29ème dimanche (17 octobre 2010)
Abbé Jean Compazieu | 9 octobre 2010Prier sans se lasser…
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“Jésus dit une parabole pour montrer qu'il faut prier sans se lasser”. Voilà un message important qu'il veut faire passer en nos cœurs. C'est aussi ce qu'il veut nous faire comprendre dans la première lecture. Elle nous montre Moïse suppliant le Seigneur pendant que Josué combat les Amalécites. Cette lecture est une réponse à la question que se posaient les hébreux : “Le Seigneur est-il au milieu de nous ou pas ?” L'important dans ce récit n'est pas le côté merveilleux mais cette assurance que Dieu est vraiment au milieu de son peuple. L'assurance divine lui est assurée ; la prière authentique au Dieu de l'alliance est entendue et porte des fruits. Depuis les origines, l'Eglise a vu dans ce texte l'illustration de la nécessité de prier sans relâche.
Aujourd'hui, des hommes, des femmes et des enfants crient vers Dieu. C'est le cri des malades, des persécutés, des affamés, de tous ceux et celles qui sont victimes des hommes, de la haine, de la violence et du mépris. Ils sont nombreux dans le monde ceux et celles qui connaissent le malheur, la souffrance physique et morale. Il se peut même que certains n'appellent pas Dieu, tellement ils sont désespérés. Mais leur détresse est comme une prière. Dans notre célébration de ce dimanche, nous rassemblons tous les appels de toutes ces personnes. Cette intercession qui monte vers Dieu, nous l'unissons à la prière de toute l'Eglise pour le monde.
Mais il reste une question : Beaucoup disent qu'ils prient mais ils ont l'impression que leur prière n'est pas exaucée. C'est pour répondre à cette question que Jésus nous raconte la parabole que nous venons d'entendre. Il s'agit d'un juge qui reste sourd à la requête d'une veuve. Nous connaissons cela : quand l'administration ne veut rien entendre, c'est vraiment difficile d'obtenir gain de cause ; mais cela arrive parfois. Alors, Jésus prend cet exemple pour nous parler de Dieu. Ce juge a répondu à la demande de la veuve car il n'en pouvait plus d'entendre ses supplications répétées. A plus forte raison, Dieu qui est Père, ne peut que rester attentif à toutes nos demandes. Saint Jean nous dit qu'il nous écoute, quoi que nous lui demandions.
Le problème ne vient pas de Dieu mais de nous. Dieu est toujours à l'écoute, mais bien souvent, il n'y a personne pour l'écouter. Nous ne pensons qu'à notre demande et nous n'obtenons pas la réponse que nous attendons. Et pourtant, nous avons été entendus bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. L'important c'est de rester en dialogue avec lui et de ne pas rester centrés sur nous et nos demandes. Il a infiniment mieux à nous donner. Le but de la prière c'est de nous ajuster à Dieu qui ne demande qu'à nous combler. La question n'est pas de demander à Dieu d'agir en notre faveur mais d'être sûrs qu'il agit sans cesse dans notre vie. Saint Paul nous le dit à sa manière : “Rien ne peut nous séparer de son amour.”
Nous comprenons alors pourquoi le Christ nous demande de prier sans cesse. Il est là, présent et agissant dans nos cœurs. Nous sommes invités à être unis à lui car c'est lui qui prie dans cesse en nous tout au long de nos journées. Cela implique que nous prenions le temps de nous arrêter pour prier, seuls dans notre chambre et avec la communauté chrétienne rassemblée pour l'Eucharistie. C'est ainsi que nous serons de plus en plus reliés à ce Dieu qui est Amour. Ouvrons-lui la porte de notre intérieur le plus secret. Quelqu'un a dit : “La véritable prière ressemble parfois à un saignement de cœur.”
La parabole de cet évangile se termine par une question posée à tous : “Le Fils de l'Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?” Le pire ennemi de la foi c'est le découragement, c'est quand on devient blasé, quand on ne voit que ce qui va mal. Le Seigneur nous met en garde contre ce danger. Croire c'est s'obstiner dans la prière, c'est crier vers Dieu jour et nuit sans baisser les bras. Il ne manquera pas d'oiseaux de malheur pour semer le doute. Mais l'exemple de la veuve est là pour nous apprendre l'obstination.
En ce mois du Rosaire, nous faisons passer notre prière par Marie. Elle est là pour nous renvoyer au Christ et à son Evangile. Dans le mot “Rosaire”, il y a “rose”. Un enfant qui veut faire plaisir à sa maman ne lui offre pas une fleur mais un bouquet entier. Il en va de même pour nous à l'égard de notre maman du ciel. N'hésitons pas à lui donner la place d'honneur dans notre vie. Elle est là pour nous ajuster à l'amour de Dieu.
Ensemble, nous nous tournons vers toi Seigneur. Aide-nous à dépasser le plan terrestre où nous nous installons trop facilement. Garde-nous dans ton amour. Au milieu de nos travaux, de nos joies et de nos peines, fais-nous vivre en enfants de Dieu.
D'après diverses sources
Merci de tout coeur, Père Jean, car tu as placé ton homélie le SAMEDI et cela m’arrange tellement que je peux répondre presque tout de suite !
Oh oui, il faut prier sans cesse ! D’ailleurs, je peux dire que :
– la prière m’apaise et me rend mon calme, d’ailleurs écouter le chapelet tous les soirs avec RADIO ESPERANCE, me met dans de très bonnes conditions pour dormir.
– la prière m’ouvre les yeux : en effet, il m’est arrivé de demander des choses erronées au Seigneur, et prier toujours et encore m’a fait découvrir que j’avais tort de demander telle chose que je n’ai heureusement jamais reçue !
– la prière me rapproche de Dieu, car après, je suis toute proche de Dieu et ma conscience se réveille davantage.
– Ma foi s’épanouit dans la prière.
En tout cas, à moi de demander encore et encore avec foi CE QUE VEUT L’ESPRIT, pour que mon coeur s’élargisse à la plénitude que Dieu veut donner en exauçant ma demande. C’EST ALORS SANS RETARD QUE LE SEIGNEUR ME RENDRA JUSTICE!
J’ai enfin compris que le Seigneur n’est pas un magicien qui répond à mes attentes plus ou moins nécessaires, car il est le Dieu de la Vie profonde.
J’ai demandé au Seigneur une chose qu’il a exaucé très vite : NE PAS SOUFFRIR DE LA MORT DE MA MAMAN DE FACON HANDICAPANTE. MERCI SEIGNEUR, car j’ai maintenant dans mon coeur une PAIX CHAUDE ET TOTALE car je sais que ma Maman qui était si bonne est AVEC LE SEIGNEUR.
Seigneur, je te demande maintenant une autre grâce : CELLE D’APPRECIER DE PLUS EN PLUS LA RECITATION DU ROSAIRE.
Portez-vous bien !
Christiane
Du Père Jean M
Chaque dimanche la liturgie eucharistique nous fait communier à Jésus Christ. Elle nous apporte sa Parole, ses enseignements, et surtout sa présence de ressuscité, vivant dans son Eglise et, si nous le désirons, en chacun de nos cœurs.
Quelle instruction nous donne-t-elle aujourd’hui ?
Avec le livre de l’Exode la 1ère lecture nous retrace la marche du peuple d’Israël après son passage libérateur de le mer Rouge. Voici que dans le désert il se trouve opposé aux Amalécites qui veulent le rejeter. Un combat se déchaîne. Pour le remporter, Moïse qui dirige Israël s’offre à monter au sommet d’une colline et de se tenir « mains levées », vers le Seigneur. Il est alors le plus fort dans la bataille, mais c’est le contraire lorsqu’il baisse les bras. Fatigué il trouve une solution en s’asseyant sur une pierre, Aaron et Hour lui soutenant les mains jusqu’au coucher du soleil. La victoire est alors obtenue. Moïse n’est là que représentant Jésus ; lui acceptera de se laisser clouer les mains sur une croix pour remporter la plus prodigieuse des victoires :celle sur le péché, sur le Mauvais, mais encore sur la mort avec sa résurrection. « Elevé de terre j’attirerai tout à moi » (Jean 12, 32).
Ayons confiance dans le Seigneur ! « Notre secours, c’est Dieu, le Maître du monde ». Nous l’avons chanté avec le Psaume 120. « Il empêche mon pied de glisser » vers la boue toxique et polluante des mauvaises tentations. Il est « ton gardien », « ton ombrage », pour nous éviter les conséquences néfastes de bien des épreuves. Il « te gardera de tout mal », « gardera ta vie .. à jamais » … vie éternelle de bonheur !
St Paul, dans sa 2ème lettre à son disciple Timothée, peut nous faire bénéficier de ses recommandations : « en rester à ce qu’on t’a enseigné », en ouvrant notre esprit et notre intelligence aux « textes sacrés ». Ils communiquent la sagesse « qui conduit au salut par la foi … en Jésus Christ ». Ils appellent, non seulement à un « savoir » mais à une action : « proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage ». C’est une tâche évidente de tous les responsables dans l’Eglise mais aussi, avec des nuances nées des possibilités physiques et intellectuelles, de tous les disciples de Jésus, de tous les chrétiens … « avec le souci d’instruire ».
Pour que cela puisse advenir, dans l’Evangile (Luc 18, 1-8) Jésus lui-même, par une parabole nous invite « à prier sans se décourager ». Le juge dont il parle, qui ne pense qu’à lui « sans respect de Dieu et se moquant des hommes » en arrive finalement à rendre justice à une pauvre veuve qui le tarabuste sans arrêt. En comparaison « Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » « Sans tarder il leur fera justice » déclare Jésus. A cette annonce propre au jugement dernier Jésus se permet une interrogation au sujet de son retour : « trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Dans le monde présent où, hélas, les enseignements évangéliques sont encore peu connus, oubliés, contrés parfois avec acharnement, revigorons notre foi surtout en agissant pour répandre l’amour de Dieu et de nos frères humains. Comme Moïse ne baissons pas les bras dans notre combat pour plus de justice, de liberté, de vérité, de solidarité, de paix.
Demandons à Marie en ce mois du Rosaire d’être fidèles à sa parole vis à vis de son Fils : « Faites tout ce qu’il vous dira » ! L’Eglise et l’Evangile sont là pour nous renseigner.
29e dimanche dans l’année C
Face à un adversaire, cette veuve demande justice à quelqu’un d’autre, un juge, qui ne répond pas, qui échappe à toute manipulation, qui est inaccessible à tout arrangement. Du coup, Jésus n’hésite pas à le comparer à Dieu, inaccessible à l’idolâtrie, sur qui on ne peut mettre la main le faire agir dans notre sens.
Et nous, nous sommes comme la veuve de la parabole : nous frappons à une porte qui ne semble jamais s’ouvrir; nous posons des questions qui restent sans réponse. Nous sommes donc déconcertés par le silence de Dieu. Mais Dieu serait-il à notre service ? Dieu doit-il répondre nécessairement ? Est-ce bien Dieu, le Tout Autre, le Créateur de toutes choses, le Père très aimant que nous invoquons ou un correspondant qui doit bien évidemment accuser réception ?
Il faut certainement sortir de ce comportement de consommateur. La prière est d’abord, et essentiellement, adoration : nous nous mettons ou nous cherchons à nous mettre devant le Tout Autre, à l’aimer gratuitement, en le cherchant à tâtons. La prière est reconnaissance stupéfaite, admirative, contemplative, humble, de la grandeur de Dieu. Et ce geste d’adoration apporte déjà avec lui sa récompense.
Alors, Dieu ne ferait-il pas justice à ses enfants ? Les fait-il attendre ? « Sans tarder il leur fera justice. » Dieu ne peut attendre, ne peut tarder devant une telle demande. Et pourtant l’accomplissement de la justice n’est pas immédiat. La victoire ne tombe pas du ciel. Elle prends le temps d’être notre victoire et non celle de Dieu qui se battrait à notre place. « Les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera victoire », disait Jeanne d’Arc.
C’est ce que nous fait comprendre Moïse en prière sur la montagne (première lecture). Dieu ne fait pas attendre l’accomplissement de la victoire puisque Josué dans la vallée l’emporte sur l’ennemi lorsque Moïse a les bras levés pour la prière. Mais la bataille dure quand même une journée. Moïse fatigue dans la prière, « les bras lui en tombent », et Josué bataille. Dieu leur fait justice sans attendre, mais la victoire sur l’adversaire est la victoire conjuguée de Moïse et de Josué sur Amalec.
« Qu’il empêche ton pied de glisser, qu’il ne dorme pas, ton gardien. Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël. » La figure de Moïse renvoie au Christ en croix, les bras étendus, entièrement démuni, qui ne cesse d’appeler la justice du Père, le gardien d’Israël. Mais cela a demandé du temps, de la troisième à la neuvième heure et ses ténèbres pour que naisse à la résurrection le Fils de l’Homme.
« Le Fils de l’homme, lorsqu’il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » Il a trouvé Marie, cette veuve debout, au pied de la croix. Et le Fils de l’Homme qui vient, qui naît, est son propre Fils.
Alors la prière c’est « toujours ». « Il faut toujours prier » dit notre texte. Bien sûr on peut faire « des » prières, mais la prière est un état continuel. Elle apparaît comme la seule façon de vivre le temps de l’incarnation. Vivre la naissance du Fils de l’Homme en chacun de nous, sans désespérer du temps que met l’enfantement de Dieu en nous. La prière laisse la parole en nous au seul Défenseur, l’Esprit qui crie Abba et fait de nous des Fils. Dieu ne nous fait pas attendre. Il prie en nous, là où nous sommes sans défense, veuf, orphelin. Cette prière là est invincible.
Les homélies sur kerit.be
du Père RD
PUISSANCE DE LA PRIERE DU PAUVRE
Aujourd’hui et dimanche prochain, avec deux paraboles, nous écoutons le second enseignement de Jésus à propos de la prière (le 1er se trouvait au chapitre 11 avec le Notre Père). Ce sujet, on le sait, revêt une importance essentielle dans l’Évangile de Luc et celui-ci, d’emblée, nous dévoile la leçon de la parabole du jour :
« Jésus dit une parabole pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager.
Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : « Rends-moi justice contre mon adversaire ».
Longtemps il refusa ; puis il se dit : « Je ne respecte pas Dieu, je me moque des hommes, mais cette femme commence à m’ennuyer. Je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête ».
Le personnage est le plus misérable qui soit : une pauvre veuve absolument seule, sans enfants, sans famille, sans ressources, sans relations. Aucun système d’assurance en ce temps évidemment. Elle a un litige grave avec quelqu’un qui l’a exploitée et qui refuse de lui rendre le bien dont il l’a flouée. Seul le juge de la cité pourrait régler son problème afin qu’elle recouvre son bien perdu ; or cet homme au cœur dur semble inflexible : il n’a pas la foi et ne dépend de personne.
La femme est certaine d’être dans son bon droit, elle a absolument besoin de cet argent et elle ne dispose d’aucun recours. Par conséquent elle ne peut qu’une seule chose : DEMANDER, SOLLICITER, PRIER, SUPPLIER.
Sa seule arme est sa PAROLE ; son unique force : sa PERSISTANCE, sa TENACITE.
Eh bien, dit Jésus, s’il lui a fallu beaucoup de temps, si elle s’est longtemps heurtée à un mur, si elle a connu des moments de désespoir, un jour enfin sa faiblesse va avoir raison de la force, sa persévérance va faire craquer le juge impassible. Excédé à la longue par ses supplications incessantes, celui-ci enfin règle le litige.
« Ce que femme veut… ! »
L’EGLISE PERSECUTEE
Et voici l’application de l’histoire par « le Seigneur » – c.à.d. par le Christ ressuscité, vivant, qui continue à instruire sa communauté pendant les siècles :
Le Seigneur ajouta : « Ecoutez bien ce que dit ce juge sans justice !
Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder il leur fera justice…… »
La pauvre veuve était donc l’image de la petite communauté chrétienne espionnée, critiquée, honnie, en butte aux outrages et aux persécutions. Elle est certaine d’être injustement accusée. Elle exige justice devant ses ennemis qui refusent obstinément de l’écouter.
Seul Dieu peut la secourir. Elle n’a qu’une arme : LA PAROLE. Elle n’a qu’une force : sa PERSEVERANCE, sa TENACITE DANS LA PRIERE. Il faut que Dieu lui rende justice, la console de ses larmes, la libère de ses prisons. Pourquoi Dieu ne répond-il pas ? Pourquoi lui qui voit tout n’exauce-t-il pas ses plaintes déchirantes ? Elle ne sait pas, elle ne comprend pas. Elle ne peut qu’une chose : CONTINUER A CRIER. Car il n’est pas possible que Dieu n’intervienne un jour.
En effet, assure Jésus, et Il le fera « sans tarder » !!! !?…
Cependant, dès sa naissance, l’Eglise s’est heurtée aux condamnations du monde et depuis lors, jamais elle n’a cessé de souffrir sarcasmes, épreuves, tribulations, tortures, assassinats. Et loin de se calmer avec le temps, les persécutions ont redoublé d’intensité et de violence: les historiens ont montré que le XXème siècle avait connu plus de martyrs chrétiens que tous les précédents réunis. Martin Luther King, le pasteur D. Bonhoeffer, Edith Stein, le père Kolbe, l’abbé Popéliuszko, le père Alexander Men sont quelques noms connus parmi des millions d’inconnus !!!
Pourquoi donc Dieu se tait-il – lui qui n’a pas le cœur dur du juge, lui qui au contraire est bon et compatissant ?? Il interviendra, assure Jésus. Dans ce temps interminable de patience, nous avons à crier, supplier, demander. « Seigneur, nous exigeons justice ! ».
La résurrection sera la réponse à la croix. « Toujours prier sans se décourager ».
SURTOUT NE PAS ARRÊTER
Mais les croyants auront-ils la ténacité de la veuve ? Continueront-ils à crier sans se lasser ? Et s’ils venaient à tout lâcher ? Jésus tout à coup exprime une tragique appréhension :
« Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »
Le gros défaut de nos prières n’est donc pas « la distraction » comme nous le confessons toujours mais la brièveté, le peu d’intensité, le découragement, l’arrêt.
Nous avons formulé une petite prière ou « lancé une intention » comme on dit…et très vite, parce que nous ne sommes pas exaucés sur le champ, nous arrêtons. Nous avons crié, supplié…et vite déçus, nous n’y croyons plus. « Cela ne sert à rien ! ».
Les épreuves qui accablent le chrétien sont parfois si lourdes, les persécutions tellement insupportables, qu’il est possible qu’il renonce à croire. Du fond de sa détresse, perdu dans le silence de Dieu, il est assailli de questions : « Et si le monde avait raison ? Et si l’Evangile était une légende ? Et si Dieu n’existait pas ? Et si le ciel était une utopie ?… »
N’oublions jamais l’exemple de la veuve, insiste Luc : « Il faut toujours prier sans se décourager ».
N’espérons pas l’arrêt des persécutions : craignons plutôt nos manques de foi et de prière.
Le pire n’est pas l’aggravation des attaques subies mais la cessation des appels au secours.
Ne faisons pas justice nous-mêmes : laissons à Dieu le temps d’agir.
N’oublions jamais de prier incessamment en faveur de nos frères et sœurs martyrisés aujourd’hui.
Prions pour que les échecs et les souffrances n’éteignent pas notre foi.
Intercédons pour les hommes au cœur dur afin qu’ils s’ouvrent à la justice de l’Evangile.
Prions pour les juges afin qu’ils soient vraiment justes et écoutent les plaintes des victimes.
Raphaël D
Bonjour mon père. Merci d’être toujours au rendez-vous de vos homélies hebdomadaires qui me permettent de bien prépaer mes homélies pour bien nourrir le peuple de Dieu. C’est une grande oeuvre que vous réalisez ainsi. Je sais que beaucoup de confrères et de chrétiens vous lisent et en sont heureux au vu des commentaires que je lis en guise d’appéciation qui vous sont faites. Merci et bon courage.
Souvent nous nous appliquons a la priere de demande et nous oublions que la priere d’action de grace aussi existe. Dans ce cas, l’on ne prie qu’en cas de probleme ou difficulte. Et quand tout va bien pour nous, nous nouons l’amitie avec la distraction et enfermons Dieu dans le tiroir. La, prier sans cesse devient lettre morte. Il ne serait pas un peche que de reconnaitre aussi que la priere est exigente. Et il faut l’admettre. Dans d’autres confessions qui nous attirent, c’est dur mais l’on persevere. On se doit de penser au yoga ou au zazen quand on s’y applique. Alors pourquoi n’adopterions-nous pas la meme discipline et la meme perseverance lorsque nous catholiques prions? Et quand on ne sait pas prier seul, le soutien des autres vaut aussi la peine. Je crois que le fait que Aaron et Hour soutiennent les mains de Moise, cela est egalement une sorte de priere, un soutien qui est un bel exemple a suivre. Les mineurs chiliens qui ont aussi prie pendant pres de 70 jours dans leur demeure non voulue de mine, l’image de l’un de leurs qui a genoux rendait grace a Dieu lorqu’il a ete ramene a la surface, n’est-ce pas la aussi un exemple a suivre? La priere n’est pas de la magie, c’est aussi une ecole, un exercice quotidien, une discipline a s’imposer comme Jesus Lui-meme l’a fait. Demandons a Jesus Lui-meme de toujours apprendre a prier. Cette demande ne s’arrete pas avec la priere de notre Pere. Amen.
Merci à vous Johnny Ntumba pour ce commentaire. Je suis bien d’accord avec vous sur l’importance de la prière d’action de grâce. C’était l’Évangile de dimanche dernier avec le dixième lépreux qui est revenu à Jésus en rendant grâce. Vous parlez des mineurs du Chili. Je pense aussi aux habitants d’Haïti qui rendaient grâce d’avoir été épargnés par le séisme.
Aujourd’hui, c’est bien de la prière de demande qu’il s’agit. Mais cela n’enlève rien à la nécessité de rendre grâce. Ce serait un peu mal élevé de demander et de ne pas remercier le Seigneur pour tout ce qu’il nous accorde