21ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 15 août 2010Entrer par la porte étroite
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“Jésus passait par les villes et les villages en enseignant”. Quelle chance pour ces villages et ces foules ! Ce Jésus qui passe chez eux, c’est l’Envoyé de Dieu, le Fils de Dieu. Saint Matthieu nous dit qu’il est “Emmanuel”, Dieu avec nous. Et c’est lui qui passe par chez eux. Nous n’avons pas à les envier car le même Seigneur continue à nous rejoindre quand nous sommes réunis en son nom. Il vient chez nous dans la communauté de… C’est l’événement le plus important de la semaine, bien plus important que toutes les visites des plus hautes personnalités de notre monde. Voilà donc un rendez-vous à ne pas manquer. Il nous appartient de le crier au monde : C’est Jésus qui vient à nous. Et nous allons à lui avec toutes nos questions, nos doutes et nos angoisses.
En ce dimanche, nous entendons la question qui lui est posée par quelqu’un dans la foule : “Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ?” Les témoins de Jéhovah nous disent “cent quarante quatre mille”. Mais pour Jésus, la question importante n’est pas celle des chiffres. Il fait appel à notre liberté et à notre engagement : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite !” Pour passer par cette porte, il ne faut pas être obèse. Je ne parle pas de l’infirmité physique mais de notre obésité spirituelle. C’est ce qui arrive quand nous sommes gonflés d’orgueil et avides de biens. On reste renfermé sur soi et sur ses intérêts personnels immédiats. L’abus de sucreries est autrement moins grave que l’accumulation des richesses.
Aujourd’hui, Jésus vient nous rappeler que l’entrée dans le Royaume ne sera pas possible sans une conversion personnelle. Passer par la porte étroite c’est se libérer des privilèges, des honneurs et des prétentions qui encombrent notre vie. Toutes ces richesses que nous aurons accumulées ne nous seront d’aucune utilité lors de notre passage vers “l’autre rive”. L’apôtre Saint Paul va plus loin. Il nous dit que si nous sommes sauvés, c’est par grâce. Le salut ne vient pas de nous ; il est un don de Dieu. L’amour de Dieu ne s’achète pas, ne se vend pas ; il ne se solde pas non plus. Il se donne à tous, gratuitement et sans mérite de notre part.
Nous ne pourrons l’accueillir que si nous faisons le vide en nous. Dans certaines églises anciennes, il y a des portes très basses. C’est une manière de dire que pour aller à Jésus, il nous faut nous faire tout petit. Si nous sommes imbus de nos certitudes et de nos préjugés, cela ne sera pas possible. Nous serons incapables d’accueillir la nouveauté de l’évangile. Entrer par la porte étroite, c’est accepter les purifications nécessaires, c’est chaque jour, nous laisser transformer par l’amour de Dieu. Lui-même frappe à notre porte et il attend que nous lui ouvrions et que nous lui donnions toute sa place dans notre vie. Sa présence va déranger nos habitudes mais n’oublions pas que ses paroles sont celles “de la vie éternelle.”
“Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite !” Dans certains grands immeubles, on trouve deux portes dont l’une est réservée au service. Celle-ci est étroite et elle donne sur un escalier plutôt raide. Cette image vient nous rappeler l’orientation que nous avons à donner à notre vie. Passer par la porte étroite c’est s’engager dans l’escalier de service, c’est se donner aux autres, c’est accueillir et partager. Chaque jour, l’actualité nous montre des gens qui s’engagent au service de ceux qui ont tout perdu dans les catastrophes de ces dernières semaines. Ils donnent de leurs temps, de leurs forces et de leur argent pour les aider à sortir de cette situation désastreuse. Tout ce que nous pouvons faire pour aider l’autre à se relever et à retrouver sa dignité prend valeur d’éternité.
Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage ver la Vie Eternelle. Un jour, il a dit : “Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé.” Notre entrée dans le Royaume dépend donc de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Le Salut est offert à tous, mais rien n’est possible sans notre accueil. Ce salut est une qualité de vie dans l’amour, une relation dont on jouit ou non. Vouloir faire semblant ne sert à rien. L’amour est vrai ou il n’est pas.
En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te redisons notre désir de vivre en toi et d’avancer avec toi. Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Mais avec toi, tout est possible. Aide-nous à nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et de tout ce qui retarde notre marche à ta suite. Que ta parole réveille notre foi. Alors nous pourrons marcher vers toi avec la multitude de ceux que tu appelles. Amen.
Bonjour Abbé Jean,
En lisant l’Évangile du dimanche prochain, ce n’est pas facile de percer le sens et ce que le Christ attend de nous. Grâce à votre commentaire, le texte apparait plus claire et demande de nous une certaine attitude spirituelle à adopter.
merci infiniment.
Frédéric
Efforcez-vous d’entrer
L’évangile de Luc se caractérise notamment par la grande et longue montée de Jésus à partir de la Galilée vers Jérusalem (prise de décision en 9, 51). En route, ses prédications et ses miracles lui attirent l’admiration des foules mais d’autre part il se fait beaucoup d’adversaires chez les pharisiens dont il dénonce l’hypocrisie. Il sait que, dans la capitale, ses ennemis voudront sa mort.
Quant aux disciples, ils continuent à suivre le Maître sans trop se rendre compte.
Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant.
Très lucide sur l’incompréhension et l’aveuglement des gens, Jésus n’envisage en tout cas pas une évasion dans les lieux écartés où il pourrait former une communauté à l’écart du monde. C’est au cœur des villes et des villages que le Royaume de Dieu doit naître et s’épanouir et non dans un paisible monastère. C’est dans le monde des familles, des écoles, des entreprises, des gouvernants que le Royaume de Dieu doit éclore. Jésus s’adresse à tous : avec assurance, il enseigne ce qu’est précisément ce Royaume et il instruit des conditions pour y entrer et y demeurer.
L’annonce de la Parole doit sans cesse dénoncer la superficialité (croyance au merveilleux), inciter à une foi plus adulte et contester les dérives (quitte à s’attirer des attaques).
COMBIEN D’ELUS AU PARADIS ?
Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? ».
Jésus leur dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ……… »
La question a toujours intrigué : Y aura-t-il beaucoup de monde au paradis ? Certains scribes prétendaient que tous les enfants d’Israël seraient sauvés ; d’autres, plus rigoristes, limitaient les entrées ; beaucoup excluaient les païens. De même, dans l’histoire de l’Eglise, des mouvements comme le jansénisme restreignaient au maximum le nombre des élus : aujourd’hui, au contraire, on serine gaiement la chanson : « Nous irons tous au paradis » ! Les uns imaginent un Juge d’une comptabilité implacable ; les autres font de Dieu un papa gâteau et gâteux.
Jésus n’entre pas dans ce genre de calcul et il appelle tous ses auditeurs à l’effort immédiat. Vaines sont les spéculations sur l’avenir: ce qui seul importe, c’est que chacun, aujourd’hui, écoute les enseignements de Jésus, sans en faire une montagne impraticable ni non plus sans les édulcorer. L’homme est libre, sa dignité est de construire sa vie selon ses choix. Et le Dieu de Jésus est justice et miséricorde. Pas l’une sans l’autre ; pas l’autre sans l’une.
Jésus en appelle à la responsabilité de chacun : « Efforcez-vous…car étroite est la porte d’entrée ». « La voie royale » selon Dieu n’est pas une avenue où il suffit de suivre sa pente sans contrainte ; les Béatitudes en ont précisé les conditions rigoureuses. Croire en l’Evangile remplit de joie mais oblige à bien des renoncements (« Qui veut me suivre qu’il renonce…..et prenne sa croix… »). Notre société, elle, multiplie les sollicitations, élargit les opportunités, offre un bonheur à bon compte, culpabilise sur les plaisirs non goûtés, abat les interdits sous prétexte de liberté : matraquage qui éloigne de la foi des multitudes !
Cependant, à chaque jour, à chaque instant, l’homme peut se décider. Peu importe d’où il vient, la laideur de son passé, le nombre de ses chutes : il lui est possible de se retourner, de prendre un tournant, de faire un effort. Qu’il saisisse la main que le Seigneur ne cessera jamais de lui tendre.
TOUS INVITÉS MAIS TOUS N’ENTRENT PAS.
« …..car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Quand le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte en disant : « Seigneur, ouvre-nous ! », il vous répondra : « Je ne sais d’où vous êtes ». Alors vous direz : « Nous avons mangé et bu en ta présence et tu as enseigné sur nos places », il vous répondra : « Je ne sais d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal…. »
Tant que dure le temps, la porte est ouverte et l’effort, possible et nécessaire. Mais à un moment que nul ne sait, « la porte est close » et certains se trouvent dehors. Ils auront tellement cherché au cours de leur existence à se trouver « dans les bons endroits », à « être dans le vent des modes », à fréquenter les lieux où il faut pour « être in»… et ils auront oublié que l’essentiel était de chercher à être « dans la volonté de Dieu, dans la Bonne Nouvelle, dans le Cœur de Dieu, dans le sein de l’Amour vrai ». Pourquoi donc tant d’hommes marchent-ils en oubliant la fin du chemin ?
Horrifiés par leur situation «dehors », ils tambourineront, ils rappelleront qu’ils avaient pris leur repas avec le Seigneur, qu’ils l’avaient entendu enseigner : hélas, ce n’est pas la vue et l’écoute qui sauvent mais les actes d’obéissance qui en découlent. Quelle responsabilité ! On peut donc prendre part au Repas du Seigneur, aller à la messe, étudier la Bible, connaître les Evangiles…et ne pas entrer !!! Pourtant, du côté du Seigneur, les offres d’entrée sont permanentes mais il n’exerce nulle contrainte ; du côté de l’homme il doit y avoir décision, changement de vie et pas seulement rites, sacrements et connaissances théologiques.
« Vous avez fait le mal » : là est l’exclusion ! Mal-faire, c’est se séparer, s’écarter, refuser la communion. Mal-faire, c’est sur terre, construire sa prison. L’amour, lui, brise les barrières et provoque aux rencontres.
LE CIEL COMME UN BANQUET
Quel sera donc ce mystérieux au-delà du temps ? Après avoir longtemps imaginé un lugubre « shéol » où les fantômes erraient dans les ténèbres, Israël, peu à peu, s’était ouvert à l’espérance : la fin de l’humanité croyante pouvait être comparée à une salle de noces, à un festin où Dieu et les siens goûteraient ensemble la Vie, exulteraient dans une joie éternelle :
« Le Seigneur, le Tout Puissant, va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples.
…Il fera disparaître la mort pour toujours ; il essuiera les larmes sur tous les visages…
On dira ce jour-là : « C’est Lui notre Dieu ; Exultons, jubilons puisqu’il nous sauve »
(Isaïe 25, 6-9)
Jésus reprend cette allégorie : oui le banquet sera ouvert à tous les peuples, la mort aura disparu, la joie sera parfaite. Mais il ne parle plus de «cette montagne » car Jérusalem n’est plus le centre de réunification du monde.
Et, au contraire, il poursuit :
« …..Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les Prophètes, dans le Royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu.
Oui, il y des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront derniers ».
Il pouvait être tentant pour un juif de se baser sur le fait d’appartenir au « peuple élu », d’être circoncis, pratiquant shabbat et régime casher, pour présumer que Dieu l’accueillerait d’office. C’était oublier les sévères avertissements des Prophètes qui dénonçaient violemment une religion formaliste qui se fie à la régularité des rites et oublie les exigences de la justice.
Le dernier Prophète, Jean-Baptiste, avait lui aussi mis en garde ceux qui se présentaient à son baptême en se basant sur leur généalogie :
« Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d’échapper à la colère qui vient ? Produisez des fruits qui témoignent de votre conversion et n’allez pas dire en vous-mêmes : « Nous avons pour père Abraham. Car je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut susciter des enfants à Abraham » (3, 7-8).
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Ainsi des gens qui se croyaient élus seront suffoqués de voir que des païens, qu’ils renvoyaient dans les ténèbres de la condamnation, entreront dans la salle du Festin – symbole de la fête éternelle dans le partage de la communion amoureuse entre Dieu et de l’humanité – et communieront avec les Patriarches ! Non, les titres et la généalogie ne sont pas des tickets d’entrée !
« Des premiers » seront devancés par « des derniers » :
– au 1er sens : certains fils d’Israël qui ont reçu en priorité la révélation de la Loi et les Promesses passeront après des païens qui ne les auront reçues que bien plus tard.
– au 2d sens : des gens qui semblent hors l’Eglise passeront avant d’autres catalogués dedans.
POUR REFLEXIONS
1) Qui donc est ce Jésus qui ose prétendre que c’est Lui qui, à la fin, accueillera et refusera pour l’éternité ?
2) Notre accomplissement dépend donc de notre effort quotidien et soutenu pour faire sa volonté, pour le suivre sur la voie étroite. Ne nous relâchons pas. Même si l’essentiel est la grâce.
3) Avouons qu’une question douloureuse demeure : est-il possible que certains soient condamnés à rester éternellement «en-dehors » de la Joie éternelle ?…La Miséricorde de celui qui a offert sa vie sur la croix ne le fera-t-il pas céder aux cris des désespérés?…Il y a des questions actuellement sans réponse. Mais l’espérance doit être la plus forte.
4) Jésus n’a rien d’un juge arbitraire et impassible : il souffre de ses échecs, peu après il gémira sur cette ville tant aimée :
« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes -et vous n’avez pas voulu !… » (13, 34)
Mystère d’un Seigneur qui « veut sauver» mais qui ne « peut rien » pour celui « qui ne veut pas ».
L’amour ne violente pas. Dieu a les clefs de tout sauf de ton cœur.
Raphaël D ,
La fête de l’Assomption de Marie, dimanche passé, avec sa montée corps et âme auprès de Jésus, premier ressuscité, devrait faire grandir en nous l’espérance de les rejoindre après notre vie d’ici bas, et d’être accueillis au Royaume de Dieu pour un bonheur sans fin.
Une question pourtant se pose, pour nous-mêmes, pour ceux et celles qui nous ont quittés, pour l’humanité entière : celle posée par quelqu’un à Jésus enseignant « par villes et villages » : « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? »
La liturgie vient nous éclairer.
Quelle est agréable à entendre, à écouter, la Parole de Dieu transmise par Isaïe (1ère lecture) ! « Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue » – « les nations les plus éloignées » – « qui n’ont pas entendu parler de moi … vu ma gloire » (sur la croix). Le prophète annonce des « messagers » de toutes nations qui « ramèneront tous vos frères » , « les conduiront jusqu’à la montagne sainte, à Jérusalem » (la Jérusalem céleste) ; parmi ces messagers des prêtres et des lévites, diacres sans doute avec l’éclairage nouveau de l’Evangile. Nous ne serons pas seuls !
Le Psaume 116, devant l’importance exceptionnelle de cette annonce, ne peut que nous faire chanter : « Allez par le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle ». Déjà il nous rassure : « éternelle est la fidélité du Seigneur », fidélité de son amour, fidélité de sa promesse.
La Lettre aux Hébreux (2ème lecture), dans l’évidence que Dieu ne saurait accueillir en son Royaume ses ennemis, les injustes, vient nous donner des conseils salutaires : « ne te décourage pas quand il te fait des reproches » Dans son amour « il corrige tous ceux qu’il reconnaît comme ses fils », tel un père très aimant pour ses enfants. Une constatation : « recevoir une leçon ne rend pas joyeux mais triste » Toutefois « quand on s’est repris, plus tard, on trouve la paix, on devient juste » ; « celui qui boite ne se tordra pas le pied ; bien plus il sera guéri » Alors il est possible de gravir la montagne avec Jésus, sans trop de peine, « mon joug est aisé et mon fardeau léger » (Mt. 11, 30)
Eclairés par la remarque de la lettre aux Hébreux, l’Evangile (Luc 13, 22-30), déjà évoqué, peut nous surprendre. Jésus indique : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite », indication que l’entrée n’est pas ouverte sans problèmes : « beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas » Comme sur les autoroutes ces temps-ci il peut y avoir des bouchons qui bloquent le passage. A l’adresse de ceux qui prétendent le suivre, avoir eu contact avec lui, Jésus peut dire : « Je ne sais pas d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal » L’esprit du Mauvais, le mal, ne peut accéder au Royaume de l’Amour. L’amour seul y pénètre et « il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers ».
Eclairés par l’Esprit Saint, rendus forts pour avancer dans l’amour avec Jésus, que la décision d’aimer à son image, après conversions, remises des péchés, nous rassure : la miséricorde de Dieu est infinie. Le nombre des sauvés n’est pas précisé par Jésus. Il nous dit cependant : de partout « on viendra .. prendre place au festin dans le Royaume de Dieu » : un festin ! rien d’un repas seul et vite fait !
Le livre de l’Apocalypse nous renseigne aussi :« leur nombre était myriades de myriades et milliers de milliers » (Apoc. 5, 11) ; « une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Apoc. 7, 9)
Une prière chrétienne nous parle de Marie « Porte du ciel » ! Confions-nous à Elle. Prions-la pour passer par la porte étroite en grandissant dans un amour authentique.
L’image de cette homélie représente un Christ Roman du 12ème siècle qui se trouve dans la petite église Romane du Bourg de Salles la Source en Aveyron (France). Si vous passez dans ce village, vous pouvez la visiter l’après midi jusqu’à la fin août
Ce sont des paroles dures que celles de l’Evangile de ce jour. Nous avons entendu parler de porte étroite, de porte qui se ferme et que rien ne fera ouvrir, même pas les retardataires qui estiment avoir de solides références : ils sont, disent-ils, des pratiquants. Et au dehors de la porte, il y aura les pleurs et les grincements de dents. Tout semble donc reculer par rapport aux extraordinaires paroles du prophète Isaïe qui voient affluer vers la ville sainte une foule de Juifs et d’étrangers, où Dieu se choisira même des prêtres et des lévites (Première lecture).
Pour trouver la clé de ce texte difficile, il faut partir de ses premiers mots : « Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes… » La mention de Jérusalem n’ a rien de topographique. Si Luc en parle, c’est pour nous indiquer que Jésus monte vers la mort. Aller à Jérusalem, c’est faire route vers le Père en passant par la Passion et la Résurrection. C’est pour y souffrir et puis y mourir. Tout en lui est cet amour qui va jusqu’au bout, pour son Père et pour tous. « Le Fils de l’homme est venu pour sauver ce qui est perdu » (Luc 19,10).
Le meilleur éclairage pour comprendre ces paroles dures c’est aller consulter Jésus lui- même. N’a-t-il pas dit : « Je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé, il ira, il viendra et trouvera de quoi se nourrir. » (Jean 10,9) La porte est la personne même de Jésus. La porte étroite ne peut être que l’image de Jésus lui-même qui va vers sa passion.
Nous savons aussi que le Royaume des cieux dont parle Jésus n’est pas un lieu. Il est « la vie éternelle ». Or « la vie éternelle c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé », dit Jésus dans sa longue prière avant sa mort (Jean 17). La vie éternelle, pour reprendre les magnifiques images d’Isaïe, ce sera la montagne sainte où toute larme sera séchée et toute souffrance transfigurée.
Mais nous sommes encore en route vers la Jérusalem nouvelle. Et le chemin en est souvent dur et exigeant. Ce n’est pas que Dieu veuille faire payer un ticket d’entrée au festin du Royaume. La souffrance et la mort, nous les rencontrons de toute façon sur notre chemin, avec ou sans Dieu ! Mais le Père nous invite à faire de toute souffrance un acte d’amour, comme l’a fait son Fils Jésus. Il nous sauve ainsi d’une révolte stérile et nous ouvre le chemin de croissance qui passe à travers elle.
La question de savoir s’il y aura ou non beaucoup de sauvés n’intéresse pas Jésus. A son époque, deux confréries rabbiniques s’opposaient sur ce sujet. L’une affirmait « que tous les Israélites auraient part au monde futur » et l’autre prétendait que « ceux qui périssent sont plus nombreux que ceux qui seront sauvés ». Ces querelles d’école ne touchent pas Jésus. Il détourne la question : « Efforcez-vous d’entrer vous-mêmes par la porte étroite ». Le problème n’est pas de s’interroger sur le petit ou le grand nombre des élus, mais de prendre au sérieux notre vie. Ce qui importe, c’est de se convertir aujourd’hui et d’accueillir la Bonne Nouvelle.
Mais regardons plutôt filtrer le rayon de lumière au bas de cette porte étroite et fermée. C’est la lumière du Christ vainqueur de la mort. Elle redonne vigueur « aux mains défaillantes et aux genoux qui fléchissent » (deuxième lecture) et nous rend courage sur la route. Le Christ crucifié et ressuscité nous fait entendre dimanche après dimanche la Bonne Nouvelle de ce salut offert à tous les hommes. Dimanche après dimanche, il nous offre le pain rompu et la coupe du vin nouveau pour que toute notre vie devienne eucharistie. C’est au cœur de notre prière et de notre liturgie que le Seigneur nous apprend à devenir signe de cette vie éternelle qu’il veut donner à toutes les nations.
Plutôt que nous désoler des cailloux qui gênent notre marche, ouvrons les yeux sur les signes du monde nouveau en croissance. Ce monde qui germe au sein même des douleurs de son enfantement.
Les homélies sur kerit.be
Un scoop :
Cette semaine, nous avons eu la visite d’un ministre du Gouvernement. Il est venu avec une subvention. On en a beaucoup parlé dans la Presse et à la télévision régionale
Ce dimanche, nous accueillerons Jésus. Lui qui allait autrefois dans les villes et les villages pour annoncer la Bonne Nouvelle viendra chez nous, dans notre église. Il faut le crier, le dire au monde entier et inviter largement
Père Jean, je suis heureux de vos commentaires. Ça nous aide a préparer nos homélies. Je remercie aussi tous ceux qui participent dans les commentaires.
c’eest avec joie que je lis vos homélies chaque dimanche elles me permettent de bien comprendre le texte de l’évangile et surtout de méditer chaque jour la parole de dieu on veut jamais entrer par la petite porte car peut etre trop difficile mais j”ai compris maintenant que c’est elle qui nous conduit vers la lumiere.