chacun à son tour » : nul n’est oublié et nous savons l’amour préférentiel du Seigneur pour les petits, les pauvres, les malades, tous les souffrants de notre monde.
« Vous aussi, tenez vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra »
Demandons à Marie, bientôt fêtée dans son Assomption, de nous aider, selon la devise des scouts : « sois prêt » ! … à toujours aimer, à grandir en amour !
Cette Parole que le Seigneur nous adresse ce matin nous invite à être des hommes d’avenir. C’est intéressant d’entendre une telle invitation, à notre époque, où plus que jamais règne la peur de l’avenir. Ou, si ce n’est pas la peur qui domine, c’est l’absence de toute perspective d’avenir.
La première génération chrétienne, qui avait entendu Jésus annoncer son retour très proche, a vécu dans cette attente. Certains même, dans cette perspective, ont tout vendu, ont distribué leurs biens, ont arrêté toutes leurs occupations professionnelles et même leur vie familiale, pour se préparer à cette venue imminente, si bien que Paul en viendra à recommander aux destinataires de ses lettres de se remettre au travail, de reprendre leurs occupations journalières par la phrase célèbre : « Celui qui ne travaille pas qu’il ne mange pas ! » De même, lorsque Luc écrit son Evangile, il prend soin de féliciter ceux qui seront trouvés au travail, lors du retour du Seigneur. Une attente active, voilà la bonne attitude préconisée par l’évangéliste : le Seigneur reviendra, il l’a promis, mais on ne sait ni le jour ni l’heure. Heureux ceux qui vivront dans l’attente de ce moment-là, certes, mais pas dans l’oisiveté. Heureux le serviteur qui sera trouvé « en tenue de service. »
Ce rappel à l’ordre s’adresse à chacun de nous. La perspective d’un Retour du Seigneur ne hante pas nos esprits. Regardons ce qui motive nos actes, ce qui oriente notre vie : n’est-ce pas, le plus souvent le court terme ? Gagner de l’argent, s’assurer contre les aléas de l’existence, préparer sa retraite, se prémunir contre la maladie…Pouvons-nous dire sincèrement que notre vie est axée sur le jour de la Rencontre avec le Seigneur ? Nous faisons des projets, certes, mais pas à longue échéance. L’invitation du Seigneur à « veiller » ne nous intéresse pas directement.
Or Jésus répète inlassablement, tout au long de sa vie terrestre qu’il nous faut veiller et rester attentifs aux signes précurseurs de son retour. C’est une annonce centrale de l’évangile. Il nous faut donc, non pas y prêter une attention polie, mais la prendre au sérieux, l’accueillir comme Parole de vie, capable de transformer notre existence quotidienne. C’est une question de foi. Une question de confiance. La lettre aux Hébreux nous donne en exemple Abraham. Pour lui, comme pour tous les « Pères » cités dans la suite du texte, la foi fut vraiment « un moyen de posséder ce qu’on espère et de connaître ce qu’on ne voit pas. » Lui, qui était un homme installé, un citoyen d’une ville prospère du Moyen Orient, va devenir un nomade, un perpétuel étranger sur une terre qui ne lui appartient pas, simplement parce qu’un jour une Parole d’un Dieu inconnu l’a mis en route. Il accueille la promesse extravagante que ce Dieu inconnu lui a faite : lui, le vieillard sans enfant, il aura une descendance « aussi nombreuse que les grains de sable au bord de la mer » ; lui, le nomade, est assuré que ses héritiers posséderont cette Terre que Dieu lui promet. De son vivant, il n’a pas vu la réalisation de la promesse, et pourtant, il a « marché », dans la confiance la plus absolue.
Avec notre mentalité scientifique, nous trouvons cela absurde. Marcher sans pouvoir vérifier, c’est impossible. En science, si on avance une hypothèse, c’est avec l’intention de la vérifier, sinon, elle reste une hypothèse non valable. Comment pourrait-on risquer sa vie sur une promesse d’un inconnu que, par surcroît, on ne voit pas ? Et pourtant ! Le beau risque de la Foi, c’est le beau risque de l’amour, ni plus ni moins. Car tout amour est un risque qu’on prend, sur la foi d’un petit « je t’aime » qui bouleverse tout. Et vous engagez votre vie entière sur cette parole. Sur un « Oui » prononcé un jour.
Le beau risque de la foi, chacun de nous est invité à le courir. Il va modifier toute notre existence, parce qu’il lui donnera sens et valeur. Notre vie quotidienne, nos jours et nos années, notre marche, parfois si incertaine, dans la nuit de notre temps, tout cela sera illuminé par cette attente active, ce profond désir, la Rencontre avec Celui qui nous fera asseoir à table et nous servira lui-même.
Le Seigneur a dit : “sois sans crainte, petit troupeau !” Eh bien, je puis assurer que je suis TRANQUILLE, j’ai la foi du charbonnier, puissante et indéracinable. Et je n’ai aucune crainte devant Jésus, j’éprouve simplement un infini respect. D’ailleurs, de quoi aurais-je peur ? Le Seigneur m’aime tellement et il est si miséricordieux !
De plus, rien ne peut me troubler en profondeur, car je crois garder mes lampes allumées et ma foi vivante. Mais j’ai besoin de nourriture spirituelle : confiance, connaissances, relations, liberté, spiritualité, que je trouve dans les enseignements estivaux et magnifiques de RADIO ESPERANCE, sur le net et dans mes revues chrétiennes. Et que dire de la prière sinon qu’elle me rend plus proche de Dieu et qu’elle m’apaise ?
Cette semaine l’évangile me remet à la place de SERVANTE. Mais j’ai avec Dieu un lien de filiation puisque je suis née de Lui. Et le Seigneur est celui qui m’accueille et m’attend parce qu’il m’aime comme n Père. Aussi je l’accueille dans les plus petits événements de ma vie comme dans les autres. DANS LA CONFIANCE D’UNE FILLE POUR SON PERE.
Je dois aussi être Veilleuse non de mon compte en banque mais de la GRACE que le Seigneur ne cesse de m’offrir.
Seigneur, je te remercie pour les trésors de grâces que je reçois de toi, afin de pouvoir REDONNER DAVANTAGE AUX AUTRES. En attendant, je veille autant que faire se peut, à suivre LES DIX COMMANDEMENTS.
PRENEZ SOIN DE VOUS !
Christiane
Des réflexions très profondes et intéressantes ! MERCI !